Nouvelles connaissances sur les impacts environnementaux des parcs éoliens en mer dans la partie belge de la mer du Nord

La production d’énergie à partir de sources renouvelables couvrira 13% de la consommation totale d’énergie belge d’ici 2020, si l’objectif défini par la Commission européenne en 2001 est atteint. Les parcs éoliens dans la partie belge de la mer du Nord devraient apporter une contribution importante à la réalisation de cet objectif, et produiront environ 43 % de l’énergie renouvelable, en supposant une puissance installée de 2000 mégawatts d’ici 2020. Dans le nouveau rapport « Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Assessing and Managing Effect Spheres of Influence.”, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et ses partenaires évaluent les impacts des éoliennes en mer sur l’écosystème marin et révèlent les processus à l’origine de ces impacts.

Aujourd’hui, quatre parcs éoliens en mer sont déjà opérationnels dans la partie belge de la mer du Nord et un cinquième (Norther) est en cours de construction. D’ici la fin de 2018, une puissance installée de 1152 mégawatts, composée de 274 éoliennes, sera opérationnelle dans nos eaux nationales. Quatre autres projets devraient débuter en 2019 et 2020. Avec 238 km² réservés aux parcs éoliens en mer en Belgique, 344 km² dans la région de Borssele aux Pays-Bas et 122 km² dans la zone française de Dunkerque, les impacts écologiques cumulés devraient constituer une préoccupation majeure dans le sud de la mer du Nord dans les prochaines années.

Localisation des parcs éoliens actuels et prévus dans le sud de la mer du Nord. Ligne noire: frontière de la partie belge de la mer du Nord; bleu : parcs éoliens déjà opérationnels, orange: parcs éoliens en construction; rose: début de construction en 2019; violet: début de construction en 2020; A et B: zone proposée pour les parcs éoliens de Dunkerque; pointillés : nouvelle zone pour les énergies renouvelables comme proposé dans le Marine Spatial Plan 2020-2026. © IRSNB

Outre une concession de domaine, un promoteur doit donc également obtenir un permis environnemental avant d’installer un parc éolien. Un tel permis comporte des conditions visant à minimiser l’impact du projet sur l’écosystème marin, mais impose également un programme de surveillance pour évaluer les effets du projet sur le milieu marin. En Belgique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique coordonne ce programme de suivi, s’appuyant ainsi sur l’expertise de l’Université de Gand, de l’Institut de Recherche en Agriculture, Pêche et Alimentation (ILVO) et de l’Institut de Recherche Naturelle et Forestière (INBO). « Grâce à ce programme de surveillance, nous obtenons non seulement une bonne compréhension de la sphère d’influence des éoliennes individuelles et des parcs éoliens dans leur ensemble, mais nous pouvons également concevoir des mesures d’atténuation pour gérer directement les effets indésirables sur l’écosystème marin », déclare Steven Degraer, auteur principal du rapport.

Quelques résultats remarquables du nouveau rapport

Efficacité d’un seul grand rideau de bulles (“Big Bubble Curtain”, BBC) pour atténuer les bruits sous-marins lors du battage de pieux (chapitre 2): Comme la taille des éoliennes disponibles a augmenté au cours des dernières décennies, des marteaux hydrauliques plus puissants sont nécessaires pour enfoncer les plus grands monopieux de fondation en acier dans le fond marin. En conséquence, des niveaux plus élevés de sons impulsifs sont introduits dans l’environnement marin, ce qui soulève des inquiétudes quant aux impacts négatifs possibles sur la vie marine. Pour se conformer aux exigences de la Directive cadre Stratégie Marin, un seuil de 185 dB à 750 m de la source sonore ne peut pas être dépassé. Les activités actuelles de battage de pieux produisent cependant des niveaux sonores allant jusqu’à 204 dB à une distance de 750 m. Les mesures d’atténuation sonore ne sont donc plus une option mais une obligation lors des activités d’empilage. Dans cette étude, l’efficacité d’un seul grand rideau de bulles a été testée lors de la construction du parc Rentel. Dans cette méthode, l’air est comprimé par l’intermédiaire d’un tuyau perforé qui est installé sur le fond marin autour du lieu de construction, créant un écran de bulles qui absorbe partiellement l’énergie sonore, et réduit le bruit avec un maximum de 11-13 dB.

Big Bubble Curtain (BBC) © IRSNB

La surveillance des sédiments et des invertébrés dans les sédiments mous entourant les éoliennes a montré que les moules et les anémones, organismes connus pour s’encrasser sur les fondations des éoliennes, deviennent plus abondants dans ces sédiments que dans les zones de référence en dehors des parcs éoliens. Toutefois, un suivi détaillé est nécessaire pour valider s’il s’agit d’une observation ponctuelle ou d’un effet réel de parc éolien, de sorte qu’il est trop tôt pour conclure qu’un effet direct de parc éolien (« récif ») ou un effet indirect d’exclusion de la pêche se manifeste (chapitre 3). Des changements dans les sédiments (tels que le rafinnement et l’enrichissement), ainsi que dans la densité, la diversité et la composition des communautés d’invertébrés ont été détectés de différentes orders de tailles autour des trois différents types de fondations de turbines (monopieux, jackets et fondations gravitaires) qui sont utilisés dans la partie belge de la mer du Nord. Il est suggéré que ces résultats contrastés pourraient être dus à une combinaison de capacités de dispersion propres au site et de différences structurelles entre les types de fondations et leurs communautés d’invertébrés associées (chapitre 5).

Outre le suivi dans les parcs éoliens déjà opérationnels, les conditions de référence des communautés d’invertébrés et de poissons dans les nouvelles zones de concession sont également décrites dans le rapport, permettant une évaluation future des effets des parcs éoliens nouvellement construits sur ces communautés (chapitre 4).

Un examen plus approfondi de la faune ichtyologique des parcs éoliens en mer (chapitre 6) a révélé qu’une combinaison de techniques d’échantillonnage variées est nécessaire pour obtenir une vue complète sur cette communauté. Sur un total de 25 espèces, 15 sont également connues pour vivre autour d’épaves dans la même zone. Quatre espèces cependant, la Grenouille de mer (Raniceps raninus), la Grande Baveuse (Parablennius gattorugine) et le Petit Chabot (Taurulus bulbalis) étaient auparavant rarement ou, dans le cas de la Vielle Commune (Labrus bergylta), seulement une fois signalés dans les eaux belges. Ces espèces peuvent être caractérisées comme des espèces dures fréquentant des substrats et devraient bénéficier de plus en plus de l’expansion continue des parcs éoliens offshore dans le sud de la mer du Nord.

