Nieuwpoortse Handelsmaatschappij nv et DEME Building Materials NV ont soumis le 29 mars 2022 une demande pour la prolongation et une extension spatiale de leur concession pour l’extraction de sable et de gravier sur le plateau continental belge. L’exploitation du sable et gravier est soumise à une procédure d’évaluation des incidences sur l’environnement.
Les demandes de concession et le rapport d’évaluation des incidences sur l’environnement, l’étude appropriée inclus, sont présentés ci-dessous (en néerlandais).
La période de consultation s’étend du 31 mai 2022 au 30 juin 2022.
Toutes les parties intéressées peuvent communiquer leur point de vue, leurs observations et leurs objections à Mme Brigitte Lauwaert par courrier ou e-mail jusqu’au 15 juillet 2022.
UGMM
À l’attention de Mme Brigitte Lauwaert
Rue Vautier 29
1000 Bruxelles
L’utilisation multiple de l’espace marin est un instrument pour l’utilisation optimale de l’espace restreint sans dépasser la capacité de charge de l’écosystème. Dans la, relativement petite, partie belge de la mer du Nord, la recherche de telles possibilités d’utilisation multiple de l’espace marin devient de plus en plus nécessaire.
UNITED, un projet international de recherche et d’innovation cofinancé par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne (en cours de 2020 à 2023), fait exactement cela. UNITED est l’acronyme de Multi-Use offshore platforms demoNstrators for boostIng cost-effecTive and Eco-friendly proDuction in sustainable marine activities, et vise à démontrer la viabilité d’utilisation multiple de l’espace marin grâce au développement de cinq projets pilotes dans l’environnement marin européen.
Au sein de UNITED, le projet pilote belge, combine l’aquaculture et la restauration écologique des récifs d’huîtres plates européennes (Ostrea edulis) avec la culture de laminaire sucrée (Saccharina latissima) dans un parc éolien offshore. UNITED est coordonné par l’Université de Gand, en partenariat avec Jan De Nul Group, Brevisco, Colruyt Group, Parkwind et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Avant d’aller au large, plusieurs matériaux et méthodes sont évalués à un site d’essai côtier (le « Westdiep », à 5 km au large de Nieuport, Belgique). Les techniques les plus prometteuses sont optimisées à le Westdiep avant de les appliquer au large.
Conditions de suivi idéales
Le printemps 2022 a commencé avec quelques beaux jours. Cela a permis aux partenaires du project de vérifier les filets à algues de 2e génération sur le site d’essai côtier (une première génération de filets a été testée en 2020-2021), et leur a également donné l’occasion d’organiser la première campagne de plongée scientifique en mer pour inspecter les structures de restauration des huîtres. Ces dernières sont des gabions, remplis de matériaux anti-affouillement, des fragments de coquilles et en partie aussi avec d’huîtres plates matures vivantes (Figure 1), et visent à identifier les substrats et les conditions les plus appropriés pour la colonisation des huîtres plates et la restauration des récifs. Les structures de restauration sont installées sur la couche anti-affouillement de plusieurs éoliennes au sein du parc offshore « Belwind ».
Sous la direction de plongée scientifique de Alain Norro (IRSNB), et grâce à la coordination de Parkwind, les structures de restauration ont été échantillonnées avec succès et amenées à bord pour une inspection plus poussée (Figures 2 et 3). L’échantillonnage a été en partie effectué à partir du nouveau navire de recherche RV Belgica, avec des laboratoires spacieux qui ont permis le traitement immédiat de certains des échantillons.
Des résultats prometteurs
Les équipes de l’IRSNB et l’Université de Gand (Artemia Reference Center, ARC) ont constaté le succès de la colonisation de jeunes huîtres plates sur les matériaux ajoutés (Figure 4), en nombres jamais observé auparavant dans la zone des parcs éoliens offshore. Une autre observation intéressante était la présence de vers polychètes tubifères (Sabellaria spinulosa, figure 5), capables de former des récifs dans certaines conditions. Bien qu’il ne s’agisse que de résultats à petite échelle, ils sont très prometteurs pour les futurs efforts de restauration des récifs biogéniques dans la partie belge de la mer du Nord.
En même temps, les équipes de l’Université de Gand (équipe de Phycologie) et Brevisco ont navigué avec le « Stream »” jusqu’au site d’essai de Westdiep pour vérifier les installations d’essai de la culture d’algues. Un des objectifs de cette culture est de déterminer la manière la plus pratique de cultiver les laminaires sucrées. Après la première récolte d’algues réussie en mai 2021, les chercheurs ont mis au point maintenant les meilleures pratiques pour optimiser la croissance des laminaires sucrées afin d’installer celles-ci lors de la prochaine saison de croissance (2022-2023) dans le parc éolien offshore. Pour cela, des laminaires sucrées juvéniles ont été disséminées sur différents substrats fileux selon différentes techniques. Ces derniers ont été installés dans le site de Westdiep en novembre 2021. Les laminaires sucrées juvéniles d’environ 1 cm de long ont considérablement grandi en hiver. Ils couvrent maintenant déjà une importante surface des substrats ensemencés (Figure 6), ce qui nous permet d’espérer une nouvelle récolte réussie en mai 2022.
Texte de Thomas Kerkhove (IRSNB), Jessica Knoop (Université de Gand-Phycologie) & Annelies M Declercq (Université de Gand-ARC).
Des scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont découvert un point chaud pour la vie marine dans la partie belge de la mer du Nord. Dans les eaux belges les plus reculées, sous l’une des voies de navigation les plus fréquentées du monde, on a découvert des colonies complètes de faune à longue durée de vie, reliées à un fond marin composé d’importantes quantités de roches et de pierres. Des espèces importantes sur le plan écologique ont été observées, notamment de nombreuses colonies de corail mou “Alcyon jaune”. Le lit de gravier abritait également le premier spécimen vivant d’huître plate européenne sur le fond marin belge depuis des décennies. Cette espèce n’a récemment été trouvée en Belgique que sur des structures artificielles telles que des éoliennes et des murs de quai.
La partie belge de la mer du Nord ne représente qu’une petite partie de la ‘grande mer du Nord’, qui ne couvre qu’environ 0,6 % de la surface totale de la mer du Nord. Malgré la taille limitée de la zone, la diversité et l’étendue des activités commerciales humaines, allant de la navigation intensive et de la pêche commerciale au développement d’infrastructures pour la production d’énergie renouvelable et l’extraction de sable marin, donnent lieu à l’un des plans d’espace marin les plus complexes d’Europe. Les eaux belges sont connues pour la prédominance de fonds marins sablonneux, avec la présence généralisée de grands bancs de sable qui sont traditionnellement connus pour être un danger majeur pour la navigation.
Plus que du sable
Néanmoins, l’existence de substrats durs naturels, généralement appelés lits de gravier et composés de dépôts résiduels (sédiments grossiers dont les matériaux plus fins ont été emportés par le vent, les courants, les marées), de gravier et de galets, est connue depuis longtemps et, historiquement et récemment, assez bien documentée. Les cartes régionales de répartition des sédiments montrent qu’environ 15 % des fonds marins belges sont constitués de lits de gravier potentiels, dont la plupart n’ont pas été explorés géologiquement ou biologiquement à ce jour. À l’échelle mondiale, la pertinence écologique de ce type de substrat est un fait incontesté car, dans les bonnes conditions, les pierres peuvent servir d’habitat à une faune sous-marine diversifiée. Ainsi, des récifs biologiques peuvent se former sur les lits de gravier, constituant des zones écologiquement uniques au sein des vastes fonds marins à prédominance sableuse et vaseuse.
La plus ancienne documentation disponible liant les sols “pierreux” belges à une faune très particulière remonte aux explorations du 20e siècle (1898 – 1939) du professeur Gustave Gilson, un océanographe belge pionnier et ancien directeur de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Cependant, nos zones de gravier ont été fortement réduites en raison des activités de pêche intensives et omniprésentes, qui labourent les sédiments et remuent les pierres. Dans certains endroits, les pierres ont même été « récoltées » et donc retirées de leur emplacement naturel, ce qui a entraîné la disparition de cet habitat unique. Les pierres de la mer du Nord peuvent être très décoratives (notamment en raison de la croissance calcaire des vers tubulaires), ce qui en fait une belle décoration pour le jardin. L’enlèvement des pierres d’un lieu de pêche élimine également le risque d’endommager les filets. Le processus de dégradation de l’habitat qui en résulte est tel que l’habitat du lit de gravier et plusieurs des espèces typiques ont été amenés au bord de l’extinction localement. Un exemple typique de la disparition d’espèces dans ces zones offshore, principalement due à la surpêche, est celui de l’huître plate européenne (Ostrea edulis), autrefois florissante, une espèce d’une grande importance écologique et économique.
Conditions écologiques favorables
Malgré l’état dégradé des Hinderbanken, des recherches récentes menées par des scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont permis de documenter l’existence de plusieurs petits refuges abritant une faune typique fragile et résiliente. C’est pourquoi une grande partie de la zone de gravier des Hinderbanken a été désignée comme « zone de protection spéciale des bancs flamands » en 2012 et incluse dans le réseau Natura 2000 belge.
Au cours des quatre dernières années, des recherches approfondies sur la répartition des bancs de gravier dans les eaux belges les plus éloignées, au-delà du Hinderbanken, ont également conduit à la découverte d’un habitat naturel de bancs de gravier dans des conditions écologiques apparemment favorables, juste en dessous de la principale voie de navigation. Grâce à des instruments océanographiques de pointe à bord de l’ancien navire de recherche belge RV A962 Belgica, 5 km² de ce « point chaud de la biodiversité sous-marine » ont été observés et cartographiés avec un niveau de détail sans précédent.
