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Consultation publique Nearshore Access Channels – Elia Asset NV
Elia Asset SA a introduit une demande de modification de l’arrêté ministériel du 26 septembre 2023 octroyant à Elia Asset SA une autorisation de construction, un permis d’exploitation et une autorisation Natura 2000 pour le Modular Offshore Grid 2 dans les zones maritimes relevant de la juridiction belge.

La construction de l’île énergétique a débuté le 1er avril 2024 sur la base du permis environnemental et de l’autorisation Natura 2000 accordés le 26 septembre 2023. Elia Asset NV prévoit d’utiliser une méthode alternative d’atterrage pour les câbles d’exportation, avec des canaux d’accès et des cuvettes de rotation dans la zone côtière près de Blankenberge/Zeebrugge. Cette technique n’est pas incluse dans le permis environnemental et l’autorisation Natura 2000 susmentionnés et est donc soumise à une procédure supplémentaire d’évaluation des incidences sur l’environnement.
Le ministre compétent pour la mer du Nord décide d’une modification du permis d’environnement initial et de l’autorisation Natura 2000.
La demande, qui comprend également le rapport complémentaire d’évaluation des incidences sur l’environnement établi par le demandeur, le projet d’évaluation appropriée et un résumé non technique, peut être consultée dans les bureaux de la BMM (Unité de gestion du modèle mathématique de la mer du Nord) à Bruxelles (Institut des Sciences naturelles, Rue Vautier 29, 1000 Bruxelles; mdevolder@naturalsciences.be; tél. 02 627 43 52) ou à Ostende (3de et 23ste Linieregimentsplein, 8400 Ostende; jhaelters@naturalsciences.be; tél. 02 788 77 22), uniquement sur rendez-vous et pendant les heures de bureau entre 9h00 et 17h00. Le dossier a également été transmis aux communes côtières.
Les documents peuvent également être consultés sous forme électronique (en néerlandais, sauf pour la version anglaise du résumé non technique) :
Application
Rapport d’impact environnemental (+ projet d’évaluation appropriée et annexes, y compris un résumé non technique)
- Rapport d’impact environnemental
- Projet d’évaluation appropriée
- Annexe_A_Bathymétrie
- Annexe_B1_Situation PAEM 2020-2026
- Annexe_B2_Situation projet PAEM 2026-2034
- Annexe_C_Zones protégées
- Annexe_D_Résumé non technique (néerlandais)
- Annexe_E_Résumé non technique (anglais)
Toute partie intéressée peut soumettre ses vues, commentaires et objections à l’UGMM par courrier ou par e-mail jusqu’au 26 décembre 2025:
UGMM
Rue Vautier 29, 1000 Bruxelles
North Atlantic Coast Guard Forum 2025: Systèmes, pouvons-nous leur faire confiance?
Le Sommet 2025 du Forum des garde-côtes de l’Atlantique Nord (North Atlantic Coast Guard Forum, NACGF) s’est tenu du 13 au 16 octobre à Copenhague, au Danemark.

Aspects juridiques
Le premier point à l’ordre du jour était d’aborder les outils ou systèmes dont nous disposons d’un point de vue juridique.
Cela incluait une réflexion sur la soi-disant shadow fleet, un réseau de navires ou de vaisseaux qui utilisent des tactiques secrètes pour éviter les sanctions, contourner les réglementations de sécurité ou environnementales, échapper aux coûts d’assurance ou se livrer à d’autres activités illégales.
La professeure Kristina Siig (professeure de droit maritime et de droit de la mer à l’Université du Danemark du Sud) a souligné l’importance du principe de « passage innocent ». La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) stipule que le passage innocent des navires dans les eaux territoriales doit être autorisé tant qu’il ne menace pas la paix, l’ordre ou la sécurité de l’État côtier concerné.
Plusieurs incidents maritimes récents ont également été analysés. Quelle législation s’applique ? Et surtout, comment mieux anticiper et réagir à l’avenir ?
Retours des groupes de travail
Sur un plan plus opérationnel et technique, le Sommet recueille les commentaires des présidents des différents groupes d’experts. Ces groupes se sont réunis à Aalborg, au Danemark, en mai 2025 et ont présenté les principales conclusions, les nouvelles techniques et les tendances.
L’approche des incidents récents tels que ceux impliquant le Solong / le Stena Immaculate et le MSC Baltic III a également été discutée plus en détail.

