La gestion et l’exploitation du nouveau Belgica est attribuée à l’armateur français Genavir

Le nouveau navire de recherche océanographique Belgica sera exploité par Genavir, spécialisé dans la gestion de navires scientifiques. L’armateur de la flotte océanographique française deviendra ainsi le premier armateur français à gérer un navire sous pavillon belge.

© Freire Shipyard

En tant que filiale de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), Genavir a 45 années d’expérience dans la fourniture de services aux instituts scientifiques et étatiques. La compagnie maritime assure la gestion, l’exploitation et la maintenance de navires côtiers et hauturiers de la flotte océanographique française, ainsi que du sous-marin habité Nautile, de ROV (Remotely Operated Vehicles), d’AUV (Autonomous Underwater Vehicles), et de tout autre équipement dédié aux opérations de recherche scientifique conduites en mer.

« C’est une première en Europe et une belle reconnaissance de notre savoir-faire » se félicite Éric Derrien, directeur général de Genavir. « Nous sommes fiers d’avoir été choisi parmi plusieurs armateurs européens. Le gouvernement belge nous accorde sa confiance et nous avons maintenant à cœur de satisfaire la communauté scientifique belge, ainsi que les futurs utilisateurs internationaux du navire ».

D’une longueur de 71,40m pour une largeur de 16,80m, le Belgica a été lancé pour la première fois le 11 février 2020. Le navire est en cours de livraison aux chantiers FREIRE à Vigo (Espagne) et l’équipage de Genavir prépare la prise en gestion qui devrait intervenir début décembre 2021. Le navire rejoindra rapidement son port d’attache, la base navale de Zeebrugge, où elle devrait arriver avant la fin de 2021. Le Belgica naviguera sous le statut de navire auxiliaire de la marine belge et battra le pavillon correspondant.

© Freire Shipyard

Une combinaison d’expertises fortes

L’équipage mixte sera composé de trois officiers de la marine belge (détachés auprès de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique), dont le premier capitaine Gaëtan Motmans, et d’officiers et marins de Genavir. Le navire reste, bien sûr, la propriété de la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO), et l’IRSNB sera responsable de la gestion budgétaire du navire, des instruments scientifiques et de la programmation des campagnes scientifiques.

« L’attribution du contrat d’exploitation du nouveau Belgica à l’opérateur Genavir est la dernière étape avant que le navire puisse prendre la mer pour la Belgique » précise Lieven Naudts, coordinateur de l’équipe « Services de mesures et RV Belgica » de l’IRSNB. « Nous sommes très impatients de poursuivre les activités scientifiques marines belges avec le nouveau Belgica, de lancer de nouvelles lignes de recherche et de rester ainsi à la pointe de la recherche scientifique marine européenne. »

Une grande zone de travail, un faible impact environnemental

Le nouveau BELGICA dispose de tous les équipements nécessaires à la réalisation des campagnes scientifiques des zones polaires à la zone intertropicale, et des eaux peu profondes jusqu’à une profondeur de 5000 mètres.  Son terrain d’exploration couvre la mer du Nord, bien au-delà du cercle polaire arctique, l’océan Atlantique en descendant jusqu’à l’Afrique de l’Ouest, la mer Méditerranée et à la mer Noire. Le suivi de l’état de la partie belge de la mer du Nord restera, bien entendu, toujours un point d’action important.

Le navire a été conçu sur un design « Green Ship », les rejets atmosphériques sont d’un niveau extrêmement bas grâce au traitement des gaz d’échappement, répondant ainsi aux normes contemporaines les plus strictes (MARPOL Tier III).

Suivez la migration de Cygnes de Bewick équipés d’un émetteur GPS !

Le Cygne de Bewick est un espèce arctique qui niche exclusivement dans les toundras de Russie, des rives de la mer de Kara à celles du détroit de Béring.

Le « Bewick » se distingue facilement du Cygne tuberculé Cygnus olor, que l’on rencontre communément en Europe et singulièrement en Belgique, par son bec jaune et noir et par sa taille beaucoup plus petite.

Le Cygne de Bewick est la plus petite espèce de cygne d’Eurasie (photo Didier Vangeluwe).

Le Cygne tuberculé a typiquement le bec orange (photo Didier Vangeluwe).

La différence entre un Cygne de Bewick et un Cygne chanteur Cygnus cygnus – la troisième espèce de cygne d’Eurasie – est beaucoup moins simple ! Le Cygne chanteur a aussi du jaune sur le bec mais plus largement. Il est de plus grande taille que le Bewick et est peut-être le plus facilement distingué par son long, très long cou avec une tête passive et un bec puissant. En comparaison, le Bewick est délicate et mince. La voix pourra aussi aider à l’identification. Le Cygne tuberculé est muet … mais émet un bruit très particulier avec ses ailes lorsqu’il vole. Les Cygnes de Bewick et chanteur sont loquaces, émettant souvent un «Whoop- Whoop Whoop » qui est plus profond et plus fort, avec un deuxième syllabe supérieure, chez le Chanteur par rapport au Bewick.

La tête triangulaire et le bec massif sont typiques du Cygne chanteur (photo Didier Vangeluwe).