Les conditions écologiques favorables sont déduites de la présence répandue d’espèces typiques des bancs de gravier qui colonisent les pierres, y compris de nombreuses colonies du corail mou Alcyon jaune (Alcyonium digitatum ; environ 200 colonies / 80 m2). En outre, pour la première fois depuis des décennies, un spécimen vivant de l’huître plate européenne (Ostrea edulis) a été découvert dans les fonds marins belges. Cette espèce n’a récemment été trouvée en Belgique que sur des structures artificielles telles que des éoliennes et des murs de quai.
D’autres espèces importantes sur le plan écologique sont une série de mollusques, de crustacés, de poissons, les bryozoaires Alcyonidium diaphanum et Flustra foliacea (la Flustre feuillue), et Nemertesia antennina (l’Hydraire antenne).
Une telle zone est très pertinente d’un point de vue écologique : les habitats sur substrat dur fournissent des services écosystémiques uniques. La complexité structurelle des fonds marins pierreux offre des micro-habitats à toute une série d’animaux qui vivent soit attachés aux pierres, soit entre les crevasses et les fissures créées. Ces animaux peuvent avoir une morphologie complexe, ressemblant souvent à des structures végétales, et servent à leur tour de substrats secondaires auxquels d’autres organismes se fixent. Ces substrats biogènes peuvent être mous ou durs et sont créés par une variété d’animaux, des vers constructeurs de récifs et de tubes aux polypes et bryozoaires verticaux et arborescents. Cette grande complexité structurelle favorise non seulement la colonisation par une faune diversifiée, mais crée également des frayères et des nurseries, des cachettes et/ou des zones d’alimentation idéales pour diverses autres espèces à différents stades de leur vie. Comme beaucoup de ces animaux se nourrissent en filtrant l’eau, ils contribuent à la purification et à la clarté de l’eau. Les substrats durs jouent donc le rôle de fondation pour une communauté biologique diversifiée sur les fonds marins à prédominance sableuse du sud de la mer du Nord. Tout comme les zostères, les forêts de varech et autres macroalgues dans d’autres écosystèmes marins.
Abrité par une voie de navigation
Compte tenu de la multitude des activités humaines, et de la pêche commerciale en particulier, cette découverte peut être qualifiée de surprenante. L’inspection des cartes régionales d’intensité de pêche dans la zone d’étude, qui comprenaient l’activité des flottes belge, française, danoise, allemande, néerlandaise et britannique, a en effet révélé l’existence d’un hotspot de pêche, car la zone est pêchée plus de cinq jours par an. Toutefois, un examen plus détaillé des modes de pêche locaux a montré que les activités se limitent principalement à l’utilisation d’engins passifs et d’engins de pêche dans la colonne d’eau, et que le chalutage de fond n’est pratiqué que de manière limitée. Cela suggère que le couloir de navigation très fréquenté joue peut-être un rôle protecteur contre les activités de pêche qui perturbent le fond, permettant ainsi à la faune typique de se développer. La découverte a été faite dans l’une des trois zones de recherche pour la protection des fonds marins qui ont été définies dans le plan d’aménagement de l’espace marin 2020-2026 du SPF Santé, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement. Dans ces zones de recherche, il est possible d’installer des zones de protection pour l’intégrité du fond marin, ce qui est actuellement en cours de réalisation. L’objectif est de protéger les éléments naturels précieux en autorisant uniquement les techniques de pêche qui ne perturbent pas les fonds marins.
Les résultats scientifiques de la cartographie détaillée des lits de gravier naturels et de l’analyse écologique ont été résumés dans un article publié dans le Journal of Remote Sensing en 2021. Dans cette étude, l’acoustique et la vidéographie sous-marines ont été combinées pour cartographier la distribution de l’habitat et étudier l’effet de la taille des pierres sur leur colonisation par la faune typique.
« Nous continuons à surveiller cette zone et la région plus large des Hinderbanken, en utilisant désormais le nouveau RV Belgica », déclare Giacomo Montereale Gavazzi, premier auteur de la publication, « mais cette découverte suggère déjà que les communautés biologiques associées aux lits de gravier peuvent persister et se reconstituer dans les eaux belges ». Dans le contexte de la future planification spatiale marine et de la conservation et de la restauration de la nature, « cette zone peut servir de modèle pour cet habitat ailleurs dans les eaux belges et, plus largement, dans la région sud de la mer du Nord ». En outre, « la présence de ces animaux dans cette zone permet de penser que les couloirs de navigation de la mer du Nord pourraient constituer des corridors de points chauds naturels pour la biodiversité sur substrat dur ».
Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la mer du Nord : « Pour la première fois depuis des décennies, un spécimen vivant de l’huître plate européenne a été découvert dans les fonds marins belges. Cette découverte est d’autant plus spéciale qu’elle a été faite dans un lit de gravier en bon état écologique sous l’une des voies de navigation les plus fréquentées du monde. Il s’agit d’une zone où le mouillage est interdit mais où la pêche est autorisée. Cela n’arrive pas très souvent car il y a une direction de navigation obligatoire ici, donc les pêcheurs ne peuvent pas faire l’aller-retour. La découverte du lit de gravier a été faite dans l’une des trois zones de recherche pour la protection du fond qui ont été définies dans le plan d’aménagement de l’espace marin 2020-2026. Nous allons maintenant donner à ce lit de gravier une protection supplémentaire. En tant que Blue Leader, nous devons non seulement protéger l’océan lointain, mais aussi la nature particulière de notre propre mer du Nord. »
La cartographie des fonds marins de l’IRSNB est réalisée par les groupes de recherche MARECO (écologie et gestion marines) et SUMO (surveillance des sédiments en suspension et des fonds marins), dans le cadre de recherches sur l’écologie des lits de gravier, l’intégrité des fonds marins et la surveillance environnementale nationale où les effets des activités humaines sont étudiés. Les données bathymétriques de Vlaamse Hydrografie, ainsi que les données sur la pêche de l’Institut flamande de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO), ont également fourni le contexte nécessaire à l’étude.
Le jeudi 21 avril 2022, Sa Majesté le roi Philippe a visité le nouveau navire de recherche RV Belgica. À cette occasion, le chef de l’État belge et commandant en chef de l’armée belge (la composante navale fournit le personnel de pont et le port d’attache de Zeebrugge) a été reçu et accompagné de M. Thomas Dermine, secrétaire d’État chargé de la politique scientifique, M. Arnaud Vajda, président du conseil d’administration de la Politique Scientifique Fédérale (BELSPO), Mme Patricia Supply, directrice générale a.i. de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), M. Léandre Brehier, directeur administratif et financier de Genavir, et bien sûr par le capitaine de corvette et commandant du RV Belgica Gaëtan Motmans et le coordinateur IRSNB du RV Belgica M. Lieven Naudts.
Au cours d’un court voyage en mer, l’importance et le fonctionnement du RV Belgica ont été expliqués en détail. Celle-ci pouvait compter sur un grand intérêt du roi Philippe, ce qui se traduisait par de nombreuses questions aux personnes impliquées.
Le programme a débuté par une explication experte du navire et de son programme scientifique par le capitaine Gaëtan Motmans et le coordinateur du Belgica Lieven Naudts. Leurs propos ont constitué un tremplin parfait pour quelques démonstrations des diverses activités scientifiques que les scientifiques belges et internationaux peuvent mener grâce au RV Belgica, et qui placent notre pays à la pointe de la recherche scientifique marine au niveau international. L’attention a été portée sur la recherche biologique, chimique, physique, géologique et hydrodynamique, et les démonstrations comprenaient à la fois des prélèvements (échantillons d’eau et du fond marin) et des activités de laboratoire (avec des remerciements à l’équipage du RV Belgica, ainsi qu’à Laura Lemey et Coenraad Deputter – ILVO, David Van Rooij – Ugent, et Kyra Gesquiere et Tom Scholdis – IRSNB). Par la suite, le roi Philippe a pris le temps de s’entretenir plus longuement avec les marins réguliers. Outre les personnes mentionnées ci-dessus, le 2nd commandant Anthony Willaert, l’ingénieur en chef Antoine Samzun et l’électricien en chef Andrejs Jankins du RV Belgica ont également eu l’honneur de s’entretenir avec le Roi, ainsi que M. Patrick Roose, directeur opérationnel Environnement Naturel de l’IRSNB, Mme Alice Matossian (Ugent), M. Kris Hostens (ILVO) et M. Michael Fettweis (IRSNB).
A l’occasion de sa visite, le Roi Philippe a également signé le Livre d’Or de la nouvelle RV Belgica.
Après la visite royale , le RV Belgica s’est préparé pour sa première campagne internationale. L’après-midi même, le Belgica a mis le cap sur la mer Méditerranée.
