Les sociétés Alzagri sa, Belmagri sa et DC Industrial sa ont demandé une prolongation et/ou une extension spatiale de leur concession pour l’extraction de sable et de gravier sur le plateau continental belge. L’exploitation du sable est soumise à une procédure d’évaluation des incidences sur l’environnement.
Les demandes de concession et les rapports d’évaluation des incidences sur l’environnement sont présentés ci-dessous (en néerlandais).
La période de consultation s’étend du 9 février au 10 mars 2019.
Toutes les parties intéressées peuvent communiquer leur point de vue, leurs observations et leurs objections à Mme Brigitte Lauwaert par courrier ou e-mail jusqu’au 25 mars 2019.
UGMM
À l’attention de Mme Brigitte Lauwaert
Rue Vautier 29
1000 Bruxelles
La Directive-cadre européenne Stratégie pour le milieu marin (DCSMM) a pour principal objectif d’atteindre le ‘Bon État Écologique’ du milieu marin dans tous les Etats members de l’Union européenne d’ici 2020. Après la publication d’une première évaluation des eaux marines belges en 2012, 2018 sera la prochaine année de reference. La conclusion générale de la présente évaluation est que le ‘bon état écologique’ souhaité n’a pas encore été attaint dans la partie belge de la mer du Nord. Pour plusieurs éléments, cependant, une évolution positive est observée.
Après le lancement européen de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin en 2008, le cadre a été intégré dans la législation belge en 2010, suivi de la publication d’une première évaluation des eaux marines belges (dans quel état de santé est la mer du Nord ?) et d’une description du « bon état écologique » (quel état voulons-nous atteindre ?) en 2012. Les objectifs environnementaux qui ont été définis dans le processus permettent d’évaluer les progrès vers un bon état écologique. La directive DCSMM prévoit une révision tous les six ans. Sur la base des données recueillies dans le cadre des programmes de suivi, principalement au cours de la période 2011-2016, il a donc été possible d’établir un nouveau bilan en 2018. Dans le nouveau rapport, plus de 50 indicateurs sont évalués (regroupés en 11 thèmes ou « éléments descriptifs »), ce qui, ensemble, nous permet de mieux comprendre l’état de santé actuel de notre mer du Nord. Les résultats ont été compilés dans un rapport clair et résumés sur un nouveau site web.
La partie belge de la mer du Nord
Bien que les eaux marines belges, d’une superficie de 3454 km², n’aient que la taille d’une province belge moyenne, elles constituent l’une des étendues de mer les plus utilisées de notre planète. C’est un défi permanent de maintenir l’impact des diverses activités humaines (navigation, pêche, extraction de sable et de gravier, énergies renouvelables, dragage, sports nautiques, tourisme, etc.) sur le milieu marin dans des limites acceptables, et d’assurer ainsi un équilibre durable entre l’influence humaine et la préservation des valeurs naturelles. Compte tenu de l’importance des courants transfrontaliers sur l’état de la partie belge de la mer du Nord, une approche internationale est également souhaitable à de nombreux égards.
Les principaux résultats
En ce qui concerne la pêche commerciale, l’un des neuf stocks de poissons rapportés a été évalué comme peché entièrement durable (plie). Pour sept espèces on peut noter des développements positifs (morue, merlan, sole, turbot, barbu, limande, flet). Seule la sole limande a parfois vu sa biomasse diminuer au cours de la période considérée. L’introduction d’objectifs de gestion ambitieux et une application plus correcte de la Politique commune de la pêche en constituent les principaux facteurs explicatifs.
L’eutrophisation (concentrations excessives d’éléments nutritifs dans l’eau, ce qui peut causer la proliferation d’algues et un manque d’oxygène) reste un problème dans prèsque un tiers de la partie belge de la mer du Nord, surtout dans la zone côtière. En raison des courants, cela n’entraîne pas nécessairement des phénomènes indésirables comme le manque d’oxygène.
Les concentrations des polluants dans l’eau, le biote et les sédiments restent plus élevées que les normes de qualité environnementale applicables. La majorité des substances qui ne satisfont pas à ces normes sont des substances persistantes bioaccumulables et toxiques. Pour certaines autres substances, il est recommandé d’élaborer des valeurs cibles au niveau régional. Une évolution positive est toutefois observée (donc une tendance à la baisse) pour différentes substances, mais un suivi reste nécessaire, surtout pour le cuivre qui en raison de l’interdiction des TBT (tributylétain) est à nouveau très utilisé dans les peintures antisalissures pour bateaux. Une diminution ou une bonne évaluation ont été observées pour la majorité des effets des contaminants.
La prévalence des maladies des poissons ne peut pas encore être évaluée et le nombre des oiseaux mazoutés est en forte diminution en raison de la diminution du nombre de rejets illégaux d’hydrocarbures notée depuis le lancement du programme de surveillance aérienne en 1991.
Les concentrations des contaminants dans les produits de poisson et de la pêche destinés à la consommation humaine satisfont aux normes sanitaires européennes.
Sur la période d’évaluation, huit nouvelles espèces non indigènes ont été observées, contre 42 identifiées au cours de la période avant 2011.
En ce qui concerne les déchets sauvages, la situation reste problématique. Cet élément demande qu’on y accorde l’attention nécessaire.
Les effets de l’approvisionnement énergétique (parmi lesquels le bruit sous-marin) sur les populations du biote marin sont encore imprécis, mais le comportement de fuite des mammifères marins, en réponse à cette activité, est, quant à lui, plus qu’évident. Le développement de la surveillance du bruit ambiant se poursuit à l’échelle régionale.
L’état de l’habitat benthique n’est pas optimal, surtout en raison de la perturbation par la pêche de fond, et parfois, mais de manière très limitée, ou uniquement localement, en raison d’autres activités humaines. La composition en espèces des habitats benthiques s’écarte des communautés de référence en raison de l’absence d’espèces à vie longue.
On a toutefois observé une tendance positive pour la raie bouclée, qui sert d’indicateur pour les espèces à vie longue, ce qui traduit le potentiel de rétablissement de ce type d’espèces.
