La contribution Océan Austral à la Décennie ONU de l’Océan

Dans l’Océan Austral, la présence humaine et les effets combinés de diverses formes de pollution, des transports, des infrastructures et de la recherche de ressources vivantes, ainsi que l’accélération du changement climatique, exercent des pressions croissantes sur l’environnement. Ces changements sont susceptibles de modifier le rôle de l’Océan Austral dans la régulation du climat mondial et d’autres systèmes, ce qui aura un impact sur une multitude d’autres services écosystémiques importants. Bien adaptées à des conditions environnementales stables et dotées de caractéristiques uniques, les espèces de l’Antarctique sont considérées comme plus vulnérables aux perturbations environnementales et aux polluants, par rapport aux espèces des latitudes plus septentrionales. L’environnement vaste, éloigné et difficile des régions polaires signifie qu’aucune nation ne peut à elle seule développer et mettre en œuvre une stratégie de recherche et de données pour comprendre et gérer ces régions.

La Décennie ONU de l’Océan et la Communauté Océan Austral

En 2017, les Nations Unies ont proclamé une Décennie pour les Sciences Océaniques au service du Développement Durable (ci-après dénommée la Décennie ONU de l’Océan) de 2021 à 2030 afin de soutenir les efforts visant à inverser le cycle de déclin de la santé des océans. Pour atteindre cet objectif ambitieux, cette initiative vise à rassembler les parties prenantes dans le monde entier autour d’un cadre commun qui garantira que l’océanographie peut pleinement aider les pays à créer de meilleures conditions pour le développement durable des océans. L’initiative s’efforce de renforcer la coopération internationale nécessaire pour développer la recherche scientifique et les technologies innovantes qui peuvent relier l’océanographie aux besoins de la société à l’échelle mondiale.

Les résultats sociétaux de la Décennie ONU de l’Océan s’alignent fortement sur les attributions du Traité sur l’Antarctique (voir ci-dessous). La Communauté Océan Austral, qui comprend non seulement la communauté de recherche scientifique mais aussi un groupe beaucoup plus large avec des représentants de l’industrie ainsi que des organismes de gouvernance et de gestion, reconnaît donc la nécessité de développer et de mettre en œuvre un plan international coordonné qui s’appuie sur notre compréhension actuelle de la façon dont l’interaction humaine avec l’Océan Austral peut bénéficier aux personnes et aux sociétés de manière à contribuer à la protection et à la conservation des caractéristiques uniques de ces régions.

Améliorer les Actions Océan Austral pour atteindre les normes mondiales

L’Océan Austral est sous-représenté au niveau international, alors qu’il joue un rôle important dans la régulation du climat et de nombreux autres systèmes à l’échelle mondiale. La Task Force Océan Austral profitera de la Décennie ONU de l’Océan afin d’offrir une plate-forme permettant de souligner l’importance de l’océan Austral et de mettre en évidence sa pertinence dans le système terrestre. En raison de son fonctionnement bien établi, la Communauté Océan Austral est particulièrement bien placée pour participer à la Décennie ONU de l’Océan.

Sur la base des recommandations du Plan de Mise en œuvre de la Décennie ONU de l’Océan, la Communauté Océan Austral s’est engagée dans un processus axé sur les parties prenantes afin d’élaborer le Plan d’Action pour l’Océan Austral. Dans le cadre de cet effort mondial, la Task Force Océan Austral a identifié les besoins de la Communauté Océan Austral pour relever les défis liés aux caractéristiques environnementales et à la structure de gouvernance uniques de l’Océan Austral. Grâce à ce processus dirigé par la communauté large, les synergies au sein de la Communauté Océan Austral et au-delà ont été identifiées afin d’élaborer un plan d’action qui fournit un cadre aux parties prenantes de l’Océan Austral pour formuler et développer des actions et des résultats tangibles qui soutiennent la vision de la Décennie ONU de l’Océan.

Le Plan d’Action pour Océan Austral

Grâce à un financement obtenu via la Politique scientifique fédéfale (BELSPO), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a assumé un rôle de premier plan dans la coordination de la Task Force Océan Austral et dans l’orientation du processus de l’Océan Austral.

La semaine « Southern Ocean Decade and Polar Data Forum Week 2021 », co-organisée en septembre 2021 par l’IRNSB et le European Polar Board, a été l’une des nombreuses initiatives concrètes. Cet événement d’une semaine a rassemblé plus de 400 participants d’horizons divers, ce qui a permis de croiser les idées entre chercheurs, gestionnaires de données, décideurs politiques, entreprises, représentants de l’industrie, etc. Les discussions et le travail de collaboration ont abouti à la publication du Plan d’Action pour l’Océan Austral, qui a été lancé publiquement lors d’un webinaire le 12 avril 2022.

Le plan d’action décrit les conditions à remplir pour obtenir l’Océan Austral que nous souhaitons, en ce qui concerne

  • Financement : L’obtention d’un financement suffisant et à long terme, ainsi que la coordination de ce financement, sont particulièrement cruciales pour l’Océan Austral, car de nombreuses zones sont inaccessibles pendant la saison hivernale. Il est donc nécessaire de coordonner les appels afin d’améliorer les capacités technologiques permettant d’opérer dans des zones inaccessibles et de les observer tout au long de l’année, de transporter, de conserver et d’analyser rapidement les échantillons, et de soutenir la mise en place d’un réseau collaboratif durable d’observatoires à long terme.
  • Dépasser les frontières : Pour une stratégie de recherche intégrée et à long terme, il est essentiel de transcender les efforts nationaux au niveau international, de relier les disciplines de recherche et de définir conjointement les priorités de la recherche polaire mondiale.
  • Identifier et mettre en relation les parties prenantes : Améliorer le dialogue à l’interface science-politique, veiller à ce que les besoins sociétaux soient reflétés et pris en compte par la recherche, et relier l’industrie à la recherche, aux infrastructures et à la logistique, illustrera le potentiel des connaissances disponibles et l’assimilation par les parties prenantes (y compris la prise de décision) et conduira à de meilleures pratiques de gestion et à une protection renforcée de la fragile région de l’Océan Austral.
  • Données, observations et modélisation : La prise de décision éclairée pour obtenir l’océan que nous souhaitons repose sur des avis scientifiques appropriés, qui eux-mêmes reposent sur des données scientifiques. Afin d’exploiter au mieux ces données, nous devons améliorer la couverture spatiale et temporelle, veiller à ce que les données soient pleinement exploitées, maintenir les séries de données et les mettre continuellement à la disposition des nouvelles générations de chercheurs, et utiliser au maximum la modélisation et les techniques nouvelles et inédites (telles que l’intelligence artificielle et les techniques d’apprentissage automatique).
  • Renforcement des capacités, inclusion et diversité : La capacité actuelle de la Communauté Océan Austral n’est pas suffisante pour répondre à tous les problèmes qui se posent actuellement, dont beaucoup ont des implications sociétales importantes. Il est donc nécessaire de garantir la diversité des voix à la table (à tous les stades de la planification, de la recherche, du financement et du partage des données), d’investir dans le renforcement des capacités et d’améliorer la technologie pour un meilleur accès aux données et aux informations.

« Grâce à la publication du Plan d’Action pour l’Océan Austral, la Task Force Océan Austral vise à mobiliser la Communauté Océan Austral et à inspirer toutes les parties prenantes à rechercher l’engagement et à tirer parti des opportunités pour fournir des solutions innovantes qui maintiennent et favorisent les conditions uniques de l’Océan Austral », déclare Annemie Rose Janssen de l’IRNSB, auteur principal du Plan d’Action. « Ce cadre fournit une feuille de route initiale pour renforcer les liens entre la science, l’industrie et la politique, ainsi que pour encourager les activités de collaboration internationale afin de combler les lacunes existantes dans nos connaissances et notre couverture de données. »

À ce titre, et dans le cadre de la Décennie ONU de l’Océan, le Plan d’Action pour l’Océan Austral vise à contribuer à la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de ses objectifs de développement durable dans un contexte polaire. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons obtenir un Océan Austral propre, sain & résilient, productif, prévisible, sûr, transparent & accessible, et inspirant & engageant.

Plus d’informations

Pour en savoir plus sur cette initiative décennale, veuillez consulter le site web du projet et le Plan d’Action pour l’Océan Austral, vous abonner à notre bulletin d’information et nous suivre sur Twitter et Vimeo.

Nous remercions la Politique scientifique fédérale (BELSPO) pour le soutien financier sous le contrat BELSPO n°FR/36/ AN1/AntaBIS et BL/36/FWI34_PUNDOS-PPODS dans le cadre de EU-Lifewatch.

Le Traité sur l’Antarctique a été signé en 1959 par les 12 pays dont les scientifiques avaient été actifs autour de l’Antarctique en 1957-58, dont la Belgique (il y a 54 membres aujourd’hui). Il est entré en vigueur en 1961 et décrit, entre autres, les intentions d’utiliser l’Antarctique uniquement à des fins pacifiques, de garantir la liberté d’investigation scientifique en Antarctique et de rendre librement accessibles les observations et les résultats scientifiques en provenance de l’Antarctique.

Une coopération unique et de nouveaux défis scientifiques pour le navire de recherche Belgica !

Le jeudi 31 mars 2022, le vice-premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord, M. Vincent Van Quickenborne, et le secrétaire d’État aux Relances et aux Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, M. Thomas Dermine, ont visité le nouveau navire de recherche belge « RV Belgica » (« RV » signifiant « Research Vessel »). La présence de la ministre de la Défense, Mme Ludivine Dedonder, était également prévue, mais elle a malheureusement dû s’excuser. Au cours de la visite, l’accent a été mis sur la coopération unique entre les trois domaines politiques en ce qui concerne la gestion, l’exploitation et le déploiement du navire. Une attention particulière a également été accordée aux nouveaux défis scientifiques que les scientifiques marins belges et internationaux devront relever grâce au nouveau RV Belgica. La visite a eu lieu à la base navale de Zeebrugge, le port d’attache du nouveau RV Belgica.

