Petit rorqual échoué sur la plage de Bredene

Un jeune petit rorqual qui s’est échoué sur la plage de Bredene le 11 décembre s’est avéré avoir une histoire très malheureuse : un estomac vide, des intestins pleins de parasites et une colonne vertébrale anormale. Pour aggraver les choses, deux mandibules cassées sont venues s’ajouter aux problèmes. Ce n’est que le huitième petit rorqual qui a été documenté en Belgique au cours des 20 dernières années, et seulement le troisième échouage.

Dans la matinée du jeudi 11 décembre 2020, le cadavre frais d’un jeune petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) s’est échoué sur la plage de Bredene, près de la frontière avec Ostende. L’animal mesurait 3,89 m de long (un petit rorqual adulte peut atteindre presque 10 m de long) et pesait 489 kg. Il avait l’air très maigre et avait une mâchoire inférieure droite cassée dont les os dépassaient de la blessure. Un spécimen sain de la longueur du petit rorqual de Bredene devrait peser environ le double, on a donc immédiatement soupçonné qu’il était en mauvaise santé, même sans fractures.

© IRSNB/UGMM_J. Haelters

L’autopsie révèle la (les) cause(s) du décès

Le cadavre a immédiatement été transférée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UGent, où une équipe de l’UGent et de l’ULiège a pratiqué une autopsie le 12 décembre. Cet examen post-mortem a confirmé l’état lamentable du malheureux petit rorqual : aucun reste d’un repas récent n’a été trouvé dans l’estomac, le système digestif était plein de parasites et la colonne vertébrale présentait des anomalies. La fracture ouverte de la mâchoire inférieure droite s’est avérée moins ancienne que ce que l’on pensait au départ, et la mâchoire inférieure gauche s’est également cassée. Finalement, l’émaciation n’était pas liée aux fractures : l’animal n’a dû les contracter que très récemment, et elles résultaient d’une collision avec un obstacle tel qu’un navire ou un brise-lames, ou avec le fond de la mer.

© IRSNB/UGMM_J. Haelters

Petits rorquals en Belgique

Bien que le petit rorqual fasse partie de la faune de la mer du Nord, son aire de distribution est principalement limitée à la partie nord et centrale de la mer du Nord. Cependant, ces dernières années, elles sont devenues plus courantes dans le sud, probablement en raison des changements dans l’écosystème marin. « Dans les eaux belges, nous ne connaissons que sept cas antérieurs des 20 dernières années, dont trois étaient des carcasses et quatre des observations de spécimens vivants. » explique Jan Haelters, expert en mammifères marins à l’IRSNB. « Les carcasses datent de 2004 (retrouvées mort en mer et ramené à terre ; mort par prise accidentelle), 2013 (échoué ; mort en avalant une grande quantité de plastique) et 2017 (carcasse en état de décomposition en mer). Les petits rorquals vivants ont été observés en 2013, 2017, 2019 et 2020. » En octobre 2020, quelques cas de petits rorquals ont également été signalés, mais il n’est pas sûr qu’il s’agisse vraiment de cette espèce.

© IRSNB/UGMM_J. Haelters

Le squelette du petit rorqual de Bredene sera préservé pour la science.

Les parcs éoliens comme fournisseurs d’énergie et de moules

La culture des moules dans les parcs éoliens offshore belges est à la fois biologiquement et techniquement réalisable, selon les recherches menées par nos scientifiques et leurs partenaires dans le cadre du projet Edulis. La faisabilité économique dépend de la résolution des défis techniques.

Après deux ans d’expérimentation et de recherche, des scientifiques et des entreprises ont présenté les résultats du projet de recherche « Edulis: offshore mussel culture in wind farms », qui a examiné les possibilités d’élevage de moules dans des parcs éoliens en mer à 30 à 50 km de la côte belge. Edulis est une collaboration entre l’Université de Gand, l’Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO), IRSNB/DO Nature et 5 partenaires privés (Belwind, Brevisco, C-Power, Colruyt Group et DEME Group). Cet ambitieux projet pilote est largement financé par des fonds privés et facilité par des financements flamands et européens.

