Les phoques sont devenus de plus en plus nombreux sur nos côtes ces dernières années, ce qui augmente également les chances que les promeneurs en rencontrent un sur la plage. Beaucoup de gens supposent à tort qu’un phoque sur la terre ferme est en difficulté de toute façon, mais dans la plupart des cas, il n’y a rien de mal à cela. Lorsqu’une période de vacances chevauche une période où davantage de phoques se reposent sur la plage, les connaisseurs de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et de Sea Life Blankenberge sont inondés d’appels téléphoniques inquiets. Hier était un tel jour … Malheureusement, de nombreux rapports mentionnent également que les animaux sont harcelés par les humains. Tragiquement, souvent par des personnes ayant de bonnes intentions, qui ne se rendent pas compte que leurs actions causent principalement du stress aux animaux, ce qui entraîne des perturbations et parfois même des chances de survie plus faibles. Il est donc toujours conseillé de laisser les phoques se reposer sur la plage, à une distance d’au moins 20 m des animaux. Que le phoque soit malade ou en bonne santé ne fait aucune différence.
Aujourd’hui, on signale chaque année davantage de phoques le long de la côte belge, suivant ainsi la tendance positive enregistrée aux Pays-Bas, en France et dans le sud-est de l’Angleterre. Les phoques communs Phoca vitulina (même en petits groupes) sont particulièrement observés quotidiennement, et le phoque gris Halichoerus grypus s’est également établi. Il est parfaitement normal que beaucoup de gens ne sachent pas comment interpréter la présence d’un phoque sur la plage, pour eux c’est un phénomène inconnu. Cependant, les zones côtières, et donc les plages, constituent une partie importante de l’habitat des phoques ; ce ne sont pas des dauphins ou des baleines qui ne peuvent pas survivre en dehors de l’eau. Lorsqu’un phoque est sur la plage, cela ne signifie pas nécessairement qu’il a des ennuis. Le plus souvent, ce n’est pas le cas.
Malade contre sain
Afin de ne pas stresser inutilement les phoques, mais aussi afin de ne pas alourdir inutilement les services d’urgence et les centres de soins, il est important que les visiteurs des plages soient non seulement conscients que les phoques font aujourd’hui partie intégrante de la mer du Nord et des plages belges, mais qu’ils sachent aussi distinguer les phoques en bonne santé des phoques malades. De plus en plus de municipalités côtières s’efforcent de fournir ces informations sur des panneaux et des bannières d’information. En résumé, les phoques en bonne santé adoptent souvent la « position banane » typique (tête et queue relevées), ne montrent généralement aucune blessure, sont alertes et grognent lorsqu’on les approche. Les phoques malades ou blessés semblent beaucoup plus passifs, ils adoptent une « posture plate », montrent des blessures et/ou toussent. Dans ce dernier cas, et certainement en cas de combinaison de ces symptômes, il vaut la peine de contacter les services d’urgence locaux ou un refuge spécialisé (en Belgique, il s’agit de Sea Life Blankenberge).
Les phoques gris à la fin de l’hiver
À la fin de l’hiver, cependant, il peut aussi y avoir des phoques sur la plage qui sont essentiellement en bonne santé mais qui s’écartent de l’image typique d’un phoque en bonne santé. Il s’agit souvent de mâles adultes du phoque gris qui sont épuisés après la saison des amours, et qui peuvent donc paraître maigres et adopter une « posture plate ». Les phoques gris s’accouplent principalement en décembre – janvier, et les mâles se livrent à des combats impressionnants et énergiques pour gagner la préférence des femelles. Les mâles tardifs et inexpérimentés – qui n’ont pas obtenu ce qu’ils cherchaient au plus fort de la saison des amours, et qui ont poursuivi plus longtemps leurs efforts d’accouplement et leur combativité – peuvent maintenant se coucher sur nos plages, fatigués. Tout ce dont ils ont besoin, c’est de repos. Il n’est pas question de leur donner de la nourriture, et ils n’ont pas besoin d’être mouillés (encore une fois : ce ne sont ni des dauphins ni des baleines). De plus, en raison de leur taille, de leur poids et de leurs impressionnantes dents et griffes, il n’est pas évident de loger ces animaux dans un refuge. Appréciez leur présence à distance, supprimez l’envie d’un « sealfie » (selfie avec un phoque) et veillez à tenir votre ou vos chiens en laisse sur une plage où il y a un phoque!
Vous trouverez plus d’informations sur les phoques en Belgique dans les rapports annuels sur les mammifères marins de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (disponibles de 2014 à 2018, l’édition 2019 est en préparation), sur http://www.marinemammals.be/reports.
Des informations complémentaires peuvent être demandées via le contact ci-dessous.