Le nouveau RV Belgica dans son port d’attache de Zeebrugge, en février 2022. ©Marine belge/J. Urbain

Depuis que la Belgique s’est dotée d’un navire de recherche marine, l’ancien RV A962 Belgica (1984 – 2021), nos scientifiques se sont illustrés dans des contextes nationaux et internationaux en matière de recherche et de surveillance marine, d’aménagement de l’espace marin et d’économie bleue. Le navire a également joué un rôle important dans la formation des scientifiques marins. On ne soulignera jamais assez la nécessité de disposer d’un navire de recherche national performant. Après plus de 1 000 campagnes scientifiques, plus d’un million de kilomètres parcourus et 37 ans de service, le vieux RV Belgica devait être remplacé pour que la Belgique puisse rester à la pointe des sciences et technologies liées à la mer.

Le nouveau RV Belgica est arrivé en Belgique le 13 décembre 2021 et, après les tests et la formation nécessaires, a commencé ses activités scientifiques le 27 janvier 2022. C’est l’aboutissement d’un long processus : des études de faisabilité et de financement sur un éventuel remplacement ont été réalisées entre 2005 et 2014, le 28 octobre 2016, le Conseil des ministres a décidé de construire un nouveau navire de recherche, le 31 mars 2017, le marché public pour la construction a été lancé, et le 16 mars 2018, le contrat a finalement été attribué au chantier naval espagnol Freire Shipyard (Vigo). Après une étude de conception, la construction a commencé concrètement le 13 février 2019 avec la découpe de l’acier. La pose de la quille le 27 mars 2019 et le premier lancement le 11 février 2020 ont été quelques-unes des étapes importantes du processus de construction.

Explications dans la salle de conférence. ©Marine belge/J. Urbain

Une coopération unique

Les départements de la politique scientifique, de la défense et de la mer du Nord du gouvernement fédéral ont non seulement collaboré étroitement à la réalisation du nouveau RV Belgica, mais sont également des utilisateurs et des clients importants du navire. La visite ministérielle du 31 mars a été agrémentée d’une visite du navire et d’explications expertes sur le navire et ses missions par le capitaine de corvette et le capitaine du RV Belgica Gaëtan Motmans, et par le Dr. Lieven Naudts, coordinateur RV Belgica a l’IRSNB. Enfin, le Livre d’or de la nouvelle Belgica a été signé.

Thomas Dermine, secrétaire d’État chargé de la politique scientifique : « Le nouveau RV Belgica dispose des équipements les plus modernes à bord et offre quatre fois plus d’espace de laboratoire que le précédent navire de recherche belge. Cela permettra à la communauté scientifique de relever de nouveaux défis, de la mer Méditerranée jusqu’au-dessus du cercle arctique. Le RV Belgica contribuera de manière significative au leadership mondial de l’Europe en matière d’exploration marine ».

Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « Le nouveau Belgica est une icône pour le monde de la recherche et une valeur inestimable pour la politique de la Mer du Nord. Elle est notamment chargée de surveiller les effets de l’extraction de sable, des parcs éoliens et du dépôt de munitions de Paardenmarkt. En mer du Nord, nous sommes des pionniers dans de nombreux domaines : les éoliennes, la navigation autonome, l’aménagement de l’espace marin et aussi la recherche scientifique. Grâce à ce navire, les scientifiques belges peuvent faire mieux que leur poids dans la recherche marine. »

Explication dans le « laboratoire humide ». ©Marine belge/J. Urbain

La coopération entre les domaines politiques se traduit par les aspects pratiques de l’exploitation et de la gestion du RV Belgica : la Politique scientifique fédérale (BELSPO) représente l’État belge en tant que propriétaire du RV Belgica, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) gère le calendrier, le budget et l’instrumentation scientifique du navire de recherche multidisciplinaire, et la composante marine belge fournit le personnel de pont et le port d’attache de Zeebrugge. De cette manière, le modèle de coopération autour de l’ancien Belgica, qui remonte aux années 1960, est poursuivi et peut être qualifié de facteur de réussite. Le nouveau Belgica implique également un nouveau partenaire : l’opérateur privé français Genavir, qui gère également la flotte océanographique française, est chargé de la gestion et de l’exploitation intégrées du navire.

Missions et spécifications

Le nouveau RV Belgica multidisciplinaire garantit le suivi des obligations nationales et internationales de notre pays et assure la continuité du soutien aux sciences marines (pêche, biologie, géologie, climat, chimie, …). Ainsi, tant la recherche scientifique menée par les universités et les instituts de recherche que la surveillance de l’état des eaux marines belges et environnantes sont abordées. Les activités de surveillance soutiennent également une série de dossiers qui relèvent de l’autorité du ministre de la mer du Nord Van Quickenborne, tels que la mise en œuvre nationale de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » de l’UE et la documentation de l’impact écologique de diverses activités humaines en mer. De cette façon, les connaissances nécessaires pour soutenir l’économie bleue sont construites. Pensez par exemple à la pêche durable, aux parcs éoliens en mer, à l’extraction de sable et de gravier, aux activités minières en haute mer, au stockage d’énergie au large des côtes, etc. Tout comme l’ancien RV Belgica, le nouveau navire de recherche restera également actif dans le réseau européen EUROFLEETS, qui permet aux scientifiques internationaux d’obtenir du temps de navigation sur des navires de recherche étrangers.

Le nouveau RV Belgica lors de sa première arrivée dans les eaux belges, le 13 septembre 2021. ©Marine belge/J. Urbain

Cependant, le nouveau RV Belgica permet également à la communauté scientifique de se concentrer sur de nouveaux défis. En effet, par rapport à son prédécesseur, le nouveau navire est plus grand (71,4 m contre 50 m), et offre plus d’espace aux scientifiques (quatre fois plus d’espace de laboratoire avec la capacité d’accueillir jusqu’à 28 scientifiques à bord). Le nouveau RV Belgica est également équipé d’un matériel scientifique de pointe qui permet, entre autres, de prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 5 000 m. C’est également un navire silencieux (important pour la recherche sur la pêche, entre autres), doté d’un léger certification glace pour pouvoir mener des recherches dans les zones arctiques pendant l’été. Bien que la mer du Nord reste la principale zone d’intérêt, la zone de recherche s’étend plus loin : vers le nord jusqu’au-dessus du cercle polaire arctique, vers le sud jusqu’à la Méditerranée et la mer Noire, et vers l’ouest jusqu’à l’océan Atlantique. Le navire a une autonomie de 30 jours et effectuera des recherches jusqu’à 300 jours en mer par an.

Depuis le début des opérations le 27 janvier 2022, plusieurs groupes de recherche ont mené leurs premières campagnes scientifiques avec le nouveau RV Belgica. Ces expériences ont été évaluées de manière très positive. Jusqu’à présent, l’accent a été mis sur la partie belge de la mer du Nord, mais en 2022, certaines campagnes internationales sont déjà à l’ordre du jour. Cette année, le nouveau Belgica sera également actif dans les eaux anglaises, irlandaises, françaises, espagnoles, portugaises et italiennes. Pour 2023, une première expédition polaire est attendue, avec le Groenland en ligne de mire. La marine belge se réjouit également des nombreuses données recueillies par le Belgica. Par exemple, à l’avenir, les nouveaux navires de lutte contre les mines utiliseront les informations du Belgica lors de la recherche de mines au fond de la mer.

Les visiteurs ont été les premiers à avoir l’honneur de signer le livre d’or ©Marine belge/J. Urbain

Informations supplémentaires et événements futurs

Le nouveau RV Belgica sera inauguré le samedi 25 juin à Gand, ville parraine du navire. Cela se fera en présence de Son Altesse Royale la Princesse Elisabeth, qui a accepté d’être la marraine du navire. Pendant le week-end du 25 et 26 juin, le grand public aura également l’occasion de visiter le navire et d’en apprendre davantage sur diverses activités scientifiques. La presse recevra en temps utile de plus amples informations sur le programme complet, les moments de presse et les possibilités d’inscription.

Vous trouverez de plus amples informations sur le nouveau RV Belgica sur les sites web suivants :

Grâce à la construction des parcs éoliens offshore, la Belgique protège au mieux des zones naturelles

Etude EDEN2000 : la Belgique précurseur en Europe

Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles situées en mer du Nord belge fournissent de l’énergie à 2 millions de ménages belges. Grâce à la zone Princesse Élisabeth, cette part sera majorée et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte provenant de la mer du Nord. En effet, dans le Plan d’Aménagement des Espaces Marins 2020-2026, trois zones supplémentaires ont été désignées pour les énergies renouvelables. Deux d’entre elles sont situées au sein ou contre une zone Natura 2000, dans laquelle la biodiversité présente nécessite une protection supplémentaire. Il est essentiel, également lors du développement de parcs éoliens dans ces zones, de maintenir, voire même de renforcer cette protection si possible. Par le biais de 25 études distinctes actuellement en cours, le projet EDEN2000 entend apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser cela. Ces études seront intégrées dans la procédure d’appel d’offres qui sera lancée l’année prochaine. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a visité le 22 mars 2022 la Faculté d’Agriculture de l’UGent où est menée l’une de ces études. Ces recherches en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement des animaux marins.

