Contrôle aérien sur les plates-formes pétrolières et gazières pendant le Tour d’Horizon 2023

Début juillet 2023, l’avion garde-côtes de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a effectué sa mission annuelle de Tour d’Horizon (TdH). Il s’agit de vérifier la présence de nappes d’hydrocarbures provenant des plates-formes pétrolières et gazières offshore dans le nord de la mer du Nord (en dehors des eaux belges). La mission a permis de détecter pas moins de 30 nappes, le nombre le plus élevé jamais trouvé par un partenaire du TdH en une seule mission.

Déversement d’hydrocarbures provenant d’une plate-forme de forage dans les eaux norvégiennes (© IRSNB/UGMM)

La mission TdH est menée chaque année dans le cadre de l’Accord de Bonn et vise à contrôler la pollution marine provenant des plates-formes de forage dans les parties centrale et septentrionale de la mer du Nord. L’accent est mis sur les eaux offshore néerlandaises, danoises, britanniques et norvégiennes, et la Belgique s’engage également dans cette opération. Les activités des avions de surveillance des différents pays de la mer du Nord sont coordonnées au niveau international afin d’assurer une couverture optimale de la supervision des infrastructures pétrolières et gazières offshore.

Le plus grand nombre de déversements d’hydrocarbures jamais détectés

Au cours de cette mission TdH, l’avion garde-côtes belge a détecté pas moins de 30 nappes d’hydrocarbures. Il s’agit du nombre le plus élevé de nappes d’hydrocarbures détectées en une seule mission par un seul avion depuis le début du programme en 1991. Parmi ces détections, six concernaient des déversements importants d’hydrocarbures, avec une quantité minimale estimée à plus de 1 m³. La plus grande a été estimée à au moins 16,9 m³. Toutes les détections, sauf deux, concernaient des nappes d’hydrocarbures liées à une plate-forme de forage. 17 nappes ont été détectées dans les eaux britanniques, 12 dans les eaux norvégiennes et une dans les eaux néerlandaises.

Toutes les détections ont été signalées aux autorités nationales compétentes conformément aux procédures établies dans le cadre de l’Accord de Bonn.

La surveillance aérienne complète la surveillance par satellite

Il est à noter que le programme de surveillance par satellite (CleanSeaNet) de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) n’a signalé aucune détection lors de ses passages par satellite dans la même zone et au cours de la même période. Cela montre l’importance primordiale de la surveillance aérienne traditionnelle, soutenue par la surveillance par satellite.

Observations des mammifères marins

Outre les nappes d’hydrocarbures, l’avion garde-côtes belges a également pu observer des orques et d’autres mammifères marins au cours de la mission TdH 2023. L’équipe a pu photographier, pour la première fois lors d’une mission TdH, deux groupes d’orques entre la Norvège et l’Écosse. Il est probable que ces deux groupes fassent partie d’un seul et même groupe plus important d’environ 10 individus.

Trois orques dans les eaux norvégiennes (© IRSNB/UGMM)

Grâce à la longue expérience de l’équipage, à la fonctionnalité et à la capacité de déploiement de l’avion garde-côtes de l’IRSNB, la Belgique continue d’honorer ses engagements dans le cadre de l’Accord de Bonn. L’IRSNB continue ainsi à prouver son engagement pour une meilleure protection de la mer du Nord. Cependant, l’avion date de 1976 et commence à présenter de plus en plus de défauts techniques. Le remplacement de l’avion est donc une priorité absolue, afin que la surveillance aérienne puisse se poursuivre à l’avenir.

L’équipe belge TdH2023 (de gauche à droite : les opérateurs Ward Van Roy et Jean-Baptiste Merveille, les pilotes Dries Noppe et Alexander Vermeire) (© IRSNB/UGMM)
Les missions TdH se déroulent dans un environnement très différent de la surveillance des eaux belges. (© IRSNB/UGMM)