Des moules de qualité

Le projet a démontré qu’il est à la fois biologiquement et techniquement possible de cultiver des moules dans les parcs éoliens offshore belges, ce qui leur permet de servir plusieurs objectifs en même temps. Les expériences ont permis de produire une moule de qualité, savoureuse, bien stockée et conforme à toutes les règles de sécurité alimentaire. Le rendement est équivalent à celui des moules suspendues des Pays-Bas et de l’Irlande, et les moules poussent plus vite que les moules issues de la culture de fond (moules prêtes pour le marché en 15 mois au lieu de 24).

Défis techniques

Le grand défi consiste à concevoir des installations qui puissent résister à l’environnement parfois extrême de la mer du Nord. Investir dans des systèmes robustes, faciles à entretenir et sûrs, y compris des navires, est une nécessité selon les chercheurs, même si cela fait augmenter les coûts de production globaux. En outre, il s’est avéré que la taille et l’organisation des parcs éoliens ne sont pas optimales pour la production alimentaire, ce qui est logique puisqu’ils n’ont pas été conçus à cette fin. La distance par rapport à la côte pose également un défi en termes de faisabilité technique, pratique et économique. Lors de la conception de futurs parcs éoliens, il convient d’en tenir compte afin de pouvoir combiner les deux activités.

Faisabilité économique

« Edulis nous a donné une image claire des coûts et des avantages de la mytiliculture en mer du Nord », déclare Margriet Drouillon, Senior Business Developer Aquaculture and Blue Life Sciences à l’université de Gand. « Si nous voulons vraiment une mytiliculture à l’échelle commerciale, nous devrons déployer beaucoup d’efforts pour développer les connaissances sur la faisabilité économique de la mytiliculture dans les parcs éoliens. Nous allons également explorer d’autres voies pour une utilisation multiple de l’espace en mer, en accordant l’attention nécessaire à la production durable ».

Trois défis supplémentaires pour l’aquaculture en mer du Nord

L’Université de Gand et l’Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) ont lancé le projet « Aquaculture en mer du Nord » en 2017, avec Edulis et Value@Sea comme projets subsidiaires. Ils ont uni leurs forces à celles de leurs partenaires IRSNB/DO Nature, Belwind, Brevisco, C-Power, Colruyt Group, DEME Group, Lobster Fish et Sioen Industries. L’aquaculture en mer du Nord a relevé trois défis :

  • Techniques innovantes de culture des mollusques et des algues ;
  • Utilisation efficace de l’espace dans la mer du Nord belge ;
  • Le développement d’un marché pour les nouveaux produits marins régionaux.

 

Plus d’informations sur Edulis :
Margriet Drouillon, UGent, 0484 13 95 39, margriet.drouillon@ugent.be

Consultation publique ‘Port de plaisance de Nieuwpoort’

(English) Jachthaven Nieuwpoort

Consortium Baggerwerken Decloedt en Zoon – DC Industrial a déposé une demande de permis environnemental pour l’immersion de déblais de dragage lors de la construction d’un bassin de port pour le nouveau port de plaisance de Nieuwpoort. Cette demande fait l’objet d’une procédure d’évaluation d’impact environnemental.

Le dossier de l’application, la déclaration d’impact environnemental et le projet d’évaluation appropriée peuvent être consultés du 2 décembre au 31 décembre 2020 dans les bureaux de l’UGMM à Bruxelles (Rue Vautier 29, 1000 Bruxelles; mdevolder@naturalsciences.be; tél. 02/627 43 52) ou à Ostende (3de et 23ste Linieregimentsplein, 8400 Ostende; jhaelters@naturalsciences.be; tél. 059/24 20 55), uniquement sur rendez-vous et pendant les heures de bureau entre 9h00 et 17h00. Le dossier est également consultable les jours ouvrables dans les communes de la côte. Une liste reprenant les lieux de consultation et les personnes de contact dans lesdites communes est disponible ici. La consultation dans les bureaux dépend des mesures imposées par le gouvernement à l’égard de Covid-19.

