Ces dernières semaines, l’avion de surveillance de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a documenté un nombre remarquable de pollutions en mer. Celles-ci vont à l’encontre de la tendance de ces dernières années, surtout en ce qui concerne la pollution par les hydrocarbures. Ces observations illustrent la grande importance de la surveillance aérienne de la mer.
Le 20 juin, un navire de pêche a été pris en flagrant délit de rejet d’hydrocarbures dans la zone économique exclusive belge.
Le 27 juin, une grande nappe d’hydrocarbures a été observée sans être liée à un pollueur. Il s’agit de l’une des plus grandes nappes d’hydrocarbures des 15 dernières années qui ne résulte pas d’un accident dans les eaux belges. Le volume minimal déversé a été estimé à 1,6 tonne d’hydrocarbures.
Un jour plus tard, deux navires ont été observés en train de rincer des citernes, ce qui a entraîné le déversement d’huile végétale et de dérivés dans l’eau. La légalité de ces opérations devra être déterminée par une inspection portuaire. Le rejet d’un des deux navires a été détecté dans la matinée par un satellite de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA). Lorsque l’avion a contrôlé le navire quelques heures plus tard, il s’est avéré que le rinçage du pétrolier était toujours en cours.
Dans aucun de ces cas, il n’y a eu de risque que les contaminants s’échouent sur la côte.
Contre tendance
Les nappes d’hydrocarbures observées ces derniers jours contrastent fortement avec la tendance générale qui se dégage des résultats de 30 années de surveillance de l’air en Belgique. Ceux-ci montrent que la pollution marine par les hydrocarbures est devenue un phénomène rare au cours de la dernière décennie. Le nombre de rejets d’autres substances liquides nocives (SLN) a connu une légère augmentation ces dernières années ; 2022 étant l’année où le nombre de polluants SLN observés par heure de vol a été le plus élevé depuis le début des observations en 1991. Bien que la plupart des rejets de ce dernier type soient probablement légaux et conformes aux normes internationales de rejet, il s’agit néanmoins de fluides qui peuvent être nocifs pour l’environnement marin à des degrés très divers.
Les observations faites ces dernières semaines ne doivent pas nécessairement nous inquiéter, car il se peut que ce soit une coïncidence que plusieurs contrevenants aient été actifs dans les eaux belges de la mer du Nord au cours d’une courte période. Toutefois, ces résultats montrent qu’il faut continuer à surveiller étroitement et à appliquer la réglementation, tant en mer qu’à terre. Ainsi, même dans les airs, une plateforme de surveillance rapidement opérationnelle reste une nécessité absolue.