Les conditions météorologiques qui prévalent pendant l’hiver dans la toundra ne permettent pas à un oiseau herbivore comme le Cygne de Bewick de rester toute l’année à proximité de son site de reproduction. C’est une espèce migratrice à longue distance. Mais tous les Cygnes de Bewick n’hivernent pas dans la même région. Trois zones distinctes ont été identifiées. L’une est centrée sur la mer du Nord, une autre se trouve dans le sud-est de la Chine et au Japon tandis que la troisième est située sur la rive sud de la mer Caspienne.

Trois zones d’hivernage ? Vraiment? Non! Depuis 1997, une nouvelle zone a été découverte en Grèce, dans le delta de l’Evros. Au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, le delta de l’Evros est l’une des zones humides côtières naturelles parmi les plus – sinon la plus – riche de la Méditerranée. En février 2018, près de 9500 Cygnes de Bewick y ont été dénombrés. Un spectacle incroyable ! Et un événement inhabituel étant donné que l’on est plutôt enclin ces dernières années à annoncer des déclins voire des extinctions …

Mais de quelles zones de reproduction proviennent ces cygnes ? Quelle route utilisent-ils pour relier l’Arctique à la Méditerranée ? Quels sont les facteurs qui rendent possible que des Cygnes de Bewick ont colonisé une nouvelle aire d’hivernage située minimum à 2000 km du site le plus proche connu «historiquement» ? Est-il nécessaire de prendre des mesures (de gestion ou légales) afin d’assurer leur avenir en Grèce ou dans d’autres zones de présence de l’espèce ?

Cela est particulièrement important étant donné qu’entre-temps le nombre de Cygnes de Bewick en hivernage dans la région de la mer du Nord a diminué de 30 % entre 1995 et 2010. Une baisse particulièrement importante et inquiétante !

Les ornithologues de l’Institut Severstov d’Ecologie et d’Evolution (Centre de Baguage de Russie), du Goose, Swan & Duck Study Group of Northen Eurasia et l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (BeBirds – Centre Belge de Baguage), en partenariat avec l’Autorité de Gestion du Parc Naturel du Delta de l’Evros et l’Institut de Recherche forestière de Thessalonique ont uni leurs effort afin de lancer le programme « L’Odyssée du Cygne de Bewick – une nouvelle route vers la Grèce ». Ils ont ensuite été rejoint par le Research Center of Eco-Environnement Sciences de l’Académie des Sciences de Chine.

Le Research Center of Eco-Environnement Sciences de l’Académie des Sciences de Chine étudie très activement les migrations des oiseaux d’eau entre la Russie et le Sud-Est de l’Asie

.Afin de découvrir et d’étudier la connectivité (=les relations), entre les différentes zones de nidification et les sites d’hivernage, nous avons équipé entre 2015 et 2020, 80 Cygnes de Bewick d’un émetteur GPS. Cinquante-sept ont été marqué durant l’été dans la toundra de Russie, essentiellement à Yamal, et 23 en Belgique, durant l’hiver.

Vous pouvez découvrir ici les trajets de migration des 23 cygnes de Bewick marqués en Belgique au cours des 3 derniers hivers.

Les données sont mises à jour chaque semaine. Attention cependant, il n’y aura pas d’actualisation de la mi-mai à la mi-septembre car les cygnes nichent – ou estivent – dans la toundra de Russie et sont donc hors de portée d’un réseau GSM. Les données de localisation GPS sont cependant enregistrées dans l’émetteur afin d’être transmises dès que le cygne est de retour dans une zone couverte pas un réseau GSM.

Cliquez sur la phrase « Suivez la migration des oiseaux équipés d’une balise GPS… » qui se trouve au-dessus de ce texte. Vous obtenez alors une carte interactive. La ligne supérieure indique la date de la dernière mise à jour. En cliquant sur l’icône «information» vous trouverez un descriptif du programme et la liste des partenaires. En cliquant sur l’icône «couches » et ensuite sur le petit triangle à la hauteur de la ligne « The Odyssey of the Bewick’s Swan », vous pourrez visualiser les caractéristiques de chaque cygne suivi à partir du code unique de son collier émetteur. En cliquant sur l’icône « filtrer », vous aurez la possibilité de demander la visualisation du trajet d’un cygne particulier. Pour ce faire, il suffit d’encoder le code du collier émetteur dans la case « neckband » et ensuite de cliquer sur « fermer » en haut à droite de la page. L’icône « time manager » permet de sélectionner une période comme on sélectionne un cygne particulier.

Bien entendu ce travail de prospection, d’observation, de marquage, de gestion, d’analyse et de présentation des données, d’organisation du site web, est un véritable travail d’équipe ! Grand merci à tous, de Bellem à Salekhard, de Tielt à Moscou, de Pékin à Oud-Turnhout et Merksplas, de Damme à Surgut, d’Alexandroúpolis à Furnes, d’Ottignies à Thessalonique !

Bonnes observations !

Notre ancien Belgica s’appelle maintenant Borys Aleksandrov

Les navires de recherche Belgica et James Clark Ross, qui ont été remis à l’Ukraine par la Belgique et la Grande-Bretagne respectivement, ont reçu de nouveaux noms le vendredi 29 octobre 2021. Cela s’est produit lors d’une cérémonie dans leur nouveau port d’attache ukrainien, Odessa. Désormais, les navires navigueront sous les noms de « Borys Aleksandrov » et « Noosphere ».