Le fichier est également disponible par voie électronique:

Toute partie intéressée peut soumettre ses vues, commentaires et objections à Mme Brigitte Lauwaert par courrier ou par e-mail jusqu’au 15 janvier 2021:

UGMM Attn. Mme Brigitte Lauwaert
Rue Vautier 29
1000 Bruxelles
blauwaert@naturalsciences.be

Nouveau programme de surveillance des eaux marines belges

Suite à l’évaluation de l’état écologique des eaux marines belges en 2018, la surveillance a été adaptée pour le deuxième cycle de six ans de la Directive-cadre européenne « Stratégie pour le milieu marin ». L’extension de la surveillance avec de nouveaux partenaires et paramètres permettra une compréhension plus complète de l’état de la zone marine belge et contribuera à étayer une politique visant à atteindre et à maintenir un bon état écologique.

© IRSNB/UGMM

La Directive-cadre européenne « Stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) établit un cadre dans lequel les États membres documentent l’état de leurs eaux marines et prennent les mesures nécessaires pour atteindre ou maintenir un bon état écologique. Ainsi, les écosystèmes marins de toute l’Europe doivent être protégés et, le cas échéant, restaurés.

La DG Environnement coordonne la mise en œuvre de la DCSMM pour la Belgique. L’Unité de Gestion du Service Scientifique du Modèle Mathématique de la Mer du Nord UGMM (qui fait partie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) est responsable de la coordination du suivi et de l’évaluation de la situation, et coopère avec 7 autres instituts (ILVO, INBO, AFSCA, AFCN, VLIZ, Service Plateau Continental – SPF Economie et Université de Gand ; voir partenaires).

Au total, 29 programmes de surveillance décrivent les mesures dans les différents compartiments du milieu marin en utilisant un large éventail de techniques (de l’échantillonnage par des plongeurs, des analyses en laboratoire aux recensements aériens et aux observations par satellite). Ils contribuent aux 11 thèmes (appelés « éléments descriptifs ») définis dans le DCSMM. L’eutrophisation, la pêche, la pollution chimique, les déchets et la biodiversité des groupes d’espèces et des habitats ne sont que quelques-uns des aspects qui sont abordés.

Les programmes nouvellement inclus comprennent des observations du plancton par VLIZ, des déchets sur les fonds marins par ILVO, du macrobenthos (organismes qui vivent sur les fonds marins et sont visibles à l’œil nu) dans les parcs éoliens par l’Université de Gand et des radionucléides par AFCN.

Ensemble, les mesures permettront d’évaluer l’état du milieu marin en Belgique et, le cas échéant, de définir des points d’action pour une évolution future favorable.

Pour plus de détails, reportez-vous aux programmes de surveillance et/ou à l’évaluation de 2018.

Tortue luth pêchée et déchargée

Le 28 Octobre, l’équipage du navire de pêche O190 Renilde a été choqué pendant un moment. Vers 19h30, ils ont trouvé rien de moins qu’une tortue luth dans leurs filets à Middelkerke/Ostende ! L’équipage a réagi rapidement, et a pu laisser l’animal encore vivant retourner en mer (voir vidéo © Kevin Van Thomme/équipage O190).

Septième cas

La tortue luth est une espèce distincte de mer ouverte et chaude, où ils se nourrissent principalement de méduses. Dans les zones côtières, elles ne se montrent généralement pas facilement (sauf pour pondre des œufs, mais c’est exclu dans notre cas). Jan Haelters, de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, assure l’interprétation : « Dans la partie belge de la mer du Nord, la tortue luth est très rare : jusqu’à présent, nous n’avons eu que trois échouages (1988, 1998 et 2000) et trois observations (2018 et 2 en 2019). Bien que la liste ne contienne que sept spécimens, une augmentation est perceptible ces dernières années. »

© Kevin Van Thomme/équipage O190

Également aux Pays-Bas

Il convient de noter que quelques tortues luth ont été observées récemment aux Pays-Bas : du 22 au 24 septembre, l’une d’entre elles a séjourné dans l’Escaut oriental et les 7 et 11 octobre, une a nagé le long de la côte de Scheveningen, en mer du Nord. La comparaison de la forme et de la taille des cicatrices sur la tête des deux animaux et des « côtes » sur leur dos montre qu’en Belgique et dans l’Escaut oriental, il s’agissait déjà d’individus différents. L’animal de l’Escaut oriental a été rejeté sur le rivage le 3 novembre près du Ballum au Danemark (article tvs).