En ce qui concerne les oiseaux marins, le bon état écologique n’est pas atteint.
Conclusions
Dans la Partie belge de la mer du Nord (PBMN), malgré une évolution positive observée au niveau de différents éléments, le Bon état écologique n’est pas encore atteint.
Pour certains objectifs, du fait que la surveillance de ces aspects n’a démarré que récemment, il faut encore rassembler des données avant de pouvoir concluder (maladies des poissons, faune benthique, déchets sur le fond marin…). Des connaissances plus approfondies et un fondement scientifique sont encore nécessaires pour compléter et améliorer l’évaluation de certains éléments (déchets, bruit sous-marin, effets cumulatifs…).
La coopération internationale rest importante car les courants transfrontaliers déterminent largement l’état des eaux belges.
Le suivi et les rapports de la DCSMM sont coordonnés par le Service du milieu marin du Service public fédéral de la santé publique, de la sécurité de la chaîne alimentaire et de l’environnement (DG EM) et le Service scientifique Unité de gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord (UGMM) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Outre l’ IRSNB, les partenaires suivants ont également apporté une contribution importante : Institut pour l’agriculture, la pêche et la recherche alimentaire (ILVO), Institut de recherche sur la nature et la forêt (INBO) et Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA).
Le rorqual commun échoué le 25 octobre sur la plage du Coq est apparemment mort de causes naturelles. C’est ce qui ressort de l’autopsie réalisée par l’UGent, l’ULiège et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
Les vétérinaires et biologistes qui ont autopsié la baleine n’ont trouvé aucune preuve d’une mort liée à des facteurs humains. Le rorqual commun (Balaenoptera physalus), un mâle de 18 m de long et de près de 30 tonnes, était très amaigri et avait l’estomac presque vide. Des analyses complémentaires portant sur la présence de certains virus connus ont donné un résultat négatif.
L’échouage du rorqual
Le rorqual mort a été observé le 24 octobre dans la partie belge de la mer du Nord. Comme il dérivait sur une route de navigation très fréquentée, les services maritimes ont envoyé des navires pour le surveiller, et les navires croisant dans la zone ont été alertés de la présence de l’animal mort par le centre de trafic de Zeebrugge.
Grâce à leurs modèles de simulation qui tiennent comptent des courants marins, du vent et des vagues, les scientifiques de la Direction Opérationelle Milieux Naturels de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont prévu que le cadavre s’échouerait sur la côte belge dans la nuit du 24 au 25 octobre entre Ostende et Le Coq. Étant donné qu’il constituait un risque pour la navigation et que certaines parties de la côte sont difficiles d’accès pour les équipements lourds, le MRCC Ostend (Centre de coordination et de sauvetage en mer) a décidé de le faire échouer de manière contrôlée en accord avec les autorités locales. Le rorqual a donc été remorqué jusqu’à la plage Vosseslag (Le Coq) par un navire de sauvetage. Le 25 octobre, vers 2 heures du matin, la baleine avait atteint sa destination finale.
Relativement frais
S’agissait-il du rorqual commun filmé aux Pays-Bas cinq jours plus tôt ou de la « baleine » observée le 23 octobre près du banc de sable Buitenratel ? Cela n’a pas pu être confirmé…
En tout cas, les restes impressionnants de ce mâle adulte étaient encore relativement frais ; l’heure du décès a été estimée à 48 heures avant le début de l’autopsie. Celle-ci n’aurait pu attendre plus longtemps, les grandes baleines se décomposant très rapidement.
Réalisée par des biologistes de l’IRSNB et des vétérinaires et étudiants des universités de Gand et de Liège, l’autopsie n’a pas permis d’imputer la mort du rorqual à un facteur humain. Très émacié, l’animal n’avait qu’une très fine couche de graisse et un estomac presque vide. Des analyses complémentaires sur la présence ou non des virus (morbillivirus, herpès, influenza et brucella) ont donné des résultats négatifs. La cause de la mort est apparemment naturelle.
Le poids de l’animal était estimé à 30 tonnes ; 24 tonnes ont été enlevées par la protection civile afin d’être détruites par la firme Rendac. À la demande de la municipalité du Coq, la gigantesque mâchoire inférieure sera exposée publiquement après traitement par l’Université de Gand. De nombreux échantillons de tissus ont été collectés, en plus de parasites externes. L’une des nageoires pectorales est désormais conservée au musée de l’Université de Gand.
Très rare
Les rorquals communs sont très rarement observés en mer du Nord. Le précédent échouage remonte au 1er novembre 1997. Depuis, par deux fois, un rorqual commun mort a été poussé par un navire jusqu’au port d’Anvers en 2009 et au port de Gand en 2015.
Le remorquage, l’autopsie et l’enlèvement des restes de la plage se sont parfaitement déroulés grâce à l’excellente coopération entre les différents services : l’Agence des services maritimes et des côtes (Scheepvaartbegeleiding, Maritime Rescue and Coordination Centre, DAB Vloot), le Ship Support, la Police de la navigation, les services du Gouverneur de la Province de Flandre-Occidentale, la Protection civile, le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, le Cabinet du Secrétaire d’État à la Mer du Nord, les autorités locales du Coq, les universités de Gand et de Liège, et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
La production d’énergie à partir de sources renouvelables couvrira 13% de la consommation totale d’énergie belge d’ici 2020, si l’objectif défini par la Commission européenne en 2001 est atteint. Les parcs éoliens dans la partie belge de la mer du Nord devraient apporter une contribution importante à la réalisation de cet objectif, et produiront environ 43 % de l’énergie renouvelable, en supposant une puissance installée de 2000 mégawatts d’ici 2020. Dans le nouveau rapport « Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Assessing and Managing Effect Spheres of Influence.”, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et ses partenaires évaluent les impacts des éoliennes en mer sur l’écosystème marin et révèlent les processus à l’origine de ces impacts.