La modélisation des données GPS du Goéland brun (Larus fuscus) (chapitre 7) capturées et marquées dans les colonies d’Ostende et de Zeebrugge a confirmé qu’on passait beaucoup plus de temps à se percher sur des éoliennes extérieures qu’intérieures dans un parc éolien. On a également constaté une augmentation significative et progressive du nombre de registrations d’oiseaux volants allant du centre du parc éolien jusqu’à 2000 m du bord du parc éolien, au-delà de laquelle la réponse a semblé se stabiliser. Une analyse temporelle a montré que les oiseaux hésitaient de plus en plus à entrer dans le parc éolien lorsque les vents étaient forts et que les pales du rotor se déplaçaient rapidement. Ces résultats peuvent être très utiles pour affiner la modélisation du risque de collision.

Parc éolien en mer © IRSNB

Les conséquences de la perturbation sur une population simulée de Marsouins Communs (Phocoena phocoena) (chapitre 8) ont été testées à l’aide de 17 scénarios avec et sans diverses mesures d’atténuation. Les résultats de cette étude monrent que la combinaison d’une restriction saisonnière de battage des pieux (lorsque les marsouins sont les plus abondants) et d’un dispositif de dissuasion acoustique n’était pas suffisante pour ramener l’impact sur la population de Marsouins à des valeurs acceptables. Ces simulations suggèrent également que la construction d’un parc éolien chaque année a plus affecté la population de Marsouins Communs que la construction de deux parcs éoliens en même temps.

Pour la première fois en mer du Nord, l’activité des chauves-souris a été étudiée à la hauteur de la nacelle (à 94 m au-dessus du niveau de la mer) des éoliennes (chapitre 9). Des détecteurs acoustiques de chauves-souris ont été installés sur quatre turbines dans les eaux belges. Plusieurs espèces de chauves-souris migrent sur de longues distances entre les perchoirs d’été et d’hiver, et traversent même la mer du Nord pendant leur migration. Les résultats indiquent que les détections à hauteur de nacelle (au centre de la zone balayée par le rotor) représentaient environ 10 % des détections effectuées à basse altitude (environ 17 m au-dessus du niveau de la mer), ce qui donne une indication de l’activité des chauves-souris à différentes altitudes quand elles traversent des parcs éoliens offshore. Les observations ne permettent cependant pas encore de tirer des conclusions solides sur le risque de collision pour les chauves-souris, surtout pas dans la partie inférieure de la zone balayée par le rotor.

Ce communiqué de presse ne décrit que le cadre général de surveillance des effets environnementaux dans les parcs éoliens offshore belges et ne se concentre que sur certains résultats. Le rapport complet, et les anciens rapports de suivi, peuvent être obtenus ici.

Correction des images à haute résolution spatiale de la contribution des aérosols atmosphériques

Les images satellite sont utilisées de plus en plus régulièrement et pour diverses applications, comme par exemple, la cartographie de la turbidité de l’eau (un facteur important pour les organismes marins) et l’évolution spatiale des transports de sédiments.  Il est cependant nécessaire d’appliquer une correction atmosphérique avant d’utiliser les images pour étudier la surface terrestre. En effet, la présence d’aérosols dans l’atmosphère, des fines particules réfléchissant et absorbant la lumière, affecte de façon très variable la lumière captée par le satellite. Dans une nouvel publication de Quinten Vanhellemont, chercheur à la Direction Opérationnelle Milieux Naturels (DO Nature) de notre institut, un nouvel algorithme de correction atmosphérique est présenté pour des images de la couleur de l’eau à très haute résolution spatiale.

Le Dark Spectrum Fitting (DSF)-algorithme a été développé dans le cadre du projet PONDER, financé par le programma Stereo III de BELSPO (Politique Scientifique Fédérale). Ce projet a pour objectif d’exploiter des données provenant de capteurs à très haute résolution spatiale, tel que Pléiades, afin d’extraire de l’information très détaillée sur la turbidité et le transport de sédiments. Ceci a donc nécessité le développement d’une correction atmosphérique afin de corriger les images avant leur exploitation.

Image Pléiades du port de Zeebrugge et de ses environs.

Correction de l’effet des aérosols sur les images satellite

Le DSF-algorithme sélectionne sur l’image les pixels les plus sombres. Ces pixels permettent ensuite d’estimer les aérosols présent dans l’atmosphère et d’appliquer une correction atmosphérique. Avec les images Pléiades, grâce à sa très haute résolution spatiale, il est également possible de distinguer les ombres des objets au niveau du sol. Ces ombres permettent de produire des cartes de la distribution des aérosols à très haute résolution spatiale.

Turbidité de l’eau dans le port et aux alentours de Zeebrugge estimé à partir d’une image Pléiades et en utilisant le Dark Spectrum Fitting algorithme pour la correction atmosphérique. Notez qu’il n’est pas possible de distinguer les zones de très haute turbidité sur l’image initiale.

Applications supplémentaires

Le DSF-algorithme a également été utilisé pour la correction atmosphérique d’autres images, en particulier, Landsat et Sentinel-2. Depuis avril 2018, le DSF est aussi proposé dans ACOLITE comme algorithme standard pour la correction atmosphérique d’autres satellites. ACOLITE  est un logiciel pour l’analyse et l’interprétation d’images satellite et a également été développé par Quinten à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Une publication dans laquelle le DSF est utilisé pour la correction atmosphérique de Landsat et Sentinel2 est également en cours de publication.

Les mammifères marins en Belgique en 2017

Comme chaque année, nos scientifiques ont résumé les informations disponibles sur les mammifères marins en Belgique dans le rapport Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2017. En plus des données sur les échouages et les observations, cette édition comporte des articles d’opinion sur les réfugiés climatiques de l’Arctique et sur le phoque gris dans nos eaux.

Phoque gris dans le port de Nieuport le 17 janvier 2017 (foto: T. Hubin/IRSNB).