L’expertise danoise
Le Danemark dispose de plusieurs systèmes qu’il intègre pour obtenir la vision la plus complète possible des activités au-dessus de ses eaux. Sa vision à long terme s’appuie sur la formation systématique de l’ensemble du personnel des garde-côtes, lui permettant de travailler efficacement avec les systèmes de données européens. Depuis le lancement de cette initiative en 2017, plus de 600 employés ont été formés. Le Danemark utilise, entre autres, le service RPAS (Remotely Piloted Aircraft System) de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) et a élaboré son propre manuel d’utilisation opérationnelle.
L’année dernière, plusieurs saildrones ont également été testés dans les eaux danoises. Quatre drones ont été déployés simultanément et contrôlés par un seul opérateur à terre. Ils ont fait preuve d’une résistance exceptionnelle aux conditions météorologiques imprévisibles et ont même résisté à un ouragan de catégorie 5. Ce projet, mené par une entreprise privée, est un parfait exemple de collaboration fructueuse entre le gouvernement et l’industrie, visant à développer les connaissances et à prospecter les marchés.

Collaboration et transfert
Par ailleurs, tous les États membres participants ont collaboré l’année dernière à l’élaboration d’un document thématique sur la « Sûreté et sécurité dans les parcs éoliens ». La Belgique, qui possède également une expérience dans ce domaine, a contribué au projet.
Enfin, lors de la séance de clôture, la présidence du NACGF a été officiellement transmise à l’Islande.

Le Service Scientifique « Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) » de l’Institut des Sciences Naturelles est partenaire de la coopération de la Garde côtière belge et suit de près les développements discutés lors du Sommet du NACGF.
(Nederlands) 160 jaar Italiaanse Kustwacht gevierd met internationale conferenties
Un petit rorqual échoué à Heist est retourné à la mer
Un petit rorqual d’environ 6 mètres s’est retrouvé coincé dans les eaux peu profondes de la baie de Heist le 31 août. Les sauveteurs et les services de secours ont maintenu l’animal mouillé pendant des heures dans un bassin peu profond, et un chenal creusé rapidement a permis de le guider vers la mer à mesure que la marée montait. Bien que l’animal soit retourné en eaux peu profondes à deux reprises, ils ont réussi à le guider plus profondément à chaque fois. Cependant, des doutes subsistaient quant aux chances de survie.

Le dimanche 31 août, un petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) a rencontré des difficultés au large de la côte est belge. L’animal s’est retrouvé dans les eaux peu profondes et dangereuses de la baie de Heist juste avant midi, et avec le retrait de la marée, il a été complètement exposé.
Réduire la pression du poids
Les sauveteurs ont travaillé tout l’après-midi pour sauver le malheureux petit rorqual. Ils ont construit un mur de sable autour de lui et l’ont maintenu mouillé dans un bassin peu profond. Il est important qu’un cétacé sur la terre ferme soit soutenu autant que possible afin de réduire la pression de son propre poids sur ses organes. Même une profondeur d’eau de seulement 25 centimètres est toujours mieux que rien.
Le petit rorqual, d’environ 6 m de long et pesant probablement 4 tonnes, est resté relativement calme. Très alerte, il jetait constamment des regards dans toutes les directions. Il ne frappait la queue ou n’ouvrait la bouche que de temps en temps, révélant brièvement ses fanons couleur crème parfaitement alignés. Le petit rorqual semblait par ailleurs en bonne santé : il semblait bien nourri, sa peau était parfaitement intacte et il était peu parasité.

Aider à la marée montante
Des biologistes marins de l’Institut des sciences naturelles a conseillé les mesures à prendre. Un bulldozer municipal a été utilisé pour creuser un petit canal : en approfondissant le chemin le plus court vers la mer, l’animal pourrait revenir plus rapidement avec la marée montante.
Les sauveteurs, ainsi que plusieurs pompiers, un vétérinaire et quelques bénévoles, sont restés dans l’eau pendant des heures, d’abord jusqu’aux genoux, puis jusqu’à la taille. Finalement, vers 16 h, ils ont pu guider l’animal à travers le chenal creusé vers des eaux plus profondes. Après avoir nagé en aller-retour pendant environ une heure et demie plus loin vers le large, la baleine est revenu vers la rive à deux reprises. À chaque fois, le petit rorqual s’est retrouvé coincé dans les eaux peu profondes, mais a été rapidement repoussé. L’animal a été vu pour la dernière fois dans la soirée.