Comparaison des têtes de tortue luth de Belgique (à droite, © Kevin Van Thomme) et de l’Escaut oriental (à gauche, © Wageningen Marine Research)

Un modèle de réservoir pour le plateau continental, il a été réalisé en Belgique

L’aménagement du territoire est une discipline généralement associée aux zones bâties sur le continent, mais s’il est une région de la mer du Nord qui nécessite une cartographie méticuleuse des activités, c’est bien la zone offshore belge. Conservation de la nature, transport maritime, pêche, extraction de sable, production d’énergie, câbles et pipelines, exercices militaires, … tous rivalisent pour l’espace dans ce petit morceau de mer.

Acteurs actifs sur le plateau continental belge. Les cartes sont basées sur les informations de atlasmarin.be (2014-2020) et la localisation des bancs de sable est tirée du rapport TILES. Notez qu’une partie prenante n’a pas été cartographiée ici : l’industrie de la pêche, en raison de sa présence dans l’ensemble de l’offshore belge. (animation par Henk Kombrink, Editeur Expronews)

Dans un article de synthèse, l’Expronews norvégien a joliment relié l’aménagement de l’espace marin belge à certains travaux de l’IRSNB sur l’évaluation des réserves de certaines ressources abiotiques et de leur potentiel d’exploitation.

Une attention particulière est accordée

  • au modèle 3D de pointe décrivant la distribution et la disponibilité de toutes les ressources géologiques non pétrolières dans les eaux marines belges et néerlandaises adjacentes, qui peut également servir de support à la prise de décision en matière de ressources et d’appui aux stratégies de gestion adaptative à long terme (TILES, Van Lacker et al. 2019, Hademenos et al. 2019)
Visualisation par le modèle TILES.
Carte géologique du massif du Brabant sur terre, extrapolée à l’offshore.

Première Journée belge de l’huître comestible, le 24 novembre 2020

Le mardi 24 novembre 2020, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), l’Université de Gand et l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) organisent conjointement la première Journée belge de l’huître comestible.

L’huître comestible (Ostrea edulis) est une espèce emblématique qui était autrefois abondante dans les mers européennes. Elle formait de vastes récifs abritant diverses communautés d’organismes marins et était la cible d’une pêche considérable. Dès la fin du XIXe siècle, les populations d’huîtres comestibles en Europe ont été considérablement réduites en raison de la surpêche, et des maladies ont porté un coup fatal à l’espèce dans la XXe siècle. Dans les eaux belges, l’espèce est aujourd’hui considérée comme fonctionnellement éteinte.

Récemment, il y a eu un intérêt croissant pour la restauration des populations d’huîtres comestibles en Europe, tant du point de vue de la conservation que de l’aquaculture. En Belgique également, certaines initiatives de restauration et d’aquaculture de cette importante espèce sont lancés.

La Journée belge de l’huître comestible veut répondre à cette attention accrue et vise à rassembler tous les acteurs et parties intéressées de la scène belge de l’huître comestible. L’événement commence par une large perspective grâce à deux présentations principales, qui dressent le tableau de la restauration et de l’aquaculture des huîtres comestibles en Europe, et à des présentations supplémentaires sur la biosécurité et les visions de la restauration et de l’aquaculture des huîtres comestibles en Belgique. Par la suite, un aperçu clair est présenté des initiatives en cours concernant l’huître comestible en Belgique, tant en ce qui concerne la restauration que l’aquaculture. L’événement se terminera par un exemple du Dutch Flat Oyster Consortium et une réflexion sur la façon dont la scène de l’huître comestible peut se dérouler en Belgique. Vous êtes cordialement invités à consulter le programme provisoire et à vous inscrire en cliquant sur le lien ci-dessous.