Les Marsouins

En 2017, le nombre d’échouages de Marsouins était comparable à la moyenne des 10 dernières années. « La prédation par le phoque gris et les captures accidentelles ont été les principales causes de mortalité que nous avons identifiées », explique Jan Haelters, auteur principal du nouveau rapport. « Elles expliquent près de 60 % des 93 échouages de marsouins le long de la côte belge en 2017. »

Les autres cétacés

Des Dauphins à bec blanc ont été observés à deux reprises en 2017, tandis que des Grands dauphins ont été signalés plus régulièrement. Un cadavre de chacune de ces espèces s’est également échoué. Un Petit rorqual mort a été aperçu dans les eaux belges et s’est échoué par la suite aux Pays-Bas.

Les phoques

Avec 10 Phoques communs, 8 Phoques gris et 19 phoques non identifiés, le nombre de phoques morts ou mourants montre une tendance à la hausse. SEALIFE Blankenberge a accueilli temporairement et soigné 22 Phoques communs et 6 Phoques gris. En outre, un nombre remarquablement élevé de phoques blessés par des hameçons a été observé dans le port de Nieuport.

Un visiteur très inattendu

La Baleine boréale qui croisait au large d’Ostende et de Middelkerke le 31 mars et le 1er avril était la première à être signalée dans toute la mer du Nord. À peine un an après le Narval, cette baleine du grand nord suscite de nombreuses spéculations à propos des effets du changement climatique sur la vie marine dans l’Arctique et le monde entier.

Le présent rapport décrit l’implémentation du Décret Royal sur la protection des espèces marines, et n’aurait pas pu être compilé sans le soutien des nombreux bénévoles, d’autres institutions et de divers départements de l’administration locale. Il est téléchargeable (en FR ou en NL) via la page www.marinemammals.be/reports.

La Garde côtière belge donne l’exemple en matière de lutte internationale contre la pollution de l’air au-dessus de la mer

Depuis 2016, un renifleur électronique est utilisé à bord de l’avion de la Garde côtière belge pour repérer les infractions environnementales et maritimes. Ce capteur sert à évaluer la teneur en soufre des hydrocarbures sur base des mesures des émissions des navires relevées au-dessus de la mer. Cette méthode permet non seulement de surveiller plus efficacement différents aspects de la qualité de l’air au-dessus de la mer, mais aussi d’identifier les contrevenants potentiels. Dans ce domaine, la Belgique est de plus en plus le point de mire de l’attention internationale. Outre les pays de la mer du Nord, la Chine s’intéresse actuellement de très près à cette technologie.

(c) IRSNB/SURV

Problématique de la pollution atmosphérique et rôle pionnier de la Belgique

Nos médias s’intéressent beaucoup à la pollution atmosphérique et à ses conséquences pour l’Homme et l’environnement. Si l’automobile est particulièrement montrée du doigt, l’on oublie souvent que la navigation est aussi une importante source de pollution atmosphérique (et d’autres formes de pollutions). Les émissions de dioxyde de soufre des navires qui brûlent des hydrocarbures lourds à haute teneur en soufre sont elles aussi responsables de divers problèmes de santé publique et environnementaux (particules fines, pluies acides, changement climatique). La réduction des émissions de soufre des navires en mer fait donc l’objet de traités internationaux (seuil pour la teneur en soufre des hydrocarbures fixé dans la convention MARPOL, la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires) et est aussi une priorité majeure à l’échelon européen (directive « soufre » de l’UE). Nous avions déjà évoqué le renifleur électronique qui est utilisé depuis 2016 à bord de l’avion de la Garde côtière belge pour mesurer les émissions de soufre des navires au-dessus de la mer du Nord (la mesure des teneurs en SO2 et en CO2 permettant de calculer la teneur en soufre des hydrocarbures). L’avion de la Garde côtière belge, propriété de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, contribue ainsi à l’application efficace de la réglementation maritime, en coopération avec le SPF Mobilité. Le rôle pionnier unique de la Belgique n’est pas passé inaperçu. Ainsi, la Belgique coopère déjà activement avec les Pays-Bas, tandis que d’autres pays de la mer du Nord envisagent de suivre l’exemple belge.

(c) IRSNB/SURV

Intérêt intercontinental

L’intérêt pour cette technologie est loin de se limiter à notre continent ! Les performances et l’expertise de la Belgique ont également été remarquées par des pays situés en dehors du bassin de la mer du Nord et de l’UE. En septembre 2017, par exemple, Ward Van Roy, notre opérateur en charge de la surveillance aérienne, a ainsi été invité à participer à une réunion internationale à Cornwall (Ontario), au Canada, pour y présenter le travail de pionnier de notre pays. Le public se composait principalement de représentants des autorités responsables de la lutte contre la pollution maritime.

En juin 2017, une délégation du ministère chinois des transports a également rencontré l’équipe belge de surveillance aérienne afin d’évaluer la possibilité d’appliquer en Chine les procédures mises au point dans notre pays. La Chine, comme l’Europe, est en effet particulièrement touchée par le problème de la pollution atmosphérique, et le gouvernement central chinois met actuellement tout en œuvre pour rattraper son retard dans la lutte contre les émissions des navires. Elle est prête à affecter beaucoup de moyens pour entamer un mouvement de rattrapage et en 2016, elle a ainsi délimité trois zones nationales d’émissions contrôlées (Domestic Emission Control Areas, DECA) autour des ports les plus fréquentés du pays. Les services d’inspection maritime ont ensuite été chargés de s’attaquer à la pollution du transport maritime – et donc aux émissions de soufre – dans ces zones. Le Natural Resources Defense Council (NRDC), une ONG dont la mission est de protéger la Terre (ses habitants, sa flore et sa faune, ainsi que les systèmes naturels dont dépend toute vie), aide les autorités chinoises à acquérir les connaissances nécessaires pour assurer elles-mêmes cette surveillance dans le futur.

Les trois “Emission Control Areas” chinoises sont situées autour des zones portuaires chinoises les plus achalandées.