Vigilance continue
Peu après la dernière action, l’animal a disparu sous l’eau près de la côte. Le petit rorqual n’a pas été revu dans les dernières heures précédant la tombée de la nuit. Ceci est assez étrange, car un cétacé stressé par les échouages et qui s’efforce physiquement de se libérer n’est pas censé plonger immédiatement en profondeur, mais rester à la surface pour respirer régulièrement. De plus, la plongée en profondeur est impossible dans la baie de Heist, peu profonde.
Suite au retour répété du petit rorqual dans les eaux côtières, mais aussi conscients de la possibilité d’une carcasse échouée sur le rivage, les services de secours et l’Institut des Sciences naturelles sont restés vigilants dans les heures qui ont suivi. Le lundi 1er septembre, alors que deux nouvelles marées basses avaient déjà eu lieu et qu’aucun petit rorqual n’avait été retrouvé, mort ou vivant, l’alerte finale a été levée peu après midi.


Sauvetage réussi ?
Si le 31 août a été une merveilleuse fin de saison estivale pour les sauveteurs – une journée de cohésion d’équipe qu’ils n’oublieront jamais, et que les nombreux autres contributeurs (dont les pompiers, la police, le service technique, le vétérinaire et plusieurs bénévoles) méritent également d’être félicités, les craintes quant au sort du petit rorqual belge semblent désormais fondées.
Vendredi 5 septembre au soir, un petit rorqual mort s’est échoué à Katwijk, aux Pays-Bas. Cet animal mesurait également environ 6 m de long. Il s’est avéré que c’était un mâle. La carcasse a été transportée à l’Université d’Utrecht. Après une comparaison détaillée des photos du petit rorqual de Heist et de la carcasse de Katwijk, les chercheurs néerlandais et belges ont conclu que les animaux des deux sites étaient identiques. Une cicatrice sur le flanc gauche, entre autres, a été déterminante.
Cette conclusion a été renforcée par une reconstitution de la trajectoire du petit rorqual mort quelques jours avant son échouage. Cette simulation, basée sur un modèle scientifique où les courants jouent un rôle clé, a été réalisée par l’Institut des Sciences naturelles. Le modèle a rapproché le petit rorqual de façon remarquable de l’endroit où il avait été vu pour la dernière fois, le 31 août. Ce résultat indique également que l’animal est probablement mort peu après sa dernière observation au large des côtes belges, car un rorqual vivant ne se laisse pas simplement emporter par les courants.
Les petits rorquals restent rares dans notre région. Pour un aperçu des échouages et observations les plus récents en Belgique, veuillez vous référer au rapport sur les mammifères marins de 2024 et à un article Web sur un jeune petit rorqual qui s’est échoué à Ostende en 2024.
Exercice national de lutte contre la pollution marine 2025
Maintenir un niveau de préparation élevé est essentiel pour tous les partenaires de la Garde Côtière belge face aux menaces de pollution maritime.
Lors de POLEX 2025, l’exercice national belge de lutte contre la pollution marine, qui s’est déroulé le 18 juin 2025, l’Institut des Sciences naturelles a apporté deux atouts clés : 1) l’avion de surveillance aérienne a assuré la coordination et la surveillance en temps réel depuis le ciel, tandis que 2) les simulations de modèles développées par le Marine Forecasting Centre (centre de prévision maritime) ont soutenu la prise de décision en mer.

Ces capacités ont complété le navire Interballast III (affrété par l’Agence européenne pour la sécurité maritime), les partenaires de la Garde Côtière belge et le navire Argonaute de la Marine française dans un scénario de simulation de marée noire à proximité de parcs éoliens offshore.
En combinant intervention sur site, imagerie satellite et apport scientifique, l’Institut des Sciences naturelles a contribué à renforcer la connaissance de la situation et la coordination des interventions dans cet environnement complexe. Des exercices comme POLEX 2025 sont essentiels pour garantir, en cas de besoin, la synergie entre la science et les capacités opérationnelles afin de protéger le milieu marin.