Photo : Viktor Komorin/EU4EMBLAS

La cérémonie de changement de nom a eu lieu dans le port maritime d’Odessa, en présence du président Volodymyr Zelenskyy. La cérémonie s’inscrivait dans le cadre d’une visite de travail du président dans la ville. Pour la Belgique, les honneurs sont revenus (entre autres) à M. Patrick Roose, directeur de la Direction Opérationnelle Milieux Naturelles de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB).

Depuis son voyage inaugural en 1984 jusqu’à sa dernière campagne scientifique en mars 2021, l’IRSNB était responsable de la gestion budgétaire, de l’instrumentation scientifique et de la planification des campagnes scientifiques du RV A962 Belgica. La Politique scientifique fédérale était l’heureux propriétaire du navire, et la Marine belge a fourni l’équipage, le soutien opérationnel et un poste d’amarrage dans son port d’attache de Zeebrugge.

Après la remise du navire aux autorités ukrainiennes le 13 septembre 2021, une courte période de formation du nouvel équipage et un transit réussi vers Odessa (au cours duquel un programme scientifique complexe a également été réalisé), le navire – avec son ancien collègue britannique – est aujourd’hui le point de départ d’une nouvelle flotte scientifique ukrainienne. Le pays n’a pas eu une telle flotte précédemment. Le transfert vers l’Ukraine a été rendu possible grâce à un projet conjoint de l’UE et du PNUD, « European Union for Improving Environmental Monitoring of the Black Sea (EU4EMBLAS) ».

Borys Aleksandrov

C’est le président Zelenskyy lui-même qui a annoncé les nouveaux noms des navires de recherche. Le Belgica a été rebaptisé en l’honneur du célèbre biologiste marin ukrainien Borys Aleksandrov, docteur et professeur de sciences biologiques et également ancien directeur de l’Institut de biologie marine de l’Académie nationale des sciences. Il y a deux ans, le 4 décembre 2019, il a été tragiquement tué dans un terrible incendie au 25, rue Troitskaya à Odessa.

Après la cérémonie de changement de nom, une table ronde sur la coopération maritime belgo-ukrainienne, l’économie bleue et le développement de la surveillance maritime a eu lieu, à l’initiative du ministère ukrainien de la protection de l’environnement et des ressources naturelles.

Photo : Dumskaya

Noosphere

Le brise-glace britannique James Clark Ross est rebaptisé « Noosphere ». Ce navire rendra à nouveau possible la recherche marine près de la station antarctique ukrainienne Akademik Vernadsky pour les scientifiques ukrainiens. Au cours de la cérémonie, le président Zelenskyy s’est adressé directement aux scientifiques qui travaillent actuellement dans cette station polaire.

La noosphère est censée être un nouveau stade, plus élevé, de l’évolution de la biosphère, lié au développement de la société, qui exerce une profonde influence sur les processus naturels. Quoi qu’il en soit, le développement de la doctrine de la noosphère est particulièrement associé au nom de Vladimir Vernadsky, le premier président de l’Académie des sciences ukrainienne.

Lire aussi:

https://www.ua.undp.org/content/ukraine/en/home/presscenter/pressreleases/2021/ukraine-renames-vessel-for-black-sea-environmental-monitoring.html

European Marine Board Future Science Brief « Aborder le bruit sous-marin en Europe »

Le mercredi 20 octobre 2021, le European Marine Board (EMB) a lancé son Future Science Brief № 7 Addressing underwater noise in Europe: Current state of knowledge and future priorities (Aborder le bruit sous-marin en Europe: État actuel des connaissances et priorités futures). La publication se concentre sur les sources de sons anthropiques et les effets du bruit sur les organismes marins et identifie les lacunes de la recherche et recommande des actions prioritaires pour le développement de stratégies d’atténuation proportionnées et une réglementation efficace du bruit sous-marin.

Cette publication peut être téléchargée à partir du site web de l’EMB. Il s’agit d’un produit officiel du European Marine Board, un forum stratégique paneuropéen composé de 35 organisations membres, dont des instituts de recherche marine performants, des agences de financement et des consortiums universitaires. Cette publication a été élaborée par le groupe de travail de l’EMB sur le bruit sous-marin.

À propos du Future Science Brief

L’océan présente une cacophonie de sons provenant de sources tant naturelles qu’anthropiques. Les organismes marins dépendent fortement du son pour communiquer et comprendre le monde qui les entoure, et sont donc potentiellement impactés par le son anthropique. Cependant, dans le cadre du développement de notre économie bleue et de l’avancement de nos connaissances sur les environnements et les écosystèmes marins, le bruit anthropique est (parfois) inévitable. La compréhension des effets potentiels du bruit anthropique fait donc partie intégrante de la résolution de ce conflit, car elle est nécessaire pour élaborer des stratégies d’atténuation proportionnées et une réglementation efficace.

En plus de fournir une vue d’ensemble de nos connaissances actuelles sur le bruit sous-marin, cette publication met en évidence les domaines prioritaires pour des recherches plus poussées afin de combler les lacunes qui subsistent dans les connaissances sur les effets du bruit anthropique. En outre, elle indique les actions pertinentes à entreprendre afin de garantir une législation fondée sur l’écosystème et le principe de précaution.

Télécharger: Addressing underwater noise in Europe: Current state of knowledge and future priorities

 

L’État Fédéral Belge est représenté au sein de l’EMB par le Bureau de la Politique Scientifique Fédérale Belge (BELSPO) et au sein du groupe de communication de l’EMB par l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB).