Apprendre de l’expérience belge

Début mai 2018, le NRDC et le China Waterborne Transport Research Institute (département du ministère des transports) ont invité Monsieur Van Roy à participer à un atelier organisé à Shenzhen, en Chine, pour évoquer la question de la réglementation relative aux émissions des navires dans les zones DECA et de son application. Le 6 juin 2018, le NRDC a ensuite organisé un atelier et un événement médiatique à Pékin pour marquer le deuxième anniversaire de la mise en œuvre du DECA en Chine. Là encore, Ward Van Roy (avec le Danois Jon Knudsen) a été choisi pour y participer, par téléconférence, afin de partager ses connaissances sur le soufre, d’expliquer les expériences belges et mettre en avant l’importance de la mise en œuvre du DECA chinois. « Nous étions convaincus que les messages d’experts internationaux pouvaient aider la Chine à prendre des mesures plus ambitieuses et à mettre en place un solide programme de surveillance », explique Freda Fung du NRDC. « De plus, nous espérions que les expériences de l’étranger seraient une source d’inspiration, et aboutiraient non seulement au développement et à la mise en œuvre d’un cadre juridique contraignant, mais aussi au lancement d’initiatives volontaires visant à réduire encore davantage les émissions de soufre des navires. »

Big in China

L’événement médiatique a été un grand succès ! Les journalistes chinois ont trouvé très utile d’entendre des experts étrangers expliquer comment cette législation est respectée dans leur pays et si les nouvelles technologies visant à réduire la teneur en soufre des émissions des navires sont efficaces. « Les médias chinois se sont également montrés très enthousiastes quant au fait que la surveillance aérienne peut effectivement être un maillon important dans la détection des infractions en matière d’émissions en mer et ont manifesté un vif intérêt pour le travail de pionnier de la Belgique », explique M. Van Roy. « Quelques grands journaux chinois (dont le People’s Daily) et de nombreux médias spécialisés (navigation, énergie et transport), ont couvert l’événement et ont évoqué divers aspects relevés par le chercheur belge. Ward et l’approche belge sont désormais célèbres en Chine, » ajoute Freda.

« Ward Van Roy et Jon Knudsen ont décrit de manière détaillée comment la technologie des renifleurs doit être utilisée pour contrôler efficacement les émissions dans l’atmosphère de substances polluantes provenant des navires en mer. »

« Ward Van Roy a également fourni des explications très claires sur l’effet des absorbeurs-neutralisateurs (scrubbers*) et expliqué que ceux-ci peuvent encore majorer la pollution lorsque les eaux usées qui en résultent ne sont pas collectées et traitées, mais directement rejetées en mer.

China Shipping Weekly, 06-07-18

« Tant en ce qui concerne notre mission que notre souci de la qualité de notre environnement, dont la qualité de l’air est un élément important, l’intérêt international pour le travail de pionnier belge nous donne beaucoup de satisfaction et de motivation supplémentaire pour continuer sur la voie choisie, » conclut Monsieur Van Roy.

(c) IRSNB/K. Moreau

Perspectives d’avenir

Dans l’intervalle, les chercheurs de la surveillance aérienne belge étudient la possibilité d’étendre leur expertise à la mesure des composés azotés rejetés par les navires en mer, qui seront régis par des normes plus strictes dans notre pays à partir de 2021. Ils continueront également à informer les autres pays de la mer du Nord et la Commission européenne de l’utilité de ces vols « renifleurs » au-dessus de la mer, dans l’espoir qu’ils soient étendus dans les années à venir, à la Chine mais aussi autour de la mer du Nord (et d’autres zones maritimes européennes) dans le cadre de l’approche commune de la pollution atmosphérique par les navires.

* Des absorbeurs-neutralisateurs (‘scrubbers’) sont des installations qui permettent d’éliminer les particules polluantes d’un flux gazeux dans l’eau. Lorsque l’eau n’est pas collectée ensuite, on parle de « système ouvert ». Dans le cas contraire, il s’agit d’un « système fermé ».

Une croisière scientifique vers Spitzberg à bord du RV Oceania

Les similitudes entre la recherche scientifique en mer du Nord et dans l’océan Arctique sont frappantes ! Des scientifiques passionnés cherchent à comprendre la mer afin de se préparer au mieux aux changements que connaît le monde. Voici un petit compte-rendu des neuf jours passés à bord de l’Oceania, le navire de recherche océanographique polonais.

RV Belgica et RV Oceania

Tout comme la Belgique, la Pologne possède son propre navire de recherche. Le trois-mâts RV Oceania appartient à l’Institut polonais de recherche océanographique (IOPAN). Il a environ le même âge (°1985) et la même longueur (un peu moins de 50m) que notre RV Belgica. Le navire est principalement utilisé pour effectuer des recherches scientifiques en mer Baltique. Une fois par an, le navire met le cap sur le Grand Nord et les fjords de Spitzberg pour y étudier l’impact du changement climatique sur l’océan Arctique. Du mercredi 26 juillet au vendredi 4 août 2017, les 24 membres d’équipage et scientifiques polonais ont accueilli à bord une journaliste canadienne et la communicatrice scientifique belge Sigrid Maebe.

Scientifiques et équipage de RV Oceania pendant AREX 2017

Le capitaine du RV Oceania, Piotr Woźniak, connaît bien notre RV Belgica. Dans les années 90, lors des festivités de la Force navale à Zeebrugge, son navire était amarré à côté du RV Belgica, et lors des célébrations du centième anniversaire de l’expédition scientifique de l’ancien Belgica, en 1997 à Anvers, il est également monté à bord de notre bateau de recherche. Les deux navires sont très similaires, mais comme l’Oceania est un voilier, il a une coque plus effilée et l’espace est donc réduit à l’intérieur.

Le RV Oceania est équipé de tout l’appareillage possible pour prélever des échantillons d’eau, des organismes peuplant la mer (plancton dans la colonne d’eau ou benthos dans les fonds marins), ou pour effectuer des mesures optiques de la couleur de la mer afin de déterminer les propriétés de l’eau. Du fait de l’espace restreint, les scientifiques polonais ne peuvent faire que prélever les échantillons et les congeler ou les fixer, ils n’ont pas la possibilité de les examiner à bord. De retour sur la terre ferme, il leur faudra entre six et douze mois pour analyser tous les échantillons de cette croisière.

Recherches dans le fjord d’Hornsund

Pour cette croisière scientifique ‘AREX’2017’ (Arctic Expedition 2017), le RV Oceania a quitté les côtes polonaises à la mi-juin pour rejoindre l’archipel du Spitzberg en longeant la Norvège. Fin août, soit 80 jours plus tard, il sera de retour en Pologne avec à son bord des centaines d’échantillons et de mesures. Le chiffre ‘30’ peint sur le flanc du navire à côté d’un ours polaire, sera alors modifié : le RV Oceania aura bouclé son 31ème périple au Spitzberg!