Aujourd’hui, quatre parcs éoliens en mer sont déjà opérationnels dans la partie belge de la mer du Nord et un cinquième (Norther) est en cours de construction. D’ici la fin de 2018, une puissance installée de 1152 mégawatts, composée de 274 éoliennes, sera opérationnelle dans nos eaux nationales. Quatre autres projets devraient débuter en 2019 et 2020. Avec 238 km² réservés aux parcs éoliens en mer en Belgique, 344 km² dans la région de Borssele aux Pays-Bas et 122 km² dans la zone française de Dunkerque, les impacts écologiques cumulés devraient constituer une préoccupation majeure dans le sud de la mer du Nord dans les prochaines années.
Outre une concession de domaine, un promoteur doit donc également obtenir un permis environnemental avant d’installer un parc éolien. Un tel permis comporte des conditions visant à minimiser l’impact du projet sur l’écosystème marin, mais impose également un programme de surveillance pour évaluer les effets du projet sur le milieu marin. En Belgique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique coordonne ce programme de suivi, s’appuyant ainsi sur l’expertise de l’Université de Gand, de l’Institut de Recherche en Agriculture, Pêche et Alimentation (ILVO) et de l’Institut de Recherche Naturelle et Forestière (INBO). « Grâce à ce programme de surveillance, nous obtenons non seulement une bonne compréhension de la sphère d’influence des éoliennes individuelles et des parcs éoliens dans leur ensemble, mais nous pouvons également concevoir des mesures d’atténuation pour gérer directement les effets indésirables sur l’écosystème marin », déclare Steven Degraer, auteur principal du rapport.
Quelques résultats remarquables du nouveau rapport
Efficacité d’un seul grand rideau de bulles (“Big Bubble Curtain”, BBC) pour atténuer les bruits sous-marins lors du battage de pieux (chapitre 2): Comme la taille des éoliennes disponibles a augmenté au cours des dernières décennies, des marteaux hydrauliques plus puissants sont nécessaires pour enfoncer les plus grands monopieux de fondation en acier dans le fond marin. En conséquence, des niveaux plus élevés de sons impulsifs sont introduits dans l’environnement marin, ce qui soulève des inquiétudes quant aux impacts négatifs possibles sur la vie marine. Pour se conformer aux exigences de la Directive cadre Stratégie Marin, un seuil de 185 dB à 750 m de la source sonore ne peut pas être dépassé. Les activités actuelles de battage de pieux produisent cependant des niveaux sonores allant jusqu’à 204 dB à une distance de 750 m. Les mesures d’atténuation sonore ne sont donc plus une option mais une obligation lors des activités d’empilage. Dans cette étude, l’efficacité d’un seul grand rideau de bulles a été testée lors de la construction du parc Rentel. Dans cette méthode, l’air est comprimé par l’intermédiaire d’un tuyau perforé qui est installé sur le fond marin autour du lieu de construction, créant un écran de bulles qui absorbe partiellement l’énergie sonore, et réduit le bruit avec un maximum de 11-13 dB.
La surveillance des sédiments et des invertébrés dans les sédiments mous entourant les éoliennes a montré que les moules et les anémones, organismes connus pour s’encrasser sur les fondations des éoliennes, deviennent plus abondants dans ces sédiments que dans les zones de référence en dehors des parcs éoliens. Toutefois, un suivi détaillé est nécessaire pour valider s’il s’agit d’une observation ponctuelle ou d’un effet réel de parc éolien, de sorte qu’il est trop tôt pour conclure qu’un effet direct de parc éolien (« récif ») ou un effet indirect d’exclusion de la pêche se manifeste (chapitre 3). Des changements dans les sédiments (tels que le rafinnement et l’enrichissement), ainsi que dans la densité, la diversité et la composition des communautés d’invertébrés ont été détectés de différentes orders de tailles autour des trois différents types de fondations de turbines (monopieux, jackets et fondations gravitaires) qui sont utilisés dans la partie belge de la mer du Nord. Il est suggéré que ces résultats contrastés pourraient être dus à une combinaison de capacités de dispersion propres au site et de différences structurelles entre les types de fondations et leurs communautés d’invertébrés associées (chapitre 5).
Outre le suivi dans les parcs éoliens déjà opérationnels, les conditions de référence des communautés d’invertébrés et de poissons dans les nouvelles zones de concession sont également décrites dans le rapport, permettant une évaluation future des effets des parcs éoliens nouvellement construits sur ces communautés (chapitre 4).
Un examen plus approfondi de la faune ichtyologique des parcs éoliens en mer (chapitre 6) a révélé qu’une combinaison de techniques d’échantillonnage variées est nécessaire pour obtenir une vue complète sur cette communauté. Sur un total de 25 espèces, 15 sont également connues pour vivre autour d’épaves dans la même zone. Quatre espèces cependant, la Grenouille de mer (Raniceps raninus), la Grande Baveuse (Parablennius gattorugine) et le Petit Chabot (Taurulus bulbalis) étaient auparavant rarement ou, dans le cas de la Vielle Commune (Labrus bergylta), seulement une fois signalés dans les eaux belges. Ces espèces peuvent être caractérisées comme des espèces dures fréquentant des substrats et devraient bénéficier de plus en plus de l’expansion continue des parcs éoliens offshore dans le sud de la mer du Nord.
La modélisation des données GPS du Goéland brun (Larus fuscus) (chapitre 7) capturées et marquées dans les colonies d’Ostende et de Zeebrugge a confirmé qu’on passait beaucoup plus de temps à se percher sur des éoliennes extérieures qu’intérieures dans un parc éolien. On a également constaté une augmentation significative et progressive du nombre de registrations d’oiseaux volants allant du centre du parc éolien jusqu’à 2000 m du bord du parc éolien, au-delà de laquelle la réponse a semblé se stabiliser. Une analyse temporelle a montré que les oiseaux hésitaient de plus en plus à entrer dans le parc éolien lorsque les vents étaient forts et que les pales du rotor se déplaçaient rapidement. Ces résultats peuvent être très utiles pour affiner la modélisation du risque de collision.