PROGRAMME

ENREGISTREMENT

En raison de la crise COVID-19 en cours, la première Journée belge de l’huître comestible sera un événement en ligne uniquement (WebEx) le matin du mardi 24 novembre 2020. L’événement se déroulera en anglais. Les inscriptions seront clôturées le jeudi 19 novembre à 17h.

Nous sommes impatients de vous accueillir !

 

Comité d’organisation de la Journée belge de l’huître comestible

Annelies Declercq (Université de Gand), Steven Degraer (IRSNB), Daan Delbare (ILVO), Thomas Kerkhove (IRSNB), Brigitte Lauwaert (IRSNB) et Nancy Nevejan (Université de Gand)

Un nombre croissant de marsouins morts sur les côtes de la mer du Nord

Une nouvelle étude publiée dans la principale revue scientifique Biological Conservation révèle une augmentation frappante du nombre de marsouins échoués le long de la côte de la mer du Nord. Les scientifiques des différents pays de la mer du Nord ont compilé leurs données dans ce but. Cela a également permis de mieux comprendre la répartition et la mortalité des différents groupes d’âge, mais ne permet pas encore de faire des déclarations définitives sur les effets des différentes activités humaines.

Marsouin échoué @Multimedia, Faculteit Diergeneeskunde, Universiteit Utrecht

Une étude internationale organisée par l’université d’Utrecht, à laquelle l’IRSNB a participé, a révélé que depuis 1990, plus de seize mille marsouins morts ont été enregistrés sur la côte de la mer du Nord. Plus de 1500 d’entre eux ont été rejetés à terre en Belgique. Aux Pays-Bas, où le littoral est beaucoup plus long, la plupart des animaux se sont échoués sur le rivage. Les chercheurs ont découvert que depuis 2005, les échouages de marsouins sont devenus remarquablement plus fréquents dans le sud de la mer du Nord, alors que le nombre d’échouages dans les parties plus septentrionales de la mer du Nord n’a guère changé.

Des informations précieuses grâce aux échouages

Il n’est pas facile d’étudier les marsouins en mer. La chercheuse et écologiste marine Mariel ten Doeschate, liée au réseau écossais d’échouage, déclare : « Des recherches sont menées sur le nombre et la répartition des animaux vivants, mais cela n’est possible que dans des périodes limitées. Les échouages, en revanche, sont enregistrés tout au long de l’année, et ce depuis des décennies. Nous pouvons également déterminer le sexe et l’âge des animaux échoués. »

Bien que l’augmentation du nombre d’échouages coïncide avec une augmentation du nombre d’observations d’animaux vivants dans cette région, on ne peut pas simplement conclure que la forte augmentation continue du nombre d’échouages est uniquement due à la présence d’un plus grand nombre d’animaux (où le taux de mortalité aurait pu rester le même). En effet, le nombre d’animaux en mer est beaucoup plus difficile à déterminer avec précision que le nombre d’échouages, ce qui signifie que les deux séries de données ne sont pas directement comparables et que les échouages sont donc censés mieux refléter ce qui se passe dans la population.

Impact de l’activité humaine

Il existe une incertitude quant aux effets possibles des activités humaines sur le nombre et la répartition des marsouins. Un facteur potentiellement important est le changement de climat, avec des changements dans la situation alimentaire. Des programmes de recherche sont également menés sur l’influence de la construction de parcs éoliens offshore. Il est important que les données collectées dans les pays autour de la mer du Nord soient mises en commun : cela ne s’est jamais produit auparavant. Chercheur Lonneke IJsseldijk (Université d’Utrecht) : « Notre étude a fourni de nouvelles et précieuses informations et constitue une première étape dans l’amélioration de nos connaissances sur la répartition des différents groupes d’âge, la mortalité saisonnière et par âge des marsouins en mer du Nord. » L’étude a montré, entre autres, que davantage d’animaux nouveau-nés s’échouaient sur les côtes allemandes et danoises, alors qu’aux Pays-Bas, en Belgique et dans le sud de l’Angleterre, il s’agissait principalement de jeunes mâles.

Dans le cadre des recherches qui suivront cette étude, des informations supplémentaires seront analysées, notamment sur l’état de santé des marsouins échoués.