Nourrir l’économie bleue et partager la connaissance des océans – Note d’orientation avec recommandations pour une observation et une gestion durables des océans

Dix projets européens innovants visant à mettre en place des systèmes d’observation des océans, fournissant des données pour une gestion factuelle des océans et de l’économie bleue, ont uni leurs forces au sein du pôle fort « Nourishing Blue Economy and Sharing Ocean Knowledge ». Dirigé par le projet EuroSea, dont l’IRSNB est membre, le groupe a publié une note d’orientation commune contenant des recommandations pour l’observation et la gestion durables des océans. Cette collaboration est soutenue par le programme européen Horizon Results Booster et permet au groupe d’avoir un impact sociétal plus important. Aujourd’hui, 15 octobre 2021, la note d’orientation est présenté à l’UE.

L’océan couvre 70% de la surface de la Terre et fournit de nombreux services écosystémiques indispensables à l’humanité ou qui améliorent notre qualité de vie. Pensez au rôle de l’océan dans la régulation du climat et la fourniture de l’air que nous respirons et de l’eau douce que nous buvons, mais aussi des poissons, des crustacés et coquillages, des ressources inorganiques exploitables (comme le sable et les minéraux), des énergies renouvelables, de la navigation, du tourisme, etc.

On estime que la taille de l’économie bleue pourrait doubler d’ici à 2030, mais les impacts globaux de l’intensification des activités humaines sur les écosystèmes marins et leurs services (tels que le réchauffement des océans, l’acidification, la déoxygenation, l’élévation du niveau de la mer, la modification de la distribution et de l’abondance des poissons, etc.) sont encore mal connus. En outre, les données marines sont fragmentées, pas toujours comparables, présentent des lacunes et sont difficiles d’accès. Cela limite notre capacité à gérer durablement les océans et leurs ressources.

Unir les forces en Europe

Par conséquent, il est nécessaire de développer un cadre pour une compréhension plus approfondie des écosystèmes marins, qui relie des observations océaniques fiables, opportunes et ciblées à la conception et à la mise en œuvre d’une gestion factuelle.

Afin de contribuer à la création future d’un tel cadre, dix projets européens innovants qui mettent en place des systèmes d’information sur les océans centrés sur l’utilisateur, interdisciplinaires, réactifs et durables et qui renforcent la durabilité de l’économie bleue ont uni leurs forces au sein d’un groupe solide afin de mieux relever les principaux défis marins mondiaux. Sous la direction du projet EuroSea, le groupe a traduit ses préoccupations communes en recommandations et les a incluses dans la note  d’orientation conjoint « Nourishing Blue Economy and Sharing Ocean Knowledge. Ocean Information for Sustainable Development » (Favoriser l’économie bleue et partager les connaissances sur l’océan. Informations sur les océans pour une gestion durable).

En parlant d’une seule voix, les dix projets travaillent ensemble pour atteindre les objectifs du Pacte vert pour l’Europe, de l’Accord de Paris (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) et de la Décennie des Nations unies pour l’océanographie en vue du développement durable des océans 2021-2030 (Decade of Ocean Science for Sustainable Ocean Development 2021-2030).

Toste Tanhua, coordinateur d’EuroSea, GEOMAR : « C’était formidable de collaborer avec les autres projets innovants et de formuler des recommandations communes basées sur des perspectives et des expertises différentes. Ensemble, nous voulons concrétiser la valeur de nos activités scientifiques et innovantes afin qu’elles puissent avoir un impact majeur sur la société ».

La note d’orientation complet peut être téléchargé ici, les recommandations sont résumées ci-dessous.

Recommandations

  1. Création d’un cadre politique européen pour le financement des observations océaniques scientifiques à long terme

Des observations continues et une meilleure compréhension biologique sont nécessaires pour cartographier toute la gamme de la variabilité océanique et pour évaluer les changements océanographiques, leurs implications écologiques et leurs conséquences possibles pour l’humanité. Les mécanismes d’observation et de fourniture de données doivent être considérés comme des infrastructures de recherche, qui nécessitent un financement durable et adéquat. Idéalement, le résultat serait une directive-cadre sur l’observation des océans, qui garantirait un soutien durable et une meilleure coordination des efforts d’observation et d’information sur les océans en Europe.

  1. Soutenir la professionnalisation de la prochaine génération de « personnel bleu ».

L’économie bleue en pleine croissance nécessitera davantage de travailleurs hautement qualifiés et compétents, la transformation numérique bleue exigeant également de nouvelles aptitudes et compétences. Des programmes de formation ciblés pour les chercheurs devraient être soutenus. La prochaine génération de « personnel bleu » devrait également être enrichie par des efforts visant à accroître la participation des pays moins bien équipés, à attirer davantage de femmes, à encourager les jeunes, à diffuser les bonnes pratiques scientifiques, à faciliter les échanges de personnel et à attirer de nouveaux utilisateurs. Cela permettra d’améliorer l’employabilité dans les secteurs universitaires et industriels de la marine.