Les conséquences de la perturbation sur une population simulée de Marsouins Communs (Phocoena phocoena) (chapitre 8) ont été testées à l’aide de 17 scénarios avec et sans diverses mesures d’atténuation. Les résultats de cette étude monrent que la combinaison d’une restriction saisonnière de battage des pieux (lorsque les marsouins sont les plus abondants) et d’un dispositif de dissuasion acoustique n’était pas suffisante pour ramener l’impact sur la population de Marsouins à des valeurs acceptables. Ces simulations suggèrent également que la construction d’un parc éolien chaque année a plus affecté la population de Marsouins Communs que la construction de deux parcs éoliens en même temps.
Pour la première fois en mer du Nord, l’activité des chauves-souris a été étudiée à la hauteur de la nacelle (à 94 m au-dessus du niveau de la mer) des éoliennes (chapitre 9). Des détecteurs acoustiques de chauves-souris ont été installés sur quatre turbines dans les eaux belges. Plusieurs espèces de chauves-souris migrent sur de longues distances entre les perchoirs d’été et d’hiver, et traversent même la mer du Nord pendant leur migration. Les résultats indiquent que les détections à hauteur de nacelle (au centre de la zone balayée par le rotor) représentaient environ 10 % des détections effectuées à basse altitude (environ 17 m au-dessus du niveau de la mer), ce qui donne une indication de l’activité des chauves-souris à différentes altitudes quand elles traversent des parcs éoliens offshore. Les observations ne permettent cependant pas encore de tirer des conclusions solides sur le risque de collision pour les chauves-souris, surtout pas dans la partie inférieure de la zone balayée par le rotor.
Ce communiqué de presse ne décrit que le cadre général de surveillance des effets environnementaux dans les parcs éoliens offshore belges et ne se concentre que sur certains résultats. Le rapport complet, et les anciens rapports de suivi, peuvent être obtenus ici.
Les images satellite sont utilisées de plus en plus régulièrement et pour diverses applications, comme par exemple, la cartographie de la turbidité de l’eau (un facteur important pour les organismes marins) et l’évolution spatiale des transports de sédiments. Il est cependant nécessaire d’appliquer une correction atmosphérique avant d’utiliser les images pour étudier la surface terrestre. En effet, la présence d’aérosols dans l’atmosphère, des fines particules réfléchissant et absorbant la lumière, affecte de façon très variable la lumière captée par le satellite. Dans une nouvel publication de Quinten Vanhellemont, chercheur à la Direction Opérationnelle Milieux Naturels (DO Nature) de notre institut, un nouvel algorithme de correction atmosphérique est présenté pour des images de la couleur de l’eau à très haute résolution spatiale.
Le Dark Spectrum Fitting (DSF)-algorithme a été développé dans le cadre du projet PONDER, financé par le programma Stereo III de BELSPO (Politique Scientifique Fédérale). Ce projet a pour objectif d’exploiter des données provenant de capteurs à très haute résolution spatiale, tel que Pléiades, afin d’extraire de l’information très détaillée sur la turbidité et le transport de sédiments. Ceci a donc nécessité le développement d’une correction atmosphérique afin de corriger les images avant leur exploitation.
Correction de l’effet des aérosols sur les images satellite
Le DSF-algorithme sélectionne sur l’image les pixels les plus sombres. Ces pixels permettent ensuite d’estimer les aérosols présent dans l’atmosphère et d’appliquer une correction atmosphérique. Avec les images Pléiades, grâce à sa très haute résolution spatiale, il est également possible de distinguer les ombres des objets au niveau du sol. Ces ombres permettent de produire des cartes de la distribution des aérosols à très haute résolution spatiale.
Applications supplémentaires
Le DSF-algorithme a également été utilisé pour la correction atmosphérique d’autres images, en particulier, Landsat et Sentinel-2. Depuis avril 2018, le DSF est aussi proposé dans ACOLITE comme algorithme standard pour la correction atmosphérique d’autres satellites. ACOLITE est un logiciel pour l’analyse et l’interprétation d’images satellite et a également été développé par Quinten à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Une publication dans laquelle le DSF est utilisé pour la correction atmosphérique de Landsat et Sentinel2 est également en cours de publication.
Comme chaque année, nos scientifiques ont résumé les informations disponibles sur les mammifères marins en Belgique dans le rapport Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2017. En plus des données sur les échouages et les observations, cette édition comporte des articles d’opinion sur les réfugiés climatiques de l’Arctique et sur le phoque gris dans nos eaux.
Les Marsouins
En 2017, le nombre d’échouages de Marsouins était comparable à la moyenne des 10 dernières années. « La prédation par le phoque gris et les captures accidentelles ont été les principales causes de mortalité que nous avons identifiées », explique Jan Haelters, auteur principal du nouveau rapport. « Elles expliquent près de 60 % des 93 échouages de marsouins le long de la côte belge en 2017. »
Les autres cétacés
Des Dauphins à bec blanc ont été observés à deux reprises en 2017, tandis que des Grands dauphins ont été signalés plus régulièrement. Un cadavre de chacune de ces espèces s’est également échoué. Un Petit rorqual mort a été aperçu dans les eaux belges et s’est échoué par la suite aux Pays-Bas.
Les phoques
Avec 10 Phoques communs, 8 Phoques gris et 19 phoques non identifiés, le nombre de phoques morts ou mourants montre une tendance à la hausse. SEALIFE Blankenberge a accueilli temporairement et soigné 22 Phoques communs et 6 Phoques gris. En outre, un nombre remarquablement élevé de phoques blessés par des hameçons a été observé dans le port de Nieuport.
Un visiteur très inattendu
La Baleine boréale qui croisait au large d’Ostende et de Middelkerke le 31 mars et le 1er avril était la première à être signalée dans toute la mer du Nord. À peine un an après le Narval, cette baleine du grand nord suscite de nombreuses spéculations à propos des effets du changement climatique sur la vie marine dans l’Arctique et le monde entier.
Le présent rapport décrit l’implémentation du Décret Royal sur la protection des espèces marines, et n’aurait pas pu être compilé sans le soutien des nombreux bénévoles, d’autres institutions et de divers départements de l’administration locale. Il est téléchargeable (en FR ou en NL) via la page www.marinemammals.be/reports.