En 2021, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a effectué 248 heures de vol au-dessus de la mer du Nord dans le cadre du programme national d’observation aérienne. Treize cas de pollution marine opérationnelle par des navires ont été observés. Des taux de soufre suspects ont été relevés dans les panaches de 16 navires ainsi que des taux d’azote suspectes pour 23 navires. En 2021, un nouveau capteur de carbone noir a également été ajouté au dispositif de reniflage qui mesure les émissions de carbone noir. Avec cette extension, la Belgique continue de jouer un rôle de pionnier au niveau international dans le contrôle des émissions des navires. Malgré la pandémie de Covid-19, l’avion a également participé avec succès à une surveillance coordonnée au niveau international des installations pétrolières et gazières dans la partie centrale de la mer du Nord et à une mission internationale de contrôle de la pollution dans le détroit du Skagerrak. En outre, deux recensements saisonnières des mammifères marins ont été réalisées. L’avion a également effectué 2 vols « sur appel » suite à des situations d’urgence en mer : le premier après une collision entre navires, le second après un appel de détresse concernant des transmigrant en mer.
Aperçu des vols de surveillance
Dans le cadre du programme national de surveillance aérienne, 248 heures de vol ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord en 2021. Ce programme est organisé par le service scientifique de l’UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, en collaboration avec le ministère de la défense. Grâce à un plan opérationnel établie pour limiter les risques lié au Covid-19, toutes les heures de vol initialement prévues ont pu être effectuées.
La majorité des heures de vol étaient des vols nationaux (177 heures) :
119 heures de contrôle de la pollution : 54 heures pour le contrôle des rejets d’hydrocarbures et d’autres substances nocives (annexe I, II et V de MARPOL) et 65 heures pour le contrôle des émissions de soufre et d’azote des navires (application de l’annexe VI de MARPOL / SO2 et NOx ECA – Emission Control Area, voir plus loin) ;
45 heures destinées au contrôle des pêches, à la demande du service flamand « Dienst Zeevisserij » ;
2 heures pendant lesquelles des vols ont été activés suite à des signalements, à savoir une collision sans pollution et un bateau avec des migrants à bord à la dérive dans les parcs éoliens ;
2 heures dans le cadre d’exercices de contrôle de la pollution qui ont été effectués avec succès ;
9 heures de vol pour le recensement des mammifères marins.
En outre, 71 heures ont été consacrées à des vols internationaux, dont 34 heures à la surveillance des émissions de soufre et d’azote dans les eaux néerlandaises pour le compte du gouvernement néerlandais (Inspectie Leefomgeving en Transport). Dans le cadre de l’accord de Bonn, 19 heures de mission Tour d’horizon pour le contrôle des plates-formes de forage en mer du Nord et 18 heures de mission Super-CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operation) pour surveiller les rejets des navires dans le détroit de Skagerrak.
Déversements opérationnels de navires
Étant donné qu’il n’y a pas eu de pollution accidentelle dans les zones marines belges en 2021, seuls les rejets opérationnels des navires ont été observés. Il s’agit de rejets délibérés, qui peuvent être légaux ou illégaux, comme le stipulent les différentes contributions de la Convention MARPOL.
Dans aucun de ces cas, on n’a trouvé de polluants par les hydrocarbures. Cela confirme la tendance à la baisse des chiffres, qui montrent que ce qui confirme que ce type de pollution a fortement diminué au cours de la dernière décennie (voir graphique ci-dessous).
En 2021 également, aucune violation de l’annexe V de la législation MARPOL concernant le rejet d’ordures et de matériaux solides en vrac n’a été détectée.
Pas moins de 13 cas de pollution opérationnelle par les navires ont été observés :
11 pollutions par des substances liquides nocives autres que les hydrocarbures (annexe II de MARPOL) dont une pourrait être liée à un navire. Un contrôle a été demandé à l’escale suivante, qui a révélé un rejet autorisé d’EMAG (ester méthylique d’acide gras). Trois de ces contaminations ont été vérifiées par l’avion à la suite d’une alerte de détection par satellite. Ce service de surveillance par satellite Clean Sea Net (CSN) est fourni par l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) et envoie régulièrement des alertes en cas de détection par satellite d’une éventuelle pollution marine dans la zone de surveillance belge.
2 détections de pollution nocturne sur radar d’un liquide inconnu (non vérifié visuellement). Les deux détections étaient également une vérification d’une alerte de détection de satellite CSN.
La pollution par des substances nocives autres que le pétrole reste un problème courant, qui, comme les années précédentes, semble même connaître une légère tendance à la hausse (voir le graphique suivant). Il convient de noter qu’il s’agit souvent de rejets autorisés par les navires, qui sont effectués conformément aux normes internationales de rejet, telles qu’elles figurent à l’annexe II de la convention MARPOL. Depuis 2021, on observe également un renforcement des normes de rejet de l’annexe II de MARPOL pour les flottants dits persistants tels que les substances paraffiniques, pour lesquels aucune violation n’a été observée.
La pollution par les hydrocarbures dans les ports belges et l’Escaut occidental
Lors de vols de transit entre l’aéroport d’Anvers (la base d’attache de l’avion) et la mer du Nord, 2 nappes de pétrole ont également été observées dans le port d’Anvers, qui n’ont pas pu être reliées à un navire. Également dans le port d’Ostende, 2 nappes de pétrole ont été observées en 2021, là aussi il n’a pas été possible d’identifier le pollueur avec certitude. Toutes les constatations ont été immédiatement signalées aux autorités compétentes afin d’assurer un suivi.
Surveillance des émissions de soufre et d’azote des navires en mer
Grâce à l’application d’un capteur renifleur dans l’avion, notre pays est considéré comme un pionnier dans la lutte internationale contre la pollution atmosphérique des navires en mer. Ce capteur permet de mesurer sur le terrain les polluants présents dans les émissions des navires.
Des mesures de soufre font déjà parti du programme depuis 2016. Pour surveiller les limites strictes de soufre pour le carburant des navires dans la zone de contrôle des émissions de soufre de la mer du Nord, 57 vols de renifleurs (89 heures) ont été effectués en 2021, à la fois au-dessus de la zone de surveillance belge et au-dessus des eaux néerlandaises pour le compte du gouvernement néerlandais (Inspectie Leefomgeving en Transport). Sur les 1015 navires dont les émissions de soufre ont été mesurées, 16 présentaient une valeur de soufre élevée suspecte. Ils ont été signalés aux services d’inspection maritime compétents pour un suivi à terre.
Grâce à l’intégration réussie d’un capteur de NOx en 2020, l’avion peut désormais également mesurer la concentration de composés azotés (NOx) dans les panaches de fumée des navires afin de surveiller et de faire respecter les restrictions strictes sur les émissions d’azote des navires qui s’appliqueront à partir du 1er janvier 2021 dans la zone de contrôle des émissions de la mer du Nord. La Belgique a été la première à contrôler ces restrictions plus strictes. Sur les 1004 navires dont les émissions d’azote ont été contrôlées en 2021, 23 ont été signalés comme ayant des valeurs suspectes.
Depuis 2021, un nouveau capteur a été ajouté à la configuration du renifleur, à savoir le capteur de carbone noir. Ce capteur mesure le carbone noir, qui est une mesure de la concentration de suie dans les émissions des navires. Lorsque des concentrations de suie exceptionnellement élevées sont mesurées, les autorités portuaires maritimes compétentes sont invitées à prélever un échantillon du carburant utilisé. Ces échantillons seront analysés dans les laboratoires de l’ODN d’Ostende en 2022. Le capteur de carbone noir et les analyses d’échantillons d’huile permettront d’obtenir de nouvelles informations importantes sur les émissions de carbone noir provenant de la navigation mondiale, dans la perspective d’éventuelles réglementations internationales visant à limiter les émissions.
Mission internationale « Tour d’Horizon »
Lors de la mission internationale annuelle « Tour d’Horizon » de surveillance de la pollution marine provenant des plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (dans les eaux offshore néerlandaises, danoises, britanniques et norvégiennes), effectuée dans le cadre de l’accord de Bonn en juillet 2021, l’avion de surveillance a détecté un total de 20 pollutions, dont 18 nappes d’hydrocarbures et 2 détections de polluants d’une substance inconnue qui n’ont pas pu être vérifiées visuellement en raison du brouillard local.
19 pollutions ont pu être liées directement à une plateforme pétrolière. La nappe (d’hydrocarbures) restante a été observée sans qu’un navire ou une plate-forme se trouve à proximité. Toutes les observations ont été systématiquement signalées à l’État côtier compétent pour un suivi ultérieur, conformément aux procédures internationales.
Mission internationale « Super-CEPCO »
En 2021, il y a également eu la participation à une opération internationale Super-CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operations). Au cours de cette mission, des avions de surveillance de différents pays de la mer du Nord effectuent conjointement une surveillance continue d’une certaine zone (dense en traffic maritime), et ce pendant plusieurs jours. Au cours de la mission de 2021, organisée par la Norvège, des avions de 6 pays de la mer du Nord se sont retrouvés à Oslo pour effectuer un contrôle de la pollution au-dessus du détroit de Skagerrak pendant 3 jours. Pendant le vol vers Oslo, l’avion des garde-côtes belges a observé 1 rejet opérationnel MARPOL Annexe II dans les eaux allemandes et 1 petite nappe de pétrole sans pollueur dans le fjord d’Oslo.
Suivi des mammifères marins
En 2021, l’IRSNB a réalisé deux recensements de mammifères marins afin de déterminer la densité et la distribution des mammifères marins dans les eaux belges. Ce type de surveillance est également effectué dans d’autres pays de la mer du Nord de manière standardisée. Cela permet d’évaluer la distribution saisonnière et les tendances de la présence des marsouins communs (Phocoena phocoena) et d’autres cétacés dans le sud et le centre de la mer du Nord.