Le ministre Van Quickenborne et Rik Van de Walle, recteur de l’Université de Gand, reçoivent des explications expertes des scientifiques de l’IRSNB, Silvia Paoletti et Robin Brabant, sur la recherche en laboratoire concernant les effets des champs électromagnétiques sur le développement des animaux marins. ©UGent

Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles de la partie belge de la mer du Nord approvisionnent 2 millions de ménages belges en énergie verte. Ce faisant, notre pays occupe actuellement la sixième place en termes d’éolien offshore. Avec la nouvelle zone Princesse Élisabeth, nous augmentons cette part et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte produite en Mer du Nord.

La partie belge de la mer du Nord comprend déjà 37 % de zones naturelles et notre pays sera désormais le premier pays européen à construire des éoliennes au sein d’une zone naturelle, plus précisément dans la zone Natura 2000 « Vlaamse Banken ». Il s’agit d’une zone dans laquelle la biodiversité présente doit bénéficier d’une protection renforcée. Notamment les bancs de sable et les lits de gravier constituent des refuges uniques pour des espèces menacées telles que l’alcyon et la chaline. La Belgique veut s’assurer que ces zones naturelles ne seront pas affectées par la construction d’éoliennes et maintenir, voire dans la mesure du possible renforcer, leur protection.

Zones Natura 2000 et les zones énergie renouvelable. (Source : Plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026)

EDEN2000 : une étude à plusieurs volets

Pour construire ces parcs éoliens, il faut non seulement disposer d’un permis environnemental mais également d’un permis Natura 2000 complémentaire. Ce permis a pour objectif de vérifier si le projet en mer aura ou non des effets significatifs sur les espèces et les habitats à protéger.

La partie belge de la mer du Nord fait l’objet d’études approfondies depuis longtemps. En effet, au travers du projet Winmon.be, l’état de l’environnement marin dans les premiers parcs offshore fait l’objet d’un suivi, démarche qui a permis d’accumuler de nombreuses connaissances. Toutefois, nombre de lacunes subsistent encore dans ces connaissances scientifiques sur l’impact des parcs éoliens sur la nature. Ces lacunes concernent tant les connaissances permettant d’éviter les effets négatifs que celles permettant de renforcer les effets positifs.

Parc éolien dans la première zone énergétique offshore belge. ©IRSNB/UGMM

Le projet EDEN2000 (Exploring options for a nature-proof Development of offshore wind farms inside a Natura 2000 area) par le biais de 25 études distinctes qui ont démarré en 2019 et seront finalisées d’ici la fin de cette année, devrait donc apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser les parcs éoliens dans les zones naturelles.

Il s’agit, entre autres de cartographier les lits de gravier, l’impact sur l’habitat, les effets des éoliennes sur les oiseaux marins ainsi que l’impact des techniques et des matériaux utilisés sur la biodiversité présente.

Le 22 mars 2022, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne a visité la Faculté d’Agriculture de l’UGent où des chercheurs affiliés à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et à l’UGent mènent une des études du projet EDEN2000. La recherche en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement d’animaux marins tels que la petite roussette (Scyliorhinus canicula), la seiche commune (Sepia officinalis), le homard européen (Homarus gammarus) et le calmar commun (Loligo vulgaris). On s’attend à ce que ces espèces se reproduisent à nouveau avec succès dans les lits de gravier une fois que le parc éolien sera construit et que partant la pêche perturbant le fond sera éliminée.

L’écologiste marin Steven Degraer (IRSNB) et le ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne présentent les études Eden 2000. ©UGent

Les connaissances sur la sensibilité de ces espèces aux champs électromagnétiques, associées aux connaissances détaillées sur l’emplacement des précieux lits de gravier, seront utilisées pour déterminer un positionnement écologiquement rationnel des câbles dans le parc éolien.

Le 18 mars, le gouvernement fédéral a décidé d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables par des investissements supplémentaires dans l’énergie éolienne offshore. Le ministre Van Quickenborne s’y engage et souligne que le rapport final sur les études environnementales sera prêt au début de 2023.

Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « Le développement de la zone Princesse Élisabeth est important pour l’approvisionnement énergétique de notre pays. Ce qui rend l’offshore belge si particulier vient du fait que notre pays sera le premier à construire des éoliennes dans une zone naturelle. Nous pouvons le faire parce que nous avons déjà accumulé une très grande expertise scientifique sur l’impact environnemental des éoliennes. Nous pourrons donc définir les conditions préalables de manière très précise et stricte dans la procédure d’appel d’offres. Pas moins de 25 études environnementales seront réalisées à cette fin. »

Steven Degraer, écologue marin à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique : « La mobilisation des connaissances scientifiques approfondies sur le milieu marin et sur la manière dont il est affecté par les activités humaines en mer est la garantie d’une croissance bleue respectueuse de l’environnement. Ces connaissances permettent non seulement d’éviter de manière ciblée les effets négatifs, mais aussi de renforcer les effets positifs. »

Plus d’informations

EDEN2000 est un partenariat de coopération entre le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne, le Service Milieu Marin du SPF Santé publique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique – DO Nature, 4Sea (une organisation faîtière d’ONG) et la Belgian Offshore Platform. Les résultats de cette étude scientifique seront intégrés dans les conditions d’appel d’offres pour la construction d’éoliennes.

De gauche à droite : Silvia Paoletti (IRSNB), Robin Brabant (IRSNB), Patrick Roose (Directeur opérationnel OD Nature, IRSNB), Rik Van de Walle (Recteur Université de Gand), Steven Degraer (IRSNB) et le Ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne. ©UGent

Une défense fossilisée d’un éléphant à défenses droites provenant de la mer du Nord.

Début juillet 2020, un crevettier néerlandais qui pêchait dans les eaux territoriales belges a remonté dans ses filets rien de moins qu’une défense d’éléphant. Le fossile de 60 kg et de 2,37 m de long n’appartient pas à un mammouth, comme c’est souvent le cas dans nos régions, mais semble provenir d’un Palaeoloxodon antiquus, l’éléphant à défenses droites. Il s’agit d’un type d’éléphant de forêts qui a habité la région entre les périodes glaciaires. C’est la première fois qu’un spécimen aussi complet est découvert ici. La pointe et une partie de la base de la dent sont manquantes. Du vivant de l’éléphant cette défense devait faire plus de 2 m 80 de long. Palaeoloxodon antiquus était un géant plus grand que les éléphants qui peuplent la Terre aujourd’hui ! La défense appartient à un individu adulte mâle d’environ 3,5 mètres de haut. L’âge du fossile est estimé entre 130.000 et 115.000 ans.

Grâce aux efforts conjoints du Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord, M. Vincent Van Quickenborne, et du Secrétaire d’État pour le Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, M. Thomas Dermine, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a pu intégrer la défense dans ses collections. A partir du mardi 8 février 2022, le grand public peut venir admirer la défense au Muséum des Sciences naturelles à Bruxelles.

À côté de la défense fossile de l’éléphant à défenses droites (au premier plan) celle de l’éléphant de savane d’Afrique contemporain (au second plan) n’est qu’une broutille. (Image : IRSNB/T. Hubin)

Qui était l’éléphant à défenses droites ?

Palaeoloxodon antiquus, l’éléphant à défenses droites, est un éléphant de forêts qui a disparu de nos régions avant le mammouth. L’espèce était largement répandue en Europe et a prospéré principalement pendant les périodes plus chaudes entre deux périodes glaciaires (les interglaciaires). Cette découverte est remarquable car nous n’avions que peu de traces de la présence de cet éléphant en Belgique. Palaeoloxodon antiquus était longtemps considéré comme l’ancêtre de l’éléphant d’Asie (Elephas maximus) mais est maintenant considéré comme un proche parent de l’éléphant de forêt d’Afrique actuel (Loxodonta cyclotis). Palaeoloxodon antiquus est probablement aussi originaire du continent africain, mais on ne sait toujours pas à quel point cette espèce était répandue dans la préhistoire.

Grâce à la géologie du lieu, la localisation précise et aux découvertes d’autres restes de mammifères, on estime que la défense date de la dernière période interglaciaire de l’Eémien, une période du Pléistocène supérieur (il y a environ 130 000 à 115 000 ans).

La défense fossile de l’éléphant de forêt est pratiquement intacte, seules de petites parties de la pointe et de la base manquent.

Un lieu propice aux fossiles

La défense a été remontée dans « Het Scheur », un canal de navigation dans la partie belge de la mer du Nord, au large de la côte de Zeebrugge. Des activités de dragage y sont régulièrement entreprises pour permettre aux gros navires de faire escale au niveau de l’Escaut ou de l’Eurogeul. Cela provoque l’érosion des berges. De nombreux fossiles de mammifères ont déjà fait surface ici de cette manière. On y trouve notamment les restes de la colonie de morses la plus méridionale du Pléistocène, des ossements d’anciennes baleines qui nageaient ici il y a des dizaines de millions d’années, ainsi que des restes de mammouths.

La région où la découverte a été faite a changé radicalement d’aspect à plusieurs reprises au cours de l’histoire. Il a alterné entre mer et terre, a été recouvert d’une calotte glaciaire pendant les périodes glaciaires et, était un paysage de marée avec des forêts pendant les périodes interglaciaires. Cela explique pourquoi on y trouve de nombreux fossiles d’organismes très différents. Cependant. Toutefois, jamais dans cette zone une défense d’éléphant à défenses droites n’avait été retrouvée.

Le fait que cette défense soit restée intacte est dû à la méthode de pêche. Lors de la pêche aux crevettes, aucune chaîne n’est utilisée et le fond du filet roule librement sur et au-dessus du fond grâce à des « roues » en caoutchouc. Les crevettes s’y engouffrent tandis que le filet reste exempt de pierres et d’autres prises secondaires indésirables. Les fossiles ne sont que très rarement capturés avec ce type de filet.