RV Oceania dans le fjord d’Hornsund
Le 31ème voyage du RV Oceania au Spitzberg est presque terminé

Je suis montée à bord du RV Oceania à Longyearbyen, la capitale de Spitzberg, pour une croisière scientifique de neuf jours vers le fjord d’Hornsund. Le but de cette partie du voyage était d’étudier jusqu’où l’influence de l’océan Atlantique se fait sentir dans ce fjord de la partie sud de l’île de Spitzberg. Le fjord d’Hornsund est le premier endroit où les eaux atlantiques méridionales pénètrent dans l’Arctique. Année après année, le scientifique en chef Sławomir Kwaśniewski voit l’eau de l’Atlantique s’avancer plus profondément dans le fjord et l’eau de mer se réchauffer. La population de plancton progresse elle aussi : des espèces atlantiques de copépodes, de méduses et de groseilles de mer sont de plus en plus souvent observées dans le fjord. C’est l’écosystème tout entier qui change sous l’effet de ces courants chauds. Les scientifiques sont donc très contents lorsqu’ils trouvent de vraies espèces arctiques dans leurs filets à plancton. Cette étude annuelle de l’institut IOPAN donne une longue chronologie de mesures et d’analyses indispensables pour comprendre les conséquences du changement climatique.

Filet ‘multi’ pour prélever des échantillons de plancton à différentes profondeurs
Plancton gélatineux

Station polaire

La Pologne possède également une station de recherche sur l’île de Spitzberg: la station polaire polonaise, elle aussi située dans le fjord d’Hornsund. C’est un endroit magique, mais il faut toujours se promener avec une arme à feu, car le risque de croiser un ours polaire (Ursus maritimus) en chemin est bien réel ! Pendant les mois d’été, une trentaine de scientifiques et de techniciens sont stationnés ici. Ils ne sont plus qu’une dizaine durant la sombre période hivernale. Ils sont là pour étudier le glacier qui borde la station. D’autre part, ils mesurent constamment les rayonnements magnétiques et les conditions météorologiques de la région et observent les conditions de vie et les comportements alimentaires de la colonie de mergules nains (Alle alle, un drôle de petit oiseau marin).

Station polaire polonaise du fjord d’Hornsund

Les deux « paparazzi », comme on s’amusait à nous appeler, la journaliste et moi, ont pu mettre pied à terre un jour pour faire connaissance avec les scientifiques Danek et Kasia. Ce matin-là, ils contrôlaient les batteries des caméras installées à proximité des nids pour filmer comment les parents viennent nourrir les petits. Les poussins, eux, sont cachés sous un tas de pierre et ne sont pas visibles à la caméra. L’après-midi, les chercheurs ont capturé quelques oiseaux adultes pour prélever des échantillons de nourriture. Pour ce faire, ils vont chercher à la cuillère le plancton frais dans le sac gulaire du mergule nain. Apparemment, le repas des poussins se compose essentiellement d’un certain stade larvaire (stade 5) de l’espèce de plancton Calanus glacialis. La capacité de ces oiseaux à différencier les stades planctoniques et à viser juste pour les capturer, est tout bonnement incroyable !

Mergules nains avec des caméras centrées sur leurs nids

Chercheurs de l’IRSNB

Dans la station, j’ai aussi fait la connaissance d’Alexandra, qui étudie les différents glaciers du fjord d’Hornsund à l’aide d’un sonar. Elle passe ainsi des heures dans un petit bateau, souvent à côté du glacier, pour obtenir une image de la partie immergée du glacier qui se trouve juste sous l’eau grâce aux ondes sonores. Alexandra est polonaise, elle habite et travaille en Italie et elle a connaissance des travaux de ses confrères de la DO Nature (Vera Van Lancker et Giacomo Montereale Gavazzi) qui mènent des recherches similaires avec des sonars pour étudier les fonds marins de la partie belge de la mer du Nord. Joana, qui est montée à bord pour la partie suivante de la croisière, entretenait elle aussi de bons contacts avec des scientifiques de l’IRSNB qui étudient des crustacés (Claude De Broyer en Cédric d’Udekem d’Acoz). Même dans ces contrées lointaines, la réputation des chercheurs de l’IRSNB n’est visiblement plus à faire !

Ours polaire, baleines, plancton

Nous avons eu beaucoup de chance durant ces neuf jours de voyage. D’abord, le temps était splendide (du soleil, peu de vent et un bon 5°). Les semaines précédentes, le fjord était dans le brouillard et un vent violent soufflait en mer, ce qui complique considérablement le prélèvement des échantillons et cache complètement le paysage. Nous avons aussi vu un ours polaire dans une des petites baies. Il avait réussi à mettre la main sur une grande proie dont les restes se trouvaient sur un iceberg. Ce fut une image forte : un ours polaire qui se laisse glisser d’un iceberg dans la mer et s’éloigne de nous à la nage, à une vitesse surprenante, la tête dodelinant de gauche à droite comme s’il voulait sentir à quelle distance se trouvait le danger humain. Même les scientifiques habitués des lieux étaient émus par cette rencontre unique !

Ours polaire

Dans le fjord, une baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) a fait deux apparitions. Elle avait trouvé un endroit grouillant de riche plancton dans le fjord, non loin d’un glacier. Alors pourquoi déménager dans ces conditions ?

Baleine à bosse

Nous avons aussi vu d’autres baleines, surtout quand nous avons pris des mesures optiques en continu pendant 48 heures en pleine mer (1000 mètres de profondeur !). Qu’y a-t-il de plus beau que de prélever des échantillons d’eau à 3 heures du matin, en pleine lumière du jour, en entendant et voyant passer des baleines et des dauphins devant nous ? Le plus difficile était de m’obliger à aller dormir le soir en sachant que j’allais peut-être rater quelques belles apparitions de baleines. Voilà les avantages et inconvénients du soleil de minuit sous ces latitudes à cette époque de l’année !

Recueillir des échantillons d’eau en haute mer

Nature intacte ?