Depuis 2016, un renifleur électronique est utilisé à bord de l’avion de la Garde côtière belge pour repérer les infractions environnementales et maritimes. Ce capteur sert à évaluer la teneur en soufre des hydrocarbures sur base des mesures des émissions des navires relevées au-dessus de la mer. Cette méthode permet non seulement de surveiller plus efficacement différents aspects de la qualité de l’air au-dessus de la mer, mais aussi d’identifier les contrevenants potentiels. Dans ce domaine, la Belgique est de plus en plus le point de mire de l’attention internationale. Outre les pays de la mer du Nord, la Chine s’intéresse actuellement de très près à cette technologie.
Problématique de la pollution atmosphérique et rôle pionnier de la Belgique
Nos médias s’intéressent beaucoup à la pollution atmosphérique et à ses conséquences pour l’Homme et l’environnement. Si l’automobile est particulièrement montrée du doigt, l’on oublie souvent que la navigation est aussi une importante source de pollution atmosphérique (et d’autres formes de pollutions). Les émissions de dioxyde de soufre des navires qui brûlent des hydrocarbures lourds à haute teneur en soufre sont elles aussi responsables de divers problèmes de santé publique et environnementaux (particules fines, pluies acides, changement climatique). La réduction des émissions de soufre des navires en mer fait donc l’objet de traités internationaux (seuil pour la teneur en soufre des hydrocarbures fixé dans la convention MARPOL, la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires) et est aussi une priorité majeure à l’échelon européen (directive « soufre » de l’UE). Nous avions déjà évoqué le renifleur électronique qui est utilisé depuis 2016 à bord de l’avion de la Garde côtière belge pour mesurer les émissions de soufre des navires au-dessus de la mer du Nord (la mesure des teneurs en SO2 et en CO2 permettant de calculer la teneur en soufre des hydrocarbures). L’avion de la Garde côtière belge, propriété de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, contribue ainsi à l’application efficace de la réglementation maritime, en coopération avec le SPF Mobilité. Le rôle pionnier unique de la Belgique n’est pas passé inaperçu. Ainsi, la Belgique coopère déjà activement avec les Pays-Bas, tandis que d’autres pays de la mer du Nord envisagent de suivre l’exemple belge.
Intérêt intercontinental
L’intérêt pour cette technologie est loin de se limiter à notre continent ! Les performances et l’expertise de la Belgique ont également été remarquées par des pays situés en dehors du bassin de la mer du Nord et de l’UE. En septembre 2017, par exemple, Ward Van Roy, notre opérateur en charge de la surveillance aérienne, a ainsi été invité à participer à une réunion internationale à Cornwall (Ontario), au Canada, pour y présenter le travail de pionnier de notre pays. Le public se composait principalement de représentants des autorités responsables de la lutte contre la pollution maritime.
En juin 2017, une délégation du ministère chinois des transports a également rencontré l’équipe belge de surveillance aérienne afin d’évaluer la possibilité d’appliquer en Chine les procédures mises au point dans notre pays. La Chine, comme l’Europe, est en effet particulièrement touchée par le problème de la pollution atmosphérique, et le gouvernement central chinois met actuellement tout en œuvre pour rattraper son retard dans la lutte contre les émissions des navires. Elle est prête à affecter beaucoup de moyens pour entamer un mouvement de rattrapage et en 2016, elle a ainsi délimité trois zones nationales d’émissions contrôlées (Domestic Emission Control Areas, DECA) autour des ports les plus fréquentés du pays. Les services d’inspection maritime ont ensuite été chargés de s’attaquer à la pollution du transport maritime – et donc aux émissions de soufre – dans ces zones. Le Natural Resources Defense Council (NRDC), une ONG dont la mission est de protéger la Terre (ses habitants, sa flore et sa faune, ainsi que les systèmes naturels dont dépend toute vie), aide les autorités chinoises à acquérir les connaissances nécessaires pour assurer elles-mêmes cette surveillance dans le futur.
Apprendre de l’expérience belge
Début mai 2018, le NRDC et le China Waterborne Transport Research Institute (département du ministère des transports) ont invité Monsieur Van Roy à participer à un atelier organisé à Shenzhen, en Chine, pour évoquer la question de la réglementation relative aux émissions des navires dans les zones DECA et de son application. Le 6 juin 2018, le NRDC a ensuite organisé un atelier et un événement médiatique à Pékin pour marquer le deuxième anniversaire de la mise en œuvre du DECA en Chine. Là encore, Ward Van Roy (avec le Danois Jon Knudsen) a été choisi pour y participer, par téléconférence, afin de partager ses connaissances sur le soufre, d’expliquer les expériences belges et mettre en avant l’importance de la mise en œuvre du DECA chinois. « Nous étions convaincus que les messages d’experts internationaux pouvaient aider la Chine à prendre des mesures plus ambitieuses et à mettre en place un solide programme de surveillance », explique Freda Fung du NRDC. « De plus, nous espérions que les expériences de l’étranger seraient une source d’inspiration, et aboutiraient non seulement au développement et à la mise en œuvre d’un cadre juridique contraignant, mais aussi au lancement d’initiatives volontaires visant à réduire encore davantage les émissions de soufre des navires. »
Big in China
L’événement médiatique a été un grand succès ! Les journalistes chinois ont trouvé très utile d’entendre des experts étrangers expliquer comment cette législation est respectée dans leur pays et si les nouvelles technologies visant à réduire la teneur en soufre des émissions des navires sont efficaces. « Les médias chinois se sont également montrés très enthousiastes quant au fait que la surveillance aérienne peut effectivement être un maillon important dans la détection des infractions en matière d’émissions en mer et ont manifesté un vif intérêt pour le travail de pionnier de la Belgique », explique M. Van Roy. « Quelques grands journaux chinois (dont le People’s Daily) et de nombreux médias spécialisés (navigation, énergie et transport), ont couvert l’événement et ont évoqué divers aspects relevés par le chercheur belge. Ward et l’approche belge sont désormais célèbres en Chine, » ajoute Freda.