Via un détour par le Muséum des Sciences naturelles

Les pêcheurs hollandais ont vendu la défense à North Sea Fossils, un commerce privé de fossiles à Urk, aux Pays-bas. Après, elle a été initialement étudiée par des chercheurs associés au Muséum d’histoire naturelle de Rotterdam.

Grâce aux efforts conjoints du Ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, et du Secrétaire d’État chargé de la Politique scientifique, Thomas Dermine, des discussions ont été entreprises afin de récupérer le fossile belge. Finalement, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a pu intégrer la défense dans ses collections, où elle reste disponible pour la recherche et est également rendu accessible au public. A partir du mardi 8 février 2022, le grand public peut venir admirer la défense au Muséum des Sciences naturelles. La signature de la déclaration de donation a eu lieu le 7 février 2022 au Muséum des Sciences naturelles, Bruxelles, à l’occasion de l’inauguration de la défense fossile.

Le ministre Van Quickenborne, le secrétaire d’État Dermine et le directeur général Supply admirent la défense de l’éléphant à défenses droites au Muséum des Sciences naturelles. (Image : IRSNB/T. Hubin)

Un nouvel protocole de coopération

La découverte de la défense fossile a également suscité la rédaction d’un protocole de coopération dans le cadre de la Loi relative à la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO du 2 novembre 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique et la protection d’épaves de valeur. Dans cet accord, le Gouverneur de la Flandre occidentale, la Direction Générale Navigation (SPF Mobilité et Transports), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, l’Agence flamande du patrimoine et l’Institut flamand de la mer formaliseront désormais la coopération en matière de protection du patrimoine culturel subaquatique, y compris le patrimoine paléontologique, et de protection des épaves de valeur. L’accord garantit que les futures découvertes en mer seront également enregistrées, étudiées et, le cas échéant, rendues accessibles au public.

Le ministre Van Quickenborne : « Notre mer du Nord ne nous révèle ses trésors que de manière éparse. Pourtant, les objets que nous y trouvons constituent une part importante de notre patrimoine. Depuis l’année dernière, nous avons une nouvelle loi qui protège automatiquement le patrimoine de plus de 100 ans. Plus de 55 épaves historiques ont déjà été reconnues. Grâce à cette loi, nous pouvons également inclure les fossiles dans notre patrimoine. La signature de l’accord de coopération aujourd’hui est la dernière pièce de cette nouvelle loi. De cette façon, la défense de l’éléphant à défenses droites ne disparaîtra pas dans une archive privée, mais nous pourrons faire profiter tout le monde de la richesse de notre patrimoine de la mer du Nord. Dans le même temps, les scientifiques de l’IRSNB pourront l’étudier et ainsi affiner leurs connaissances sur la préhistoire de nos régions. »

Le Secrétaire d’Etat Dermine : « La défense fossilisée d’un éléphant à défenses droites, trouvée au large de Zeebrugge, s’est retrouvée à sa place après une courte errance. L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique est le centre de recherche le plus important de Belgique en matière de paléontologie et jouit d’une renommée mondiale. Le fossile, vieux de plus de 115 000 ans, est étudié par l’IRNSB et mis en corrélation avec d’autres découvertes de son immense collection de pas moins de 3 millions de fossiles. Elle constitue ainsi une pièce du puzzle dans l’image de la vie d’autrefois dans nos régions, que le Muséum des Sciences naturelles fait revivre. À partir du 8 février, la défense pourra être admirée par les 350 000 visiteurs qui se rendent chaque année au musée. »

Directeur général a.i. IRSNB Patricia Supply : « Les sciences de la terre, y compris la paléontologie mais aussi la géologie et l’archéologie, ont toujours été un domaine de recherche important a l’IRSNB, ce qui nous a permis de nous forger un niveau réputé de connaissances et d’expertise paléontologiques. L’acquisition et l’exposition de cette défense d’éléphant à défenses droites sont étroitement liées aux objectifs de l’IRSRB : outre la recherche et les services scientifiques, la gestion et le développement du patrimoine et des collections scientifiques, ainsi que la diffusion des connaissances sur les sciences naturelles sont également des tâches essentielles de l’institut. Aujourd’hui, la défense occupe une place très importante dans notre muséum, à côté du mammouth de Lier et de l’éléphant d’Afrique qui vivait autrefois au zoo de Bruxelles. »

Impact environnemental des parcs éoliens offshore dans la mer du Nord belge – Attraction, évitement et utilisation de l’habitat à différentes échelles spatiales

Dans un nouveau rapport annuel, les scientifiques qui surveillent l’impact environnemental des parcs éoliens offshore dans la partie belge de la mer du Nord résument leurs dernières conclusions. Une fois de plus, des révélations surprenantes y figurent. Les résultats montrent que la vie dans et autour des parcs éoliens n’a pas encore atteint la stabilité, 13 ans après leur construction. Par exemple, la biodiversité des communautés qui colonisent les éoliennes offshore augmente à nouveau après un déclin les années précédentes. Ou encore, les mouvements des oiseaux de mer sont plus variables dans l’espace et dans le temps que constaté précédemment. Le risque de collision avec les oiseaux chanteurs est désormais mieux compris, et des mesures d’atténuation sont proposées pour les périodes de migration intense des oiseaux. Les récifs artificiels entre les turbines continuent de se developper étant donné que certaines espèces de poissons sont attirées par la quantité croissante de nourriture qu’ils fournissent. Les données d’écholocation indiquent que les mesures d’atténuation du bruit sous-marin réduisent de manière efficace l’impact du battage des pieux sur les marsouins communs.

Le 31 décembre 2019, la Belgique a soumis à la Commission européenne un plan national pour l’énergie et le climat qui envisage un objectif chiffré de 17,5 % pour la contribution de la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables d’ici 2030. Les parcs éoliens offshore dans la partie belge de la mer du Nord devraient apporter une contribution importante pour atteindre cet objectif. En fait, ils le font déjà, puisqu’actuellement 10 % de la demande totale d’électricité en Belgique, soit 50 % de la demande d’électricité de tous les ménages belges, est déjà produite par des parcs éoliens offshore. Cette production est réalisée par un total de 399 turbines dans huit parcs éoliens, regroupés dans une zone de 238 km² le long de la frontière avec les Pays-Bas. Après 12 ans de construction, cette zone est pleinement opérationnelle depuis fin 2020 et représente une capacité installée de 2,26 gigawatts (GW) et une production moyenne de 8 TWh. Cela place la Belgique au 5e rang mondial pour la production de cette forme d’énergie. Une deuxième zone pour les énergies renouvelables de 285 km² est prévue par le nouveau plan d’aménagement des espaces marins belge (2020-2026), visant une capacité installée de 3,1 à 3,5 GW dans cette zone.

Zones pour les énergies renouvelables, y compris les parcs éoliens offshore, dans la partie belge de la mer du Nord. Zone orientale = première phase complètement opération-nelle, zone occidentale (Hinder Nord, Hinder Sud et Fairybank) = deuxième phase, construction prévue à partir de 2023 (source : Plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026).

Science, politique et industrie travaillent ensemble vers le même objectif

Avant d’installer un parc éolien, un promoteur doit obtenir une concession de domaine et un permis environnemental. Le permis environnemental comprend des conditions destinées à minimiser et à atténuer l’impact du projet sur l’écosystème marin. Comme l’exige la loi, le permis impose également un programme de surveillance pour suivre les effets sur l’environnement marin.

Pour les parcs éoliens offshore dans la partie belge de la mer du Nord, le programme de surveillance WinMon.BE surveille l’ampleur des impacts prévus et inattendus sur l’écosystème marin et vise à révéler les processus à l’origine de ces impacts.

Une meilleure connaissance de l’impact environnemental

Les scientifiques de WinMon.BE ont commencé à surveiller l’impact des parcs éoliens offshore en Belgique dès le début de la construction des premières éoliennes en 2008. Cela leur a permis de développer des connaissances et une expertise approfondies en ce qui concerne les méthodes de surveillance et l’impact environnemental réel. « La Belgique dispose désormais de la plus longue série chronologique de données sur l’impact environnemental des parcs éoliens offshore au monde, et de nombreux pays s’inspirent de l’exemple belge pour lancer des programmes similaires », déclare Steven Degraer (IRSNB/MARECO), coordinateur du consortium WinMon.BE. « La série chronologique a déjà révélé des aperçus uniques, mais nous sommes encore régulièrement confrontés à des résultats surprenants qui conduisent à de nouvelles connaissances. Cela montre l’importance de maintenir l’effort de suivi à long terme et permet de comprendre pourquoi nous devons rester flexibles dans nos interprétations et dans l’ajustement des activités humaines en mer. »

Dans leur dernier rapport, les partenaires de WinMon.BE présentent une vue d’ensemble des plus récents résultats scientifiques du programme belge de surveillance environnementale des parcs éoliens offshore, sur la base des données collectées jusqu’en 2020 inclus. Ils font un zoom sur les schémas d’attraction, d’évitement et d’utilisation de l’habitat à différentes échelles spatiales (échelles du parc éolien, de la turbine et du microhabitat) et à travers différentes composantes de l’écosystème (mammifères marins, oiseaux, poissons et invertébrés vivant au fond de la mer et sur les turbines), et démontrent les avantages de l’accroissement des connaissances pour concevoir des mesures appropriées afin d’atténuer les impacts indésirables ou de promouvoir les effets souhaités.