La vie à bord du RV Oceania était presque en tout point similaire à celle à bord du RV Belgica (excepté la langue polonaise, bougrement ardue). Une bonne soupe fraîche par jour, parfois une crème glacée, des cabines exiguës mais agréables, et chaque jour le défi de prendre une douche et de s’habiller dans une cabine qui bouge d’avant en arrière et de gauche à droite… La grande différence se ressent lorsqu’on est dehors, sur le pont. Pas d’horizon gris rempli de bateaux d’un côté et d’immeubles d’appartements de l’autre. En pleine mer, on ne voit qu’un horizon gris dépourvu de bateaux, et dans les fjords, un paysage de collines et de montagnes d’une beauté indescriptible, baigné de soleil et couvert de neiges éternelles et de glaciers moins éternels. Les glaciers se réduisent à une vitesse effrayante. Les cartes marines sur le pont du RV Oceania ont été adaptées en 2014 et ne correspondent déjà plus à la réalité ! Il est choquant de voir à quel point la nature intacte se transforme à cause du comportement irréfléchi des hommes à des milliers de kilomètres de là…

L’image de cet environnement fantastique, des montagnes, des glaciers, des oiseaux, du plancton, des baleines et de l’ours polaire restera à jamais gravée dans ma mémoire, et je continuerai d’inciter chacun à prendre le changement climatique au sérieux et à vouloir le comprendre. N’hésitez pas à faire de même !

Texte et photos : Sigrid Maebe

Plus d’informations sur IOPAN, RV Oceania, et la recherche dans laquelle ils sont impliqués peuvent être consultés ici. RV Oceania quittera la Pologne pour ‘AREX’2018’ – le 32ème voyage de RV Oceania à Svalbard – le 14 juin 2018, pour revenir le 29 août (planification de RV Oceania en 2018).

Lisez aussi l’histoire de la journaliste canadienne Hannah Hoag.

Surveillance aérienne de la mer du Nord en 2017

En 2017, dans le cadre du programme de surveillance aérienne de la mer du Nord, 222 heures de vol au total ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord. Au sein et à proximité des espaces marins belges, 11 cas de pollution ont été observés, dont 10 déversements opérationnels et un déversement accidentel. Pendant le contrôle des émissions de soufre des navires en mer, 49 navires ont été identifiés comme présentant une quantité élevée et suspecte de soufre dans leurs gaz d’échappement. Enfin, lors d’une campagne internationale de contrôle des plateformes de forage offshore dans la partie centrale de la mer du Nord, 26 déversements de hydrocarbures ont encore été constatés. Le service scientifique Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord de l’IRSNB est responsable de la surveillance aérienne en mer.

L’avion de surveillance aérienne belge. © IRSNB/K. Moreau

En 2017, dans le cadre du programme belge de surveillance aérienne, 222 heures de vol ont été réalisées au-dessus de la mer du Nord. Sur ce total, 187 heures ont été effectuées dans le cadre des missions de contrôle assumées par la Garde côtière belge dans les zones maritimes belges et voisines, 19 heures ont été consacrées aux vols internationaux pour le contrôle des plateformes pétrolières en mer du Nord (le fameux « Tour d’horizon ») et 16 heures étaient destinées au suivi des mammifères marins. Sur les 187 heures de vol pour la Garde côtière, 40 ont été consacrées au contrôle des activités de pêche, deux aux opérations conjointes avec la Garde côtière et 145 au contrôle de la pollution (application MARPOL en mer). Dans cette dernière catégorie, 80 heures ont été spécifiquement dédiées au contrôle des émissions de soufre par les navires et 65 au contrôle de la pollution par hydrocarbures et autres substances nocives.

Déversements opérationnels

En 2017, un total de 10 déversements opérationnels provenant de navires a été observé :

  • Deux nappes d’hydrocarbures ont été constatées. Il s’agissait de faibles quantités d’hydrocarbures ayant un impact limité sur l’environnement marin. Ces résultats sont conformes à la tendance générale observée ces dernières années, qui indique une baisse du nombre annuel de constats de pollution maritime opérationnelle.

    Nombre de cas de pollution opérationnelle par hydrocarbures constatés par heure de vol. © IRSNB/SURV
  • Dans cinq cas, il s’agissait d’un déversement d’une substance toxique autre que des hydrocarbures. Dans un cas seulement, la nappe a pu être reliée à un navire. Il s’agissait d’une probable infraction à l’Annexe II de MARPOL dans les eaux britanniques, qui a été signalée aux autorités britanniques (et suivie par celles-ci). Dans les quatre autres cas, il n’y avait pas de navire dans les environs.

    Nombre de cas de pollution opérationnelle par d’autres substances nocives constatés par heure de vol. © IRSNB/SURV
  • Enfin, dans trois cas, il n’a pas été possible de déterminer visuellement de quelle substance il s’agissait.

Déversements accidentels

Pendant les vols de 2017, un seul déversement accidentel a été observé depuis les airs. Il s’agissait d’une perte d’hydrocarbures provenant de l’épave du « Fluvius Tamar », qui a fait naufrage au large en janvier 2017, dans les eaux britanniques. En 2017, l’avion de surveillance a également observé d’autres incidents en mer, mais heureusement aucun nouveau déversement accidentel n’a été constaté :

  • Après la collision entre le vraquier « Coral Opal » et le navire-citerne « Silent » en juin 2017, un contrôle aérien a été effectué autour du site, mais aucune pollution n’a été détectée.
  • À la suite d’un signalement, en août 2017, par les services de sauvetage en mer de Blankenberge d’une petite nappe d’hydrocarbures en cours de désintégration juste devant la côte, un autre contrôle aérien a été effectué. Lors de ce vol, nous n’avons cependant pas trouvé de résidus d’hydrocarbures dans la zone élargie. Il s’agissait probablement d’une remise en suspension limitée d’anciens résidus d’hydrocarbures provenant de l’incident du « Flinterstar » (2015), à la suite de travaux à proximité du chenal vers le port de Zeebruges.
  • Après que le navire-citerne « Seatrout » se soit échoué en septembre 2017 dans l’Escaut occidental, à hauteur de la courbe de Bath, un nouveau contrôle aérien a été effectué. Ici non plus, aucune perte d’hydrocarbures n’a été observée.

    Le Seatrout est tiré d’un banc de sable dans le courbe de Bath (Escaut occidental) par des remorqueurs. © IRSNB/SURV

Suivi des émissions de soufre par les navires

Les 80 heures de contrôle des émissions de soufre ont été effectuées lors de 51 vols avec « renifleur », lors desquels les émissions de soufre de 870 navires au total ont été mesurées. 49 navires ont été identifiés comme émettant des quantités élevées et suspectes de soufre. Ces résultats ont été communiqués de manière systématique aux services d’inspection marine compétents pour suivi.

