Les parcs éoliens comme fournisseurs d’énergie et de moules

La culture des moules dans les parcs éoliens offshore belges est à la fois biologiquement et techniquement réalisable, selon les recherches menées par nos scientifiques et leurs partenaires dans le cadre du projet Edulis. La faisabilité économique dépend de la résolution des défis techniques.

Après deux ans d’expérimentation et de recherche, des scientifiques et des entreprises ont présenté les résultats du projet de recherche « Edulis: offshore mussel culture in wind farms », qui a examiné les possibilités d’élevage de moules dans des parcs éoliens en mer à 30 à 50 km de la côte belge. Edulis est une collaboration entre l’Université de Gand, l’Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO), IRSNB/DO Nature et 5 partenaires privés (Belwind, Brevisco, C-Power, Colruyt Group et DEME Group). Cet ambitieux projet pilote est largement financé par des fonds privés et facilité par des financements flamands et européens.

Des moules de qualité

Le projet a démontré qu’il est à la fois biologiquement et techniquement possible de cultiver des moules dans les parcs éoliens offshore belges, ce qui leur permet de servir plusieurs objectifs en même temps. Les expériences ont permis de produire une moule de qualité, savoureuse, bien stockée et conforme à toutes les règles de sécurité alimentaire. Le rendement est équivalent à celui des moules suspendues des Pays-Bas et de l’Irlande, et les moules poussent plus vite que les moules issues de la culture de fond (moules prêtes pour le marché en 15 mois au lieu de 24).

Défis techniques

Le grand défi consiste à concevoir des installations qui puissent résister à l’environnement parfois extrême de la mer du Nord. Investir dans des systèmes robustes, faciles à entretenir et sûrs, y compris des navires, est une nécessité selon les chercheurs, même si cela fait augmenter les coûts de production globaux. En outre, il s’est avéré que la taille et l’organisation des parcs éoliens ne sont pas optimales pour la production alimentaire, ce qui est logique puisqu’ils n’ont pas été conçus à cette fin. La distance par rapport à la côte pose également un défi en termes de faisabilité technique, pratique et économique. Lors de la conception de futurs parcs éoliens, il convient d’en tenir compte afin de pouvoir combiner les deux activités.

Faisabilité économique

« Edulis nous a donné une image claire des coûts et des avantages de la mytiliculture en mer du Nord », déclare Margriet Drouillon, Senior Business Developer Aquaculture and Blue Life Sciences à l’université de Gand. « Si nous voulons vraiment une mytiliculture à l’échelle commerciale, nous devrons déployer beaucoup d’efforts pour développer les connaissances sur la faisabilité économique de la mytiliculture dans les parcs éoliens. Nous allons également explorer d’autres voies pour une utilisation multiple de l’espace en mer, en accordant l’attention nécessaire à la production durable ».

Trois défis supplémentaires pour l’aquaculture en mer du Nord

L’Université de Gand et l’Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) ont lancé le projet « Aquaculture en mer du Nord » en 2017, avec Edulis et Value@Sea comme projets subsidiaires. Ils ont uni leurs forces à celles de leurs partenaires IRSNB/DO Nature, Belwind, Brevisco, C-Power, Colruyt Group, DEME Group, Lobster Fish et Sioen Industries. L’aquaculture en mer du Nord a relevé trois défis :

  • Techniques innovantes de culture des mollusques et des algues ;
  • Utilisation efficace de l’espace dans la mer du Nord belge ;
  • Le développement d’un marché pour les nouveaux produits marins régionaux.

 

Plus d’informations sur Edulis :
Margriet Drouillon, UGent, 0484 13 95 39, margriet.drouillon@ugent.be