Aperçu des résultats

Effets sur les fonds marins et la vie associée

Le début de la surveillance dans le parc éolien le plus proche de la côte a montré que cette zone abrite des communautés biologiques très diverses vivant sur le fond marin. La réponse de ces précieuses communautés à la présence long terme des éoliennes et à l’exclusion de la pêche fera l’objet d’un suivi attentif au cours des prochaines années.

Dans les parcs éoliens établis depuis plus longtemps, la colonisation par les organismes marins et les effets sur le fond marin ont été surveillés en permanence. Au départ, la colonisation par les invertébrés et les poissons qui préfèrent les substrats durs était principalement visible à proximité immédiate des éoliennes individuelles. Dix ans après la construction, on observe maintenant que ces effets locaux s’étendent aux sédiments mous situés entre les éoliennes. Des récifs artificiels se forment et un plus grand nombre d’espèces épibenthiques et de poissons associées aux substrats durs vivent désormais sur les sédiments mous. Les espèces concernées sont la moule commune (Mytilus edulis), les anémones, l’astérie (Asterias rubens), le petit oursin vert (Psammechinus miliaris), le crabe poilu rouge (Pilumnus hirtellus) et le bar commun (Dicentrarchus labrax). Pour les espèces épibenthiques (les organismes vivant à la surface des fonds marins), cela se traduit également par des densités et des biomasses globales nettement plus élevées à l’intérieur des fermes.

Documentation des organismes colonisateurs sur un monopieu Belwind. Notez la présence de touffes de moules entre et sous les anémones plumeuses. ©IRSNB/MARECO

L’attraction des poissons vers les parcs éoliens offshore se fait principalement à l’échelle des turbines individuelles. La plie d’Europe (Pleuronectes platessa), une espèce commerciale de poisson plat, est attirée par les zones sablonneuses entre la protection contre l’affouillement autour des éoliennes offshore, car celles-ci offrent des possibilités optimales de nourriture et d’abri. Il a déjà été démontré que les poissons benthopélagiques comme le tacaud (Trisopterus luscus) et la morue de l’Atlantique (Gadus morhua), qui s’attardent traditionnellement autour des turbines et de leurs fondations, sont attirés par les récifs artificiels en développement, car ils offrent d’excellentes possibilités d’alimentation pour ces espèces.

Les possibilités de s’abriter et de se nourrir dans les parcs éoliens offshore belges constituent un attrait majeur pour les espèces de poisons telles que la plie et la morue (ici sur la couche de protection contre l’érosion autour d’une éolienne Belwind). ©Johan Devolder

Développements dans la colonne d’eau

Dans la communauté d’organismes qui se développe sur les fondations des turbines (les biosalissures), les interactions entre espèces commencent à jouer un rôle important. Les coquilles des moules communes fournissent un habitat secondaire de substrat dur attrayant pour les organismes colonisateurs, et contribuent ainsi à une augmentation de la diversité des espèces. Une comparaison de la composition des espèces des communautés colonisatrices précoces (moules non répandues) et matures (moules répandues) a montré que 21 des 47 espèces identifiées poussaient uniquement sur des coquilles de moules. Toutes ces espèces étaient des espèces sessiles, principalement des mollusques, des arthropodes, des annélides et des bryozoaires. Cet effet contrebalance l’appauvrissement de la richesse en espèces qui avait été constaté auparavant en raison de la présence abondante de l’anémone plumeuse (Metridium senile).

Les activités de battage de pieux lors de la construction de parcs éoliens offshore provoquent une pollution sonore considérable. Les marsouins communs (Phocoena phocoena), cétacés bien établis dans la partie belge de la mer du Nord, sont connus pour éviter les zones où les niveaux sonores sont excessifs. Par conséquent, l’application et les effets des mesures d’atténuation potentielles ont reçu beaucoup d’attention. En comparant les données de surveillance acoustique de 2016 (où aucune mesure d’atténuation n’a encore été appliquée) et de 2019 (application de rideaux à double bulle), il a été déterminé que les mesures d’atténuation du bruit sous-marin réduisent de manière efficace l’étendue spatiale et temporelle de la zone de construction évitée par le marsouin commun.

Et au-dessus de la surface de l’eau ?

Le déplacement des oiseaux marins causé par les parcs éoliens offshore s’est avéré être un processus complexe. L’attraction et l’évitement des parcs éoliens par les oiseaux marins ont des causes multiples, notamment la perturbation visuelle induite par les turbines et la présence de repos en mer et de possibilités de recherche de nourriture. Ils peuvent également s’expliquer en partie par l’absence de pêche dans les parcs éoliens belges. Le suivi en cours commence maintenant à fournir un meilleur aperçu de la variation spatiale et temporelle des réponses des oiseaux de mer. La variation spatiale peut résulter des différences de qualité de l’habitat local, de la taille et de la configuration du parc éolien, ainsi que de son emplacement par rapport aux colonies d’oiseaux et aux zones d’alimentation privilégiées. La variation temporelle peut dépendre du cycle de vie de l’espèce. Dans ce contexte, il apparaît aujourd’hui que les goélands bruns (Larus fuscus) adultes, étiquetés par GPS et provenant de colonies de reproduction proches, ne sont pas attirés par le parc éolien Norther, tandis que les congénères attirés par le parc Belwind, situé plus au large, comprenaient des individus migrateurs et immatures. À plus long terme, certains oiseaux de mer peuvent également s’habituer à la présence d’éoliennes offshore. Cela pourrait être le cas pour le fou de Bassan (Morus bassanus), le guillemot de Troïl (Uria aalge) et le pingouin torda (Alca torda), qui semblaient éviter les parcs éoliens dans le passé mais qui étaient tous présents en bon nombre lors de la dernière étude de suivi.

Suivi des oiseaux marins dans un parc éolien offshore belge. ©INBO

Lorsqu’ils volent à hauteur de rotor, les oiseaux chanteurs migrateurs risquent d’entrer en collision avec les éoliennes offshore. L’intensité de la migration des oiseaux chanteurs est particulièrement élevée la nuit, comme l’ont confirmé les relevés de radar continus des oiseaux dans un parc éolien offshore belge. Le risque de collision augmente lorsque les conditions météorologiques se détériorent. Une mesure efficace pour réduire les collisions avec les oiseaux consiste à mettre temporairement les éoliennes au repos lorsque ces événements se produisent à hauteur du rotor de l’éolienne. Il a été modélisé qu’un nombre total de 682 collisions d’oiseaux chanteurs aurait été évité à l’automne 2019 si les turbines de tous les parcs éoliens offshore belges avaient été mises au ralenti lorsque le flux d’oiseaux à la hauteur du rotor a dépassé 500 oiseaux par km et par heure. Bien que nous ne sachions pas quelles espèces sont concernées, il est peu probable que ces collisions d’oiseaux chanteurs aient un effet significatif au niveau de la population. On ne sait pas encore si ce sera également le cas pour les effets cumulés de tous les parcs éoliens prévus en mer du Nord.

 

Le programme de surveillance WinMon.BE est une coopération entre l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), l’Institut de recherche sur la nature et la forêt (INBO), l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) et le groupe de recherche en biologie marine de l’Université de Gand. Il est coordonné par l’équipe Écologie et gestion marines (MARECO) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.

WinMon.BE est commandé par le gouvernement fédéral dans le cadre des conditions de permis d’environnement pour les parcs éoliens offshore. Pour le suivi, on a fait appel au navire de recherche Belgica (le temps de navigation sur le RV Belgica a été mis à disposition par BELSPO et l’IRSNB -DO Nature), au navire de recherche Simon Stevin (exploité par l’Institut marin de Flandre – VLIZ) et à l’avion d’observation de l’IRSNB.

Tous les rapports scientifiques de la surveillance de WinMon.BE sont accessibles au public.

Vidéo teaser du nouveau RV Belgica

Vous avez sans doute tous entendu la grande nouvelle : le nouveau RV Belgica est bien arrivé en Belgique le 13 décembre 2021, tous les tests, formations, contrôles et paperasses ont été effectués et, surtout, les activités scientifiques ont commencé ! !!

Il est temps de nourrir l’enthousiasme des futurs utilisateurs et visiteurs, ainsi que de tous les sympathisants, avec une toute nouvelle vidéo teaser !!

 

CLIQUEZ ICI POUR REGARDER LA VIDÉO

 

L’honneur de démarrer les activités scientifiques revient à l’IRSNB : le jeudi 27 janvier, le RV Belgica a pris le large pour des programmes scientifiques sous la supervision de nos collègues Michael Fettweis (Suivi biogéochimique des particules en suspension dans des conditions limites hydrodynamiques) et Xavier Desmit (Interactions biogéochimiques entre particules et boucles de rétroaction sur le plateau continental belge).

 

Pour plus d’informations sur le RV Belgica, son programme et ses activités, veuillez consulter le site web mis à jour :

https://odnature.naturalsciences.be/belgica/en/

Vous pouvez également suivre les aventures du RV Belgica sur les médias sociaux HowBigIsBelgica :

Facebook https://www.facebook.com/HowBigIsBelgica.be/

Twitter https://twitter.com/HowBigIsBelgica

Comparaison des dimensions et de la capacité d’accueil de l’équipage et des scientifiques entre l’ancien et le nouveau RV Belgica (vidéo).

