Le jeudi 6 août, un Mesoplodon de Sowerby (une espèce de baleine à bec) a eu des ennuis près du barrage est du port de Nieuport. Avec quelques difficultés, le malheureux animal a pu être escorté jusqu’au large, mais les chances de survie ont été estimées faibles. Dans la soirée du vendredi 7 août, il s’est avéré que le mammifère marin était bien mort, il a été rejeté sur la plage de Wenduine. Ce n’est que le septième cas connu de cet espèce en Belgique, mais ce sera le deuxième en 2020. Par le biais d’une autopsie, on tentera de déterminer la cause de la mort de l’animal.
Nieuport, 6 août 2020
Le jeudi 6 août, peu après midi, un mammifère marin échoué a été aperçu près du barrage est du port de Nieuport. Comme d’habitude, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et les services d’urgence locaux ont été informés et les procédures d’échouage des mammifères marins ont été lancées. L’animal a d’abord été signalé comme un marsouin, mais entre-temps il est apparu clairement qu’il s’agissait d’une espèce plus grande et qu’on le soupçonnait d’être un grand dauphin. En raison de l’urgence – un mammifère marin vivant en difficulté dans les eaux peu profondes – les sauveteurs, la police et les passants ont décidé de faire une tentative de sauvetage immédiate et de tenter d’escorter l’animal vers des eaux plus profondes. Cette tâche ne s’est pas avérée évidente, et l’animal désorienté a nagé serré entre les pierres le long de la palissade. Des bords de pierre tranchants et des bernacles y ont causé des blessures chirurgicales, qui ont cependant donné lieu à des scènes sanglantes. La tentative suivante de faire choisir à l’animal l’eau libre a réussi, vers 13h30 il a disparu du radar et n’a plus été revu de l’après-midi.
Ce n’est qu’après l’événement que les spécialistes ont été confrontés aux images, et il est apparu clairement que nous avions affaire à une sorte de baleine à bec (probablement un Mesoplodon de Sowerby, voir vidéo © Luc David). Un type de petite baleine considéré comme peu susceptible de survivre dans les eaux peu profondes de la mer du Nord… Néanmoins, l’escorter en mer et espérer le meilleur était le seul scénario impliquant une faible chance de survie.
Wenduine, 7 août 2020
Malheureusement, ce que l’on craignait est vite devenu réalité : le lendemain, la baleine à bec s’est échoué mort vers 20h30 sur la plage de Wenduine. La détermination comme étant un Mesoplodon de Sowerby a pu être confirmée, et il s’est avéré que c’était une jeune femelle d’une longueur de 3,59 m et d’un poids de 510 kg. La carcasse a été retirée de la plage le soir même et transférée dans le local technique des pompiers locaux. Au petit matin du samedi 8 août, elle a été transférée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Gand, où une autopsie aura lieu le même jour.
Enquête sur la cause du décès
Étant donné que les Mesoplodons de Sowerby sont des animaux qui cherchent leur nourriture (principalement des céphalopodes) en haute mer (eaux atlantiques), et qu’ils n’ont donc en principe pas leur place dans les eaux peu profondes du sud de la mer du Nord, il est probable qu’il faille y chercher la cause de leur mort : un animal perdu et désorienté qui s’est retrouvé au mauvais endroit, où il n’a ni nourriture ni chances de survie. C’est le cas des Mesoplodons de Sowerby qui ont été identifiés précédemment en Belgique. Les blessures supplémentaires subies à Nieuport ne devraient pas être la cause directe de la mort, mais elles pourraient avoir contribué à affaiblir davantage l’animal. Pour le moment, cependant, il s’agit d’une spéculation, et les résultats de l’autopsie doivent être attendus. Le rôle d’une corde qui s’est avérée être enroulée autour de la base de la queue lors de l’échouage à Wenduine sera également arrêté.
Baleines à bec belges
Pour autant que nous sachions, il ne s’agit que du 7ème cas documenté de Mesoplodon de Sowerby en Belgique. Fait remarquable, c’est déjà le deuxième cas en 2020, car le 15 janvier de cette année, une jeune femme a été rejetée à terre à Ostende. Pour les cas les plus anciens, nous devons remonter à 1972, 1969, 1954, 1933 et 1835. De plus amples informations sur les cas belges, sur l’échouage de janvier 2020 et sur les baleines à bec en général peuvent être consultées dans l’article sur l’échouage de janvier 2020.