Petit rorqual dans les eaux belges le 10 novembre 2019

Grande surprise le dimanche 10 novembre dans l’un des parcs éoliens de la partie belge de la mer du Nord : les techniciens de maintenance observent une baleine et peuvent faire un petit film avant que l’animal ne plonge à nouveau. Les images sont livrées a l’IRSNB : il s’agit d’un petit rorqual. Une rareté dont on ne connaît que cinq autres cas dans les eaux belges au cours des 20 dernières années. Seuls deux de ces cas antérieurs concernaient des animaux vivants.

Le dimanche 10 novembre, des techniciens d’entretien ont été stupéfaits lorsqu’ils ont vu une baleine passer à la nage depuis une éolienne. L’observation a eu lieu dans la zone de concession Norther, à environ 23 km du port de Zeebrugge. Kenny De Groote a réussi à réaliser une courte vidéo, qui a été envoyée aux scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique pour documentation.

« Les images montrent sans aucun doute un rorqual, et le court fragment est heureusement d’une qualité suffisante pour identifier l’animal comme un petit rorqual », explique Kelle Moreau, qui a été le premier à recevoir les images et à les transmettre à ses collègues. « A partir de l’impression générale de la taille et de la forme de l’animal, et surtout à cause des grandes zones blanches à la base des nageoires pectorales (palmes), j’ai immédiatement pensé à un petit rorqual » ajoute Jan Haelters, expert en mammifères marins de l’IRSNB. « La forme et l’emplacement de la nageoire dorsale, ainsi que la présence d’une zone plus claire derrière les nageoires pectorales (le « chevron »), contribuent également à la détermination qui a été confirmée par plusieurs experts consultés. »

Caractéristiques du petit rorqual (© Whale Watching Handbook, International Whaling Commission)

Les petits rorquals adultes (Balaenoptera acutorostrata) atteignent une taille maximale de 9 à 11 mètres, les femelles devenant légèrement plus grandes que les mâles. Le petit rorqual est l’une des plus petites espèces de baleines à fanons, et n’est pas considéré comme une espèce rare ou en voie de disparition.

Un petit rorqual ne montre généralement pas plus que son dos (© Mike Baird)

Bien que le petit rorqual fasse partie de la faune de la mer du Nord, son aire de répartition est principalement limitée à sa partie nord et centrale. L’espèce est rarement trouvée au sud du banc Dogger. Cependant, la recherche a montré que les petits rorquals se rencontrent plus souvent dans le sud ces dernières années, probablement en raison de changements dans l’écosystème. Dans les eaux belges, seuls les cas suivants nous sont connus depuis les 20 dernières années :

  • 2004 : découvert mort en mer et débarqué ; mort de prise accidentelle
  • 2013 : échouage ; mort par ingestion d’une grande quantité de plastique
  • 2013 : observation en mer
  • 2017 : carcasse décomposée en mer
  • 2017 : observation en mer

Le squelette du petit rorqual de 2004 (propriété de l’IRSNB) peut actuellement être admiré dans l’exposition permanente « Sea Change » au Centre d’accueil provincial Duinpanne à La Panne.

Squelette du petit rorqual belge de 2004, exposition’Sea Change’, Duinpanne, La Panne (© IRSNB/Kelle Moreau)

« L’Océan dont nous avons besoin » – Les principaux experts Européens de l’océan partagent des conseils pour les gouvernements.

Le Conseil Européen du Milieu Marin (European Marine Board – EMC) a récemment publié « Naviguer l’Avenir V » qui fournira aux gouvernements européens des conseils scientifiques solides et indépendants, ainsi qu’une opinion experte sur les recherches marines et océanographiques à venir. Pour accomplir cela, les principaux experts ont identifié les domaines-clé de la science marine où demeurent encore des lacunes.

 

Le Conseil Européen du Milieu Marin (European Marine Board – EMC) est un groupe de réflexion européen de premier plan en politique scientifique marine. Il s’agit d’un important réseau non-gouvernemental de conseil dont les membres comprennent plus de 10 000 scientifiques marin des principaux instituts marins/océanographiques nationaux, agences de financement de la recherche, et réseaux nationaux d’universités partout en Europe. Le comité fournit une plateforme pour que les organisations membres développent les priorités communes, avancent la recherche marine, et comblent le fossé entre science et pratique afin de relever les prochains défis en science marine et de saisir ses opportunités à venir.

Naviguer l’Avenir V

Les lacunes que Naviguer l’Avenir V (Navigating the Future V-NFV) conseille de privilégier dans le programme de recherche sont cruciales pour comprendre l’océan en quatre dimensions, prévoir les tsunamis, et l’impact de multiples facteurs sur la biogéochimie et la biologie, et pour comprendre l’impact de la future économie bleue sur nos écosystèmes marins. NFV montre que nous avons besoin d’une science transdisciplinaire et de la durabilité pour aborder la gestion d’un océan global en quatre dimensions. NFV met aussi en lumière les avancées technologiques et la modélisation nécessaires pour un potentiel futur océan virtuel qui améliorerait l’engagement du public et la compréhension de l’océan.

NFV propose la science dont nous avons besoin pour la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (United Nations Decade for Ocean Science for Sustainable Development; 2021-2030) à venir, le prochain Programme Cadre Européen, Horizon Europe et sa mission pour des océans, mers, eaux côtières et intérieures saines. Le rapport a été officiellement publié le 11 juin 2019 à Paris lors de la conférence EurOCEANS (Conférence de haut niveau sur les politiques scientifiques co-organisée par le Conseil Européen du Milieu Marin, la Commission européenne et la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO.

Messages clés

Le rapport recommande spécifiquement un programme de recherche marine orienté vers des solutions, conçu avec toutes les parties prenantes, et au cœur duquel se trouve la gouvernance de durabilité. Cela devrait remédier aux lacunes clés suivantes :

  • L’océan quadridimensionnel (changements dans l’océan tridimensionnel en fonction de l’espace et du temps) et les liens opérationnels entre les composants du système marin, à savoir physique, chimie, biologie, écologie, et humains ;
  • L’impact de facteurs multiples (par exemple changement climatique, pollution, surpêche) sur le fonctionnement des écosystèmes marins, leurs interactions, évolution, adaptation au fur et à mesure du temps, et les services écosystémiques qu’ils fournissent ;
  • Les caractéristiques, la probabilité et les impacts des phénomènes extrêmes et des géorisques liés au climat (par exemple, les vagues de chaleur en mer, les séismes météorologiques et sous-marins, les glissements de terrain, les éruptions volcaniques et les tsunamis qui leur sont associés) et la façon dont ils pourraient changer sous l’effet des changements climatiques ;
  • Les technologies océaniques, la modélisation, les données et l’intelligence artificielle nécessaires à l’observation durable des océans pour comprendre, prévoir et gérer les impacts humains sur l’océan.

Les actions clés incluent le développement d’un modèle commercial assurant la stabilité financière des observations océanographique à long terme. Nous devons également développer une nouvelle génération de scientifiques du développement durable, et mettre en place un forum sur le développement durable en Europe réunissant tous les acteurs, y compris l’industrie et la société civile.

Les messages et les actions clés sont également expliqués dans un ensemble d’infographies (voir ci-dessous).

Le rapport est le fruit d’un effort de collaboration qui a débuté en novembre 2017 par une réunion de planification réunissant 19 experts européens de premier plan dans le domaine des sciences de la mer et des disciplines connexes afin de décider de son contenu de haut niveau. Des groupes de travail collaboratifs plus importants avec des représentants de 13 pays européens ont ensuite travaillé à identifier les lacunes et à rédiger les recommandations du rapport.

Le Gouvernement Fédéral de Belgique est représenté dans le Conseil Européen du Milieu Marin par la Politique Scientifique Fédérale (BELSPO). Un communicateur scientifique de l’IRSNB est délégué pour les aspects communicationnels et est membre du Panneau de Communication du Conseil Européen du Milieu Marin (EMBCP).

Test du système

Vendredi le 11 Octobre 2019

Rapportage et photos: Medard Honfo, Katrijn Baetens

Après plusieurs jours de travail à l’IRHOB, trois systèmes embarqués à thermomètre ont été conçus par Katrijn, Zacharie, Sylvain , Wilfried et Médard. Hier, on a constaté que les résultats du système étaient stables, et il n’y avait plus de coupure d’électricité pendant les 24 heures. Alors, nous sommes confiants pour opérationnaliser les capteurs. Après ces dernières vérifications, l’équipe et Mr Victor Okpeitcha, un ingénieur océanographe qui travaille au IRD/IRHOB ont pris une pirogue pour aller déposer les thermomètres dans trois stations. Un dans le chenal, un au centre du lac et un à l’ouest. Les stations sont toutes installées à côté d’une station existante de l’IRD/IRHOB pour permettre de valider notre système . Voir la carte pour les positions exactes.

Carte des trois positions
Station 1 (jeune) au milieu du chenal
Station 2 (orange) au centre du lac, pas facile à installer, heureusement des pêcheurs locaux nous aident.
Station 3: Station permanent de IRD/IRHOB (bleu)

Installation des capteurs:

Etape 1 : fixer le tuyau dans l’eau

Etape 2 : mettre le capteur dedans

Etape 3 : fermer le tuyau

Fixer nos capteurs dans le lac

Les étudiant de l’IRHOB ont construit le capteur eux-mêmes

Jeudi, le 10 Octobre 2019

Rapportage: Wilfried Sintonji

Photos: Katrijn Baetens et Wilfried Sintonji

Aujourd’hui, deux nouveaux thermomètres ont été fabriqués, testés puis soudés par les étudiants. A cet effet, d’autres boites payées en remplacement de celles conventionnelles ont été préparées puis testées.

Réussite du test d’étanchéité de la boîte fabriquée avec des matériaux locaux.
Les étudiants (Medard, Wilfried et Sylvain) travaillent ensemble pour programmer leur capteur.

Après plusieurs jours d’erreur d’installation du module internet, cette cinquième séance de travail a favorisé la réussite de l’nstallation du module internet. Ce module internet nous permet de recevoir des messages GSM venant de nos capteurs quel que soit le lieu où il est installé. Pour la plupart de ces essais, les messages GSM que nous recevions grâce à notre système de capteur étaient vides. Nous pouvons désormais nous réjouir de cet acquis.

Les premiers messages envoyé par le capteur qui n’étaient pas vide.

Enfin, le système de thermomètre préalablement déposé hier à 17h47 a été récupéré au port autonome de Cotonou pour être lu le lendemain.

Ajouté un amortisseur au système

Mardi, le 8 Octobre 2019

Rapporteur: Médard Honfo

Photos: Katrijn Baetens

Aujourd’hui, on a continué à améliorer le système. On a découvert que des chocs sont a l’origine des petits coupures d’électricité. On a conceptualisé un système qui peut absorber ces chocs.

Investiger différentes méthodes pour un amortisseur.

 

Au soir, à 17h00 (heure locale), on a mis le nouveau concept dans le port.

 

Analyse des premières données et amélioration du capteur

Lundi, le 7 Octobre 2019

Rapportage et figure: Sylvain Amoussou

Photos: www.lastminuteengineers.com

Nous avons analysé les données du premier capteur de température qui a été placé au port de pêche de Cotonou le vendredi 3 octobre. Les résultats du 3 octobre montre que la température est presque constante (en moyenne 26.6 ) de 17h00 à 18h45 (figure1 (a)), et elle varie à partir de 19h00 jusqu’à 7h00 du matin UTM, le 4 octobre (voir Figure1 a-b). Mais à partir de 7h00 UTM du matin jusqu’à 9h00 UTM, elle est presque constante. En conclusion, nous remarquons que la température mesurée par le premier capteur varie dans la nuit mais reste constante dans la journée.

Température en fonction du temps(en heures. a) résultats du 3 Octobre, b) Résultats du 4 Octobre.

Nous notons aussi quelques problèmes avec le capteur. Le capteur s’est arrêté pendant quelques heures, tout comme le GPS. On a donc exécuté quelques tests additionnels et ajouté quelques améliorations aux autres capteurs:

1) Vérification de la tension et de l’intensité du courant aux bornes des piles.

Apres avoir récupéré le premier capteur, nous avons mesuré la tension et l’intensité du courant aux bornes des piles. Nous avons trouvé 6.28 V et 60mA aux bornes des piles. Nous remarquons que presque la moitié des 12V a été utilisé en moins de 24h. On pense de diminuer la fréquence des mesures (pour l’instant, c’était une mesure toutes les 10 minutes).

2) Chargeur des batteries GSM.

Nous avons trouvé un moyen pour charger les batteries GSM, afin de réaliser les prototypes d’internet pour pourvoir enregistrer les données qui seront prises par les capteurs via internet.

3) Ajouter un module internet.

On est parvenus à envoyer quelques sms avec le capteur, mais ils étaient vides. On continue.

Un schema trouvé sur https://lastminuteengineers.com/, qui est super utile.

Récuperation du capteur au port de Cotonou et préparation de plus de capteurs

Vendredi, le 4 Octobre 2019

Un autre système embarqué comportant une carte contrôleur, la carte SD, le GPS et thermomètre sont en cours de finalisation. Le capteur a été récupéré et est encore éteint.

Rapportage: Médard Honfo

Photos: Katrijn Baetens

Le but de la deuxième journée est de concevoir d’autres capteurs à thermomètre pouvant relever les données entre l’océan, le chenal et lac Nokoué. Ce jour était dédié à faire des achats et de petites tâches pour compléter les capteurs.  Quelques choses qu’on a faites:
Achat des cartes sim

Achat des cartes SIM avec des configurations appropriées

Préparation des autres boîtes et test d’étanchéité
Brainstorming pour des boîtes alternatives et achat

Vérifier si les nouvelles boîtes peuvent être considérées

Trouver une façon de recharger les batteries GSM

Négotiations pour acheter des chargeurs pour nos batteries

Récupérer le capteur au port à 17h00, le capteur était encore éteint, donc bonne nouvelle

Après 24h, le capteur était encore éteint

 

Mise en place du premier capteur

03/10/2019 à l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB)

Rapportage: Wilfried Sintondji
Photos: Wilfried Sintondji et Katrijn Baetens

Commençant à 9h00, cette séance a connu la participation active de Katrijn BAETENS et de plusieurs personnes de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) (Directeur Dr SOHOU Zacharie, Dr DEGBE Georges et Mr HONFO Médard). Il est important de noter la participation active des étudiants sélectionnés dans le cadre de ce projet, il s’agit de Mr AMOUSSOU Sylvain et de Mr SINTONDJI Wilfried.

Après une présentation complète de tous les participants présents, l’assistance a eu le plaisir de suivre religieusement la présentation des matériaux apportés par Katrijn BAETENS. A cette occasion, elle a expliqué l’ensemble des constituants du thermomètre programmé qu’elle a réalisé depuis la Belgique. Katrijn a aussi apporté depuis la Belgique plusieurs autres pièces constitutives de ce même thermomètre, ainsi une tâche bien définie est confiée à chaque étudiant dans le but de réaliser un nouveau thermomètre identique à celui apporté. Cette réalisation comprend plusieurs phases, parmi lesquelles nous pouvons citer :

 

  • Préparation de l’étanchéité du boîtier

    La boîte est étanche dans des conditions controlées
  • Contrôle de voltage du système
  • Test des éléments constitutifs avec un résistor sur le BREADBOARD
  • Mise en liaison des différentes pièces constitutives, comme le GPS et son antenne, le port carte mémoire, la plaquette à internet, les batteries et la sonde du thermomètre

    Le système tourne indépendamment  et le GPS marche en extérieur
  • Programmation du thermomètre pour l’enregistrement automatique/période voulue de la température
Les étudiants du programme : Médard à gauche qui prépare les câbles du thermomètre, Sylvain au milieu qui bricole la boîte étanche et Wilfried à droite en train de souder les câbles.

Le thermomètre est ensuite déposé dans les eaux du port autonome de Cotonou sur le site de la base militaire du port, ce même jour à 17h00, pour être repris après 24 heures.

En route vers la première déposition du capteur dans les eaux du port de Cotonou