La pollution atmosphérique due aux émissions de soufre des navires revêt une importance croissante dans la surveillance aérienne. © IRSNB/SURV

Mission internationale « Tour d’Horizon »

Pendant la campagne internationale annuelle de contrôle des plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (la mission « Tour d’Horizon »), réalisée dans le cadre de l’accord de Bonn, 22 nappes d’hydrocarbures provenant de plateformes pétrolières ont été observées, ainsi que quatre nappes sans lien clair avec une plateforme ou un navire. Dans le cadre de cette mission, l’expertise belge est déployée dans les eaux de tous les pays de la mer du Nord. Les conclusions ont été systématiquement communiquées aux autorités des États côtiers concernés.

Pollution dans les ports belges

Lors des vols de transit, deux nappes d’hydrocarbures ont également été observées dans le port d’Anvers. Elles ont immédiatement été signalées aux autorités portuaires compétentes en vue d’un suivi adéquat.

Conférence sur le Sable Marin, le 1er juin 2018 (10-16h). Muséum des Sciences naturelles, Bruxelles

L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, l’Université de Gand, le Service Géologique des Pays-Bas et le SPF Économie ont le plaisir de vous inviter à la conférence intitulée « Le Sable Marin : une précieuse ressource ». Durant cette conférence, vous aurez l’opportunité de découvrir le système d’aide à la décision nouvellement développé pour guider sur le long terme l’extraction de sable marin dans les zones Belge et Sud-Néerlandaise de la mer du Nord. De façon interactive, le consortium organisateur vous éclairera sur la géologie et l’origine du sable, la distribution spatiale et la dynamique des sédiments marins, ainsi que sur les approches durables pour son exploitation. Les outils développés seront ainsi présentés : un modèle volumétrique avec des pixels en 3D (« voxels »), son couplage avec un modèle numérique afin de quantifier l’impact sur l’environnement, un portail de données géologiques, et un module d’aide à la décision permettant d’interroger le modèle 3D. Une expérience de réalité virtuelle est également au programme ! La participation est gratuite, mais l’inscription doit se faire pour le 26 mai par e-mail : vvanlancker@naturalsciences.be.

Info sur le projet

Invitation conférence

Journée d’étude: Quel est l’état de santé de notre mer du Nord ? – jeudi 24 mai à Ostende

Les oiseaux marins et les éoliennes font-ils bon ménage ? Les polluants posent-ils problème dans notre mer du Nord ? Des huîtres vivent-elles sur les lits de gravier ?

Ces questions et bien d’autres encore ont été étudiées ces dernières années afin d’obtenir une image de l’état actuel du milieu marin et des problèmes éventuels. Lors de cette journée d’étude, un tour d’horizon de tous ces nouveaux résultats de recherches vous sera présenté.

Ces nouvelles données ont été récoltées dans le contexte de la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin, qui oblige tous les pays européens à publier en 2018 un rapport sur l’état de leur(s) mer(s). En outre, la définition du bon état écologique et les objectifs environnementaux doivent être alignés sur les nouveaux acquis de la science et les directives complémentaires de la Commission européenne.

La journée d’étude est présentée en guise d’introduction et d’initiation aux nouveaux projets de rapport sur la Stratégie belge pour le milieu marin. Du 15 mai ou 15 juillet, une consultation publique concernant ces rapports aura lieu.

 

Programme

10h00
| Accueil par la modératrice Kathy Belpaeme

| Introduction et objectif de la journée : Que nous apporte la Stratégie pour le milieu marin ?

| Nouveaux rapports d’études sur les eaux marines belges : Comment ceux-ci ont-ils vu le jour ?

| Aperçu général : Présentation dans les grandes lignes des résultats du monitoring pour tous les éléments de la stratégie

| Focus sur la biodiversité : Qu’en est-il de la vie animale sur les substrats mous et durs et quelle est la situation des oiseaux marins ?

| Exposé du problème

11h15
| Pause-café

11h45
| Quel est le degré actuel de perturbation ? Précisions sur l’intégrité des fonds marins, les conditions hydrographiques, l’eutrophisation et les polluants

| Exposé du problème

| Natura 2000 et la relation avec la Stratégie pour le milieu marin

| Conclusion : Comment procéderons-nous par la suite et que pouvez-vous faire ?

13h00
| Lunch sandwiches

 

Inscriptions

La participation est gratuite, mais l’inscription est obligatoire et possible via ce lien ou par téléphone au numéro 0471/783053 jusqu’au 17 mai au plus tard.

Un contrôle de sécurité a lieu pour accéder à la base navale. À cet effet, nous sommes tenus de vous demander votre numéro de carte d’identité. Puisque ce contrôle à l’entrée de la base peut prendre un peu de temps, il est recommandé d’arriver un peu en avance. Ainsi, vous ne raterez rien de l’événement.

ATTENTION : la plupart des présentations seront données en néerlandais (sans interprétation).

 

Itinéraire

Lieu : Belgian-Netherlands Naval Mine Warfare School, bâtiment bloc R, 3e en 23ste Linieregimentsplein, 8400 Oostende.

L’endroit est d’accès facile en vélo et par les transports en commun : depuis la gare et l’arrêt de tram, le trajet n’est que de 5 minutes à pied.

Si vous venez en voiture, l’itinéraire est décrit dans ce lien.

Un parking est prévu sur la base navale. Nous tenons à vous rappeler que la communication de votre numéro de plaque d’immatriculation est obligatoire si vous souhaitez utiliser ce parking.

Veuillez diffuser cette invitation auprès de toutes les personnes éventuellement intéressées dans votre réseau.

Consultation publique pour plateforme maritime d’innovation et de développement

Le POM West-Vlaanderen a introduit en date du 19 janvier 2018 une demande de permis pour l’exploitation d’une plateforme maritime d’innovation et de développement à une distance de circa 500 mètres de la côte d’Ostende (voir la carte). Le projet consiste en l’exploitation de cette plateforme jusqu’en 2033.

La demande, l’étude d’incidences et le résumé non-technique peuvent être consultés du 9 mars au 7 avril, tous les jours ouvrables de 9h à 17h dans les bureaux de l’UGMM (Gulledelle 100, 1200 Bruxelles, 4ème étage, salle 431, personne de contact : Mia Devolder, 02 773 21 27, mdevolder@naturalsciences.be), ou, sur rendez-vous uniquement, dans les bureaux de l’UGMM situés 3de en 23ste Linieregimentsplein à 8400 Ostende, personne de contact : Jan Haelters, 059 24 20 55, jhaelters@naturalsciences.be).

Les documents électroniques sont également disponible :

Demande

Rapport d’incidences sur l’environnement

Les intéressés peuvent soumettre leurs points de vue, leurs remarques et leurs objections jusqu’au 23 avril 2018 par courrier recommandé adressé à l’UGMM, Gulledelle 100 à 1200 Bruxelles, à l’attention de Mia Devolder.

La demande est également consultable les jours ouvrables dans les communes de la côte, sur rendez-vous uniquement.

Communes

Les impacts environnementaux des parcs à éoliennes en mer en Belgique

Pour surveiller l’impact écologique des parcs éoliens en mer, notre institut coordonne un vaste programme qui décrit les effets environnementaux. Celui-ci est pleinement opérationnel depuis 2008. Un nouveau rapport décrivant les résultats les plus récents est désormais disponible.

Dès 2016, 232 éoliennes seront opérationnelles dans la partie belge de la Mer du Nord, avec une capacité commune de 870 mégawatts. Afin d’atteindre l’objectif national de 13% de la production d’électricité à partie d’énergie renouvelable d’ici 2020, une augmentation du nombre de turbines jusqu’à environ 500 unités dans cette zone est prévue. Ensemble, elles auront une capacité de 2 200 mégawatts, ce qui couvre jusqu’à 10% des besoins totaux en électricité de la Belgique. Avec 238 km² réservés aux parcs éoliens offshore dans les eaux belges et 344 km² dans la région néerlandaise voisine de Borssele, les conséquences écologiques sont inévitables.

La couverture du nouveau rapport de suivi (Image IRSNB)

L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique coordonne la surveillance des effets environnementaux des parcs à éoliennes en mer, et examine notamment l’hydromorphologie, les nuisances sonores sous-marines, les invertébrés des substrats durs, les mammifères marins et la détection grâce à un radar aviaire des oiseaux marins. En ce qui concerne les effets sur les invertébrés des substrats meubles, sur les poissons et les oiseaux de mer, le programme s’appuie sur l’expertise supplémentaire de l’Université de Gand, de l’Institut de Recherche Agricole et Pêcherie (ILVO) et de l’Institut de Recherche Naturelle et Forestière (INBO).

En raison de l’étendue de la zone et de la multitude des disciplines, la surveillance approfondie de l’écosystème dans les parcs à éoliennes reste un défi majeur. Le suivi scientifique se concentre principalement sur les disciplines qui fournissent les informations les plus pertinentes aux gestionnaires. En outre, afin de pouvoir faire la distinction entre la variabilité naturelle et les changements induits par l’homme, le programme est continuellement optimisé.

Le navire de recherche national Belgica joue un rôle crucial dans le suivi des effets environnementaux des parcs à éoliennes (photo Jorn Urbain / Marine belge)

Quelques résultats remarquables du nouveau rapport

Nombre d’individus, densités et biomasse des invertébrés et poissons qui vivent sur ou en association avec le fond marin: les résultats indiquent que cinq à six ans après la construction des parcs l’écosystème des substrats mous entre les éoliennes (à des distances > 200 m) n’a pas changé de façon spectaculaire et que les communautés d’espèces dans les parcs à éoliennes offshore sont principalement structurées par la variabilité temporelle à plus grande échelle (par exemple, les fluctuations de température, les changements hydrodynamiques, les proliférations de plancton). Cependant, la plie commune semble être influencée positivement par les éoliennes en mer. Cela peut être lié à une disponibilité locale accrue de ressources alimentaires et / ou à l’exclusion de la pêche dans les parcs éoliens.

Biodiversité des substrats durs naturels (par exemple lits de gravier) par rapport aux substrats durs artificiels (fondation des éoliennes et protection contre l’érosion): Etant donné que les substrats durs naturels abritent un nombre beaucoup plus élevé d’espèces et en particulier plus d’espèces uniques que les substrats artificiels, il semble que ces derniers ne peuvent pas servir d’alternative valable à la perte de substrats durs naturels.

Recherche sur l’effet des nuisances sonores sur le cabillaud (photo Annelies De Backer / ILVO)

Influence des nuisances sonores sous-marines produites lors de l’enfouissement des pieux sur les poissons et les mammifères marins: lors d’une expérience effectuée sur des cabillauds en cage, les scientifiques ont détecté une forte augmentation des lésions à la vessie natatoire. De plus, de nombreux saignements internes et un comportement anormal à la nage ont été observés après l’enfouissement des pieux, des signes qui indiquent un taux de survie plus faible à long terme. Avec les limites de bruit en vigueur dans les eaux belges, des effets négatifs de ce type de bruit sous-marin peuvent survenir jusqu’à 750 m du lieu d’enfouissement du pieu. Lors de l’enfouissement des pieux, le nombre de fois que le marsouin a été observé a également diminué de 75%, et cet effet était mesurable jusqu’à 20 kilomètres de la source de nuisance sonore. Simultanément, le nombre de détections de marsouins doublait à de plus grandes distances, une présence accrue qui pourrait être dû à la fuite de ces animaux pour s’éloigner de la nuisance sonore sous-marine.

Un goéland marin observé dans un parc éolien offshore (photo Nicolas Vanermen / INBO)

Comportement et présence des oiseaux: Les scientifiques ont pu mettre en évidence que quatre espèces évitent le parc éolien du Thorntonbank (le Fou de Bassan, la mouette pygmée, la mouette tridactyle et le guillemot de troïl) tandis que trois autres (le goéland marin, le goéland argenté et la sterne caugek) sont attirées. L’étude continue des changements observés dans le comportement de certaines espèces (comme par exemple, la diminution du temps de vol, ou la recherche de ressources alimentaires enfouies dans la végétation colonisant les fondations) peut apporter un éclairage nouveau sur le risque de collisions avec les éoliennes. On sait également qu’un grand nombre d’oiseaux chanteurs survolent la partie belge de la mer du Nord qui fait partie des grandes voies de migration à travers l’Europe. Les victimes de collision disparaîssent sous l’eau et ne peuvent de ce fait pas être prises en compte dans les comptages, un radar aviaire pour détecter les oiseaux est donc indispensable pour déchiffrer les schémas de migration. À l’avenir, les résultats enregistrés seront analysés à l’aide d’un modèle explicatif et le risque de collision sera également estimé pour ces oiseaux.