POLEX 2025 s’inscrivait dans le cadre de l’Opération maritime polyvalente en cours en Belgique et en France, et était coordonné par le Service public fédéral (SPF) Santé publique. Des informations plus détaillées sur l’exercice sont disponibles dans un article publié sur le site web du SPF Santé publique.

Surprise sur la plage d’Ostende : un jeune phoque à capuchon
Un jeune phoque à capuchon photographié sur la plage d’Ostende le 21 août était le cinquième cas documenté de ce phoque du Nord en Belgique. Cependant, l’animal n’a été identifié que le lendemain. À ce moment-là, il était déjà retourné à la mer, pour ne plus jamais être revu. Ou était-ce vraiment le cas ?

Jeudi soir 21 août, un habitué des plages d’Ostende a photographié un jeune phoque sur la rive est. Les phoques ne sont plus une rareté sur notre côte. À l’ouest du chenal du port d’Ostende, il existe même une aire de repos permanente où l’on peut régulièrement observer des phoques communs et gris. L’observateur pensait donc avoir capturé un jeune phoque gris. Une observation toujours agréable, mais désormais plus inhabituelle.
Ce n’est que le lendemain, lorsque les photos ont circulé sur les réseaux sociaux, qu’il est devenu évident qu’il s’agissait d’une espèce beaucoup plus rare : un jeune phoque à capuchon (Cystophora cristata), originaire des eaux lointaines et glacées du Grand Nord. L’animal semblait en bonne santé, mais malgré les recherches menées par des amoureux de la nature et des spécialistes de l’Institut des Sciences naturelles, il n’a pas été retrouvé. La direction dans laquelle le jeune phoque à capuchon a poursuivi son voyage, et sa réapparition éventuelle, étaient alors inconnues.

Qui est le phoque à capuchon ?
Le phoque à capuchon est un phoque originaire des océans Atlantique Nord et Arctique, du Spitzberg à la côte est du Canada. Les plus grandes populations se trouvent entre le Groenland et le Canada, avec aussi une importante zone de reproduction près de l’île volcanique de Jan Mayen (Norvège).
Contrairement aux phoques communs et gris que nous connaissons, le phoque à capuchon vit généralement plus au large, chassant dans des eaux plus profondes et plus froides, et fréquentant souvent la banquise dérivante. Les petits y naissent entre mars et mai. Leur période d’allaitement est remarquablement courte, la plus courte de tous les mammifères. En seulement quatre jours, les petits consomment tellement de lait maternel riche en matières grasses que leur poids double presque. Ils deviennent ensuite indépendants et parcourent rapidement de grandes distances en mer.
Les jeunes animaux, comme le spécimen d’Ostende, ont le dos bleu-gris et le ventre clair, ce qui leur vaut le surnom de « dos bleus ». La caractéristique typique du phoque à capuchon, une poche de peau noire que les mâles adultes peuvent gonfler jusqu’à la taille de leur tête, n’est pas encore visible chez les jeunes animaux.

Phoques à capuchon belges
Le fait que quelqu’un ait pu photographier un phoque à capuchon sur une plage belge un soir d’été montre à quel point la nature peut parfois être surprenante. La raison pour laquelle ce jeune animal est apparu à Ostende reste un mystère. On pourrait envisager des changements dans son habitat nordique, dus par exemple au changement climatique, mais les preuves tangibles manquent. Le contraire est également impossible à prouver.
Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas la première fois qu’un phoque à capuchon est observé en Belgique. Les précédentes observations remontent à 1987, 1999, 2000 et 2003. La première était la plus remarquable : une femelle adulte ayant remonté l’Escaut, vue pour la première fois près de Gand, puis capturée près de Tournai. Elle a été hébergée au zoo d’Anvers, puis au Centre des phoques de Pieterburen (Pays-Bas), mais est décédée peu après. Les trois autres cas concernaient de jeunes animaux : un mâle à Heist (1999), une femelle à Knokke (2000) et un mâle à Middelkerke (2003). Tous étaient affaiblis et ont été soignés par SeaLife. Seul l’animal de 1999 a survécu à son aventure méridionale et a été relâché en mer du Nord en janvier 2000.
Le fait que les choses finissent généralement mal pour les jeunes phoques à capuchon qui apparaissent si loin au sud a malheureusement aussi été illustré par le spécimen récent d’Ostende. Le 1er septembre, il est réapparu, cette fois à Rockanje, aux Pays-Bas. Après une période d’observation de 24 heures, il a été emmené au Centre des phoques A Seal à Stellendam le 2 septembre, où il est également décédé.
Les Échoués. Mammifères marins en Belgique en 2024
Dans le nouveau rapport « Les Echoués. Mammifères marins en Belgique en 2024 », l’Institut des Sciences naturelles résume les résultats de la recherche sur les mammifères marins échoués en Belgique en 2024. 36 marsouins communs et 72 phoques, ainsi qu’un très jeune petit rorqual, se sont échoués. Le rapport fournit également un aperçu des observations d’espèces remarquables et met l’accent sur plusieurs événements marquants.