Parcs éoliens en mer : des efforts incessants de nombreux partenaires

Un an après l’achèvement de la première zone d’énergie éolienne en mer du Nord belge, les parcs éoliens offshore restent pour beaucoup un sujet sensible. Nous sommes tous conscients de l’importance de la production d’énergies renouvelables dans le contexte de la crise climatique, et les médias nous informent régulièrement de la contribution des parcs éoliens en mer à la production énergétique belge, de leur impact sur l’environnement et de la surveillance scientifique de ces incidences environnementales. Peu de gens savent cependant qu’une multitude d’acteurs sont impliqués dans le suivi des demandes de permis, dans la définition et le contrôle des règles de sécurité, dans la communication avec les personnels navigants et dans bien d’autres activités. Qu’est-ce qu’implique la création et l’exploitation d’un parc éolien, outre les aspects techniques associés à la construction et à l’entretien du site ? Qui sont ici les différents intervenants ? Quel est l’impact de la présence de parcs éoliens offshore sur la navigation ? Nous examinons dans cet article ces différentes questions, le Werkgroep Windmolenparken & CIA (Groupe de travail « Parcs éoliens » & Activités commerciales et industrielles) étant ici au cœur du dispositif.

Parc éolien dans la partie belge de la mer du Nord en vue aérienne. ©IRSNB/UGMM

Fin 2020, la Belgique confortait sa place parmi les leaders mondiaux de l’éolien offshore : la première zone d’énergie éolienne offshore belge venait d’être achevée, se positionnant d’emblée comme la plus grande zone opérationnelle au monde. Les derniers navires de soutien regagnèrent les ports et les bouées de signalisation furent enlevées. Le Plan d’aménagement des espaces marins 2014-2020 avait réservé, dans une première phase, une zone de 238 km2 le long de la frontière maritime avec les Pays-Bas pour la construction des parcs éoliens. Le chantier a démarré en 2008 et après 12 ans de travaux, cette zone d’énergie compte à présent huit parcs éoliens, avec un total de 399 turbines opérationnelles à ce jour, ce qui correspond à une capacité installée de 2,26 GW, soit une production moyenne de 8 Twh/an. Cela représente environ 10 % de la production d’électricité en Belgique, soit près de la moitié des besoins en électricité des ménages. Les parcs éoliens offshore belges apportent ainsi une contribution importante à l’objectif fixé par la Commission européenne aux États membres (directive 2009/28/CE). Pour la Belgique, 13 % de la consommation totale d’énergie – dont une partie « électricité » – devait en effet être couverte par des énergies renouvelables en 2020.

Le fait que la première zone d’énergie éolienne offshore soit à présent achevée ne signifie cependant pas que tous les usagers de la mer peuvent reprendre tranquillement leurs activités, ou que les nombreux intervenants peuvent à présent se reposer sur leurs lauriers jusqu’à la fin de la durée de vie de chaque turbine, c’est-à-dire environ 25 ans. Jusqu’à présent, la communication sur nos parcs éoliens offshore a surtout été axée sur la quantité d’énergie renouvelable ainsi produite et sur l’impact de ces installations sur l’écosystème marin (la Belgique est à la pointe en ce qui concerne le suivi et l’atténuation des incidences sur l’environnement). Il y a toutefois bien d’autres choses à dire à ce sujet. L’exploitation des parcs éoliens offshore a en effet elle aussi de nombreuses répercussions et plusieurs autres secteurs doivent en permanence tenir compte de leur présence. Dans ce contexte, toute une série d’acteurs assurent et se partagent les tâches d’octroi de permis, d’évaluation, de suivi, de contrôle et de communication, tant pendant les phases de demande que de construction et d’exploitation.

Groupe de travail « Parcs éoliens »

L’augmentation du nombre de demandes de permis et d’autorisations pour la construction de parcs éoliens offshore a mis en avant la nécessité de créer un point de contact central. Comme les compétences pour les parcs éoliens et leurs câbles sous-marins sont partagées entre de nombreux partenaires de la Garde côtière, c’est l’organe stratégique de la Garde côtière, chargé de coordonner la coopération entre différents services fédéraux, flamands et le gouverneur et de présenter des propositions et des avis aux ministres compétents qui en a été averti. Le 5 mars 2008, l’organe stratégique mettait ainsi en place le Groupe de travail « Parcs éoliens ». Ce groupe est présidé par l’Unité de Gestion du Modèle mathématique de la mer du Nord (UGMM), qui relève de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Le soutien administratif et à la communication est, quant à lui, confié au secrétariat de la Garde côtière. Ce groupe de travail fait rapport sur ses principales activités et décisions à l’organe de concertation et à l’organe stratégique de la Garde côtière.

Le Groupe de travail « Parcs éoliens » est un « guichet unique » de services aux porteurs de projets éoliens offshore. Il apporte à ce titre une réelle valeur ajoutée dans le paysage complexe des services publics et des administrations fédérales et flamandes compétentes. Via ce groupe, toutes les parties concernées peuvent aussi obtenir facilement une vue d’ensemble du statut des différentes demandes concernant des parcs éoliens. Cette coordination présente d’autres avantages. Elle facilite l’atteinte rapide d’un consensus sur l’octroi des permis et les avis, garantit la transparence des accords conclus entre les différents partenaires de la Garde côtière et les exploitants de parcs éoliens, harmonise les tâches de contrôle et de surveillance des services publics, et favorise les collaborations et la concordance entre la communication interne et externe. Le groupe de travail apporte également sa contribution à la commission consultative du Plan d’aménagement des espaces marins.

À la suite d’une décision de l’organe stratégique de la Garde côtière du 21 février 2020, d’autres activités commerciales et industrielles ont été ajoutées aux tâches du Groupe de travail « Parcs éoliens ». Pour cette raison, il a été décidé de le rebaptiser Werkgroep Windmolenparken & CIA (Groupe de travail « Parcs éoliens » & Activités commerciales et industrielles). Cet article ne traite que des nombreuses activités des partenaires du groupe de travail dans le domaine des parcs éoliens, que nous avons regroupées sous les intitulés « Permis et conditions », « Impact sur la navigation », « Assistance à la navigation », « Respect de la réglementation et sécurité », et « Communication avec les personnels navigants ». Nous conserverons donc ici la dénomination Werkgroep Windmolenparken/Groupe de travail « Parcs éoliens ».

L’Apollo quitte le port d’Ostende avec des composants du parc éolien. ©MDK

Permis et conditions

La construction d’un parc éolien est soumise à une procédure administrative préalable qui impose entre autres aux exploitants potentiels d’introduire une demande de permis d’environnement et de concession domaniale. Les futurs exploitants doivent aussi recevoir une autorisation pour la pose de câbles en mer. Diverses enquêtes préparatoires sont ici nécessaires.

La partie belge de la mer du Nord est un écosystème fragile soumis à l’influence d’un large éventail d’activités humaines, telles que l’extraction de sable et de gravier, le déversement de déblais de dragage, la pêche, l’aquaculture, la navigation, le tourisme… et donc aussi la construction et l’exploitation de parcs éoliens. La procédure d’octroi de permis et d’autorisation pour la construction et l’exploitation d’un parc éolien est régie par la loi visant la protection du milieu marin et deux arrêtés royaux, l’un établissant la procédure d’octroi des permis et autorisations requis pour cette activité et l’autre fixant les règles relatives à l’évaluation des incidences sur l’environnement.

Conformément à ces deux AR, le demandeur doit soumettre à l’UGMM un rapport sur les incidences environnementales (RIE), qui sera mis à la disposition du public pour consultation. Si des incidences environnementales transfrontalières sont à craindre, une procédure de concertation est également organisée avec les pays concernés. C’est sur cette base que l’UGMM délivre son avis au ministre compétent pour la mer du Nord quant à l’acceptabilité du projet. La décision d’accorder ou non le permis d’environnement appartient au ministre. Ce permis impose un programme de surveillance scientifique visant à évaluer les incidences du projet sur l’écosystème marin et est assorti de conditions visant à minimiser et/ou atténuer tout impact jugé inacceptable.

Le demandeur doit également introduire une demande de concession domaniale pour la zone du projet proposée et une demande d’autorisation de pose de câbles électriques pour injecter l’énergie générée dans une Modular Offshore Grid of Offshore High Voltage Station (une sous-station à haute tension en mer qui collecte l’énergie produite par plusieurs turbines ou parcs éoliens) ou dans le réseau terrestre d’électricité. La demande de concession domaniale et d’autorisation de pose de câbles doit être introduite auprès de la Direction générale de l’Énergie du service public fédéral Économie, PME, Classes moyennes et Énergie. Ce service délivre son avis au ministre de l’énergie, qui décide sur cette base d’octroyer ou non la concession domaniale et l’autorisation de pose de câbles. Le Vlaamse Dienst met Afzonderlijk Beheer (DAB) Loodswezen (pilotage) de l’Agence des services maritimes et côtiers (Agentschap Maritieme Dienstverlening en Kust, MDK) formule des avis en ce qui concerne la localisation et l’aménagement des parcs éoliens et des parcours de câble. La Division « Accompagnement maritime » (Afdeling Scheepvaartbegeleiding) de la MDK impose des conditions particulières supplémentaires qui doivent être respectées pendant la phase préparatoire de la construction des parcs éoliens (et plus largement pour toutes les activités humaines en mer), comme une enquête bathymétrique (cartographie de la profondeur et du relief), des relevés magnétométriques (entre autres pour détecter les munitions non-explosées et les épaves inconnues) et des relevés géotechniques (structure du sous-sol).

