Nous sommes en 2035. Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les fortes précipitations, les inondations et les vagues de chaleur sont devenus la nouvelle norme dans toute l’Europe, et il est désormais essentiel de disposer d’informations océanes en temps utile pour répondre à la crise. C’est ce scénario qui a été présenté lors de l’atelier de prospective intitulé « Garantir des prévisions climatiques précises en Europe d’ici 2035 ». L’European Marine Board, soutenu par l’action EuroSea Innovation, a organisé cet atelier de prospective les 15 et 16 mars 2023 au Muséum des Sciences naturelles (Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) à Bruxelles (Belgique).
Après que le président du groupe de travail sur les questions maritimes (Working Party on Maritime Issues), Mattias Rust, représentant de la présidence suédoise du Conseil de l’UE, a planté le décor des débats, les discussions de l’atelier de prospective ont commencé par le scénario de ce à quoi le monde pourrait ressembler en 2035. Un monde dans lequel les événements « extrêmes » en Europe, tels que les fortes précipitations, les inondations et les vagues de chaleur, sont devenus fréquents et constituent la nouvelle norme. En réponse aux coûts énormes pour l’économie bleue de l’UE et au nombre de décès cette année-là, la Commission européenne, en collaboration avec les gouvernements nationaux, a mis en place un mécanisme pour discuter et identifier les moyens d’assurer la fourniture durable d’informations accessibles, opportunes et exploitables à partir du système européen d’observation et de prévision des océans afin de répondre à la crise. L’atelier a été animé par quatre intervenants qui ont décrit les obstacles juridiques à l’observation de l’océan (Erik van Doorn, GEOMAR), les défis financiers (Vicente Fernández, EuroGOOS et Ed Hill, NOC) et la valeur sociétale de l’observation de l’océan (Emma Heslop, GOOS).
Ces thèmes ont été utilisés pour décrire trois scénarios pour l’avenir en 2035 : le pire des cas, le meilleur des cas et l’avenir probable en 2035. Les participants ont examiné ce qu’un scénario optimal pourrait apporter et ce qui pourrait être perdu dans un scénario pessimiste. Les participants ont également réfléchi à ce qui doit se passer pour parvenir au meilleur scénario et aux mesures à prendre pour y parvenir. L’atelier s’est terminé par une discussion sur la manière dont la stratégie-cadre de l’EOOS et la feuille de route pour la mise en œuvre pour 2023-2027 (EOOS Framework Strategy and Roadmap for Implementation for 2023-2027) pourraient nous permettre d’atteindre le meilleur avenir possible.
Les résultats de cet atelier sont des recommandations clés pour les mécanismes de financement durable et de coordination de l’observation de l’océan, de la prévision et de la fourniture d’informations en Europe. Ces recommandations serviront à définir le cadre du système européen d’observation de l’océan (Framework of the European Ocean Observing System EOOS) dans le cadre du projet EuroSea.
Cet atelier sur invitation seulement était animé par Sheila Heymans, directrice exécutive de l’European Marine Board. Parmi les participants figuraient des représentants nationaux du Resources Forum et de l’Operations Committee de l’EOOS, des représentants de la Commission européenne, de l’initiative du G7 sur l’avenir des mers et des océans (G7 Future of the Seas and Oceans Initiative1) et de l’initiative EU4Ocean Obs (EU4Ocean Obs initiative), ainsi que des partenaires d’EuroSea tels que l’UNESCO – IOC GOOS, EuroGOOS et le coordinateur d’EuroSea, GEOMAR.
Texte et images : European Marine Board / EuroSea.