Marsouins sur la plage et dans la mer
En 2024, seuls 36 marsouins communs se sont échoués en Belgique. Au cours des 22 dernières années, ce n’est qu’en 2023 que le nombre de marsouins échoués était plus bas (26). La tendance à la hausse du nombre de marsouins communs échoués, amorcée au tournant du siècle, résulte d’un déplacement de la population en mer du Nord, l’espèce occupant de plus en plus la partie sud. Le nombre le plus élevé d’échouages a été enregistré il y a dix ans.
La raison pour laquelle le nombre de marsouins échoués a diminué depuis lors reste obscure. Une analyse des données recueillies lors de relevés aériens a montré qu’en 2024, le nombre de marsouins communs dans les eaux belges était relativement faible : en avril, août et octobre, on estimait leur nombre à 5 200, 1 000 et 3 300 animaux respectivement. Les années de pointe, on en comptait parfois trois à quatre fois plus. Une étude menée en collaboration avec les pays voisins a montré que les marsouins communs étaient perturbés par la navigation à des distances relativement importantes.

Phoques et petit rorqual
Les plagistes ont signalé un total de 72 phoques morts le long de la côte belge en 2024. Il s’agissait de 34 phoques gris et de neuf phoques communs, les autres n’ayant pas pu être identifiés. Il s’agit du deuxième chiffre le plus élevé des 30 dernières années pour ces animaux, une tendance qui s’explique par la croissance des populations dans les pays voisins. En revanche, Sealife a soigné relativement peu de phoques en 2024 : six phoques gris et trois phoques communs.

Le petit rorqual échoué à Ostende le 13 mai 2024 ne mesurait que 3,16 m et était donc très jeune. L’animal a sans doute perdu sa mère et est mort de faim. C’était le seul mammifère marin échoué en 2024 qui n’était ni un marsouin commun ni un phoque. Les auteurs profitent de l’occasion pour raconter l’histoire de deux petits rorquals échoués chez nous au XIXe siècle.

En mer, outre de nombreux marsouins, une baleine à bosse morte et deux vivantes, deux petits rorquals vivants, plusieurs grands dauphins, un dauphin commun et un groupe de dauphins à bec blanc ont été observés.
Événements liés aux baleines
En 2024, de nombreux événements ont été organisés autour des baleines. Le 13 juin, devant la gare centrale d’Anvers, une baleine bleue grandeur nature a attiré l’attention. L’animal avait été placé là pour attirer l’attention sur les collisions entre les baleines et les navires.
Mais c’est surtout à Coxyde qu’il y avait beaucoup à découvrir : du 25 mai au 15 septembre, un festival d’art en cabine, avec la baleine comme thème central, a eu lieu, et le Musée national de la pêche NAVIGO a rouvert ses portes le 7 septembre. Une nouveauté remarquable : le squelette du cachalot Valentijn, enfoui dans le sol du polder en 1989 et exhumé après plus de 30 ans.

Le nouveau rapport « Les Echoués. Mammifères marins en Belgique en 2024 » est une publication de l’Institut des Sciences naturelles. Les rapports annuels précédents (disponibles depuis 2014) peuvent être téléchargés ici.
3e événement des parties prenantes du projet ANEMOI sur les émissions chimiques des parcs éoliens offshore
Bruxelles, le 19 juin 2025 – Le consortium Anemoi a accueilli des parties prenantes de toute l’Europe pour un événement dédié aux émissions chimiques liées à l’énergie éolienne offshore à l’Institut des Sciences naturelles (IRSNB).

