Grâce à la construction des parcs éoliens offshore, la Belgique protège au mieux des zones naturelles

Etude EDEN2000 : la Belgique précurseur en Europe

Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles situées en mer du Nord belge fournissent de l’énergie à 2 millions de ménages belges. Grâce à la zone Princesse Élisabeth, cette part sera majorée et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte provenant de la mer du Nord. En effet, dans le Plan d’Aménagement des Espaces Marins 2020-2026, trois zones supplémentaires ont été désignées pour les énergies renouvelables. Deux d’entre elles sont situées au sein ou contre une zone Natura 2000, dans laquelle la biodiversité présente nécessite une protection supplémentaire. Il est essentiel, également lors du développement de parcs éoliens dans ces zones, de maintenir, voire même de renforcer cette protection si possible. Par le biais de 25 études distinctes actuellement en cours, le projet EDEN2000 entend apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser cela. Ces études seront intégrées dans la procédure d’appel d’offres qui sera lancée l’année prochaine. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a visité le 22 mars 2022 la Faculté d’Agriculture de l’UGent où est menée l’une de ces études. Ces recherches en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement des animaux marins.

Le ministre Van Quickenborne et Rik Van de Walle, recteur de l’Université de Gand, reçoivent des explications expertes des scientifiques de l’IRSNB, Silvia Paoletti et Robin Brabant, sur la recherche en laboratoire concernant les effets des champs électromagnétiques sur le développement des animaux marins. ©UGent

Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles de la partie belge de la mer du Nord approvisionnent 2 millions de ménages belges en énergie verte. Ce faisant, notre pays occupe actuellement la sixième place en termes d’éolien offshore. Avec la nouvelle zone Princesse Élisabeth, nous augmentons cette part et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte produite en Mer du Nord.

La partie belge de la mer du Nord comprend déjà 37 % de zones naturelles et notre pays sera désormais le premier pays européen à construire des éoliennes au sein d’une zone naturelle, plus précisément dans la zone Natura 2000 « Vlaamse Banken ». Il s’agit d’une zone dans laquelle la biodiversité présente doit bénéficier d’une protection renforcée. Notamment les bancs de sable et les lits de gravier constituent des refuges uniques pour des espèces menacées telles que l’alcyon et la chaline. La Belgique veut s’assurer que ces zones naturelles ne seront pas affectées par la construction d’éoliennes et maintenir, voire dans la mesure du possible renforcer, leur protection.

Zones Natura 2000 et les zones énergie renouvelable. (Source : Plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026)

EDEN2000 : une étude à plusieurs volets

Pour construire ces parcs éoliens, il faut non seulement disposer d’un permis environnemental mais également d’un permis Natura 2000 complémentaire. Ce permis a pour objectif de vérifier si le projet en mer aura ou non des effets significatifs sur les espèces et les habitats à protéger.

La partie belge de la mer du Nord fait l’objet d’études approfondies depuis longtemps. En effet, au travers du projet Winmon.be, l’état de l’environnement marin dans les premiers parcs offshore fait l’objet d’un suivi, démarche qui a permis d’accumuler de nombreuses connaissances. Toutefois, nombre de lacunes subsistent encore dans ces connaissances scientifiques sur l’impact des parcs éoliens sur la nature. Ces lacunes concernent tant les connaissances permettant d’éviter les effets négatifs que celles permettant de renforcer les effets positifs.

Parc éolien dans la première zone énergétique offshore belge. ©IRSNB/UGMM

Le projet EDEN2000 (Exploring options for a nature-proof Development of offshore wind farms inside a Natura 2000 area) par le biais de 25 études distinctes qui ont démarré en 2019 et seront finalisées d’ici la fin de cette année, devrait donc apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser les parcs éoliens dans les zones naturelles.

Il s’agit, entre autres de cartographier les lits de gravier, l’impact sur l’habitat, les effets des éoliennes sur les oiseaux marins ainsi que l’impact des techniques et des matériaux utilisés sur la biodiversité présente.

Le 22 mars 2022, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne a visité la Faculté d’Agriculture de l’UGent où des chercheurs affiliés à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et à l’UGent mènent une des études du projet EDEN2000. La recherche en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement d’animaux marins tels que la petite roussette (Scyliorhinus canicula), la seiche commune (Sepia officinalis), le homard européen (Homarus gammarus) et le calmar commun (Loligo vulgaris). On s’attend à ce que ces espèces se reproduisent à nouveau avec succès dans les lits de gravier une fois que le parc éolien sera construit et que partant la pêche perturbant le fond sera éliminée.

L’écologiste marin Steven Degraer (IRSNB) et le ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne présentent les études Eden 2000. ©UGent

Les connaissances sur la sensibilité de ces espèces aux champs électromagnétiques, associées aux connaissances détaillées sur l’emplacement des précieux lits de gravier, seront utilisées pour déterminer un positionnement écologiquement rationnel des câbles dans le parc éolien.

Le 18 mars, le gouvernement fédéral a décidé d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables par des investissements supplémentaires dans l’énergie éolienne offshore. Le ministre Van Quickenborne s’y engage et souligne que le rapport final sur les études environnementales sera prêt au début de 2023.

Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « Le développement de la zone Princesse Élisabeth est important pour l’approvisionnement énergétique de notre pays. Ce qui rend l’offshore belge si particulier vient du fait que notre pays sera le premier à construire des éoliennes dans une zone naturelle. Nous pouvons le faire parce que nous avons déjà accumulé une très grande expertise scientifique sur l’impact environnemental des éoliennes. Nous pourrons donc définir les conditions préalables de manière très précise et stricte dans la procédure d’appel d’offres. Pas moins de 25 études environnementales seront réalisées à cette fin. »

Steven Degraer, écologue marin à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique : « La mobilisation des connaissances scientifiques approfondies sur le milieu marin et sur la manière dont il est affecté par les activités humaines en mer est la garantie d’une croissance bleue respectueuse de l’environnement. Ces connaissances permettent non seulement d’éviter de manière ciblée les effets négatifs, mais aussi de renforcer les effets positifs. »

Plus d’informations

EDEN2000 est un partenariat de coopération entre le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne, le Service Milieu Marin du SPF Santé publique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique – DO Nature, 4Sea (une organisation faîtière d’ONG) et la Belgian Offshore Platform. Les résultats de cette étude scientifique seront intégrés dans les conditions d’appel d’offres pour la construction d’éoliennes.

De gauche à droite : Silvia Paoletti (IRSNB), Robin Brabant (IRSNB), Patrick Roose (Directeur opérationnel OD Nature, IRSNB), Rik Van de Walle (Recteur Université de Gand), Steven Degraer (IRSNB) et le Ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne. ©UGent