Nouvelles impulsions pour l’observation et la prévision océaniques interdisciplinaires

Dans le cadre du projet européen EuroSea, 53 partenaires de 14 pays européens ainsi que du Brésil et du Canada ont travaillé ensemble pour améliorer le système européen d’observation et de prévision des océans dans un contexte mondial. Ce faisant, ils ont fourni une base importante pour répondre à la demande croissante d’informations à l’appui des processus et décisions sociaux et politiques. Environ 200 parties prenantes se sont réunies à Paris pour la réunion plénière (19-20 septembre 23) et le symposium final (21 septembre 23). GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel a dirigé le projet, qui est financé par l’Union européenne à hauteur de 12,6 millions d’euros de 2019 à 2023.

Toste Tanhua, océanographe chimiste au GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel, a dirigé le projet EuroSea. (Image : UNESCO/Fabrice Gentile)

L’océan est à la base de toute vie sur notre planète. Il régule le climat et fournit de la nourriture et de l’oxygène. Cependant, les changements induits par l’homme, tels que la pollution, la surpêche, le réchauffement et d’autres facteurs, perturbent les écosystèmes marins. Il est essentiel de comprendre les processus océaniques et côtiers pour préserver la santé des océans et assurer leur gestion durable.

Le projet EuroSea, financé par l’Union européenne à hauteur de 12,6 millions d’euros, a permis de combler d’importantes lacunes en matière de connaissances dans ces domaines au cours des quatre dernières années et d’ouvrir la voie à un système interdisciplinaire et durable d’observation et de prévision de l’océan. À cette fin, les principaux acteurs européens de l’observation et de la prévision océaniques ont collaboré avec les utilisateurs de produits et de services océanographiques. Fin septembre 2023, les parties prenantes se sont réunies pour l’Assemblée générale et un symposium ultérieur au siège de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris.

Sous la direction du Dr Toste Tanhua, océanographe chimiste au GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel et coordinateur d’EuroSea, le projet a rassemblé 53 partenaires de 14 pays européens ainsi que du Brésil et du Canada. Parmi les participants figuraient des institutions scientifiques, des partenaires du secteur privé et des organisations et réseaux internationaux tels que la COI-UNESCO, le Conseil maritime européen et la partie européenne du Système mondial d’observation de l’océan (EuroGOOS).

Les partenaires du projet ont ouvert la voie à la connexion des systèmes d’observation des océans existants des différents acteurs européens et à l’amélioration de la précision et de l’accessibilité des données océaniques pour tous. Par exemple, les acteurs de l’économie bleue – une économie respectueuse de l’environnement basée sur l’utilisation des océans, y compris la pêche, les ports, le tourisme et la production d’énergie en mer – et les décideurs politiques devraient être en mesure de prendre des décisions mieux informées sur la base des données. Lors de l’assemblée générale d’EuroSea, les groupes de travail des dix work packages individuels et interconnectés ont partagé leurs résultats.

Le projet a produit de nombreuses innovations qui améliorent l’observation et la prévision des océans au niveau européen, dans un contexte mondial. Les partenaires ont notamment mis au point un outil destiné aux villes et à leurs ports, basé sur les données de trois sites d’essai en Espagne, en Italie et en Colombie, qui fournit des informations et des prévisions en temps réel sur les vagues, le niveau de la mer et la température de surface de la mer, augmentant ainsi la sécurité des opérations maritimes. Un système de surveillance de l’aquaculture utilisant des capteurs, des bouées uniques et des capacités de modélisation avancées pour mesurer des paramètres tels que l’oxygène, la température et le pH a également été créé dans le cadre du projet EuroSea. Il permet de prédire de manière ciblée les événements marins extrêmes tels que les vagues de chaleur marine et fournit aux exploitants aquacoles un mécanisme d’alerte précoce.

Lors du symposium final qui a suivi, les acteurs nationaux et internationaux du monde politique, scientifique et industriel ont pu s’informer sur l’état actuel des innovations dans le domaine de l’observation et de la prévision des océans en Europe. En plus d’aborder les défis à venir, la discussion s’est concentrée sur les recommandations pour un système efficace, durable et interdisciplinaire.

Dans son discours de clôture, le Dr Toste Tanhua a souligné le caractère pionnier du projet et a plaidé pour la poursuite des efforts conjoints au niveau européen : « EuroSea a ouvert la voie à un système interdisciplinaire et durable d’observation et de prévision de l’océan. Nous, experts et acteurs de l’océan, sommes engagés dans une action concertée pour renforcer durablement le système européen d’observation et de prévision de l’océan afin de répondre aux besoins croissants de la société et des politiques européennes et de soutenir le Green Deal européen et la mission Océan et Eaux. »

Les parties prenantes souhaitent s’appuyer sur les collaborations et les relations qui ont été établies dans le cadre du projet. Des ateliers parallèles du Système mondial d’observation de l’océan (GOOS) et une réunion des points focaux nationaux européens pour le GOOS ont également eu lieu à Paris. Les possibilités de projets de suivi y ont été discutées et les expériences échangées. « Nous avons pu transmettre les connaissances que nous avons acquises directement au niveau mondial », a déclaré le Dr Toste Tanhua, qui est également coprésident du GOOS.

 

Financement du projet :

Le projet EuroSea est une action d’innovation de l’Union européenne financée à hauteur de 12,6 millions d’euros de 2019 à 2023 par le programme de financement de la recherche et de l’innovation Horizon 2020 de la Commission européenne dans le cadre d’un appel à soutenir l’initiative du G7 sur l’avenir des mers et des océans.