L’atelier interactif a réuni des experts de l’industrie, des organisations politiques et environnementales, en se concentrant sur les défis actuels et les orientations futures de la réglementation des émissions chimiques des infrastructures d’énergie renouvelable offshore.
La Commission OSPAR a présenté les mesures politiques prévues au niveau régional concernant les substances dangereuses provenant de sources d’énergie renouvelables en mer dans l’Atlantique du Nord-Est.
European Energy a partagé le point de vue de l’industrie et a fourni des réflexions sur les pratiques actuelles et les responsabilités environnementales.
L’équipe du projet ANEMOI a présenté les résultats intermédiaires de la recherche, notamment :
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- L’identification et la distribution des produits chimiques associés aux parcs éoliens offshore
- Effets potentiels sur les organismes marins et les produits de l’aquaculture
- Options de mesures d’atténuation pour minimiser les risques environnementaux
L’événement a donné un précieux coup de pouce à l’échange d’idées et a contribué à une approche plus éclairée et collaborative de la protection de l’environnement marin à mesure que l’énergie renouvelable offshore devient de plus en plus populaire.

Le projet Anemoi est financé par le programme Interreg Mer du Nord, avec un cofinancement de la Province de Flandre-Occidentale (Belgique) et de VLAIO (Belgique), et est coordonné par l’Institut de recherche agricole, halieutique et alimentaire (ILVO, Belgique). Les partenaires sont l’Institut des Sciences naturelles (IRSNB), POM Flandre-Occidentale, l’Université d’Anvers (Belgique), SINTEF Ocean (Norvège), DTU Wind (Danemark), NIOZ (Pays-Bas), Ifremer (France), BSH, Hereon et TU Braunschweig (Allemagne).
Pour plus d’informations sur le projet ANEMOI et les activités à venir, veuillez visiter le site Web du projet, le communiqué de lancement et le profil LinkedIn du projet.


Petits mangeurs, grand impact : les suspensivores affectent le réseau trophique des parcs éoliens offshore
Les parcs éoliens offshore attirent une vie marine diversifiée. De nouvelles recherches montrent que la faune qui colonise les éoliennes influence également le réseau trophique marin. En particulier, l’augmen-tation des organismes suspensivores – tels que les moules, les amphipodes et les anémones qui extraient les particules alimentaires de l’eau – contribue à transférer le carbone plus rapidement et plus directement dans le réseau trophique.

Le secteur de l’énergie éolienne offshore poursuivra son développement afin de contribuer à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de CO₂ de l’UE. Si l’impact des parcs éoliens offshore sur la biodiversité locale est déjà largement connu, la question essentielle reste de savoir quelles conséquences ces changements auront sur le fonctionnement des écosystèmes marins dans leur ensemble.
« Nous avons collecté de nombreux échantillons dans la partie belge de la mer du Nord et au-delà afin de modéliser les réseaux trophiques des habitats naturels et artificiels », explique Emil De Borger (Université de Gand et NIOZ), chercheur principal de l’étude. « Cela nous a permis d’étudier en détail le fonctionnement de ces systèmes et de comparer les processus écologiques des sédiments mous à ceux qui entourent les éoliennes. »
Jan Vanaverbeke (Université de Gand et Institut des Sciences Naturelles), co-auteur de la nouvelle étude, souligne un autre point important : « Jusqu’à présent, la plupart des études sur les réseaux trophiques dans les parcs éoliens offshore reposaient sur des environnements simulés. Autrement dit, sur des parcs éoliens qui n’existent que dans des modèles scientifiques. Nous avons adopté une approche différente. Notre objectif était de développer des modèles de réseaux trophiques basés sur la réalité, en utilisant des données collectées dans de véritables parcs éoliens en exploitation. »
Les chercheurs ont utilisé des analyses des isotopes stables et des modèles pour comprendre et mesurer la circulation du carbone et de l’énergie dans le réseau trophique, du plancton aux poissons. Les résultats ont montré des différences frappantes entre les fonds sableux naturels et les parcs éoliens offshore.