« Ward Van Roy et Jon Knudsen ont décrit de manière détaillée comment la technologie des renifleurs doit être utilisée pour contrôler efficacement les émissions dans l’atmosphère de substances polluantes provenant des navires en mer. »
« Ward Van Roy a également fourni des explications très claires sur l’effet des absorbeurs-neutralisateurs (scrubbers*) et expliqué que ceux-ci peuvent encore majorer la pollution lorsque les eaux usées qui en résultent ne sont pas collectées et traitées, mais directement rejetées en mer.
China Shipping Weekly, 06-07-18
« Tant en ce qui concerne notre mission que notre souci de la qualité de notre environnement, dont la qualité de l’air est un élément important, l’intérêt international pour le travail de pionnier belge nous donne beaucoup de satisfaction et de motivation supplémentaire pour continuer sur la voie choisie, » conclut Monsieur Van Roy.
Perspectives d’avenir
Dans l’intervalle, les chercheurs de la surveillance aérienne belge étudient la possibilité d’étendre leur expertise à la mesure des composés azotés rejetés par les navires en mer, qui seront régis par des normes plus strictes dans notre pays à partir de 2021. Ils continueront également à informer les autres pays de la mer du Nord et la Commission européenne de l’utilité de ces vols « renifleurs » au-dessus de la mer, dans l’espoir qu’ils soient étendus dans les années à venir, à la Chine mais aussi autour de la mer du Nord (et d’autres zones maritimes européennes) dans le cadre de l’approche commune de la pollution atmosphérique par les navires.
* Des absorbeurs-neutralisateurs (‘scrubbers’) sont des installations qui permettent d’éliminer les particules polluantes d’un flux gazeux dans l’eau. Lorsque l’eau n’est pas collectée ensuite, on parle de « système ouvert ». Dans le cas contraire, il s’agit d’un « système fermé ».
Les similitudes entre la recherche scientifique en mer du Nord et dans l’océan Arctique sont frappantes ! Des scientifiques passionnés cherchent à comprendre la mer afin de se préparer au mieux aux changements que connaît le monde. Voici un petit compte-rendu des neuf jours passés à bord de l’Oceania, le navire de recherche océanographique polonais.
RV Belgica et RV Oceania
Tout comme la Belgique, la Pologne possède son propre navire de recherche. Le trois-mâts RV Oceania appartient à l’Institut polonais de recherche océanographique (IOPAN). Il a environ le même âge (°1985) et la même longueur (un peu moins de 50m) que notre RV Belgica. Le navire est principalement utilisé pour effectuer des recherches scientifiques en mer Baltique. Une fois par an, le navire met le cap sur le Grand Nord et les fjords de Spitzberg pour y étudier l’impact du changement climatique sur l’océan Arctique. Du mercredi 26 juillet au vendredi 4 août 2017, les 24 membres d’équipage et scientifiques polonais ont accueilli à bord une journaliste canadienne et la communicatrice scientifique belge Sigrid Maebe.
Le capitaine du RV Oceania, Piotr Woźniak, connaît bien notre RV Belgica. Dans les années 90, lors des festivités de la Force navale à Zeebrugge, son navire était amarré à côté du RV Belgica, et lors des célébrations du centième anniversaire de l’expédition scientifique de l’ancien Belgica, en 1997 à Anvers, il est également monté à bord de notre bateau de recherche. Les deux navires sont très similaires, mais comme l’Oceania est un voilier, il a une coque plus effilée et l’espace est donc réduit à l’intérieur.
Le RV Oceania est équipé de tout l’appareillage possible pour prélever des échantillons d’eau, des organismes peuplant la mer (plancton dans la colonne d’eau ou benthos dans les fonds marins), ou pour effectuer des mesures optiques de la couleur de la mer afin de déterminer les propriétés de l’eau. Du fait de l’espace restreint, les scientifiques polonais ne peuvent faire que prélever les échantillons et les congeler ou les fixer, ils n’ont pas la possibilité de les examiner à bord. De retour sur la terre ferme, il leur faudra entre six et douze mois pour analyser tous les échantillons de cette croisière.
Recherches dans le fjord d’Hornsund
Pour cette croisière scientifique ‘AREX’2017’ (Arctic Expedition 2017), le RV Oceania a quitté les côtes polonaises à la mi-juin pour rejoindre l’archipel du Spitzberg en longeant la Norvège. Fin août, soit 80 jours plus tard, il sera de retour en Pologne avec à son bord des centaines d’échantillons et de mesures. Le chiffre ‘30’ peint sur le flanc du navire à côté d’un ours polaire, sera alors modifié : le RV Oceania aura bouclé son 31ème périple au Spitzberg!
Je suis montée à bord du RV Oceania à Longyearbyen, la capitale de Spitzberg, pour une croisière scientifique de neuf jours vers le fjord d’Hornsund. Le but de cette partie du voyage était d’étudier jusqu’où l’influence de l’océan Atlantique se fait sentir dans ce fjord de la partie sud de l’île de Spitzberg. Le fjord d’Hornsund est le premier endroit où les eaux atlantiques méridionales pénètrent dans l’Arctique. Année après année, le scientifique en chef Sławomir Kwaśniewski voit l’eau de l’Atlantique s’avancer plus profondément dans le fjord et l’eau de mer se réchauffer. La population de plancton progresse elle aussi : des espèces atlantiques de copépodes, de méduses et de groseilles de mer sont de plus en plus souvent observées dans le fjord. C’est l’écosystème tout entier qui change sous l’effet de ces courants chauds. Les scientifiques sont donc très contents lorsqu’ils trouvent de vraies espèces arctiques dans leurs filets à plancton. Cette étude annuelle de l’institut IOPAN donne une longue chronologie de mesures et d’analyses indispensables pour comprendre les conséquences du changement climatique.
