Un jeune petit rorqual qui s’est échoué sur la plage de Bredene le 11 décembre s’est avéré avoir une histoire très malheureuse : un estomac vide, des intestins pleins de parasites et une colonne vertébrale anormale. Pour aggraver les choses, deux mandibules cassées sont venues s’ajouter aux problèmes. Ce n’est que le huitième petit rorqual qui a été documenté en Belgique au cours des 20 dernières années, et seulement le troisième échouage.
Dans la matinée du jeudi 11 décembre 2020, le cadavre frais d’un jeune petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) s’est échoué sur la plage de Bredene, près de la frontière avec Ostende. L’animal mesurait 3,89 m de long (un petit rorqual adulte peut atteindre presque 10 m de long) et pesait 489 kg. Il avait l’air très maigre et avait une mâchoire inférieure droite cassée dont les os dépassaient de la blessure. Un spécimen sain de la longueur du petit rorqual de Bredene devrait peser environ le double, on a donc immédiatement soupçonné qu’il était en mauvaise santé, même sans fractures.
L’autopsie révèle la (les) cause(s) du décès
Le cadavre a immédiatement été transférée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UGent, où une équipe de l’UGent et de l’ULiège a pratiqué une autopsie le 12 décembre. Cet examen post-mortem a confirmé l’état lamentable du malheureux petit rorqual : aucun reste d’un repas récent n’a été trouvé dans l’estomac, le système digestif était plein de parasites et la colonne vertébrale présentait des anomalies. La fracture ouverte de la mâchoire inférieure droite s’est avérée moins ancienne que ce que l’on pensait au départ, et la mâchoire inférieure gauche s’est également cassée. Finalement, l’émaciation n’était pas liée aux fractures : l’animal n’a dû les contracter que très récemment, et elles résultaient d’une collision avec un obstacle tel qu’un navire ou un brise-lames, ou avec le fond de la mer.
Petits rorquals en Belgique
Bien que le petit rorqual fasse partie de la faune de la mer du Nord, son aire de distribution est principalement limitée à la partie nord et centrale de la mer du Nord. Cependant, ces dernières années, elles sont devenues plus courantes dans le sud, probablement en raison des changements dans l’écosystème marin. « Dans les eaux belges, nous ne connaissons que sept cas antérieurs des 20 dernières années, dont trois étaient des carcasses et quatre des observations de spécimens vivants. » explique Jan Haelters, expert en mammifères marins à l’IRSNB. « Les carcasses datent de 2004 (retrouvées mort en mer et ramené à terre ; mort par prise accidentelle), 2013 (échoué ; mort en avalant une grande quantité de plastique) et 2017 (carcasse en état de décomposition en mer). Les petits rorquals vivants ont été observés en 2013, 2017, 2019 et 2020. » En octobre 2020, quelques cas de petits rorquals ont également été signalés, mais il n’est pas sûr qu’il s’agisse vraiment de cette espèce.
Le squelette du petit rorqual de Bredene sera préservé pour la science.