  1. Transformer les données en connaissances en investissant dans les observations informatiques

La combinaison de différentes technologies, qui collectent différents types de données, permettra de combler les lacunes dans la connaissance et la compréhension de la dynamique du secteur bleu en termes d’écologie, de biodiversité, de sensibilité au changement climatique et de potentiel d’exploitation durable des ressources océaniques. Il est donc crucial de développer les technologies émergentes qui permettent d’étudier et d’analyser l’océan plus en profondeur, comme l’intégration de capteurs modulaires marins à faible coût dans les systèmes d’observation de la Terre existants, l’avancement de l’Internet des objets, l’application de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique, et la promotion du Calcul Haute Performance Européen en mettant l’accent sur le stockage des données dans le cloud.

  1. Établir des normes mondiales et des pratiques en matière de coopération

La communauté océanographique travaille déjà à la normalisation des données et des pratiques de coopération (interopérabilité), mais un cadre plus formel est nécessaire. Cela permettra d’accroître le niveau de qualité des données et de garantir une utilisation plus efficace et durable des données et informations océaniques. Il est nécessaire d’adopter une approche systémique de l’interopérabilité et une politique commune (interdisciplinaire) en matière de métadonnées. L’endroit où vous soumettez vos données ne devrait pas avoir d’importance pour qu’elles soient disponibles au niveau mondial et que leur impact soit accru.

  1. Renforcer la science citoyenne

La participation des citoyens au processus décisionnel doit être considérée comme un moyen de rendre le processus politique plus transparent et plus accessible. En soutenant activement les initiatives de science citoyenne, les décideurs politiques encouragent l’éducation scientifique et font appel à la volonté naturelle des citoyens de contribuer à la société. En fin de compte, la science de l’observation des océans devient plus démocratique et un nouveau type de concept autogéré, durable et rentable pour l’observation des océans émerge. Des mécanismes permettant de fournir un retour d’information aux citoyens doivent également être mis en place. Les citoyens doivent également disposer de systèmes conviviaux pour collecter et télécharger des données.

La note d’orientation « Nourishing Blue Economy and Sharing Ocean Knowledge. Ocean Information for Sustainable Development » est présentée aujourd’hui aux représentants de l’UE lors de la réunion de retour d’information sur la politique d’EuroSea (le 15 octobre 2021).

Informations supplémentaires

L’IRSNB et l’observation des océans

La Direction Opérationnelle Milieux naturelles (DO Nature) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a une longue tradition d’observation des océans, et remplit ce rôle à quatre niveaux : 1) la coordination et l’exécution d’un programme de surveillance de la mer du Nord, 2) l’étude des composantes biotiques et abiotiques des mers et des océans, et de leurs interactions, 3) la gestion et l’amélioration des bases de données et des instruments scientifiques (y compris le navire de recherche RV Belgica, l’avion de surveillance aérienne OO-MMM et les applications satellitaires), et 4) le conseil aux décideurs politiques nationaux et internationaux, et la représentation de l’État fédéral de Belgique dans les organes politiques internationaux.

En particulier, l’expertise du groupe de recherche ECODAM (ECOsystem Data Analysis and Modelling ; partie de l’IRSNB/OD Nature) est étroitement liée à la mission du projet EuroSea, et justifie la participation de l’IRSNB à ce projet. ECODAM rassemble quelque 25 scientifiques hautement qualifiés et multidisciplinaires et mène des recherches scientifiques sur les écosystèmes aquatiques afin d’améliorer notre compréhension des mers et des océans et de mieux les gérer sur la base des connaissances scientifiques. L’expertise pertinente comprend l’océanographie physique et la modélisation hydrodynamique (pour les marées, les tempêtes, les vagues, la pollution, les nutriments, le phytoplancton, la distribution des organismes biologiques, etc.), l’optique aquatique et la télédétection par satellite, le soutien aux applications et aux développements de modèles mathématiques aux niveaux national et international, et le soutien aux administrations fédérales, régionales et européennes et aux activités du secteur privé.

Financement

Les 10 projets participants ont reçu un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 (H2020) de l’Union européenne dans le cadre des conventions de subvention suivantes : EuroSea 862626; AtlantECO 862923; Blue-Cloud 862409; EU-Atlas 678760; Eurofleets+ 824077; iAtlantic 818123; JericoS3 871153; Mission Atlantic 862428; Nautilos 101000825; ODYSSEA 727277.

Outre EuroSea, l’IRSNB est également partenaire des projets Eurofleets+ et JericoS3.

La note d’orientation « Nourishing Blue Economy and Sharing Ocean Knowledge. Ocean Information for Sustainable Development » a été produit avec le soutien de la division Trust-IT Services du Horizon Results Booster, financé par la Commission européenne, Direction générale de la recherche et de l’innovation, Unité J5, Horizon 2020 Information and Data Joint Service.

Les mammifères marins en Belgique en 2020

Dans un nouveau rapport, l’IRSNB résume les résultats de la surveillance et de la recherche sur les mammifères marins en Belgique en 2020. Relativement peu de marsouins ont échoué, tandis que les phoques ont continué à prendre pied. Un petit rorqual, deux baleines à bec de Sowerby et une tortue luth peuvent être considérés comme des espèces inhabituelles.

Comme à son habitude, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a publié un rapport annuel sur les échouages et les observations de mammifères marins et d’autres espèces marines protégées en Belgique. Il résume les résultats de la recherche et de la surveillance en 2020.

Arrivée du baleine à bec de Sowerby de Nieuport et Wenduine à la faculté de médecine vétérinaire de Merelbeke, le 8 août 2020. © IRSNB/J. Haelters

Espèces communes

En 2020, 65 marsouins communs ont été rejetés sur le rivage, un nombre relativement faible par rapport aux années les plus récentes. Depuis 2005, seules quatre années ont vu un nombre inférieur, et certaines années, il y a même eu plus de 100 échoués. Certains marsouins vivants sont morts peu après s’être échoués. La principale cause de décès des animaux étudiés est la prédation par le phoque gris, un phénomène qui a été décrit pour la première fois en 2012.

43 phoques se sont échoués, morts ou mourants. C’est à peu près le même nombre qu’au cours des deux dernières années, mais nettement plus que les années précédentes. La capture accidentelle était la principale cause de décès des phoques échoués. Sealife a pris en charge 16 phoques en détresse.

Le vieux phoque gris bien connu ‘Oscar’ sur la plage de Nieuport, le 9 septembre 2020. © Luc David

Outre les aires de repos bien connues de l’embouchure de l’Yser et du port de plaisance de Nieuport, l’année 2020 a vu l’émergence d’un nouveau site d’échouage de phoques à Ostende. Au début, les politiciens locaux ne voulaient pas transformer le Klein Strand d’Ostende en « zoo », mais les animaux sont rapidement devenus une attraction touristique sous l’œil attentif des volontaires de l’équipe « North Seal Team ».

Espèces remarquables

Les échouages les plus notables ont été ceux d’un petit rorqual et de deux baleines à bec de Sowerby. Le très jeune petit rorqual était déjà très faible avant de subir des fractures aux mandibules, de mourir et de s’échouer. Il s’agit seulement du huitième cas documenté de petit rorqual en Belgique au cours des 20 dernières années. Les cas précédents concernaient trois carcasses et quatre observations de spécimens vivants. Les baleines à bec ne vivent pas dans la mer du Nord et on ne les y voit que très rarement. Les échouages de 2020 ne sont que les sixième et septième cas connus en Belgique. Il est possible que des exercices militaires dans l’océan Atlantique soient à l’origine des échouages de cette espèce en Belgique et dans les pays voisins.

Le petit rorqual malheureux de Bredene, le 11 décembre 2021. © IRSNB/J. Haelters

La capture la plus spectaculaire en 2020 a été celle d’une tortue luth : l’équipage d’un navire de pêche côtière a pu remettre l’animal à la mer indemne.

Le rapport 2020 sur les mammifères marins est le fruit de la coopération de l’IRSNB avec SEALIFE Blankenberge, les universités et une multitude d’institutions scientifiques, de services gouvernementaux, d’organisations non gouvernementales et de bénévoles.

La capture d’un phoque malade par un volontaire en collaboration avec les pompiers, Nieuport, 20 janvier 2020. © Jean-Marc Rys

Mission Super CEPCO au-dessus du Skagerrak

L’avion de surveillance belge OO-MMM a participé avec succès à l’opération Super CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operation) organisée par la Norvège, la Suède et le Danemark cette semaine. Lors de ces opérations, des avions de détection de la pollution de différents pays autour de la mer du Nord unissent leurs forces et survolent pendant plusieurs jours une zone de risque maritime majeure. Cette fois, les avions opèrent depuis Oslo et se concentrent sur le Skagerrak.

Le Super CEPCO est une opération régionale pluriannuelle organisée dans le cadre de l’Accord de Bonn, le mécanisme des pays de la mer du Nord pour effectuer la surveillance comme outil de détection et de lutte contre la pollution marine. L’objectif principal est d’effectuer un contrôle continu des rejets d’hydrocarbures ou d’autres substances nocives par les navires, qui peuvent être détectés à la surface de la mer. Il évalue également l’utilisation des satellites pour contrôler et surveiller la pollution marine et maximiser les chances de prendre les contrevenants sur le fait.

Le programme belge de surveillance aérienne de la mer du Nord a été lancé en 1990 par l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord (UGMM), qui fait désormais partie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Les scientifiques ont équipé un ancien avion militaire Britten-Norman Islander pour des missions scientifiques, la Défense belge fournissant les pilotes. Une coopération efficace entre la politique scientifique et la défense !

Les instruments de surveillance de l’environnement sont constamment mis à jour afin que la Belgique reste à l’avant-garde de la lutte contre la pollution marine. En participant à des missions internationales, notre pays assume non seulement sa responsabilité dans le cadre de la garde côtière nationale, mais aussi par rapport à la mer du Nord au sens large. Quelque chose dont on peut être fier !

Images: IRSNB/UGMM

Pollution plastique en mer du Nord belge : pas de quantités alarmantes de microplastiques dans les poissons et les crustacés, fibres synthétiques omniprésentes et point chaud près de Zeebrugge

Plus des trois quarts des déchets en mer du Nord belge sont constitués de macroplastiques (plus grosses particules de déchets plastiques), ce qui constitue une source majeure de pollution, notamment dans la zone côtière. Cependant, les fibres synthétiques provenant principalement du chalutage se retrouvent partout, aussi loin de la côte. De même, les petites particules de plastique ou microplastiques de >50 µm (un vingtième de mm) apparaissent beaucoup plus souvent le long de la zone côtière et dans les ports que plus loin en mer. C’est ce qu’a montré une première étude de surveillance systématique dans la mer du Nord belge. Grâce au projet de recherche MarinePlastics, les scientifiques de L’ILVO et l’IRSNB disposent désormais des premières données pour mettre en place un plan de surveillance des macro- et microplastiques pour la partie belge de la mer du Nord, une obligation européenne.

Dans les zones de pêche où les pêcheurs belges sont actifs, les chercheurs ont également recherché des microplastiques dans les poissons et les crustacés commerciaux. Dans ces produits, les microplastiques ne sont présents qu’en petit nombre ou sont absents. Seuls 5 des 42 filets de poisson examinés contenaient quelques particules microplastiques : 2 à 6 particules par 100 g de filet de poisson. Sur la base de cette étude, les chercheurs considèrent que les poissons et les crustacés de la pêche belge constituent pour l’instant une source de nourriture sûre en termes de la contamination par les microplastiques.

Outre les organismes marins (poissons, crustacés, etc.) les pêcheurs belges trouvens également toutes sortes de plastiques dans leur prises. © ILVO

Dans le cadre du projet de recherche MarinePlastics, l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) ont cartographié la quantité et les types de plastiques présents dans les zones de pêche belges. Il s’agit à la fois de gros morceaux de déchets (macroplastiques de plus de 5 mm) et de minuscules particules de plastique (microplastiques de moins de 5 mm). Cette recherche n’était pas facultative, mais une obligation de l’Europe, qui exige depuis 2012 que chaque État membre collecte des chiffres sur les macroplastiques dans les fonds marins. À partir de 2020, des données devront également être collectées sur les microplastiques dans les sédiments et dans l’eau. Le projet MarinePlastics a également examiné dans quelle mesure les microplastiques sont présents dans les espèces commerciales de poissons et de crustacés provenant de nos zones de pêche (mer du Nord, Manche, mer Celtique, mer d’Irlande). Les chercheurs ont fait une distinction entre les particules de plastique présentes dans l’estomac du poisson (que les gens ne consomment pas) et le filet de poisson (que nous mangeons).

Poisson belge sans danger

Les résultats de cette recherche sont rassurants : il a été constaté que les microplastiques de >50 µm (cela correspond à un vingtième de mm ; la contamination par les nanoplastiques, c’est-à-dire des particules encore plus petites, n’a pas été étudiée dans ce projet) ne s’accumulent pas dans les poissons et crustacés commerciaux échantillonnés dans les zones de pêche où les pêcheurs belges sont actifs. Dans presque tous les échantillons de poissons et de crustacés (parties comestibles et non comestibles), le nombre de microplastiques était si faible que la concentration n’a pu être déterminée avec précision. Dans seulement 5 des 42 filets de poisson, on a trouvé 2 à 6 particules microplastiques par 100 g de filet de poisson, ce qui n’est pas alarmant. Le public peut donc être informé que les poissons et crustacés issus de la pêche belge sont actuellement des produits sûrs en termes de pollution microplastique.

Fibres plastiques dans l’eau du port de Zeebrugge, filtrées à travers un tamis de 100 μm (photographiées au microscope). © IRSNB/C. De Schrijver

Davantage de microplastiques près des ports et de la côte

Cependant, les concentrations de microplastiques dans les fonds marins et dans l’eau de mer sont parfois assez élevées, bien que variables. Dans cette étude, la concentration de microplastiques dans les sédiments côtiers (près de Zeebrugge) était environ neuf fois plus élevée que plus loin de la côte. Dans l’eau de mer, la différence était encore plus spectaculaire : les eaux du port de Zeebrugge et à proximité de la côte contenaient respectivement 48 et 10 fois plus de microplastiques que les eaux provenant de zones plus au large. Actuellement, il n’existe pas de programme de surveillance qui suit l’évolution de ce type de pollution en Belgique. Afin de répondre aux obligations européennes, un programme national de surveillance des microplastiques doit donc être mis en place. À cette fin, les chercheurs recommandent également d’approfondir (ou de commander) l’étude du transport des microplastiques dans l’environnement marin, des points chauds éventuels et du lien avec la propagation des macrodéchets.

Karien De Cauwer, chercheuse à l’IRSNB: « Cette étude nous donne une bonne idée du degré de pollution par les microplastiques à proximité de la côte et plus loin en mer. Sur la base d’une bonne méthodologie de détection, l’évolution peut être suivie selon les normes européennes. Cela permettra d’évaluer si les mesures et actions prises fonctionnent efficacement. Grâce à une meilleure connaissance des endroits où les microplastiques pourraient s’accumuler, les mesures pourraient être encore plus ciblées. »

Fibres de plastique provenant de la pêche

Les gros morceaux de déchets – les macroplastiques – représentent 77 à 88 % de tous les déchets présents dans la mer. Il y a un article en particulier qui semble être partout : les fibres de plastique. Les monofilaments très légers – tapis de fils lâches qui est censé protéger le ventre d’un chalut contre les dommages – sont le principal élément en plastique qui est répandu uniformément dans notre partie de la mer du Nord, également plus loin de la côte. Les plastiques plus lourds (tels que les caisses, les bouteilles et les conteneurs) se trouvent principalement près de la côte. Un détail important : dans la partie néerlandaise de la mer du Nord, la pollution par les fibres de plastique provenant de la pêche est plus importante que dans la partie belge. Les chercheurs demandent aux politiques et au secteur de placer la recherche et la mise en œuvre d’une bonne alternative biodégradable aux filaments de plastique en tête de leur liste de priorités. Évidemment, cela ne concerne pas seulement le secteur de la pêche belge, mais des initiatives devraient être prises à l’échelle de toute la mer du Nord, voire de l’Europe.

Les tapis de fils lâches qui protègent le ventre d’un chalut contre les dommages sont une source importante de fibres synthétiques dans la partie belge de la mer du Nord. © ILVO

Les voies de dispersion des déchets ?

S’il peut exister un lien entre la pollution plastique et la pêche, il n’y a pas de relation causale claire avec l’intensité de la pêche. En d’autres termes, il n’est pas vrai que la plupart des déchets se trouvent là où la pêche est la plus intensive. Un lien direct n’a pas non plus été trouvé avec l’extraction de sable ou les parcs éoliens offshore. Sur un site de dragage, près du port de Zeebrugge, un point chaud de déchets a été identifié. Cependant, il n’est pas clair si cela est dû au déversement lui-même, ou aux courants ou autres forces motrices. Il est donc nécessaire de réaliser une étude détaillée des points chauds des déchets marins, en examinant l’impact des différentes sources et en modélisant les processus de transport des déchets.

Bavo De Witte, chercheur à l’ILVO : « Dans notre mer du Nord turbulente, il n’est pas surprenant que les courants puissent avoir une forte influence sur la pollution plastique. Grâce à la modélisation, il devrait être possible d’en savoir encore plus sur l’origine des différents types de déchets. »

Les rapports complets peuvent être téléchargés à partir des adresses suivantes :

Microplastics in seafood from Belgian fisheries areas – ILVO Vlaanderen

Distribution and sources of macrolitter on the seafloor of Belgian fisheries areas – ILVO Vlaanderen

Marine Plastics project synthesis and recommendations – ILVO Vlaanderen & IRSNB

Le projet de recherche MarinePlastics a été financé par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEMP) et l’Instrument financier pour la pêche flamande (FIVA).

La Belgique, candidate au Conseil de L’Organisation maritime internationale (OMI)

La Belgique se présente pour une réélection au Conseil de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) dans la catégorie C. Cette organisation des Nations Unies s’engage en faveur d’une navigation internationale sûre et durable. Notre pays est membre de l’OMI depuis 1951 et est fier d’avoir contribué au développement de l’industrie maritime avec d’autres pays.

Afin de soutenir notre candidature au Conseil de l’OMI de 2021, la DG Navigation a le plaisir de partager une vidéo présentant la Belgique maritime et soulignant les points clés de notre devise : « Be sustainable, be safe, be together, be Belgium ».

La vidéo promotionnelle porte, entre autres, sur la recherche scientifique, la surveillance du milieu marin et le contrôle du respect des règles internationales en matière de pollution atmosphérique par les navires. L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a contribué à la réalisation de la vidéo et a fourni des images. Le soutien de l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM), et en particulier de l’équipe de surveillance aérienne de l’UGMM, ainsi que des plongeurs scientifiques et de diverses autres équipes IRSNB a été indispensable.

REGARDER LA VIDÉO

Dans sa candidature, la Belgique met l’accent, entre autres, sur les points suivants :

  • promouvoir une gouvernance inclusive
  • gérer un espace maritime de plus en plus complexe et une grande variété d’acteurs
  • innover pour un secteur maritime durable
  • mettre en œuvre la réglementation de l’OMI et protéger les marins
  • renforcer le cluster maritime

Vincent Van Quickenborne, Vice-premier ministre et Ministre de la mer du Nord : « La navigation revêt une grande importance pour notre économie. Dans le même temps, nous sommes fermement engagés dans la protection des mers et des océans. Ainsi, notre pays joue un rôle de pionnier plan au niveau international en matière de réduction des émissions. Notre mer du Nord fait elle-même partie d’une zone ECA (acronyme de Emission Control Area) dans laquelle nous utilisons notre avion renifleur pour surveiller strictement les émissions d’azote, de soufre et, cette année, de noir de carbone. Notre ambition est de réduire les émissions de CO de 55 % d’ici à 2030 et de parvenir à des émissions nulles d’ici à 2050. C’est pourquoi il est important pour nous de retrouver notre place à la tête de l’OMI. De cette manière, nous pourrons réellement marquer de notre empreinte le développement d’une politique maritime durable. »

Peter Claeyssens, Directeur général à la Direction générale de la Navigation :  » L’Organisation maritime internationale (OMI) fixe les règles pour une navigation sûre et la protection de nos mers et océans. En tant que nation maritime importante, la Belgique est fortement engagée en faveur d’une navigation sûre et respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi la Belgique souhaite être à la tête de cette organisation afin de pouvoir marquer de notre empreinte la poursuite continue d’une mobilité maritime durable dans le monde entier ».   

Les élections auront lieu à Londres lors de la 32e session ordinaire de l’Assemblée, qui se tiendra du 6 au 15 décembre 2021.

De plus amples informations sur le Conseil de l’OMI et la candidature belge sont disponibles ici.

Source : SPF Mobilité et Transports

https://mobilit.belgium.be/fr/nouvelles/nieuwsberichten/2021/la_belgique_candidate_au_conseil_de_lorganisation_maritime