Station polaire
La Pologne possède également une station de recherche sur l’île de Spitzberg: la station polaire polonaise, elle aussi située dans le fjord d’Hornsund. C’est un endroit magique, mais il faut toujours se promener avec une arme à feu, car le risque de croiser un ours polaire (Ursus maritimus) en chemin est bien réel ! Pendant les mois d’été, une trentaine de scientifiques et de techniciens sont stationnés ici. Ils ne sont plus qu’une dizaine durant la sombre période hivernale. Ils sont là pour étudier le glacier qui borde la station. D’autre part, ils mesurent constamment les rayonnements magnétiques et les conditions météorologiques de la région et observent les conditions de vie et les comportements alimentaires de la colonie de mergules nains (Alle alle, un drôle de petit oiseau marin).
Les deux « paparazzi », comme on s’amusait à nous appeler, la journaliste et moi, ont pu mettre pied à terre un jour pour faire connaissance avec les scientifiques Danek et Kasia. Ce matin-là, ils contrôlaient les batteries des caméras installées à proximité des nids pour filmer comment les parents viennent nourrir les petits. Les poussins, eux, sont cachés sous un tas de pierre et ne sont pas visibles à la caméra. L’après-midi, les chercheurs ont capturé quelques oiseaux adultes pour prélever des échantillons de nourriture. Pour ce faire, ils vont chercher à la cuillère le plancton frais dans le sac gulaire du mergule nain. Apparemment, le repas des poussins se compose essentiellement d’un certain stade larvaire (stade 5) de l’espèce de plancton Calanus glacialis. La capacité de ces oiseaux à différencier les stades planctoniques et à viser juste pour les capturer, est tout bonnement incroyable !
Chercheurs de l’IRSNB
Dans la station, j’ai aussi fait la connaissance d’Alexandra, qui étudie les différents glaciers du fjord d’Hornsund à l’aide d’un sonar. Elle passe ainsi des heures dans un petit bateau, souvent à côté du glacier, pour obtenir une image de la partie immergée du glacier qui se trouve juste sous l’eau grâce aux ondes sonores. Alexandra est polonaise, elle habite et travaille en Italie et elle a connaissance des travaux de ses confrères de la DO Nature (Vera Van Lancker et Giacomo Montereale Gavazzi) qui mènent des recherches similaires avec des sonars pour étudier les fonds marins de la partie belge de la mer du Nord. Joana, qui est montée à bord pour la partie suivante de la croisière, entretenait elle aussi de bons contacts avec des scientifiques de l’IRSNB qui étudient des crustacés (Claude De Broyer en Cédric d’Udekem d’Acoz). Même dans ces contrées lointaines, la réputation des chercheurs de l’IRSNB n’est visiblement plus à faire !
Ours polaire, baleines, plancton
Nous avons eu beaucoup de chance durant ces neuf jours de voyage. D’abord, le temps était splendide (du soleil, peu de vent et un bon 5°). Les semaines précédentes, le fjord était dans le brouillard et un vent violent soufflait en mer, ce qui complique considérablement le prélèvement des échantillons et cache complètement le paysage. Nous avons aussi vu un ours polaire dans une des petites baies. Il avait réussi à mettre la main sur une grande proie dont les restes se trouvaient sur un iceberg. Ce fut une image forte : un ours polaire qui se laisse glisser d’un iceberg dans la mer et s’éloigne de nous à la nage, à une vitesse surprenante, la tête dodelinant de gauche à droite comme s’il voulait sentir à quelle distance se trouvait le danger humain. Même les scientifiques habitués des lieux étaient émus par cette rencontre unique !
Dans le fjord, une baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) a fait deux apparitions. Elle avait trouvé un endroit grouillant de riche plancton dans le fjord, non loin d’un glacier. Alors pourquoi déménager dans ces conditions ?
Nous avons aussi vu d’autres baleines, surtout quand nous avons pris des mesures optiques en continu pendant 48 heures en pleine mer (1000 mètres de profondeur !). Qu’y a-t-il de plus beau que de prélever des échantillons d’eau à 3 heures du matin, en pleine lumière du jour, en entendant et voyant passer des baleines et des dauphins devant nous ? Le plus difficile était de m’obliger à aller dormir le soir en sachant que j’allais peut-être rater quelques belles apparitions de baleines. Voilà les avantages et inconvénients du soleil de minuit sous ces latitudes à cette époque de l’année !
Nature intacte ?
La vie à bord du RV Oceania était presque en tout point similaire à celle à bord du RV Belgica (excepté la langue polonaise, bougrement ardue). Une bonne soupe fraîche par jour, parfois une crème glacée, des cabines exiguës mais agréables, et chaque jour le défi de prendre une douche et de s’habiller dans une cabine qui bouge d’avant en arrière et de gauche à droite… La grande différence se ressent lorsqu’on est dehors, sur le pont. Pas d’horizon gris rempli de bateaux d’un côté et d’immeubles d’appartements de l’autre. En pleine mer, on ne voit qu’un horizon gris dépourvu de bateaux, et dans les fjords, un paysage de collines et de montagnes d’une beauté indescriptible, baigné de soleil et couvert de neiges éternelles et de glaciers moins éternels. Les glaciers se réduisent à une vitesse effrayante. Les cartes marines sur le pont du RV Oceania ont été adaptées en 2014 et ne correspondent déjà plus à la réalité ! Il est choquant de voir à quel point la nature intacte se transforme à cause du comportement irréfléchi des hommes à des milliers de kilomètres de là…
L’image de cet environnement fantastique, des montagnes, des glaciers, des oiseaux, du plancton, des baleines et de l’ours polaire restera à jamais gravée dans ma mémoire, et je continuerai d’inciter chacun à prendre le changement climatique au sérieux et à vouloir le comprendre. N’hésitez pas à faire de même !
Texte et photos : Sigrid Maebe
Plus d’informations sur IOPAN, RV Oceania, et la recherche dans laquelle ils sont impliqués peuvent être consultés ici. RV Oceania quittera la Pologne pour ‘AREX’2018’ – le 32ème voyage de RV Oceania à Svalbard – le 14 juin 2018, pour revenir le 29 août (planification de RV Oceania en 2018).