Points chauds de la biodiversité
L’étude confirme que les structures récifales artificielles telles que les parcs éoliens offshore sont effectivement riches en espèces par rapport aux habitats à fonds mous environnants. Cependant, nombre de ces espèces présentent une biomasse très faible lorsqu’on les extrapole à l’échelle du parc éolien offshore, qui comprend de nombreux « espaces vides » entre les éoliennes.
Le véritable changement écologique réside dans la prolifération des suspensivores, des organismes tels que les moules, les amphipodes et les anémones, qui se fixent aux surfaces dures des turbines et se nourrissent en extrayant les particules organiques directement de la colonne d’eau. Les turbines favorisent ainsi une absorption plus directe du carbone et de l’énergie stockés dans les particules alimentaires dans le réseau trophique. Sur les fonds marins sableux, le carbone et l’énergie doivent souvent emprunter des chemins plus longs.
« Ces suspensivores agissent comme des pompes biologiques », explique De Borger. « Ils absorbent les particules riches en carbone de l’eau, les transforment et enrichissent les sédiments environnants en matière organique. Ce dépôt constitue à son tour de la nourriture pour les organismes vivant au fond, créant ainsi de nouvelles possibilités alimentaires dans un environnement par ailleurs pauvre en énergie. Ce sont ces nombreuses interactions entre une communauté d’espèces diversifiée qui contribuent à la productivité élevée du nouveau réseau trophique. »
Changement de régime alimentaire des poissons
L’un des résultats les plus marquants de l’étude concerne le régime alimentaire des poissons vivant à proximité des parcs éoliens. Les observations sur le terrain confirment des recherches antérieures suggérant que certaines espèces de poissons adaptent leur régime alimentaire à des proies particulièrement abondantes à proximité des éoliennes.
« Cela confirme l’idée que les parcs éoliens offshore ne sont pas de simples structures physiques », explique Ulrike Braeckman (Université de Gand et Institut des Sciences Naturelles), co-auteure. « Ils influencent activement le comportement des espèces, notamment les relations prédateur-proie. Certains poissons bénéficient clairement des sources de nourriture concentrées créées par les éoliennes. Il s’agit d’un écosystème construit qui influence les processus naturels. »
Comprendre ces changements dans les réseaux trophiques est crucial, non seulement pour la connaissance scientifique, mais aussi pour une gestion pratique. « Les réseaux trophiques nous renseignent sur la stabilité des écosystèmes, la biodiversité, et même sur notre approvisionnement alimentaire et notre bilan carbone », a ajouté Jan Vanaverbeke. « Alors que nous continuons d’accroître la capacité éolienne offshore, nous devons comprendre le fonctionnement de ces systèmes, tant pour protéger la vie marine que pour gérer durablement les océans. »

Énergies renouvelables et gestion des écosystèmes
L’étude souligne l’importance d’intégrer les connaissances écologiques dans la planification, la construction et le suivi des projets d’énergie renouvelable. Alors que l’Europe s’efforce d’accroître sa capacité éolienne offshore pour atteindre ses objectifs climatiques, ces résultats fournissent des indications précieuses sur la manière de concilier l’impact sur le milieu marin et l’objectif durable de la production d’énergie éolienne offshore.
Les chercheurs plaident en faveur d’une utilisation plus large des modèles basés sur des écosystèmes réels et soulignent la nécessité d’une surveillance à long terme pour suivre et comprendre l’évolution de la dynamique du réseau trophique et de la biodiversité au fil du temps. « Nos travaux montrent que les parcs éoliens peuvent améliorer certaines voies écologiques, mais il est essentiel de comprendre lesquelles et comment elles affectent le système dans son ensemble », explique Emil De Borger.
L’étude « Offshore wind farms modify coastal food web dynamics by enhancing suspension feeder pathways » est en libre accès et a été publiée dans Communications Earth & Environment par une équipe multidisciplinaire de chercheurs marins de l’Université de Gand (Groupe de recherche en biologie marine) et d’instituts marins de Belgique et des Pays-Bas (Institut des Sciences Naturelles ; Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation – ILVO ; Institut royal néerlandais de recherche sur la mer – NIOZ ; Wageningen Marine Research).