 

Cet article est le résultat d’une collaboration entre la faculté Médecine vétérinaire de l’Université d’Utrecht, le Programme écossais d’échouage d’animaux marins, le Programme britannique d’échouage de cétacés, le Département de biosciences de l’Université d’Aarhus, l’Institut de recherche sur la faune terrestre et aquatique de l’Université de médecine vétérinaire de Hanovre, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, le Centre de biodiversité Naturalis, l’Atlas des cétacés du Danemark, l’Institut du Globe, le Museum d’histoire naturelle du Danemark et le Museum de la pêche et de la mer du Danemark.

(English) Public consultation ‘Telecommunication cable MERCATOR’

BT Global Services Belgium BV a déposé une demande d’autorisation de pose et un permis environnemental pour l’exploitation du câble de télécommunication MERCATOR entre Broadstairs – Joss Bay dans le sud-est de l’Angleterre et la plage d’Ostende (ouest du port). Cette demande fait l’objet d’une procédure d’évaluation d’impact environnemental.

L’application (en néerlandais), la déclaration d’impact environnemental (en néerlandais, inclus le projet d’évaluation appropriée) et le résumé non technique (en néerlandais ou en anglais) peuvent être consultés du 23 août au 21 septembre 2020 dans les bureaux de l’UGMM à Bruxelles (Rue Vautier 29, 1000 Bruxelles; mdevolder@naturalsciences.be; tél. 02/627 43 52) ou à Ostende (3de et 23ste Linieregimentsplein, 8400 Ostende; jhaelters@naturalsciences.be; tél. 059/24 20 55), uniquement sur rendez-vous et pendant les heures de bureau entre 9h00 et 17h00, et selon les mesures imposées par le gouvernement à l’égard de Covid-19. Le dossier est également consultable les jours ouvrables dans les communes de la côte. Une liste reprenant les lieux de consultation et les coordonnées correspondantes est disponible ici : Communautés_côtières_2020.

Le fichier est également disponible par voie électronique:

Toute partie intéressée peut soumettre ses vues, commentaires et objections à Mme Brigitte Lauwaert par courrier ou par e-mail jusqu’au 6 octobre 2020:

UGMM Attn. Mme Brigitte Lauwaert

Rue Vautier 29, 1000 Bruxelles

blauwaert@naturalsciences.be

Impressionnante floraison de Noctiluca (Éclat de la mer) en mer du Nord

Le 15 août, dans la partie belge de la mer du Nord, près du banc de sable « Buitenratel », des taches et des cordons orange ont été observés.  Ceux-ciont été rapportés aux garde-côtes comme une éventuelle pollution. Après inspection par différents services, il est apparu clairement qu’il s’agissait d’une prolifération inhabituelle de l’espèce de plancton unicellulaire « Éclat de la mer ». La chaleur et l’absence de vent et de vagues des derniers jours sont probablement des facteurs déterminants. La masse en décomposition pourrait éventuellement entraîner un manque d’oxygène qui pourrait à son tour entrainer la mort de poissons. Il est également possible que leurs restes s’échouent sur les plages belges au cours de la semaine prochaine.

Floraison de Noctiluca sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, documenté depuis l’avion de surveillance de l’IRSNB (© IRSNB/UGMM)

Dans la matinée du samedi 15 août, le Centre des garde-côtes belges (MRCC – Maritime Rescue and Coordination Centre) a reçu un rapport faisant état d’une tache orange frappante en mer, contenant quelques oiseaux morts. Un marin l’avait remarqué sur le banc de sable    « Buitenratel », l’un des bancs de sable du complexe des « Vlaamse Banken ». Ce banc de sable se trouve à environ 16 à 20 km de la côte ouest belge, et près de la frontière avec les eaux françaises. Le rapport alarment a surpris les garde-côtes, car la couleur signalée ne correspondait pas aux couleurs typiques de l’huile minérale, et parce que les oiseaux morts auraient pu indiquer un produit chimique. Cependant, une prolifération naturelle d’algues était également possible.

Contrôle sur terre, en mer et dans les airs

La police maritime a envoyé une patrouille au Buitenratel. Ils ont trouvé la tache signalée et ont prélevé des échantillons. Les oiseaux morts ne furent plus observés. Un hélicoptère de sauvetage de la base aérienne de Coxyde a également survolé la zone, et l’avion de surveillance de l’IRSBN (UGMM, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) a été appelé à examiner les zones maritimes le long de la côte belge pour détecter toute autre pollution éventuelle. L’avion et l’hélicoptère ont pris des images des taches et des traînées orangeâtres, longues de plusieurs kilomètres.

Floraison de Noctiluca sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, documenté depuis l’hélicoptère NH90 (© Geronimo/Rodrigo Vissers)

Toutes les unités maritimes et aériennes concernées sont arrivées à la même conclusion : il s’agissait probablement d’une grande prolifération ‘d’algues naturelle, mais d’une grande envergure. L’échantillon de la police maritime a été emmené au labo biologique de l’IRSNB à Ostende où il a pu être rapidement confirmé qu’il s’agissait bien d’une floraison de Noctiluca.

Vidéo: 2020_08_15 Noctiluca Buitenratel (c) Geronimo_Rodrigo Vissers NL

Éclat de la mer

Le dinoflagellé Noctiluca scintillans ou éclat de la mer est une micro-algue unicellulaire relativement grande (0,5 à 1 mm si visible à l’œil nu) que l’on trouve dans la plupart des mers du monde et qui appartient au groupe biologique des planctons. Il ressemble à un granulé gélatineux avec une queue (flagelle), qui attrape la nourriture. En forte concentration – on parle de floraison – le Noctiluca forme des taches rouge-orange très visibles qui peuvent apparaître au printemps et en été.  En cas de turbulences, l’éclat de la mer émet une lumière bleutée qui produit des effets féeriques dans l’obscurité (en éclairant la mer). Cette bioluminescence est causée par la luciférine, un pigment, et la luciférase, une enzyme, lorsqu’elles entrent en contact avec l’oxygène.

Échantillons de la floraison de Noctiluca scintillans sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, échantillon prélevé par la police maritime (© IRSNB/Francis Kerckhof).
Image au microscope de cellules de Noctiluca scintillans provenant de la floraison sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, échantillon prélevé par la police maritime (© IRSNB/Francis Kerckhof).

Conditions actuelles

Les fortes concentrations d’éclat de la mer qui ont été observées le 15 août sont probablement dues à la chaleur et l’absence de vent et de vagues de ces derniers jours. Le Noctiluca échantillonné était déjà partiellement en décomposition, un processus dans lequel de l’oxygène est consommé et de l’ammoniac est libéré. Bien qu’il s’agisse essentiellement d’un organisme inoffensif, l’extinction massive et la décomposition peuvent donc entraîner localement un manque d’oxygène. À des températures plus élevées, l’oxygène se dissout moins dans l’eau, et l’absence de vent et de vagues fortes entraine également une réduction d’oxygène supplémentaire dans l’eau. Le manque d’oxygène qui en résulte s peut entraîner la mort de poissons et d’autres organismes aquatiques, bien que dans des circonstances normales, cela soit très peu probable en pleine mer.

Des simulations de modélisation par l’IRSNB, prenant en compte les courants, les conditions météorologiques et les propriétés physiques des taches flottantes de Noctiluca, illustrent que les restes de cette masse pourraient potentiellement s’échouer sur les plages belges au cours de la semaine prochaine.

Au cours des dernières décennies, la communauté des dinoflagellés dans la partie belge de la mer du Nord a connu une augmentation relative. Cette augmentation pourrait être liée au réchauffement de l’eau de mer (+ 1,6°C au cours des trente dernières années). Le Noctiluca scintillans peut également afficher une tendance à la hausse. En outre, on peut également s’attendre à une floraison d’autres organismes planctoniques unicellulaires, y compris certaines espèces potentiellement dangereuses.

Floraison de Noctiluca sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, documenté depuis l’avion de surveillance de l’IRSNB (© IRSNB/UGMM)
Floraison de Noctiluca sur le banc de sable de Buitenratel, 15 août 2020, documenté depuis l’avion de surveillance de l’IRSNB (© IRSNB/UGMM)