Impact sur la navigation

Pour prévenir les échouages et autres accidents impliquant des turbines éoliennes, il est important d’établir autour de celles-ci un périmètre de sécurité. Le Groupe de travail « Parcs éoliens » a participé aux négociations du projet d’Arrêté royal sur les distances de sécurité aux côtés de la direction générale Navigation du service public fédéral Mobilité et Transports et de la MDK qui ont joué ici le rôle de locomotives. L’AR stipule qu’aucun navire ne peut approcher les turbines éoliennes à moins de 500 mètres. La pêche est donc interdite à l’intérieur de cette zone. La seule exception concerne les navires ayant reçu une autorisation préalable de la Garde côtière, notamment les bateaux de service et bateaux-ateliers des exploitants de parcs éoliens, les navires chargés de missions de contrôle ou de surveillance et les navires de sauvetage. Tout navire non-autorisé ne respectant pas ce périmètre de sécurité est passible de sanctions. Ces faits sont qualifiés d’intrusions dans un parc éolien. Ces intrusions font l’objet d’une surveillance par la Garde côtière, le Groupe de travail « Parcs éoliens » ayant participé quant à lui à l’élaboration du formulaire de notification d’intrusion.

Le Groupe de travail « Parcs éoliens » a également été associé à la préparation d’un premier dossier pour l’Organisation maritime internationale (OMI). Ce dossier a entre autres débouché sur l’adaptation de la zone d’énergie éolienne initialement délimitée, avec pour résultat un meilleur équilibre entre les routes de navigation existantes et la superficie pouvant être réservée aux parcs éoliens. La DG Navigation défend notamment les intérêts de la Belgique auprès de l’OMI. Cette direction générale, chargée de garantir la sécurité de la navigation en mer et la liberté de navigation, a en effet compétence pour l’élaboration de la législation nationale ainsi que pour la mise en œuvre de la réglementation internationale. La zone tampon de précaution (precautionary area) autour des parcs éoliens a également été définie par l’OMI (Sous-comité de la navigation, des communications et de la recherche et du sauvetage). Un dossier est pour l’instant en cours de préparation afin d’en faire une « zone à éviter » (Arear To Be Avoided), soumise à une réglementation encore plus stricte.

La construction d’une éolienne commence. ©IRSNB/UGMM

Assistance à la navigation

La création de parcs éoliens, et dans une moindre mesure, leur entretien régulier et les travaux de réparation (par ex. le remplacement des pales ou des boîtes d’engrenage), génèrent un trafic maritime important entre les ports et la zone d’énergie éolienne. Pendant la phase de construction en particulier, des navires de très grandes dimensions sont en effet impliqués dans le transport et l’assemblage des éléments des turbines et de leurs Offshore High Voltage Stations (OHVS). Le Centre de coordination et de sauvetage maritimes (Maritiem Reddings-en Coördinatie Centrum, MRCC), le service Vessel Traffic Services (VTS) de la Division « Accompagnement maritime » et Loodswezen jouent un rôle important dans la régulation et l’accompagnement de ce trafic. Ces acteurs sont habilités à délivrer des autorisations de transport maritime exceptionnel ainsi qu’à sécuriser et à fluidifier ce trafic. Les pilotes font office d’experts locaux et de conseillers auprès des capitaines de navire. Ils sont physiquement présents sur les navires de construction lors du lamanage, accompagnent les convois maritimes exceptionnels et guident les navires pendant les travaux.

Les navires de très grandes dimensions peuvent engorger momentanément les ports. Dans de tels cas, la Police de la navigation (SPN) prête assistance à la gestion de l’engorgement. Cette assistance doit toujours être demandée par l’autorité portuaire (conformément au permis) et nécessite absolument la coopération du navire lui-même, des pilotes, des responsables du trafic portuaire et dans certains cas aussi du MRCC.

Respect de la réglementation et sécurité

Des contrôles sont aussi régulièrement effectués pour surveiller le respect du périmètre de sécurité. La Police de la navigation joue ici un rôle de premier plan. Elle a pleine compétence pour faire respecter la quasi-totalité de la législation et de la réglementation maritimes. Les contrôles à bord des navires impliqués dans la construction et l’entretien des installations de la zone d’énergie, qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur de ce périmètre, relèvent également de ses compétences. Il s’agit par exemple du contrôle aux frontières, ou des contrôles des membres d’équipage et des documents de bord. Pour exercer ces compétences, la Police de la navigation dispose d’une flotte. Un patrouilleur au moins est toujours disponible. Dans certains scénarios, elle peut également faire appel à la flotte aérienne de la Police fédérale.

Pour ce qui est de la surveillance des intrusions et du respect du périmètre de sécurité, la Police de la navigation travaille en étroite collaboration avec la Marine belge (Défense), la Douane (Administration générale des Douanes et Accises, service public fédéral Finances) et la DG Navigation. Ces acteurs travaillent en partenariat au sein du Carrefour de l’information maritime (MIK) de la Garde côtière et s’emploient à améliorer la « maritime situational awareness » pour les menaces potentielles de « security ». Si nécessaire, cette tâche peut associer d’autres partenaires de la Garde côtière.

Depuis l’achèvement de la zone d’énergie éolienne, le rôle de la DG Navigation se concentre de plus en plus sur la surveillance des intrusions dans les parcs éoliens. Le Service fédéral des amendes administratives est habilité à infliger des amendes aux contrevenants, même s’ils ne font pas l’objet de poursuites policières. La DG Navigation est également compétente pour dresser des PV, à l’instar de la Défense et de la Police de la navigation. En l’absence de poursuites policières, le Service des amendes administratives est donc autorisé à intervenir. Quelques navires de pêche et navires de plaisance ont déjà été condamnés à de lourdes amendes, ce qui a eu pour effet de diminuer le nombre d’intrusions.

En vue d’assurer la surveillance de la sécurité en mer, entre autres dans le cadre du contrôle et du respect des routes de navigation et des périmètres de sécurité autour des parcs éoliens, la Marine belge (Défense) met également à disposition des moyens (navires, matériel) et du personnel, et délivre des avis sur la base du point de vue de la Défense. Les préparatifs éventuels pour le déploiement de matériel militaire dans les zones d’énergie éolienne et l’utilisation de ces zones (et infrastructures) relèvent également de la mission de la Défense. Enfin, la Défense assure aussi, avant la phase de construction, le déminage des zones de construction, des parcours de câble et des routes de navigation.

Dans certaines situations, il peut s’avérer nécessaire d’imposer des périmètres ou distances de sécurité supplémentaires, en-dehors de la zone d’énergie éolienne. C’est à cette fin qu’a été créé le groupe de travail « Mesures provisoires » (Werkgroep tijdelijke maatregelen). Dans ce groupe de travail, l’UGMM, le MRCC, le SPF Économie et la DG Navigation formulent des avis sur les distances de sécurité à respecter autour des installations fixes en mer. Ces avis servent de base aux arrêtés ministériels que le ministre compétent pour la mer du Nord peut prendre s’il est d’accord avec ces avis.

Communication avec les personnels navigants

Le personnel navigant doit pouvoir disposer à tout moment d’informations précises sur l’évolution de la situation à l’intérieur de la zone d’énergie et autour de celle-ci. Pour répondre à ce besoin, le service hydrographique (Vlaamse Hydrografie) de l’Agence des services maritimes et côtiers (MDK) actualise les cartes nautiques pendant la construction des parcs éoliens, et communique des Avis aux personnels navigants lorsque des travaux peuvent temporairement avoir un impact sur la navigation. Des données bathymétriques et nautiques sont aussi régulièrement actualisées et mises à la disposition des entreprises qui ont besoin des informations les plus récentes, par exemple pour planifier la pose de câbles et leurs parcours. Des cartes détaillées sont aussi fournies pour permettre l’actualisation des Portable Pilot Units utilisées par les pilotes. Ces derniers peuvent en outre avoir accès à des plans de sondage actualisés qui garantissent la sécurité des services de pilotage. Les données hydrométéorologiques (sur les vents et les vagues par exemple) du Meetnet Vlaamse Banken sont également mises à la disposition des exploitants maritimes, qui les utilisent régulièrement, tant pendant la préparation des travaux que pendant leur mise en œuvre. Ces données complètent utilement les bulletins météorologiques qui sont également mis à disposition des navires par Vlaamse Hydrografie.

Le MRCC est pour sa part chargé de rédiger et de diffuser des messages de sécurité maritime. Il délivre également des conseils pour l’élaboration des plans de balisage et d’éclairage et vérifie ces derniers.

De leur côté, les personnels navigants doivent pouvoir aussi s’adresser aux autorités lorsqu’ils constatent des irrégularités, ou s’ils sont eux-mêmes en difficulté. Le Groupe de travail « Parcs éoliens », et surtout le MRCC, jouent ici un rôle important. Le MRCC est le point de contact pour la déclaration d’incidents, pour les conseils relatifs à l’élaboration des plans d’urgence et leur vérification, ainsi que pour l’organisation et la coordination d’exercices d’évacuation médicale. Lorsqu’un incident survient et que le Plan général d’urgence et d’intervention (PGUI) pour la mer du Nord est activé, des membres du groupe de travail jouent le rôle d’expert au sein du Poste de commandement des Opérations (PC-Ops) et du Comité de coordination provincial (CC-PROV).

L’avenir

Les travaux d’aménagement des parcs éoliens dans la partie belge de la mer du Nord sont pour l’instant terminés. Bien que les membres du Groupe de travail « Parcs éoliens » aient dû faire face à une charge de travail plus importante pendant cette phase de construction aujourd’hui terminée que pendant la phase d’exploitation actuelle, il est clair que la mission du groupe et de ses membres est loin d’être terminée et que leur contribution reste précieuse. Il en restera ainsi à l’avenir, non seulement dans le cadre de la poursuite des activités en lien avec la phase opérationnelle, mais aussi dans la perspective de la création d’une deuxième zone d’énergie renouvelable de 285 km², prévue dans le Plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026, qui a pour objectif de multiplier par trois la capacité de production d’énergie éolienne offshore belge. Le Groupe de travail « Parcs éoliens » restera ainsi un guichet unique de services pour les exploitants des futurs parcs éoliens qui seront construits et exploités dans cette deuxième zone.