Comme en 2020, les enquêtes ont été réalisées en juin et en septembre. Le même nombre de marsouins communs a été observé lors des deux enquêtes : 52, dont 4 et 9 baleineaux respectivement. La densité moyenne estimée dans les eaux belges était plus élevée lors des deux enquêtes qu’en 2020: respectivement 0,81 (0,52-1,28) et 0,78 (0,44-1,35) marsouins communs par km² de zone maritime, soit un total estimé à 2700 individus.
Le nombre de phoques est plus frappant que celui des marsouins : en juin, on comptait neuf animaux, dont (d’après la taille) au moins un phoque gris. En septembre, 20 phoques ont été vus, dont probablement (au moins) sept phoques gris : le plus grand nombre de phoques jamais vus lors d’un relevé aérien.
Interventions d’urgence : Collision en mer et problématique de la transmigration
Le 13 mars 2021, une collision mineure s’est produite entre deux navires dans la zone de mouillage de Westhinder. Les navires impliqués étaient le XING ZHI HAI (vraquier) et l’ASTREA (pétrolier) au mouillage. L’avion des garde-côtes a été activé ce jour-là et a confirmé que les deux navires n’ont subi que des dommages mineurs et qu’il n’y a pas eu de pollution.
L’avion travaille aussi régulièrement en soutien aux garde-côtes, même dans des domaines pour lesquels l’UGMM n’est pas spécifiquement mandaté ou équipé. Par exemple, l’équipage documente régulièrement diverses autres observations (non environnementales) qui sont systématiquement signalées aux centres de garde-côtes et aux organisations partenaires compétentes. L’avion de surveillance a ainsi malheureusement été confronté à plusieurs reprises en 2021 aux problèmes accrus de transmigration dans et autour de nos eaux. Le 27 octobre 2021, alors que l’avion était en opération côtière, il a été appelé par le centre de garde-côtes avec le signalement qu’un bateau avec de transmigrants était en détresse près des parcs éoliens. L’avion a pu décoller rapidement et a été la première plate-forme des garde-côtes sur les lieux. Elle a pu informer les autorités compétentes de la situation. Il s’agissait d’un bateau pneumatique avec 24 personnes à bord qui dérivait vers les parcs éoliens. Les hélicoptères de sauvetage de Koksijde et un navire de la marine sont ensuite arrivés sur les lieux et ont réussi à mettre toutes les personnes à bord en sécurité. Tout au long de l’année, d’autres observations liées à la transmigration ont également eu lieu, mais sans la présence de personnes à bord. Il s’agissait principalement de bateaux abandonnés ou de gilets de sauvetage.
Le sable est vital pour la construction des fondations de notre société. Actuellement, environ 50 milliards de tonnes de cette matière première sont extraites chaque année dans le monde, et l’augmentation de la population mondiale ne fait qu’accroître la demande. Les incidences environnementales et sociales nous obligent à repenser nos relations avec le sable. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), des experts du monde entier formulent des recommandations pour passer à de meilleures pratiques d’extraction et de gestion du sable. Des experts de Belgique ont également été impliqués. Les nouveaux développements de la politique belge anticipent de manière proactive une demande croissante de sable marin.
50 milliards de tonnes, c’est la quantité de sable (et de gravier) que nous consommons chaque année en tant que population mondiale, ce qui en fait la deuxième ressource la plus utilisée au monde après l’eau. Assez pour construire un mur de 27 mètres de large et 27 mètres de haut autour de la planète Terre. Malgré l’importance stratégique du sable, son extraction, son utilisation et sa gestion ne font l’objet d’aucune réglementation dans de nombreuses régions du monde, ce qui entraîne de nombreuses conséquences environnementales et sociales qui sont largement négligées. Là où le sable joue un rôle actif dans l’écosystème, comme dans les rivières, les côtes et les mers peu profondes, l’extraction peut entraîner l’érosion, la salinisation des aquifères, la perte de protection contre les tempêtes et des impacts sur la biodiversité, qui à leur tour menacent notre approvisionnement en eau, la production alimentaire, la pêche ou l’industrie du tourisme, entre autres.
Une demande croissante
Le sable est indispensable pour construire les fondements de notre société : nos maisons, nos routes, nos ponts, nos hôpitaux, nos écoles, nos barrages, mais aussi, par exemple, les panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie renouvelable, … ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses applications du sable que nous avons développées. Le sable peut à juste titre être considéré comme le héros méconnu de notre développement.
Nous nous sommes habitués à des réserves de sable facilement accessibles, ce qui fait que le sable est souvent utilisé plus vite qu’il ne peut être reconstitué par les processus géologiques naturels. Comme la population mondiale augmente rapidement et que la proportion de la population urbaine devrait atteindre plus de 68 % d’ici 2050, la demande de sable ne fera qu’augmenter.
10 recommandations pour éviter une crise
Il est donc grand temps de réévaluer notre rapport au sable et de le reconnaître comme une ressource stratégique. C’est ce qui ressort du nouveau rapport intitulé ‘Sand and Sustainability: 10 strategic recommendations to avert a crisis’ (Sable et durabilité : 10 recommandations stratégiques pour éviter une crise), lancé aujourd’hui par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Dans ce rapport, des experts du monde entier et de différents secteurs rassemblent des recommandations pour évoluer vers de meilleures pratiques d’extraction et de gestion du sable.
Les recommandations portent notamment sur la mise en place de cadres politiques et législatifs intégrés, la cartographie des ressources en sable, la promotion de l’efficacité des ressources et de la circularité, les achats responsables et la restauration des écosystèmes dégradés. L’objectif principal de ce rapport est d’encourager les décideurs à tous les niveaux de gouvernement à adopter des politiques et des normes pertinentes et à promouvoir les meilleures pratiques en fonction des dépendances locales au sable et des besoins de développement.
Les 10 recommandations
Reconnaître le sable comme une ressource stratégique qui fournit des services écosysté-miques essentiels et constitue la base de la construction d’infrastructures vitales dans les villes en développement du monde entier.
Consultation de toutes les parties prenantes (concernées et impactées) sur la prise de décision et la mise en œuvre de l’exploitation du sable.
Permettre la transition vers une économie régénérative et circulaire.
Mettre en œuvre des cadres politiques et législatifs stratégiques et intégrés, en accord avec les réalités locales, nationales et régionales.
Les droits de propriété et l’accès réglementé aux ressources en sable par le biais de droits miniers et de permis contribuent à une exploitation durable du sable.
Cartographier, surveiller et rendre compte des ressources en sable pour une prise de décision transparente, fondée sur la science et les données.
Promouvoir l’élaboration de lignes directrices sur les meilleures pratiques et de normes nationales, ainsi que d’un cadre international cohérent.
Réduire l’utilisation du sable et le remplacer par des alternatives et des produits de sable recyclé lorsque cela est possible.
Achetez du sable de manière éthique, durable et socialement responsable.
Restaurer les écosystèmes et compenser les pertes en augmentant la base de connaissances, en intégrant des mesures d’atténuation dans les opérations minières et en promouvant des solutions fondées sur la nature.
Gestion pro-active des ressources en sable marin en Belgique
Aussi en Belgique, la demande de sable, et en particulier de sable marin, est en constante augmentation. Le Service Plateau continental du Service Public Fédéral Economie gère les ressources en sable marin de la Belgique et le fait de manière proactive, en s’appuyant sur les meilleures connaissances et méthodes de surveillance disponibles. Sur la base des résultats de la recherche, une politique innovante est en vigueur, qui impose une limite inférieure à l’extraction en fonction de la réserve géologique, ainsi que des critères visant à minimiser l’impact sur l’environnement des fonds marins. Ce nouveau référentiel est en place depuis 2020, fait l’objet d’un suivi attentif et représente un véritable changement de paradigme en faveur d’une gestion durable de la ressource.
Une évaluation de l’exploitation du sable marin dans la partie belge de la mer du Nord permet de conclure que la gestion de notre stock de sable marin est déjà conforme aux recommandations 1, 4, 5, 6, 7 et 9 du nouveau rapport du PNUE. Les recommandations 2, 3 et 8, qui portent sur la transition vers une économie circulaire du sable, sont évidemment aussi très importantes à mettre en œuvre, et s’inscrivent dans un cadre de transition plus large qui, entre-temps, ne devrait pas nous empêcher de poursuivre l’exploitation actuelle du sable marin dans les limites environnementales et socio-économiques durables établies. Sur la base des résultats de la surveillance (bathygéomorphologie, sédiments et biote benthique) obtenus avant, pendant et après l’extraction de sable dans diverses zones d’extraction de sable belges, la recommandation 10 sur la restauration de l’écosystème n’est pas critique pour la partie belge de la mer du Nord.
Contribution belge au rapport du PNUE
Vera Van Lancker, de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et professeur à l’université de Gand, était responsable de la recommandation sur la cartographie et l’utilisation du sable, la surveillance de l’environnement et l’établissement de rapports, en mettant l’accent sur la nécessité de systèmes d’aide à la décision (recommandation 6). Au niveau mondial, mais aussi régional, la qualité et la quantité de sable disponible ne sont guère connues. Cependant, la demande de sable n’a jamais été aussi forte et ne cesse d’augmenter, l’exploitation minière à grande échelle pouvant devenir la nouvelle norme. Cependant, la base de connaissances pour soutenir une telle extraction est minimale. La prise en compte conjointe des paramètres géologiques, environnementaux et socio-économiques est donc d’une importance capitale pour prendre des décisions éclairées. Avec l’augmentation de l’extraction, et la possible raréfaction, les dépendances entre l’homme et la nature, mais aussi entre les régions sablonneuses et les régions pauvres, sont mises à l’épreuve. Pour une compréhension plus systématique de ces dépendances et pour soutenir la prise de décision (transfrontalière), le besoin de données, de connaissances et d’informations, ainsi que de science prédictive, est plus grand que jamais.
Vera: « L’augmentation de l’utilisation du sable pose de grands défis, car les pratiques contemporaines et les impacts associés peuvent ne pas être appropriés. Une cartographie accélérée des ressources en sable est nécessaire, pour laquelle la coopération structurelle offre le plus de perspectives. Cela nécessite une plus grande normalisation de la classification des matières premières, qui tienne également compte de la dimension environnementale et socio-économique. La modélisation prédictive des scénarios d’extraction et des dépendances homme-nature devient de plus en plus importante. »
Aurora Torres, boursière postdoctorale Marie Skłodowska-Curie à l’Université Catholique de Louvain, a dirigé, avec d’autres experts, la recommandation sur la restauration des écosystèmes dégradés (recommandation 10). Le sable est fondamental pour maintenir la biodiversité et la variété des services écosystémiques qui répondent aux besoins de la société. Les décideurs politiques, l’industrie et les autres parties prenantes sont donc encouragés à prendre des mesures pour éviter et minimiser les risques pour la biodiversité et les services écosystémiques, restaurer les écosystèmes et compenser les pertes restantes. Toujours dans la perspective des objectifs des Nations Unies en matière de restauration des écosystèmes (2021-2030), des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux documenter les impacts de l’exploitation minière sur la biodiversité et les services écosystémiques, pour améliorer l’efficacité des efforts d’atténuation et de restauration, et pour garantir l’utilisation d’une évaluation et d’un suivi fondés sur la science comme base de l’évaluation des impacts, de la planification de l’atténuation et de la compensation. Enfin, le sable contribue également à la restauration et à la protection des terres, des systèmes d’eau douce ou des zones côtières contre l’érosion ou les inondations. Les solutions basées sur la nature et les approches de ‘construction avec la nature’ sont fortement recommandées ici.
Aurora: « La transition vers une économie circulaire exige que nous soyons moins dépendants des systèmes naturels en tant que fournisseurs de matériaux. Lorsque l’extraction est jugée nécessaire, les ressources en sable doivent être obtenues d’une manière responsable qui empêche ou minimise les dommages causés aux écosystèmes et aux personnes. »
Astrid Smeets et ses collègues de Bureau Brussels ont contribué aux recommandations sur la manière d’inclure la durabilité dans la chaîne de l’origine du sable à l’utilisateur, et sur la manière d’obtenir un changement social plus large (recommandations 3 et 9). Cela va de la (ré)éducation des architectes à l’utilisation de matériaux alternatifs à une politique fiscale qui oriente les flux financiers vers des alternatives au sable ou vers une extraction et une utilisation plus durables. Afin de créer une politique stimulante, il est important que les gouvernements et les entreprises se réunissent pour partager et appliquer les meilleures pratiques. En s’attaquant à une politique du sable plus durable au niveau international, on peut tirer des enseignements des solutions locales qui existent déjà et qui, moyennant quelques ajustements mineurs, peuvent facilement être appliquées à l’autre bout du monde. Cette méthode est à la fois efficace en termes de temps et de coûts.
Astrid: « La transition vers une politique plus durable concernant les matières premières se fera également sentir ici en Belgique. Nous voyons l’Europe s’attaquer à la durabilité des chaînes à un rythme inédit avec, entre autres, la taxonomie européenne et l’extension de la responsabilité des chaînes. Les entreprises et les gouvernements devront rendre compte de l’impact de leurs activités sur l’homme et l’environnement. En outre, ils devront démontrer le caractère durable de leurs activités et de celles de leurs fournisseurs. Le sable sera sans doute aussi à l’ordre du jour dans un avenir proche. Grâce aux dix recommandations du rapport, les gouvernements, les institutions de la connaissance, le monde des affaires et les consommateurs peuvent se mettre au travail pour éviter une crise majeure. Plus tôt nous commencerons à chercher des solutions, mieux ce sera pour les personnes, la planète et notre économie.»
ANNEXE 1 : Plus d’informations sur l’extraction de sable marin en Belgique
Des chiffres et des informations supplémentaires sur la gestion des ressources en sable marin dans la partie belge de la mer du Nord, la base scientifique et l’impact écologique :
Le SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie, Service Plateau continental, est l’agence gouvernementale compétente pour l’extraction de sable en mer. En collaboration avec l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche maritime et l’alimentation (ILVO), les changements physiques et biologiques dans les zones d’extraction de sable sont surveillés et des recommandations sont formulées pour minimiser l’impact. Lors des journées d’étude triennales, les résultats sont présentés de manière intégrée, et l’attention est également portée sur le cadre plus large de la durabilité.
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Institut scientifique fédéral combinant recherche fondamentale et appliquée, entre autres pour l’estimation des effets des activités humaines dans les eaux marines. En ce qui concerne l’extraction du sable, des efforts sont déployés pour mieux comprendre la variabilité des caractéristiques et des processus sédimentaires, pour modéliser les effets de la chaîne activité-pression sur le milieu marin et pour formuler des recommandations en vue d’une utilisation plus durable des ressources marines. À cette fin, l’IRSNB a coordonné le projet TILES (Belspo) qui a cartographié la qualité et la quantité des stocks de sable. Une valorisation supplémentaire et de nouvelles initiatives sont en cours de développement dans le cadre de l’action européenne « Service géologique de l’Europe », dans laquelle les services géologiques européens unissent leurs forces pour relever les défis de la société.
Université Catholique de Louvain, Institut pour la Terre et la Vie, a pour objectif majeur de concevoir des solutions durables à certains des plus grands défis auxquels nos sociétés sont confrontées (par exemple, l’utilisation durable des terres se concentre sur les transitions, l’influence de la mondialisation sur les décisions, et les interactions entre la gouvernance publique et privée). L’UCLouvain collabore avec la Michigan State University pour étudier les liens importants entre l’utilisation du sable, l’activité économique, les pressions environnementales et les impacts sociaux (SANDLINKS : https://cordis.europa.eu/project/id/846474).
Bureau Brussels est un cabinet de conseil européen qui soutient les entreprises, les autorités publiques et les organisations à but non lucratif dans le processus d’élaboration des politiques européennes. Le Bureau Bruxelles travaille pour des clients dans divers domaines tels que les soins de santé pour les femmes, l’économie circulaire, la durabilité, les secteurs numériques et financiers. D’un point de vue circulaire et d’une approche en chaîne, le thème du ‘sable’ est également à l’ordre du jour depuis plusieurs années.
Dans l’Océan Austral, la présence humaine et les effets combinés de diverses formes de pollution, des transports, des infrastructures et de la recherche de ressources vivantes, ainsi que l’accélération du changement climatique, exercent des pressions croissantes sur l’environnement. Ces changements sont susceptibles de modifier le rôle de l’Océan Austral dans la régulation du climat mondial et d’autres systèmes, ce qui aura un impact sur une multitude d’autres services écosystémiques importants. Bien adaptées à des conditions environnementales stables et dotées de caractéristiques uniques, les espèces de l’Antarctique sont considérées comme plus vulnérables aux perturbations environnementales et aux polluants, par rapport aux espèces des latitudes plus septentrionales. L’environnement vaste, éloigné et difficile des régions polaires signifie qu’aucune nation ne peut à elle seule développer et mettre en œuvre une stratégie de recherche et de données pour comprendre et gérer ces régions.
La Décennie ONU de l’Océan et la Communauté Océan Austral
En 2017, les Nations Unies ont proclamé une Décennie pour les Sciences Océaniques au service du Développement Durable (ci-après dénommée la Décennie ONU de l’Océan) de 2021 à 2030 afin de soutenir les efforts visant à inverser le cycle de déclin de la santé des océans. Pour atteindre cet objectif ambitieux, cette initiative vise à rassembler les parties prenantes dans le monde entier autour d’un cadre commun qui garantira que l’océanographie peut pleinement aider les pays à créer de meilleures conditions pour le développement durable des océans. L’initiative s’efforce de renforcer la coopération internationale nécessaire pour développer la recherche scientifique et les technologies innovantes qui peuvent relier l’océanographie aux besoins de la société à l’échelle mondiale.
Les résultats sociétaux de la Décennie ONU de l’Océan s’alignent fortement sur les attributions du Traité sur l’Antarctique (voir ci-dessous). La Communauté Océan Austral, qui comprend non seulement la communauté de recherche scientifique mais aussi un groupe beaucoup plus large avec des représentants de l’industrie ainsi que des organismes de gouvernance et de gestion, reconnaît donc la nécessité de développer et de mettre en œuvre un plan international coordonné qui s’appuie sur notre compréhension actuelle de la façon dont l’interaction humaine avec l’Océan Austral peut bénéficier aux personnes et aux sociétés de manière à contribuer à la protection et à la conservation des caractéristiques uniques de ces régions.
Améliorer les Actions Océan Austral pour atteindre les normes mondiales
L’Océan Austral est sous-représenté au niveau international, alors qu’il joue un rôle important dans la régulation du climat et de nombreux autres systèmes à l’échelle mondiale. La Task Force Océan Austral profitera de la Décennie ONU de l’Océan afin d’offrir une plate-forme permettant de souligner l’importance de l’océan Austral et de mettre en évidence sa pertinence dans le système terrestre. En raison de son fonctionnement bien établi, la Communauté Océan Austral est particulièrement bien placée pour participer à la Décennie ONU de l’Océan.
Sur la base des recommandations du Plan de Mise en œuvre de la Décennie ONU de l’Océan, la Communauté Océan Austral s’est engagée dans un processus axé sur les parties prenantes afin d’élaborer le Plan d’Action pour l’Océan Austral. Dans le cadre de cet effort mondial, la Task Force Océan Austral a identifié les besoins de la Communauté Océan Austral pour relever les défis liés aux caractéristiques environnementales et à la structure de gouvernance uniques de l’Océan Austral. Grâce à ce processus dirigé par la communauté large, les synergies au sein de la Communauté Océan Austral et au-delà ont été identifiées afin d’élaborer un plan d’action qui fournit un cadre aux parties prenantes de l’Océan Austral pour formuler et développer des actions et des résultats tangibles qui soutiennent la vision de la Décennie ONU de l’Océan.
Le Plan d’Action pour Océan Austral
Grâce à un financement obtenu via la Politique scientifique fédéfale (BELSPO), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a assumé un rôle de premier plan dans la coordination de la Task Force Océan Austral et dans l’orientation du processus de l’Océan Austral.
La semaine « Southern Ocean Decade and Polar Data Forum Week 2021 », co-organisée en septembre 2021 par l’IRNSB et le European Polar Board, a été l’une des nombreuses initiatives concrètes. Cet événement d’une semaine a rassemblé plus de 400 participants d’horizons divers, ce qui a permis de croiser les idées entre chercheurs, gestionnaires de données, décideurs politiques, entreprises, représentants de l’industrie, etc. Les discussions et le travail de collaboration ont abouti à la publication du Plan d’Action pour l’Océan Austral, qui a été lancé publiquement lors d’un webinaire le 12 avril 2022.
Le plan d’action décrit les conditions à remplir pour obtenir l’Océan Austral que nous souhaitons, en ce qui concerne
Financement : L’obtention d’un financement suffisant et à long terme, ainsi que la coordination de ce financement, sont particulièrement cruciales pour l’Océan Austral, car de nombreuses zones sont inaccessibles pendant la saison hivernale. Il est donc nécessaire de coordonner les appels afin d’améliorer les capacités technologiques permettant d’opérer dans des zones inaccessibles et de les observer tout au long de l’année, de transporter, de conserver et d’analyser rapidement les échantillons, et de soutenir la mise en place d’un réseau collaboratif durable d’observatoires à long terme.
Dépasser les frontières : Pour une stratégie de recherche intégrée et à long terme, il est essentiel de transcender les efforts nationaux au niveau international, de relier les disciplines de recherche et de définir conjointement les priorités de la recherche polaire mondiale.
Identifier et mettre en relation les parties prenantes : Améliorer le dialogue à l’interface science-politique, veiller à ce que les besoins sociétaux soient reflétés et pris en compte par la recherche, et relier l’industrie à la recherche, aux infrastructures et à la logistique, illustrera le potentiel des connaissances disponibles et l’assimilation par les parties prenantes (y compris la prise de décision) et conduira à de meilleures pratiques de gestion et à une protection renforcée de la fragile région de l’Océan Austral.
Données, observations et modélisation : La prise de décision éclairée pour obtenir l’océan que nous souhaitons repose sur des avis scientifiques appropriés, qui eux-mêmes reposent sur des données scientifiques. Afin d’exploiter au mieux ces données, nous devons améliorer la couverture spatiale et temporelle, veiller à ce que les données soient pleinement exploitées, maintenir les séries de données et les mettre continuellement à la disposition des nouvelles générations de chercheurs, et utiliser au maximum la modélisation et les techniques nouvelles et inédites (telles que l’intelligence artificielle et les techniques d’apprentissage automatique).
Renforcement des capacités, inclusion et diversité : La capacité actuelle de la Communauté Océan Austral n’est pas suffisante pour répondre à tous les problèmes qui se posent actuellement, dont beaucoup ont des implications sociétales importantes. Il est donc nécessaire de garantir la diversité des voix à la table (à tous les stades de la planification, de la recherche, du financement et du partage des données), d’investir dans le renforcement des capacités et d’améliorer la technologie pour un meilleur accès aux données et aux informations.
« Grâce à la publication du Plan d’Action pour l’Océan Austral, la Task Force Océan Austral vise à mobiliser la Communauté Océan Austral et à inspirer toutes les parties prenantes à rechercher l’engagement et à tirer parti des opportunités pour fournir des solutions innovantes qui maintiennent et favorisent les conditions uniques de l’Océan Austral », déclare Annemie Rose Janssen de l’IRNSB, auteur principal du Plan d’Action. « Ce cadre fournit une feuille de route initiale pour renforcer les liens entre la science, l’industrie et la politique, ainsi que pour encourager les activités de collaboration internationale afin de combler les lacunes existantes dans nos connaissances et notre couverture de données. »
À ce titre, et dans le cadre de la Décennie ONU de l’Océan, le Plan d’Action pour l’Océan Austral vise à contribuer à la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de ses objectifs de développement durable dans un contexte polaire. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons obtenir un Océan Austral propre, sain & résilient, productif, prévisible, sûr, transparent & accessible, et inspirant & engageant.
Nous remercions la Politique scientifique fédérale (BELSPO) pour le soutien financier sous le contrat BELSPO n°FR/36/ AN1/AntaBIS et BL/36/FWI34_PUNDOS-PPODS dans le cadre de EU-Lifewatch.
Le Traité sur l’Antarctique a été signé en 1959 par les 12 pays dont les scientifiques avaient été actifs autour de l’Antarctique en 1957-58, dont la Belgique (il y a 54 membres aujourd’hui). Il est entré en vigueur en 1961 et décrit, entre autres, les intentions d’utiliser l’Antarctique uniquement à des fins pacifiques, de garantir la liberté d’investigation scientifique en Antarctique et de rendre librement accessibles les observations et les résultats scientifiques en provenance de l’Antarctique.
Le jeudi 31 mars 2022, le vice-premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord, M. Vincent Van Quickenborne, et le secrétaire d’État aux Relances et aux Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, M. Thomas Dermine, ont visité le nouveau navire de recherche belge « RV Belgica » (« RV » signifiant « Research Vessel »). La présence de la ministre de la Défense, Mme Ludivine Dedonder, était également prévue, mais elle a malheureusement dû s’excuser. Au cours de la visite, l’accent a été mis sur la coopération unique entre les trois domaines politiques en ce qui concerne la gestion, l’exploitation et le déploiement du navire. Une attention particulière a également été accordée aux nouveaux défis scientifiques que les scientifiques marins belges et internationaux devront relever grâce au nouveau RV Belgica. La visite a eu lieu à la base navale de Zeebrugge, le port d’attache du nouveau RV Belgica.
Depuis que la Belgique s’est dotée d’un navire de recherche marine, l’ancien RV A962 Belgica (1984 – 2021), nos scientifiques se sont illustrés dans des contextes nationaux et internationaux en matière de recherche et de surveillance marine, d’aménagement de l’espace marin et d’économie bleue. Le navire a également joué un rôle important dans la formation des scientifiques marins. On ne soulignera jamais assez la nécessité de disposer d’un navire de recherche national performant. Après plus de 1 000 campagnes scientifiques, plus d’un million de kilomètres parcourus et 37 ans de service, le vieux RV Belgica devait être remplacé pour que la Belgique puisse rester à la pointe des sciences et technologies liées à la mer.
Le nouveau RV Belgica est arrivé en Belgique le 13 décembre 2021 et, après les tests et la formation nécessaires, a commencé ses activités scientifiques le 27 janvier 2022. C’est l’aboutissement d’un long processus : des études de faisabilité et de financement sur un éventuel remplacement ont été réalisées entre 2005 et 2014, le 28 octobre 2016, le Conseil des ministres a décidé de construire un nouveau navire de recherche, le 31 mars 2017, le marché public pour la construction a été lancé, et le 16 mars 2018, le contrat a finalement été attribué au chantier naval espagnol Freire Shipyard (Vigo). Après une étude de conception, la construction a commencé concrètement le 13 février 2019 avec la découpe de l’acier. La pose de la quille le 27 mars 2019 et le premier lancement le 11 février 2020 ont été quelques-unes des étapes importantes du processus de construction.
Une coopération unique
Les départements de la politique scientifique, de la défense et de la mer du Nord du gouvernement fédéral ont non seulement collaboré étroitement à la réalisation du nouveau RV Belgica, mais sont également des utilisateurs et des clients importants du navire. La visite ministérielle du 31 mars a été agrémentée d’une visite du navire et d’explications expertes sur le navire et ses missions par le capitaine de corvette et le capitaine du RV Belgica Gaëtan Motmans, et par le Dr. Lieven Naudts, coordinateur RV Belgica a l’IRSNB. Enfin, le Livre d’or de la nouvelle Belgica a été signé.
Thomas Dermine, secrétaire d’État chargé de la politique scientifique : « Le nouveau RV Belgica dispose des équipements les plus modernes à bord et offre quatre fois plus d’espace de laboratoire que le précédent navire de recherche belge. Cela permettra à la communauté scientifique de relever de nouveaux défis, de la mer Méditerranée jusqu’au-dessus du cercle arctique. Le RV Belgica contribuera de manière significative au leadership mondial de l’Europe en matière d’exploration marine ».
Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « Le nouveau Belgica est une icône pour le monde de la recherche et une valeur inestimable pour la politique de la Mer du Nord. Elle est notamment chargée de surveiller les effets de l’extraction de sable, des parcs éoliens et du dépôt de munitions de Paardenmarkt. En mer du Nord, nous sommes des pionniers dans de nombreux domaines : les éoliennes, la navigation autonome, l’aménagement de l’espace marin et aussi la recherche scientifique. Grâce à ce navire, les scientifiques belges peuvent faire mieux que leur poids dans la recherche marine. »
La coopération entre les domaines politiques se traduit par les aspects pratiques de l’exploitation et de la gestion du RV Belgica : la Politique scientifique fédérale (BELSPO) représente l’État belge en tant que propriétaire du RV Belgica, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) gère le calendrier, le budget et l’instrumentation scientifique du navire de recherche multidisciplinaire, et la composante marine belge fournit le personnel de pont et le port d’attache de Zeebrugge. De cette manière, le modèle de coopération autour de l’ancien Belgica, qui remonte aux années 1960, est poursuivi et peut être qualifié de facteur de réussite. Le nouveau Belgica implique également un nouveau partenaire : l’opérateur privé français Genavir, qui gère également la flotte océanographique française, est chargé de la gestion et de l’exploitation intégrées du navire.
Missions et spécifications
Le nouveau RV Belgica multidisciplinaire garantit le suivi des obligations nationales et internationales de notre pays et assure la continuité du soutien aux sciences marines (pêche, biologie, géologie, climat, chimie, …). Ainsi, tant la recherche scientifique menée par les universités et les instituts de recherche que la surveillance de l’état des eaux marines belges et environnantes sont abordées. Les activités de surveillance soutiennent également une série de dossiers qui relèvent de l’autorité du ministre de la mer du Nord Van Quickenborne, tels que la mise en œuvre nationale de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » de l’UE et la documentation de l’impact écologique de diverses activités humaines en mer. De cette façon, les connaissances nécessaires pour soutenir l’économie bleue sont construites. Pensez par exemple à la pêche durable, aux parcs éoliens en mer, à l’extraction de sable et de gravier, aux activités minières en haute mer, au stockage d’énergie au large des côtes, etc. Tout comme l’ancien RV Belgica, le nouveau navire de recherche restera également actif dans le réseau européen EUROFLEETS, qui permet aux scientifiques internationaux d’obtenir du temps de navigation sur des navires de recherche étrangers.
Cependant, le nouveau RV Belgica permet également à la communauté scientifique de se concentrer sur de nouveaux défis. En effet, par rapport à son prédécesseur, le nouveau navire est plus grand (71,4 m contre 50 m), et offre plus d’espace aux scientifiques (quatre fois plus d’espace de laboratoire avec la capacité d’accueillir jusqu’à 28 scientifiques à bord). Le nouveau RV Belgica est également équipé d’un matériel scientifique de pointe qui permet, entre autres, de prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 5 000 m. C’est également un navire silencieux (important pour la recherche sur la pêche, entre autres), doté d’un léger certification glace pour pouvoir mener des recherches dans les zones arctiques pendant l’été. Bien que la mer du Nord reste la principale zone d’intérêt, la zone de recherche s’étend plus loin : vers le nord jusqu’au-dessus du cercle polaire arctique, vers le sud jusqu’à la Méditerranée et la mer Noire, et vers l’ouest jusqu’à l’océan Atlantique. Le navire a une autonomie de 30 jours et effectuera des recherches jusqu’à 300 jours en mer par an.
Depuis le début des opérations le 27 janvier 2022, plusieurs groupes de recherche ont mené leurs premières campagnes scientifiques avec le nouveau RV Belgica. Ces expériences ont été évaluées de manière très positive. Jusqu’à présent, l’accent a été mis sur la partie belge de la mer du Nord, mais en 2022, certaines campagnes internationales sont déjà à l’ordre du jour. Cette année, le nouveau Belgica sera également actif dans les eaux anglaises, irlandaises, françaises, espagnoles, portugaises et italiennes. Pour 2023, une première expédition polaire est attendue, avec le Groenland en ligne de mire. La marine belge se réjouit également des nombreuses données recueillies par le Belgica. Par exemple, à l’avenir, les nouveaux navires de lutte contre les mines utiliseront les informations du Belgica lors de la recherche de mines au fond de la mer.
Informations supplémentaires et événements futurs
Le nouveau RV Belgica sera inauguré le samedi 25 juin à Gand, ville parraine du navire. Cela se fera en présence de Son Altesse Royale la Princesse Elisabeth, qui a accepté d’être la marraine du navire. Pendant le week-end du 25 et 26 juin, le grand public aura également l’occasion de visiter le navire et d’en apprendre davantage sur diverses activités scientifiques. La presse recevra en temps utile de plus amples informations sur le programme complet, les moments de presse et les possibilités d’inscription.
Vous trouverez de plus amples informations sur le nouveau RV Belgica sur les sites web suivants :
https://www.belspo.be/belspo/NewRV/index_fr.stm – Site web RV Belgica (BELSPO) – Détails supplémentaires sur la ligne de temps menant au nouveau Belgica, le processus de construction et les projets de recherche spécifiques financés par BELSPO.
Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles situées en mer du Nord belge fournissent de l’énergie à 2 millions de ménages belges. Grâce à la zone Princesse Élisabeth, cette part sera majorée et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte provenant de la mer du Nord. En effet, dans le Plan d’Aménagement des Espaces Marins 2020-2026, trois zones supplémentaires ont été désignées pour les énergies renouvelables. Deux d’entre elles sont situées au sein ou contre une zone Natura 2000, dans laquelle la biodiversité présente nécessite une protection supplémentaire. Il est essentiel, également lors du développement de parcs éoliens dans ces zones, de maintenir, voire même de renforcer cette protection si possible. Par le biais de 25 études distinctes actuellement en cours, le projet EDEN2000 entend apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser cela. Ces études seront intégrées dans la procédure d’appel d’offres qui sera lancée l’année prochaine. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a visité le 22 mars 2022 la Faculté d’Agriculture de l’UGent où est menée l’une de ces études. Ces recherches en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement des animaux marins.
Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles de la partie belge de la mer du Nord approvisionnent 2 millions de ménages belges en énergie verte. Ce faisant, notre pays occupe actuellement la sixième place en termes d’éolien offshore. Avec la nouvelle zone Princesse Élisabeth, nous augmentons cette part et l’ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte produite en Mer du Nord.
La partie belge de la mer du Nord comprend déjà 37 % de zones naturelles et notre pays sera désormais le premier pays européen à construire des éoliennes au sein d’une zone naturelle, plus précisément dans la zone Natura 2000 « Vlaamse Banken ». Il s’agit d’une zone dans laquelle la biodiversité présente doit bénéficier d’une protection renforcée. Notamment les bancs de sable et les lits de gravier constituent des refuges uniques pour des espèces menacées telles que l’alcyon et la chaline. La Belgique veut s’assurer que ces zones naturelles ne seront pas affectées par la construction d’éoliennes et maintenir, voire dans la mesure du possible renforcer, leur protection.
EDEN2000 : une étude à plusieurs volets
Pour construire ces parcs éoliens, il faut non seulement disposer d’un permis environnemental mais également d’un permis Natura 2000 complémentaire. Ce permis a pour objectif de vérifier si le projet en mer aura ou non des effets significatifs sur les espèces et les habitats à protéger.
La partie belge de la mer du Nord fait l’objet d’études approfondies depuis longtemps. En effet, au travers du projet Winmon.be, l’état de l’environnement marin dans les premiers parcs offshore fait l’objet d’un suivi, démarche qui a permis d’accumuler de nombreuses connaissances. Toutefois, nombre de lacunes subsistent encore dans ces connaissances scientifiques sur l’impact des parcs éoliens sur la nature. Ces lacunes concernent tant les connaissances permettant d’éviter les effets négatifs que celles permettant de renforcer les effets positifs.
Le projet EDEN2000 (Exploring options for a nature-proof Development of offshore wind farms inside a Natura 2000 area) par le biais de 25 études distinctes qui ont démarré en 2019 et seront finalisées d’ici la fin de cette année, devrait donc apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser les parcs éoliens dans les zones naturelles.
Il s’agit, entre autres de cartographier les lits de gravier, l’impact sur l’habitat, les effets des éoliennes sur les oiseaux marins ainsi que l’impact des techniques et des matériaux utilisés sur la biodiversité présente.
Le 22 mars 2022, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne a visité la Faculté d’Agriculture de l’UGent où des chercheurs affiliés à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et à l’UGent mènent une des études du projet EDEN2000. La recherche en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement d’animaux marins tels que la petite roussette (Scyliorhinus canicula), la seiche commune (Sepia officinalis), le homard européen (Homarus gammarus) et le calmar commun (Loligo vulgaris). On s’attend à ce que ces espèces se reproduisent à nouveau avec succès dans les lits de gravier une fois que le parc éolien sera construit et que partant la pêche perturbant le fond sera éliminée.
Les connaissances sur la sensibilité de ces espèces aux champs électromagnétiques, associées aux connaissances détaillées sur l’emplacement des précieux lits de gravier, seront utilisées pour déterminer un positionnement écologiquement rationnel des câbles dans le parc éolien.
Le 18 mars, le gouvernement fédéral a décidé d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables par des investissements supplémentaires dans l’énergie éolienne offshore. Le ministre Van Quickenborne s’y engage et souligne que le rapport final sur les études environnementales sera prêt au début de 2023.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord :« Le développement de la zone Princesse Élisabeth est important pour l’approvisionnement énergétique de notre pays. Ce qui rend l’offshore belge si particulier vient du fait que notre pays sera le premier à construire des éoliennes dans une zone naturelle. Nous pouvons le faire parce que nous avons déjà accumulé une très grande expertise scientifique sur l’impact environnemental des éoliennes. Nous pourrons donc définir les conditions préalables de manière très précise et stricte dans la procédure d’appel d’offres. Pas moins de 25 études environnementales seront réalisées à cette fin. »
Steven Degraer, écologue marin à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique :« La mobilisation des connaissances scientifiques approfondies sur le milieu marin et sur la manière dont il est affecté par les activités humaines en mer est la garantie d’une croissance bleue respectueuse de l’environnement. Ces connaissances permettent non seulement d’éviter de manière ciblée les effets négatifs, mais aussi de renforcer les effets positifs. »
Plus d’informations
EDEN2000 est un partenariat de coopération entre le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne, le Service Milieu Marin du SPF Santé publique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique – DO Nature, 4Sea (une organisation faîtière d’ONG) et la Belgian Offshore Platform. Les résultats de cette étude scientifique seront intégrés dans les conditions d’appel d’offres pour la construction d’éoliennes.
Début juillet 2020, un crevettier néerlandais qui pêchait dans les eaux territoriales belges a remonté dans ses filets rien de moins qu’une défense d’éléphant. Le fossile de 60 kg et de 2,37 m de long n’appartient pas à un mammouth, comme c’est souvent le cas dans nos régions, mais semble provenir d’un Palaeoloxodon antiquus, l’éléphant à défenses droites. Il s’agit d’un type d’éléphant de forêts qui a habité la région entre les périodes glaciaires. C’est la première fois qu’un spécimen aussi complet est découvert ici. La pointe et une partie de la base de la dent sont manquantes. Du vivant de l’éléphant cette défense devait faire plus de 2 m 80 de long. Palaeoloxodon antiquus était un géant plus grand que les éléphants qui peuplent la Terre aujourd’hui !La défense appartient à un individu adulte mâle d’environ 3,5 mètres de haut.L’âge du fossile est estimé entre 130.000 et 115.000 ans.
Grâce aux efforts conjoints du Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord, M. Vincent Van Quickenborne, et du Secrétaire d’État pour le Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, M. Thomas Dermine, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a pu intégrer la défense dans ses collections. A partir du mardi 8 février 2022, le grand public peut venir admirer la défense au Muséum des Sciences naturelles à Bruxelles.
Qui était l’éléphant à défenses droites ?
Palaeoloxodon antiquus, l’éléphant à défenses droites, est un éléphant de forêts qui a disparu de nos régions avant le mammouth. L’espèce était largement répandue en Europe et a prospéré principalement pendant les périodes plus chaudes entre deux périodes glaciaires (les interglaciaires). Cette découverte est remarquable car nous n’avions que peu de traces de la présence de cet éléphant en Belgique. Palaeoloxodon antiquus était longtemps considéré comme l’ancêtre de l’éléphant d’Asie (Elephas maximus) mais est maintenant considéré comme un proche parent de l’éléphant de forêt d’Afrique actuel (Loxodonta cyclotis). Palaeoloxodon antiquus est probablement aussi originaire du continent africain, mais on ne sait toujours pas à quel point cette espèce était répandue dans la préhistoire.
Grâce à la géologie du lieu, la localisation précise et aux découvertes d’autres restes de mammifères, on estime que la défense date de la dernière période interglaciaire de l’Eémien, une période du Pléistocène supérieur (il y a environ 130 000 à 115 000 ans).
Un lieu propice aux fossiles
La défense a été remontée dans « Het Scheur », un canal de navigation dans la partie belge de la mer du Nord, au large de la côte de Zeebrugge. Des activités de dragage y sont régulièrement entreprises pour permettre aux gros navires de faire escale au niveau de l’Escaut ou de l’Eurogeul. Cela provoque l’érosion des berges. De nombreux fossiles de mammifères ont déjà fait surface ici de cette manière. On y trouve notamment les restes de la colonie de morses la plus méridionale du Pléistocène, des ossements d’anciennes baleines qui nageaient ici il y a des dizaines de millions d’années, ainsi que des restes de mammouths.
La région où la découverte a été faite a changé radicalement d’aspect à plusieurs reprises au cours de l’histoire. Il a alterné entre mer et terre, a été recouvert d’une calotte glaciaire pendant les périodes glaciaires et, était un paysage de marée avec des forêts pendant les périodes interglaciaires. Cela explique pourquoi on y trouve de nombreux fossiles d’organismes très différents. Cependant. Toutefois, jamais dans cette zone une défense d’éléphant à défenses droites n’avait été retrouvée.
Le fait que cette défense soit restée intacte est dû à la méthode de pêche. Lors de la pêche aux crevettes, aucune chaîne n’est utilisée et le fond du filet roule librement sur et au-dessus du fond grâce à des « roues » en caoutchouc. Les crevettes s’y engouffrent tandis que le filet reste exempt de pierres et d’autres prises secondaires indésirables. Les fossiles ne sont que très rarement capturés avec ce type de filet.
Via un détour par le Muséum des Sciences naturelles
Les pêcheurs hollandais ont vendu la défense à North Sea Fossils, un commerce privé de fossiles à Urk, aux Pays-bas. Après, elle a été initialement étudiée par des chercheurs associés au Muséum d’histoire naturelle de Rotterdam.
Grâce aux efforts conjoints du Ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, et du Secrétaire d’État chargé de la Politique scientifique, Thomas Dermine, des discussions ont été entreprises afin de récupérer le fossile belge. Finalement, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a pu intégrer la défense dans ses collections, où elle reste disponible pour la recherche et est également rendu accessible au public. A partir du mardi 8 février 2022, le grand public peut venir admirer la défense au Muséum des Sciences naturelles. La signature de la déclaration de donation a eu lieu le 7 février 2022 au Muséum des Sciences naturelles, Bruxelles, à l’occasion de l’inauguration de la défense fossile.
Le ministre Van Quickenborne, le secrétaire d’État Dermine et le directeur général Supply admirent la défense de l’éléphant à défenses droites au Muséum des Sciences naturelles. (Image : IRSNB/T. Hubin)
Un nouvel protocole de coopération
La découverte de la défense fossile a également suscité la rédaction d’un protocole de coopération dans le cadre de la Loi relative à la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO du 2 novembre 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique et la protection d’épaves de valeur. Dans cet accord, le Gouverneur de la Flandre occidentale, la Direction Générale Navigation (SPF Mobilité et Transports), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, l’Agence flamande du patrimoine et l’Institut flamand de la mer formaliseront désormais la coopération en matière de protection du patrimoine culturel subaquatique, y compris le patrimoine paléontologique, et de protection des épaves de valeur. L’accord garantit que les futures découvertes en mer seront également enregistrées, étudiées et, le cas échéant, rendues accessibles au public.
Le ministre Van Quickenborne : « Notre mer du Nord ne nous révèle ses trésors que de manière éparse. Pourtant, les objets que nous y trouvons constituent une part importante de notre patrimoine. Depuis l’année dernière, nous avons une nouvelle loi qui protège automatiquement le patrimoine de plus de 100 ans. Plus de 55 épaves historiques ont déjà été reconnues. Grâce à cette loi, nous pouvons également inclure les fossiles dans notre patrimoine. La signature de l’accord de coopération aujourd’hui est la dernière pièce de cette nouvelle loi. De cette façon, la défense de l’éléphant à défenses droites ne disparaîtra pas dans une archive privée, mais nous pourrons faire profiter tout le monde de la richesse de notre patrimoine de la mer du Nord. Dans le même temps, les scientifiques de l’IRSNB pourront l’étudier et ainsi affiner leurs connaissances sur la préhistoire de nos régions. »
Le Secrétaire d’Etat Dermine : « La défense fossilisée d’un éléphant à défenses droites, trouvée au large de Zeebrugge, s’est retrouvée à sa place après une courte errance. L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique est le centre de recherche le plus important de Belgique en matière de paléontologie et jouit d’une renommée mondiale. Le fossile, vieux de plus de 115 000 ans, est étudié par l’IRNSB et mis en corrélation avec d’autres découvertes de son immense collection de pas moins de 3 millions de fossiles. Elle constitue ainsi une pièce du puzzle dans l’image de la vie d’autrefois dans nos régions, que le Muséum des Sciences naturelles fait revivre. À partir du 8 février, la défense pourra être admirée par les 350 000 visiteurs qui se rendent chaque année au musée. »
Directeur général a.i. IRSNB Patricia Supply : « Les sciences de la terre, y compris la paléontologie mais aussi la géologie et l’archéologie, ont toujours été un domaine de recherche important a l’IRSNB, ce qui nous a permis de nous forger un niveau réputé de connaissances et d’expertise paléontologiques. L’acquisition et l’exposition de cette défense d’éléphant à défenses droites sont étroitement liées aux objectifs de l’IRSRB : outre la recherche et les services scientifiques, la gestion et le développement du patrimoine et des collections scientifiques, ainsi que la diffusion des connaissances sur les sciences naturelles sont également des tâches essentielles de l’institut. Aujourd’hui, la défense occupe une place très importante dans notre muséum, à côté du mammouth de Lier et de l’éléphant d’Afrique qui vivait autrefois au zoo de Bruxelles. »