L’Institut des Sciences naturelles et l’Institut royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB) ont récemment participé à la troisième édition de la campagne CINDI (Third Cabauw Intercomparison of UV-Vis DOAS Instruments). CINDI-3 s’est déroulée en mai-juin 2024 et a été organisée par l’Institut royal météorologique des Pays-Bas (KNMI) à l’observatoire de Cabauw, situé entre Rotterdam et Utrecht. Plus de 100 personnes de 16 pays, avec 44 instruments, ont participé à cette campagne internationale de mesure, la plus grande du genre au monde.
L’objectif principal de CINDI-3 est de tester et comparer différents instruments de mesure de type MAX-DOAS (Multi-Axis Differential Optical Absorption Spectroscopy) qui mesurent la pollution de l’air, comme le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3). Ces instruments utilisent une technique qui analyse le spectre de la lumière solaire diffusée pour déterminer la présence et la concentration de divers gaz dans l’atmosphère.
Dans le cadre de la contribution belge, l’avion de surveillance aérienne de l’Institut des Sciences naturelles a été équipé dans les semaines précédant l’exercice de divers instruments de mesure (dont le système « SWING » de l’IASB), tandis que l’IASB a également fourni des équipements de mesure in situ pour le NO2 et l’O3. Avec d’autres instruments installés à proximité du mât de mesure du KNMI à Cabauw, ou embarqués à bord de voiture ainsi qu’en vélo, une image complète de la répartition des polluants dans les zones industrielles et urbaines autour de Rotterdam a pu être dressée. Dans le cadre de la campagne CINDI-3, la répartition du NO2 au-dessus d’Anvers a également été cartographiée depuis l’avion.
Tous les vols ont été effectués en synchronisation avec le satellite Sentinel-5 Precursor, transportant l’instrument TROPOMI (Tropospheric Monitoring Instrument) de l’ESA. Cet instrument cartographie divers paramètres de la qualité de l’air et du climat. Grâce à la comparaison réussie des observations obtenues depuis l’avion et au sol, ils peuvent servir de référence fiable pour valider les instruments satellitaires mesurant la pollution de l’air depuis l’espace.