En 2017, dans le cadre du programme de surveillance aérienne de la mer du Nord, 222 heures de vol au total ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord. Au sein et à proximité des espaces marins belges, 11 cas de pollution ont été observés, dont 10 déversements opérationnels et un déversement accidentel. Pendant le contrôle des émissions de soufre des navires en mer, 49 navires ont été identifiés comme présentant une quantité élevée et suspecte de soufre dans leurs gaz d’échappement. Enfin, lors d’une campagne internationale de contrôle des plateformes de forage offshore dans la partie centrale de la mer du Nord, 26 déversements de hydrocarbures ont encore été constatés. Le service scientifique Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord de l’IRSNB est responsable de la surveillance aérienne en mer.
En 2017, dans le cadre du programme belge de surveillance aérienne, 222 heures de vol ont été réalisées au-dessus de la mer du Nord. Sur ce total, 187 heures ont été effectuées dans le cadre des missions de contrôle assumées par la Garde côtière belge dans les zones maritimes belges et voisines, 19 heures ont été consacrées aux vols internationaux pour le contrôle des plateformes pétrolières en mer du Nord (le fameux « Tour d’horizon ») et 16 heures étaient destinées au suivi des mammifères marins. Sur les 187 heures de vol pour la Garde côtière, 40 ont été consacrées au contrôle des activités de pêche, deux aux opérations conjointes avec la Garde côtière et 145 au contrôle de la pollution (application MARPOL en mer). Dans cette dernière catégorie, 80 heures ont été spécifiquement dédiées au contrôle des émissions de soufre par les navires et 65 au contrôle de la pollution par hydrocarbures et autres substances nocives.
Déversements opérationnels
En 2017, un total de 10 déversements opérationnels provenant de navires a été observé :
Deux nappes d’hydrocarbures ont été constatées. Il s’agissait de faibles quantités d’hydrocarbures ayant un impact limité sur l’environnement marin. Ces résultats sont conformes à la tendance générale observée ces dernières années, qui indique une baisse du nombre annuel de constats de pollution maritime opérationnelle.
Dans cinq cas, il s’agissait d’un déversement d’une substance toxique autre que des hydrocarbures. Dans un cas seulement, la nappe a pu être reliée à un navire. Il s’agissait d’une probable infraction à l’Annexe II de MARPOL dans les eaux britanniques, qui a été signalée aux autorités britanniques (et suivie par celles-ci). Dans les quatre autres cas, il n’y avait pas de navire dans les environs.
Enfin, dans trois cas, il n’a pas été possible de déterminer visuellement de quelle substance il s’agissait.
Déversements accidentels
Pendant les vols de 2017, un seul déversement accidentel a été observé depuis les airs. Il s’agissait d’une perte d’hydrocarbures provenant de l’épave du « Fluvius Tamar », qui a fait naufrage au large en janvier 2017, dans les eaux britanniques. En 2017, l’avion de surveillance a également observé d’autres incidents en mer, mais heureusement aucun nouveau déversement accidentel n’a été constaté :
Après la collision entre le vraquier « Coral Opal » et le navire-citerne « Silent » en juin 2017, un contrôle aérien a été effectué autour du site, mais aucune pollution n’a été détectée.
À la suite d’un signalement, en août 2017, par les services de sauvetage en mer de Blankenberge d’une petite nappe d’hydrocarbures en cours de désintégration juste devant la côte, un autre contrôle aérien a été effectué. Lors de ce vol, nous n’avons cependant pas trouvé de résidus d’hydrocarbures dans la zone élargie. Il s’agissait probablement d’une remise en suspension limitée d’anciens résidus d’hydrocarbures provenant de l’incident du « Flinterstar » (2015), à la suite de travaux à proximité du chenal vers le port de Zeebruges.
Après que le navire-citerne « Seatrout » se soit échoué en septembre 2017 dans l’Escaut occidental, à hauteur de la courbe de Bath, un nouveau contrôle aérien a été effectué. Ici non plus, aucune perte d’hydrocarbures n’a été observée.
Suivi des émissions de soufre par les navires
Les 80 heures de contrôle des émissions de soufre ont été effectuées lors de 51 vols avec « renifleur », lors desquels les émissions de soufre de 870 navires au total ont été mesurées. 49 navires ont été identifiés comme émettant des quantités élevées et suspectes de soufre. Ces résultats ont été communiqués de manière systématique aux services d’inspection marine compétents pour suivi.
Mission internationale « Tour d’Horizon »
Pendant la campagne internationale annuelle de contrôle des plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (la mission « Tour d’Horizon »), réalisée dans le cadre de l’accord de Bonn, 22 nappes d’hydrocarbures provenant de plateformes pétrolières ont été observées, ainsi que quatre nappes sans lien clair avec une plateforme ou un navire. Dans le cadre de cette mission, l’expertise belge est déployée dans les eaux de tous les pays de la mer du Nord. Les conclusions ont été systématiquement communiquées aux autorités des États côtiers concernés.
Pollution dans les ports belges
Lors des vols de transit, deux nappes d’hydrocarbures ont également été observées dans le port d’Anvers. Elles ont immédiatement été signalées aux autorités portuaires compétentes en vue d’un suivi adéquat.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, l’Université de Gand, le Service Géologique des Pays-Bas et le SPF Économie ont le plaisir de vous inviter à la conférence intitulée « Le Sable Marin : une précieuse ressource ». Durant cette conférence, vous aurez l’opportunité de découvrir le système d’aide à la décision nouvellement développé pour guider sur le long terme l’extraction de sable marin dans les zones Belge et Sud-Néerlandaise de la mer du Nord. De façon interactive, le consortium organisateur vous éclairera sur la géologie et l’origine du sable, la distribution spatiale et la dynamique des sédiments marins, ainsi que sur les approches durables pour son exploitation. Les outils développés seront ainsi présentés : un modèle volumétrique avec des pixels en 3D (« voxels »), son couplage avec un modèle numérique afin de quantifier l’impact sur l’environnement, un portail de données géologiques, et un module d’aide à la décision permettant d’interroger le modèle 3D. Une expérience de réalité virtuelle est également au programme ! La participation est gratuite, mais l’inscription doit se faire pour le 26 mai par e-mail : vvanlancker@naturalsciences.be.