La gestion et l’exploitation du nouveau Belgica est attribuée à l’armateur français Genavir

Le nouveau navire de recherche océanographique Belgica sera exploité par Genavir, spécialisé dans la gestion de navires scientifiques. L’armateur de la flotte océanographique française deviendra ainsi le premier armateur français à gérer un navire sous pavillon belge.

© Freire Shipyard

En tant que filiale de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), Genavir a 45 années d’expérience dans la fourniture de services aux instituts scientifiques et étatiques. La compagnie maritime assure la gestion, l’exploitation et la maintenance de navires côtiers et hauturiers de la flotte océanographique française, ainsi que du sous-marin habité Nautile, de ROV (Remotely Operated Vehicles), d’AUV (Autonomous Underwater Vehicles), et de tout autre équipement dédié aux opérations de recherche scientifique conduites en mer.

« C’est une première en Europe et une belle reconnaissance de notre savoir-faire » se félicite Éric Derrien, directeur général de Genavir. « Nous sommes fiers d’avoir été choisi parmi plusieurs armateurs européens. Le gouvernement belge nous accorde sa confiance et nous avons maintenant à cœur de satisfaire la communauté scientifique belge, ainsi que les futurs utilisateurs internationaux du navire ».

D’une longueur de 71,40m pour une largeur de 16,80m, le Belgica a été lancé pour la première fois le 11 février 2020. Le navire est en cours de livraison aux chantiers FREIRE à Vigo (Espagne) et l’équipage de Genavir prépare la prise en gestion qui devrait intervenir début décembre 2021. Le navire rejoindra rapidement son port d’attache, la base navale de Zeebrugge, où elle devrait arriver avant la fin de 2021. Le Belgica naviguera sous le statut de navire auxiliaire de la marine belge et battra le pavillon correspondant.

© Freire Shipyard

Une combinaison d’expertises fortes

L’équipage mixte sera composé de trois officiers de la marine belge (détachés auprès de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique), dont le premier capitaine Gaëtan Motmans, et d’officiers et marins de Genavir. Le navire reste, bien sûr, la propriété de la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO), et l’IRSNB sera responsable de la gestion budgétaire du navire, des instruments scientifiques et de la programmation des campagnes scientifiques.

« L’attribution du contrat d’exploitation du nouveau Belgica à l’opérateur Genavir est la dernière étape avant que le navire puisse prendre la mer pour la Belgique » précise Lieven Naudts, coordinateur de l’équipe « Services de mesures et RV Belgica » de l’IRSNB. « Nous sommes très impatients de poursuivre les activités scientifiques marines belges avec le nouveau Belgica, de lancer de nouvelles lignes de recherche et de rester ainsi à la pointe de la recherche scientifique marine européenne. »

Une grande zone de travail, un faible impact environnemental

Le nouveau BELGICA dispose de tous les équipements nécessaires à la réalisation des campagnes scientifiques des zones polaires à la zone intertropicale, et des eaux peu profondes jusqu’à une profondeur de 5000 mètres.  Son terrain d’exploration couvre la mer du Nord, bien au-delà du cercle polaire arctique, l’océan Atlantique en descendant jusqu’à l’Afrique de l’Ouest, la mer Méditerranée et à la mer Noire. Le suivi de l’état de la partie belge de la mer du Nord restera, bien entendu, toujours un point d’action important.

Le navire a été conçu sur un design « Green Ship », les rejets atmosphériques sont d’un niveau extrêmement bas grâce au traitement des gaz d’échappement, répondant ainsi aux normes contemporaines les plus strictes (MARPOL Tier III).

Notre ancien Belgica s’appelle maintenant Borys Aleksandrov

Les navires de recherche Belgica et James Clark Ross, qui ont été remis à l’Ukraine par la Belgique et la Grande-Bretagne respectivement, ont reçu de nouveaux noms le vendredi 29 octobre 2021. Cela s’est produit lors d’une cérémonie dans leur nouveau port d’attache ukrainien, Odessa. Désormais, les navires navigueront sous les noms de « Borys Aleksandrov » et « Noosphere ».

Photo : Viktor Komorin/EU4EMBLAS

La cérémonie de changement de nom a eu lieu dans le port maritime d’Odessa, en présence du président Volodymyr Zelenskyy. La cérémonie s’inscrivait dans le cadre d’une visite de travail du président dans la ville. Pour la Belgique, les honneurs sont revenus (entre autres) à M. Patrick Roose, directeur de la Direction Opérationnelle Milieux Naturelles de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB).

Depuis son voyage inaugural en 1984 jusqu’à sa dernière campagne scientifique en mars 2021, l’IRSNB était responsable de la gestion budgétaire, de l’instrumentation scientifique et de la planification des campagnes scientifiques du RV A962 Belgica. La Politique scientifique fédérale était l’heureux propriétaire du navire, et la Marine belge a fourni l’équipage, le soutien opérationnel et un poste d’amarrage dans son port d’attache de Zeebrugge.

Après la remise du navire aux autorités ukrainiennes le 13 septembre 2021, une courte période de formation du nouvel équipage et un transit réussi vers Odessa (au cours duquel un programme scientifique complexe a également été réalisé), le navire – avec son ancien collègue britannique – est aujourd’hui le point de départ d’une nouvelle flotte scientifique ukrainienne. Le pays n’a pas eu une telle flotte précédemment. Le transfert vers l’Ukraine a été rendu possible grâce à un projet conjoint de l’UE et du PNUD, « European Union for Improving Environmental Monitoring of the Black Sea (EU4EMBLAS) ».

Borys Aleksandrov

C’est le président Zelenskyy lui-même qui a annoncé les nouveaux noms des navires de recherche. Le Belgica a été rebaptisé en l’honneur du célèbre biologiste marin ukrainien Borys Aleksandrov, docteur et professeur de sciences biologiques et également ancien directeur de l’Institut de biologie marine de l’Académie nationale des sciences. Il y a deux ans, le 4 décembre 2019, il a été tragiquement tué dans un terrible incendie au 25, rue Troitskaya à Odessa.

Après la cérémonie de changement de nom, une table ronde sur la coopération maritime belgo-ukrainienne, l’économie bleue et le développement de la surveillance maritime a eu lieu, à l’initiative du ministère ukrainien de la protection de l’environnement et des ressources naturelles.

Photo : Dumskaya

Noosphere

Le brise-glace britannique James Clark Ross est rebaptisé « Noosphere ». Ce navire rendra à nouveau possible la recherche marine près de la station antarctique ukrainienne Akademik Vernadsky pour les scientifiques ukrainiens. Au cours de la cérémonie, le président Zelenskyy s’est adressé directement aux scientifiques qui travaillent actuellement dans cette station polaire.

La noosphère est censée être un nouveau stade, plus élevé, de l’évolution de la biosphère, lié au développement de la société, qui exerce une profonde influence sur les processus naturels. Quoi qu’il en soit, le développement de la doctrine de la noosphère est particulièrement associé au nom de Vladimir Vernadsky, le premier président de l’Académie des sciences ukrainienne.

Lire aussi:

https://www.ua.undp.org/content/ukraine/en/home/presscenter/pressreleases/2021/ukraine-renames-vessel-for-black-sea-environmental-monitoring.html

European Marine Board Future Science Brief « Aborder le bruit sous-marin en Europe »

Le mercredi 20 octobre 2021, le European Marine Board (EMB) a lancé son Future Science Brief № 7 Addressing underwater noise in Europe: Current state of knowledge and future priorities (Aborder le bruit sous-marin en Europe: État actuel des connaissances et priorités futures). La publication se concentre sur les sources de sons anthropiques et les effets du bruit sur les organismes marins et identifie les lacunes de la recherche et recommande des actions prioritaires pour le développement de stratégies d’atténuation proportionnées et une réglementation efficace du bruit sous-marin.

Cette publication peut être téléchargée à partir du site web de l’EMB. Il s’agit d’un produit officiel du European Marine Board, un forum stratégique paneuropéen composé de 35 organisations membres, dont des instituts de recherche marine performants, des agences de financement et des consortiums universitaires. Cette publication a été élaborée par le groupe de travail de l’EMB sur le bruit sous-marin.

À propos du Future Science Brief

L’océan présente une cacophonie de sons provenant de sources tant naturelles qu’anthropiques. Les organismes marins dépendent fortement du son pour communiquer et comprendre le monde qui les entoure, et sont donc potentiellement impactés par le son anthropique. Cependant, dans le cadre du développement de notre économie bleue et de l’avancement de nos connaissances sur les environnements et les écosystèmes marins, le bruit anthropique est (parfois) inévitable. La compréhension des effets potentiels du bruit anthropique fait donc partie intégrante de la résolution de ce conflit, car elle est nécessaire pour élaborer des stratégies d’atténuation proportionnées et une réglementation efficace.

En plus de fournir une vue d’ensemble de nos connaissances actuelles sur le bruit sous-marin, cette publication met en évidence les domaines prioritaires pour des recherches plus poussées afin de combler les lacunes qui subsistent dans les connaissances sur les effets du bruit anthropique. En outre, elle indique les actions pertinentes à entreprendre afin de garantir une législation fondée sur l’écosystème et le principe de précaution.

Télécharger: Addressing underwater noise in Europe: Current state of knowledge and future priorities

 

L’État Fédéral Belge est représenté au sein de l’EMB par le Bureau de la Politique Scientifique Fédérale Belge (BELSPO) et au sein du groupe de communication de l’EMB par l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB).