Les inventaires de macro- et micro-plastiques dans les zones de pêche belges et sur les plages

Les partenaires de recherche du projet du FEAMP-FIVA MarinePlastics ont lancé une étude qui permet de cartographier avec précision la quantité et le type de plastique que l’on trouve sur les zones de pêche belges. Il s’agit à la fois de déchets plus gros (macro-plastiques de plus de 5 mm) et de particules plastiques minuscules (micro-plastiques de moins de 5 mm).

Depuis 2012, l’Europe demande à chaque État membre de collecter des chiffres sur les macro-plastiques dans les fonds marins. A partir de cette année, des données doivent également être collectées sur les micro-plastiques dans les sédiments et dans l’eau. Les déchets sur les plages doivent également faire l’objet d’une surveillance.

Le projet MarinePlastics examine également dans quelle mesure les micro-plastiques se retrouvent dans les poissons commerciaux de nos zones de pêche. Les chercheurs font la distinction entre les particules de plastique dans l’estomac du poisson (que l’on ne consomme pas) et le filet de poisson (que nous mangeons).

Notre environnement marin garantit une grande variété de déchets plastiques et autres (© K. Moreau/IRSNB)

Macro-plastiques dans la mer et sur la côte

Depuis près de 10 ans, l’Institut de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) collecte volontairement des données sur le plastique, qui est transporté à bord des navires de recherche dans le cadre des campagnes de mesure existantes visant à évaluer l’état des stocks de poissons et l’impact des activités humaines en mer. Le plastique contenu dans les filets a été trié, décrit, mesuré et pesé selon les normes d’OSPAR et la Directive-Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM). Ce sont ces données qui subissent désormais une analyse statistique poussée.

Déchets récupérés sur les fonds marins. (© ILVO)

Bavo de Witte : « D’après une première interprétation approximative, il est déjà apparent que la quantité de macro-plastiques trouvés augmente, qu’il y a des points névralgiques comme la zone de dragage et de déchargement Zeebrugge Est, où la boue d’un port est abandonnée, et où le courant crée un effet de sédimentation ». L’analyse devrait montrer clairement les tendances quantitatives et qualitatives. La comparaison avec des chiffres étrangers est aussi possible.

L’ILVO et la Direction Opérationelle Mileux Naturels de L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB/DO Nature) veulent aussi étudier si les déchets peuvent être liés à des activités humaines comme le tourisme, l’industrie, ou la pêche. De plus, l’on étudiera si la quantité de chaque type de déchet augmente ou diminue.

La DO Nature se concentre aussi sur ce qui se trouve sur les plages belges. La quantité de ces déchets lessivés ne diminue pas, remarquent-ils d’après des analyses préalables. Sur les plages, la situation est médiocre aussi selon l’évaluation de la Directive-Cadre Stratégie Milieu Marin.

Des déchets plus gros et plus petits (principalement du plastique) collectés sur nos plages (© K. Moreau/ IRSNB)

Les micro-plastiques dans les sédiments, l’eau, et le poisson

Les micro-plastiques peuvent pénétrer directement dans l’environnement par l’usure des pneus, des vêtements, ou par l’utilisation de gels et gommages. Une étude précédente a montré que jusqu’à 50% de ces micro plastiques venant de la terre ferme finissent dans l’océan.

Les micro-plastiques s’accumulent dans l’eau et sur le fond marin et se brisent encore plus jusqu’à devenir des nano-particules (moins d’ un micromètre). Tôt ou tard, ces micro- et nano-particules sont absorbées par des poissons, coquillages, crevettes et autres animaux, qui terminent dans la chaîne alimentaire humaine. Certaines d’entre ces petites particules seront indubitablement laissées de côté dans les parties que nous ne mangeons pas, comme l’estomac des poissons. Une description détaillée des micro-plastiques dans certains produits de la pêche ou plus globalement marins indiquerait clairement quelle quantité de micro-plastiques nous mangeons vraiment aujourd’hui. Cela est important pour jauger le potentiel risque sanitaire des micro-plastiques.

Microplastique sur filtre (© ILVO)

« Dans le cas d’une analyse scientifique des risques, deux facteurs doivent toujours être examinés » clarifie le chercheur Bavo de Witte. « Le premier : dans quelle mesure est-on exposé à la substance (ici, les micro-plastiques) ? Et le deuxième : y a-t-il un effet toxique qui peut être associé à ce degré d’exposition ? Aucune de ces deux questions n’est actuellement convenablement résolue par la science. Donc, avant de pouvoir exposer des constats à propos du degré de (non-)nocivité, nous devons en premier lieu établir combien de micro-plastiques une personne ingère en réalité ».

A l’occasion de ce projet, la DO Nature et l’ILVO joignent aussi leurs forces pour étudier la présence de micro-plastiques dans l’environnement marin. La législation européenne attend de chaque Etat membre de suivre la quantité de micro-plastiques dans le fond et l’eau de la mer.

MarinePlastics est une initiative de l’Institut Flamand de Recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Alimentation (ILVO) et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB/DO Nature)

FEAMP-FIVA : Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche, Instrument Financier pour la Pêche Flamande. Il s’agit d’une agence de financement de la recherche sur des sujets liés à la pêche utilisant des fonds européens et flamands.

Documenter les sons sous-marins en Belgique

Le son est partout. Pas seulement sur la terre mais aussi dans les mers et les océans. Certains sons sont d’origine naturelle, mais les activités humaines ajoutent aussi au paysage sonore marin. Nous ne comprenons pas encore bien les types et la distribution de ces sons sous-marins, sans parler des effets qu’ils peuvent avoir sur la faune marine. Fin mai 2019, une station permanente d’enregistrement acoustique a été installée dans la partie belge de la mer du Nord. Cet accomplissement majeur s’inscrit dans le projet JOMOPANS, « Joint Monitoring Programme for Ambient Noise North Sea » (Programme Commun d’Observation du Son Ambiant Mer du Nord). Ce nouvel équipement aidera les scientifiques à comprendre comment les sons sous-marins sont distribués dans la mer du Nord.

Plongeur scientifique Alain Norro (IRSNB/MARECO) lors de la préparation de l’installation de la station d’enregistrement acoustique permanente dans les eaux belges. © IRSNB

Si vous pensiez que l’environnement sous-marin était un monde calme et serein, vous devriez peut-être le reconsidérer. Les sons sont omniprésents aussi dans l’environnement marin. Le son sous-marin peut provenir de sources naturelles (vagues, temps, animaux) ou anthropogéniques (transport, construction). Cependant, notre compréhension des effets de ces sons sur la faune marine est encore limitée. Dans les dernières années, l’introduction aux sons sous-marins dans un tel environnement a commencé à recevoir de l’attention politique et scientifique, et des systèmes de surveillance sont en train d’être installés.

Son impulsionnel

Toutefois, la plupart de l’effort de surveillance se concentre sur le son impulsionnel. Cette catégorie de bruits consiste en des sons de courte durée (comme des impulsions), largement non-désirés et anthropogéniques. Le battage de pieux pour la construction d’éoliennes off-shore, de sonars, et la destruction de munitions en mer sont les sources de sons impulsionnels les mieux connus. Ils sont potentiellement nocifs pour la faune marine. Une relocalisation temporaire de marsouins communs (Phocoena phocoena) a déjà été observée pendant des activités de battage de pieux, et les scientifiques ont pu avoir un aperçu des effets des sons impulsionnels sur les poissons. Mais pour comprendre l’impact complet sur ces organismes et sur d’autres organismes marins, une étude bien plus poussée est nécessaire. Le savoir grandissant donne lieu à des régulations. Par exemple, la législation belge prescrit déjà que le niveau de sons impulsionnels anthropogéniques ne doit pas dépasser le niveau auquel on observe des effets nocifs. Pour le battage de pieux, le seuil est actuellement défini à 185 dB à 750m de la source du son. Des mesures de réduction du son devraient être mises en place quand cette limite est dépassée.

Son continu

En revanche, notre compréhension des niveaux et des modèles spatio-temporels des sons ambiants continus dans le milieu marin est actuellement beaucoup moins développée. Ces bruits – généralement de basses fréquences – peuvent montrer une tendance à la hausse en raison de l’augmentation des activités humaines telles que la navigation, le dragage, l’extraction de sable, la pêche et la production d’énergie durable en mer. Les effets négatifs potentiels sur la faune marine peuvent être subtils et chroniques et sont donc plus difficiles à évaluer. La quantité limitée de données disponibles ne permet pas encore de rendre compte aux décideurs nationaux et internationaux.

La plateforme de mesure Westhinder. © A. Norro/IRSNB

Surveillance continue du son ambiant

Tout comme les sources de bruit, la transmission du son et la distribution d’espèces vulnérables sont des questions transnationales. Les obligations de rapport international des pays membres de l’UE en ce qui concerne la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) encourage fortement le développement d’une approche locale qui respecte à la fois la surveillance et la méthodologie. La Belgique s’est engagée efficacement à contribuer à une telle approche internationale et à utiliser les résultats pour une évaluation nationale. Pour accomplir cela, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a rejoint le projet JOMOPANS.

Dans ce projet, l’IRSNB est responsables (entre autres) de l’installation de la station permanente d’enregistrement acoustique dans la partie belge de la mer du Nord. La plateforme de Westhinder a été choisie comme localisation adaptée. Servant essentiellement comme plateforme de lumière électronique, elle joue désormais aussi un rôle important en tant que nœud du réseau de surveillance de l’Agence flamande de Services Maritimes et Côtiers. Fin mai 2019, la station d’enregistrement du son JOMOPANS a été ajoutée à cette plateforme. Les techniciens de l’Agence flamande de Services Maritimes et Côtiers et les plongeurs scientifiques de l’IRSNB ont pris soin respectivement des parties aériennes et sous-marines de l’installation. L’instrument surveillera continûment le son sous-marin ambiant généré à la fois par des causes naturelles et anthropogéniques. Regardez la vidéo illustrative!

Vers une gestion fondée sur la connaissance

« Le système d’enregistrement acoustique récemment installé délivrera des données en haute définition nécessaires pour décrire les types (niveau et fréquence) et la période des sons autour de la station belge d’enregistrement. » dit Alain Norro, plongeur scientifique de l’IRNSB. « Combiné avec les données produites par les autres stations JOMOPANS, cela nous permettra de commencer à comprendre comment le son sous-marin est distribué dans la mer du Nord. » A ce titre, la station Belge sera une partie essentielle du réseau, qui livrera les outils nécessaires aux scientifiques et aux responsables pour intégrer le son ambiant à leur estimation du statut environnemental de la mer du Nord. La prochaine étape sera d’évaluer l’efficacité de différentes options pour réduire le potentiel impact environnemental du bruit sous-marin ambiant sur le bassin de la mer du Nord.

JOPOMANS est un projet Interreg (Région de la mer du Nord) fondé par le Fonds Européen de Développement Régional de l’Union Européenne. Le projet consortium consiste en 11 partenaires de 7 pays (l’IRSNB étant le seul partenaire belge) et est coordonné par Rijkwaterstaat (Pays-Bas).

Exposition d’été « Kijk, een walvis (Regarde, une baleine) » au Coq

Du 1er juillet au 31 août 2019, se tient l’exposition d’été « Kijk, een walvis » (Regarde, une baleine) au centre communautaire « ‘t Schelpestik » au Coq (Vosseslag 131, 8420 Le Coq). L’échouage local de la baleine Antonius en octobre 2018 est à l’origine de cette initiative. Plusieurs parties du squelette de cet impressionnant animal sont depuis revenues au Coq, formant l’épine dorsale de l’exposition. La municipalité du Coq n’a pas ménagé ses efforts pour rassembler une collection unique d’os de mammifères marins et d’objets liés aux baleines. L’exposition peut être visitée gratuitement tous les jours de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h. Une activité pour les mois d’été !

© IRSNB/K. Moreau

Antonius

Le 24 octobre 2018, la carcasse d’un Rorqual commun Balaenoptera physalus a été repérée dans la partie belge de la mer du Nord. Comme elle flottait dans une voie de navigation tres fréquentée, il a été décidé de l’échouer de façon contrôlée. Le 25 octobre, vers 2 heures du matin, le cadavre a atteinte sa destination finale : la plage de Vosseslag, au Coq. En un jour, tout était nettoyé. Il fallait se dépêcher, car une marée de vives-eaux approchait. « Ce fut une expérience fantastique d’assister à la parfaite coopération entre de nombreux organismes gouvernementaux, à tous les niveaux de gouvernement, et des institutions scientifiques, qui a abouti à une étude scientifique approfondie et à un enlèvement rapide et efficace des restes », déclare avec fierté Jan Haelters, coordinateur du réseau belge des échouages et biologiste marin a l’IRSNB.

Élimination de la carcasse du rorqual Antonius © IRSNB/J. Haelters

L’autopsie, réalisée par des vétérinaires et étudiants des universités de Gand et de Liège, et des biologistes de l’IRSNB, a montré que ce mâle presque adulte, long de 18 m et lourd d’environ 30 000 kg, était probablement décédé de mort naturelle. Wilfied Vandaele, maire du Coq, est rapidement intervenu : « J’ai immédiatement vu le potentiel de cet événement et j’ai demandé au conseil municipal la permission de faire préparer quelques parties du squelette. » L’autorisation a été accordée et la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Gand a préparé les mâchoires ainsi qu’une nageoire pectorale et une vertèbre de la baleine, qui entre-temps avait baptisée Antonius.

Les mâchoires impressionnantes du rorqual Antonius sont de retour au Coq et sont au centre de l’exposition « Kijk, een walvis ». Plusieurs personnes peuvent s’y loger proprement. © IRSNB/K. Moreau
Nageoire pectorale de Antonius © IRSNB/K. Moreau

Mammifères marins au Coq

Le rorqual Antonius est bien sûr l’attraction de l’exposition, mais ce n’est pas le premier mammifère marin en difficulté au large du Coq. « Un certain nombre de spécimens rares échoués au Coq ont également été préparées (au moins, certaines parties) et font maintenant partie de la collection de l’IRSNB. » explique Olivier Pauwels, conservateur de la collection de vertébrés de l’IRSNB. Le bourgmestre Vandaele ajoute « On nous a prêté des squelettes et des restes de mammifères marins, comme le crâne d’un jeune Orque Orcinus orca échoué chez nous en 1843. Ces spécimens illustrent la vie et les problèmes des mammifères marins dans la deuxième partie de l’exposition. »

Crâne du jeune Orque qui s’est échoué à Wenduine en 1843. © IRSNB/K. Moreau

L’IRSNB a également prêté deux crânes de Mésoplodons de Sowerby Mesoplodon bidens (une mère et un jeune, échoués à Harendijke dans la commune de Wenduine en 1933) et un du Globicéphale noir Globicephala melas (échoué au Coq en 1995) ont trouvé leur chemin de Bruxelles à l’exposition d’été. Et parce que la commune de Wenduine a une relation particulière avec le Marsouin commun Phocoena phocoena (l’espèce apparaît dans les armoiries de Wenduine), un crâne de marsouin a également été ajouté à la collection prêtée par l’IRSNB. « Grâce au rorqual Antonius et aux animaux échoués au Coq, et grâce à la coopération avec la commune du Coq, nous avons la possibilité de relier deux piliers majeurs de notre institut – la recherche et les collections – et de les mettre en lumière ensemble ! » se réjouit Kelle Moreau, biologiste marin et porte-parole de l’IRSNB.

Crâne de la femelle adulte Mésoplodon de Sowerby qui s’est échoué en 1933 à Wenduine. © IRSNB/K. Moreau

Informations et activités complémentaires

Enfin, les employés du Coq ont également visité le centre océanographique néerlandais Ecomare à Texel. Quelques squelettes de dauphins y ont été empruntés, ainsi qu’une série d’ustensiles historiques liés à la chasse à la baleine. En marge de l’exposition, un certain nombre d’autres activités sont également organisées, comme des ateliers créatifs pour les enfants et une randonnée à vélo et à pied.

Ce qui rend unique l’exposition « Kijk, een walvis », c’est la combinaison unique de l’histoire (et des parties du squelette) d’Antonius avec diverses autres histoires biologiques et historiques, racontées au moyen d’artefacts rares et de textes (en néerlandais) sur des panneaux d’information, et complétées par diverses activités. Une activité estivale fortement recommandé pour les jeunes et les moins jeunes !

« Mummies/Momies » en Afrique

… ou aussi près que possible de l’Afrique à Bruxelles. Vendredi 14 juin, l’équipe « MUMM » de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a visité le « AfricaMuseum » rénové de Tervuren dans le cadre de son team building annuel.MUMM (en français mieux connue sous le nom d’UGMM) signifie « Management Unit of the Mathematical Model of the North Sea » et regroupe les scientifiques de l’IRSNB qui conseillent le gouvernement en matière d’activités humaines dans la partie belge de la mer du Nord (l’équipe MARIMA), assurent la surveillance aérienne (l’équipe SURV, les pilotes OO-MMM ont également été invités) et assurent la surveillance fédérale des mammifères marins en mer, coordonnent le réseau des échouages, étudient l’eutrophisation et font rapport à l’Europe sur l’état de santé de notre partie de la mer du Nord. Le développement et la maintenance des sites web et applications scientifiques de la Direction Opérationnelle Milieux Naturels (la plus grande direction scientifique de l’IRSNB) sont également assurés par des spécialistes de MUMM (l’équipe SWAP). Une équipe nombreuse et diversifiée, qui a été divisée plusieurs fois de différentes manières au cours de la journée de team building afin de réunir des employés ayant des tâches différentes/ langues maternelles !Pour leur visite a l’AfricaMuseum, les momies ont choisi la visite guidée « Un mélange d’Afrique centrale », dans lequel les guides ont fourni pendant deux heures des explications de la culture matérielle, du patrimoine immatériel et de la biodiversité d’Afrique centrale. Bien sûr, l’histoire coloniale belge, et comment nous pouvons y faire face dans le contexte actuel, ne pouvait pas non plus être négligée. Des thèmes contemporains tels que la société multiculturelle et le développement durable complétaient l’histoire. Certains se sont également aventurés dans quelques pas de danse africaine.Après la visite intéressante du musée et une promenade dans des conditions météorologiques parfaites, nous avons fait notre apparition pour le déjeuner au restaurant « De Linde » à Tervuren, où nous avons apprécié l’édition de juin du menu du marché. La succession d’amuse-bouches, entrées, plats principaux et desserts très savoureux, accompagnés d’apéritifs et de vins adaptés (optionnelles bien sûr), nous a fait quitter le restaurant satisfaits.Produire une photo de groupe était à peu près la seule chose que nous avons pu faire par la suite. Par pure nécessité, nous nous sommes ensuite rendus sur une terrasse voisine pour nous remettre de la fête.

Si vous travaillez dur, vous devez aussi vous détendre de temps en temps !En haut, de gauche à droite : Ronny Schallier, Yolande Maes, Karien De Cauwer, Alexander Vermeire, Jan Haelters, Brigitte Lauwaert, Mia Devolder, Abdel Eslama, Geert Present, Kelle Moreau / Ci-dessous, de gauche à droite : Samuël Orsi, Lucien Schwind, Nabil Youdjou, Annelore Van Nieuwenhove, Ruth Lagring, Dries Noppen, Ward Van Roy, Kobe Scheldeman, Michel Kapel, Pieter Janssens

Les mammifères marins en Belgique en 2018

Des scientifiques de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique résument les informations disponibles sur les mammifères marins en Belgique en 2018 dans le rapport Échouages et observations de mammifères marins et autres espèces remarquables en Belgique en 2018. La dernière édition traite les échouages et les observations de mammifères marins, de poissons remarquables et d’une tortue luth en 2018, ainsi que des sections-cadres sur le sens et le non-sens de rendre des soins au phoques, sur l’impact des déchets sur les mammifères marins et sur l’utilisation du port de Nieuport comme lieu de repos des phoques.

Carcasse du rorqual commun dans les eaux belges le 24 octobre 2018 (© IRSNB/SURV)

Comme chaque année, l’IRSNB a collecté des données sur les mammifères marins en Belgique, avec la collaboration de SEALIFE Blankenberge, l’Université de Liège et Natuurpunt. En 2018, 134 mammifères marins se sont échoués morts ou mourants en Belgique, dont 89 marsouins communs, 1 dauphin à bec blanc, 1 rorqual commun, 18 phoques gris, 11 phoques communs et 14 phoques non identifié. En outre, SEALIFE Blankenberge a soigné 30 phoques : 17 phoques gris et 13 phoques communs (le plus grand nombre de phoques gris jamais enregistrés et, pour la première fois, plus de phoques gris que de phoques communs).

Carcasse du rorqual commun sur la plage de Le Cocq le 25 octobre 2018 (© IRSNB/Jan Haelters)

Parmi les marsouins dont la cause de mort est connue, 10% sont morts de prise accidentelle dans des filets de pêche et 30% de prédation par le phoque gris. Le rorqual commun, un mâle de 18 mètres de long retrouvé mort en mer, était probablement mort de causes naturelles. Le nombre de phoques morts et mourants échoués (43) était le plus élevé jamais enregistré. Six des phoques gris et un des phoques communs sont morts probablement à cause de captures accidentelles. Un phoque gris est mort dans une corde de nylon et un autre s’est étouffé dans un poisson plat.

Dauphins souffleur dans les eaux belges le 16 juillet 2018 (© IRSNB/SURV)

Les observations les plus frappantes de 2018 ont été le très grand nombre de marsouins en avril (estimé à près de 20 000 dans nos eaux, basé sur des comptages aériens) et la présence relativement fréquente de dauphins souffleur.

Le rapport annuel contient également des sections-cadres sur le sens et le non-sens de rendre des soins au phoques, sur l’impact des déchets sur les mammifères marins et sur l’utilisation du port de Nieuport comme lieu de repos pour les phoques.

Phoques communs dans le port de Nieuport le 17 novembre 2018 (© Linda Vanthournout)

Le nouveau rapport, ainsi que les anciens rapports, est téléchargeable via la page www.marinemammals.be/reports.

Plus de 40 signataires pour la Déclaration de Bruxelles sur les changements climatiques et l’océan

Le 19 février, la conférence internationale « Changement climatique et préservation des océans » a été organisée à l’initiative des deux ministres belges de l’énergie, de l’environnement et du développement durable et de la mer du Nord. Lors de la conférence, la Déclaration a été accueillie avec enthousiasme. Ce soutien est loin d’être terminé. 33 pays et 11 organisations ont d’ores et déjà signé la Déclaration. 

La Déclaration de Bruxelles demande que des progrès soient accomplis dans plusieurs processus en cours et plus particulièrement dans ceux concernant la négociation d’une nouvelle Convention sur la biodiversité en haute mer et la définition de nouveaux objectifs pour la Convention sur la diversité biologique.

La Déclaration a également le grand mérite de rassembler les nombreux engagements existants concernant les océans et le climat dans un document unique auquel les pays peuvent adhérer et demande un suivi approprié du rapport sur les océans de la Commission des Nations unies sur le climat, qui sera publié en septembre 2019.

Des pays mais aussi des organisations ont signé la déclaration

Plusieurs pays soutiennent la déclaration : des pays européens mais aussi d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et de nombreuses îles. Le Chili, où se tiendra la prochaine COP Climat en décembre 2019 (COP 25 ou « Blue COP » comme l’appelle déjà le ministre chilien de l’Environnement), s’est engagé à promouvoir les objectifs de la déclaration lors de cette conférence. Parmi ces signataires figurent : la Belgique, la Finlande, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Norvège, l’Islande, Monaco, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Cap-Vert, le Chili, le Costa-Rica, le Honduras, le Nicaragua, le Pérou, le Tadjikistan, la République dominicaine, Saint Domingue, Sao Tome et Principe, les Iles Marshall, les Seychelles, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines… Plusieurs organisations internationales ont également signé le texte : BEI (Banque Européenne d’Investissement), Future Ocean Alliance (organisation indépendante financée par le Fonds pour l’environnement mondial – le plus grand donateur mondial de projets d’amélioration de l’environnement), Wind Europe, Ocean Energy Europe, Ocean Care, Air Centre, Natural Resources Defense Council (NRDC), Global Ocean Trust, URAB (Union Royale des Armateurs Belges), VLIZ (Institut flamand de la mer), IRSNB (Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique).

Lors d’un événement organisé par la Représentation permanente de la Belgique auprès des Nations Unies à New York début avril, l’Ambassadeur de Belgique a invité les pays à rejoindre ce groupe en pleine expansion.  Les nouveaux signataires ont été invités par les ministres Marghem et De Backer à une seconde cérémonie de signature, le 7 mai, au SPF Santé publique.

« L’état de la biodiversité est malheureusement devenu un sujet d’actualité extrêmement préoccupant. Avec la Déclaration de Bruxelles, le Fédéral veut s’engager avec les Ministres, Ambassadeurs et représentants de 33 États, ainsi que plusieurs organisations, à relever le défi de l’impact climatique sur les océans. J’appelle d’autres pays à nous rejoindre afin de renforcer notre action au niveau européen et international » a précisé Marie Christine Marghem.

Et en pratique ?

La Belgique travaille déjà d’arrache-pied pour mettre la déclaration en œuvre. Dernièrement, les négociateurs belges et européens sur les océans et le climat se sont réunis pour voir comment ils pourraient faire rentrer les océans dans les objectifs concrets de la prochaine COP sur le climat. La Belgique, avec d’autres états, est à la tête du groupe « Friends of the Blue COP ». L’année 2019 est décisive car la  COP bleue qui se profile fin d’année est une occasion unique de prendre des mesures climatiques bénéfiques pour les océans.

De manière encore plus concrète, le ministre De Backer a annoncé, le 7 mai que la Belgique soutenait officiellement l’initiative 30×30 qui vise à protéger 30% des océans d’ici à 2030. La Belgique a déjà protégé plus de 35 % de la partie belge de la mer du Nord mais pour permettre aux océans de lutter efficacement contre les changements climatiques, il faut pouvoir créer un vaste réseau de zones marines protégées. Cet objectif sera défendu par la Belgique dans tous les processus politiques liés au climat, aux océans et à la biodiversité.

 » Seule la coopération internationale nous permettra de lutter contre les changements climatiques et leurs effets néfastes sur les mers et les océans. Tout le monde doit faire des efforts. C’est pour cette raison que je signe l’engagement international de protéger 30 pourcent de nos océans à l’horizon 2030. Mais la Belgique est bien plus ambitieuse, à l’heure actuelle elle protège déjà 35 pourcent de notre mer du Nord. C’est ensemble que nous garantissons la propreté pour les mers et les océans. » a conclu Philippe De Backer.

Texte : SPF Santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement appelle à une meilleure gouvernance environnementale des ressources mondiales en sable.

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a présenté le 7 mai 2019 à Genève un nouveau rapport qui examine les points de vue des différentes parties prenantes sur les défis liés à la durabilité de l’extraction et de l’utilisation du sable. Avec ce rapport, le PNUE vise à lancer un débat mondial sur l’extraction du sable, suite à l’adoption récente d’une nouvelle résolution sur la gouvernance des ressources minérales par la 4ème Assemblée des Nations Unies sur l’environnement.

Les défis quant à la durabilité de l’extraction et de l’utilisation des ressources en sable à l’échelle mondiale

L’ampleur de l’extraction de sable et de gravier dans le monde en fait l’un des défis majeurs du développement durable au XXIe siècle. On estime que 40 à 50 milliards de tonnes de sable sont extraites chaque année des carrières et des puits, dans les rivières, le long des côtes et dans le milieu marin. La croissance de la population mondiale, l’urbanisation, l’évolution de nos modes de consommation et le développement des infrastructures qui en découle sont des facteurs importants qui ont considérablement accru l’exploitation des ressources en sable qui a triplé au cours des deux dernières décennies. Sans sable, il n’y a pas de béton, pas d’asphalte, pas de verre, …. et donc pas d’écoles, d’hôpitaux, de routes, de panneaux solaires ou autres infrastructures nécessaires. La purification de l’eau et la réalisation de terre-pleins sont également des utilisateurs importants. Le sable est même utilisé dans la production industrielle électronique et cosmétique… Après l’eau, c’est aujourd’hui la ressource naturelle la plus exploitée. En outre, les barrages et l’extraction ont réduit l’apport sédimentaire des cours d’eau à de nombreuses zones côtières, ce qui a entraîné une diminution des dépôts dans les deltas fluviaux et une accélération de l’érosion des plages.

La tendance croissante à l’extraction non durable et illégale de sable dans les écosystèmes marins, côtiers et d’eau douce a des conséquences profondes pour l’environnement, la société et l’économie (p. ex. tourisme, pêche). La recherche scientifique, la surveillance ainsi que les politiques adéquates pour soutenir une extraction et une consommation responsables, sont insuffisantes dans de nombreuses régions du monde. Entre-temps, le commerce international de sable et de gravier continue de croître. En raison de la forte demande dans les régions sans réserves locales de sable et de gravier, on s’attend à une augmentation de 5,5 % par an de ce commerce. En raison des interdictions internationales d’extraction de sable, de l’extraction de sable pour les projets de poldérisation et des effets de l’extraction non réglementée du sable dans les cours d’eau internationaux, l’extraction de sable et de gravier est devenue également un problème transfrontalier en expansion.

Il n’y a pas de surveillance mondiale de l’utilisation du sable. Cependant, le ciment est bien rapporté. Le suivi de ces données montre que le la production de ciment a triplé au cours des deux dernières décennies. (© UNEP/GRID-Geneva)

De nouvelles solutions pour la gouvernance des réserves mondiales de sable

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement reconnaît la nécessité de concilier les politiques et normes mondiales avec la disponibilité locale de sable, les besoins en matière de développement et les réalités de l’application des lois, et s’engage à mettre ces défis en évidence afin d’atteindre, ensemble avec toutes les parties prenantes, une meilleure gouvernance. L’organisation attend donc avec intérêt la poursuite de la mise au point d’outils efficaces qui permettront un meilleur suivi de l’extraction et de l’utilisation des ressources en sable, ainsi qu’une prise de décision efficace en ce qui concerne la réduction des effets de l’extraction du sable.

Traitement de sable sur terre (© Shutterstock)

Le nouveau rapport « Sand and Sustainability: Finding New Solutions for Environmental Governance of Global Sand Resources » est axé sur cette thématique. Il préconise d’éviter une consommation inutile de sable, d’utiliser des matériaux recyclés et alternatifs et de réduire l’impact environnemental par des pratiques d’extraction plus responsables. Le rapport a été produit en octobre 2018 au cours d’un dialogue d’experts animé par le PNUE/GRID-Genève (GRID = Global Resource Information Database) et l’Université de Genève avec le financement du Ministère fédéral suisse de l’environnement.

Résolution de l’ONU sur la meilleure gouvernance des ressources minérales

Le rapport « Sand and Sustainability » fait suite à l’adoption récente (avril 2019) d’une nouvelle résolution sur une meilleure gouvernance des ressources minérales par la 4ème Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, et a été officiellement présenté le 7 mai 2019 au Palais des Nations, à Genève, en présence de Mme Joyce Msuya, Directrice du PNUE. La résolution met l’accent sur la collecte d’informations sur les pratiques durables et les lacunes en matière de connaissances, sur l’identification de stratégies de mise en œuvre et sur les méthodes d’évaluation. Un compte-rendu devrait être présenté à la cinquième session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour l’environnement.

Déchargement du sable extrait de la mer, Ostende, Belgique (© IRSNB)

Extraction de sable marin en Belgique

Entre-temps, la Belgique continue à investir dans une meilleure gouvernance de ses ressources minérales. L’extraction de sable a lieu dans les eaux marines belges depuis plus de 40 ans, sous l’autorité et le contrôle du SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie. « Afin de soutenir la gouvernance sur le long terme, une base de connaissances géologiques reprenant les quantités disponibles par qualité de sable pour la partie belge et la partie sud néerlandaise de la mer du Nord a été mise sur pied » explique Vera Van Lancker du groupe de recherche ‘Suspended Matter and Seabed Monitoring and Modelling’ de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. « En outre, son couplage avec des modèles numériques permet d’investiguer différents scénarios d’impact de l’extraction. »  Le rapport final du projet TILES (‘Transnational and Integrated Long-term Marine Exploitation Strategies’) est disponible sur le site web de la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO). Comme les stocks ne sont pas inépuisables, des stratégies d’exploitation plus réfléchies s’imposent.

Le sable n’est pas une ressource renouvelable (© Shutterstock)

Le nouveau navire de recherche respectera la tradition belge et s’appellera « RV Belgica II »

Le 6 novembre 2018, le cabinet de la Politique scientifique fédérale a lancé un concours afin de déterminer le nom du nouveau navire océanographique belge. Après une première phase, au cours de laquelle les écoles pouvaient proposer des noms, et une seconde phase où tout le monde pouvait choisir une des six propositions sélectionnées, la Ministre chargée de la Politique scientifique fédérale a annoncé le nom retenu le 25 avril 2019. Le public a choisi avec conviction de respecter l’histoire des sciences marines et les navires de recherche belges en envoyant le nouveau navire sur la mer sous le nom de Belgica II!

Impression artistique de Belgica II (© Freire Shipyard/Rolls-Royce Marine AS)

Ministre Sophie WILMÈS : « Là où le nom de Belgica II a peut-être moins d’originalité que les autres propositions en lice dans ce concours, il est sans égal dans sa symbolique. Le nouveau navire continuera de porter haut les couleurs de la Belgique, rappelant par la même occasion que notre pays est capable de grands projets, comme ce fut le cas lorsque le tout premier navire naviguait sous les ordres d’Adrien de Gerlache au XIXe siècle. Si les objectifs scientifiques ont quelque peu changé par rapport à ceux de l’époque, nul doute que le Belgica II aura d’importantes contributions à apporter au monde scientifique. De grands enjeux contemporains comme la lutte contre le réchauffement climatique ou la protection de l’environnement nécessitent l’apport de la science. Je suis ravie que la Belgique puisse prendre part à ce travail de recherche grâce à ce nouveau navire. »

Annonce du nom « Belgica II » par le Ministre Wilmès (Politique scientifique) et les élèves de classe 1LA de l’Athénée Maurice Destenay de Liège (© IRSNB)

Contexte

Après 35 ans de service, plus de 1.000 expéditions scientifiques et plus de 900.000 km parcourus (> 22,5 fois le tour de la terre), le navire de recherches océanographiques belge RV Belgica (construit en 1984; « RV » étant l’abréviation de « Research Vessel ») doit être remplacé. Voilà pourquoi le gouvernement fédéral a décidé, le 28 octobre 2016, de faire construire un nouveau navire de recherche moderne. Le contrat a été remporté par le constructeur naval espagnol Freire Shipyard et l’architecte naval Rolls-Royce Marine AS, et a débuté le 8 juin 2018. Le coût est d’environ 54 millions d’euros, TVA comprise. Depuis lors, les plans détaillés du navire ont été établis et des modèles réduits ont été testés. La pose de la quille a eu lieu le 27 mars 2019. C’est l’équivalent de la pose de la première pierre d’un bâtiment. Un heureux évènement ! Le nouveau navire sera opérationnel d’ici fin 2020 et sera en mesure d’apporter son soutien à la communauté de recherche marine au cours des 30 prochaines années.

Pose de la quille du Belgica II au chantier Freire Shipyard de Vigo, Espagne, le 27 mars 2019 (© IRSNB)

Quel nom pour le nouveau navire ?

Un nouveau navire doit bien entendu être baptisé. Le cabinet de la Politique scientifique a pour cela lancé un concours le 6 novembre 2018. Dans une première phase – qui a duré jusqu’au 31 janvier 2019 – les classes de la première à la quatrième année de l’enseignement secondaire de plusieurs écoles belges ont soumis des propositions qui devaient être composées d’un nom approprié et d’un film original expliquant avec enthousiasme le choix du nom. Les chiffres montrent que trop peu d’élèves choisissent en Belgique une formation scientifique. En les impliquant, nous espérions susciter plus d’intérêt et contribuer ainsi à une plus grande sensibilisation scientifique.

Après une première sélection par les partenaires du projet, la deuxième phase du concours a été lancée et a fait appel au grand public. Du 27 février au 27 mars 2019, tout le monde pouvait participer au choix du nom sous lequel le nouveau navire naviguera sur nos mers et océans. Un gagnant a émergé : la proposition de Belgica II a pu compter sur 33,2% des voix ! Suivent Stella Maris (20,1%), Impact (18,6%), Oddysea (18,1%), Belsora (5,2%) et Lab Mare (4,8%).

Le 25 avril 2019, le nom de Belgica II a été présenté à bord du RV Belgica actuel par la ministre chargée de la Politique scientifique, en présence des étudiants de la classe gagnante 1LA de l’Athénée Maurice Destenay de Liège. Les élèves de cette classe peuvent à juste titre se nommer ambassadeurs du nouveau navire de recherche et ont été autorisés à tester leurs pieds marins lors d’une excursion d’une journée avec le navire de recherche actuel RV Belgica. Dans la vidéo, ils communiquent sous la forme d’un journal télévisé leur choix du nom Belgica II, où ils tirent clairement la carte belge et mentionnent, entre autres, l’expédition antarctique d’Adrien de Gerlache, qui s’est déroulée de 1897 à 1899 et qui était le premier à hiverner au pôle Sud.

Un jury a également déterminé quelle vidéo était la plus convaincante, en privilégiant l’originalité. La classe qui a réalisé cette production – classe 4B de l’Institut de la Providence de Champion de Namur – recevra également une excursion d’une journée avec le RV Belgica en cadeau, à la fin du mois de mai. Leur vidéo a été inspirée par les héros de BD Tintin et le professeur Tournesol.

Nos scientifiques ont failli se noyer dans l’attention des étudiants, de la presse et de la Ministre (© IRSNB)

L’avenir du nouveau Belgica

En comparaison de son prédécesseur, le nouveau RV Belgica sera plus grand (environ 70 m de long par rapport à 50 m) et offrira plus de place aux scientifiques (un doublement de l’espace de laboratoire accueillant jusqu’à 28 scientifiques). Il est équipé des équipements scientifiques les plus modernes permettant, notamment, de prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 5.000 m. Le nouveau navire sera également plus silencieux (important pour la recherche sur les poissons, entre autres) avec un léger renforcement contre les glaces pour pouvoir effectuer des recherches sur le cercle arctique pendant l’été. Bien que la mer du Nord reste la principale zone d’intervention du nouveau navire, la zone de recherche s’étend plus loin que celle de l’actuel RV Belgica : vers le nord au-dessus du cercle arctique, plus loin vers le sud, y compris la Méditerranée et la mer Noire, et vers l’ouest l’Océan Atlantique. Le navire aura une autonomie de 30 jours et effectuera environ 300 jours de recherche en mer chaque année.

Le nouveau Belgica garantira le respect des obligations nationales et internationales et assurera la continuité du soutien aux sciences marines. La dimension internationale de la science reçoit également l’attention nécessaire, non seulement pour les scientifiques belges, mais également pour leurs collègues européens. Tout comme l’actuel RV Belgica participe au réseau européen EUROFLEETS (dans lequel les scientifiques européens peuvent obtenir du temps sur des navires de recherche étrangers), le nouveau RV Belgica restera actif au sein de ce réseau. La Belgique participe également à une étude sur le statut de la flotte de navires de recherche européens sous l’égide du European Marine Board et détermine le rôle clé que ces navires jouent aujourd’hui et joueront à l’avenir dans la recherche pour une meilleure compréhension des océans, les fonctions que celles-ci peuvent remplir pour nous et les conditions préalables dans lesquelles les activités humaines peuvent être autorisées. Le document « European Marine Board Position Paper » sur ce thème sera publié à l’automne 2019. Grâce au nouveau RV Belgica et au cadre européen, la Belgique reste à la pointe des sciences et des technologies marines et contribue à faire de l’Europe un chef de file mondial des sciences et de l’exploration marines.

Lors de l’annonce du nom RV Belgica II, il a été très occupé au RV Belgica (© IRSNB)

 

Le projet « New RV » a été établi grâce à la collaboration entre l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), le ministère de la Défense et la Politique scientifique fédérale (BELSPO). Le nouveau Belgica sera la propriété de l’État belge, représenté par la Politique scientifique fédérale (BELSPO). La gestion opérationnelle sera assurée par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) en collaboration avec le ministère de la Défense.

De plus amples informations sur le projet « New RV » et les spécifications techniques du nouveau navire sont disponibles sur www.belspo.be/NewRV, où le processus de construction peut également être suivi.

Surveillance aérienne de la mer du Nord en 2018

En 2018, nous avons effectué 225 heures de vol dans le cadre du programme national de surveillance aérienne de la mer du Nord. Cet article reprend les principaux résultats de ces survols, et se concentre sur les deux tâches principales : la surveillance de la pollution maritime et le suivi du milieu marin. Seize déversements opérationnels provenant de navires ont ainsi été observés, et des quantités suspectes de soufre ont été identifiés dans le gaz d’échappement de 73 navires. En matière de contrôle des émissions de soufre, la Belgique joue ainsi un rôle de premier plan, suscitant un intérêt considérable s’étendant bien au-delà de l’Europe. L’avion a également mené à bien une mission internationale de surveillance des installations pétrolières et de gaz dans la partie centrale de la mer du Nord. Il a en outre procédé à quelques recensements clés de mammifères marins, qui ont mis en évidence des densités records de marsouins au printemps 2018.

L’avion OO-MMM de la Garde côtière en action. (c) IRSNB/UGMM

Aperçu des vols de surveillance

En 2018, 225 heures de vols ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord dans le cadre du programme national de surveillance aérienne. Ce programme est mis en œuvre par le Service UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, en coopération avec la Défense. La majorité des heures de vol ont concerné des vols nationaux (178 heures).

  • 162 heures dans le cadre des missions de la Garde côtière belge :
    • 121 heures consacrées au contrôle de la pollution : environ la moitié à la surveillance des déversements d’hydrocarbures et autres substances nocives (Annexes I, II et V de la MARPOL) et l’autre moitié à la surveillance des émissions de soufre par les navires (Annexe VI de la MARPOL/protection des ZCES) ;
    • 37 heures destinées au contrôle des pêches, à la demande du service flamand « Dienst Zeevisserij » ;
    • quatre heures de vol « on call » – en réponse à des demandes d’intervention spécifiques – et d’appui à des exercices de lutte contre la pollution
  • 16 heures consacrées au suivi des mammifères marins

Un nombre d’heures nettement moins élevé (47 heures) a été consacrée aux vols internationaux, dont 25 heures au contrôle des émissions de soufre par les navires dans les eaux néerlandaises, pour le compte des autorités néerlandaises, et 22 heures à la mission Tour d’horizon, pour le contrôle des plateformes de forage en mer du Nord, une mission internationale menée dans le cadre de l’Accord de Bonn.

Déversements des navires

En 2018, aucun cas de pollution liée à des accidents en mer (pollution accidentelle) n’a heureusement été constaté en Belgique. Seize cas de pollution opérationnelle par des navires ont en revanche été observés.

  • Cinq cas de pollution par hydrocarbures, les déversements ayant été à chaque fois peu importants. Dans quatre cas, aucun navire n’a été observé à proximité de ces nappes. Dans un cas seulement, le lien a pu être fait entre le rejet d’hydrocarbures et un navire, dans les eaux belges. Ce constat d’une infraction à l’Annexe I de la MARPOL a donné lieu à une enquête portuaire à Hambourg et un procès-verbal a été transmis au parquet compétent.
Le nombre de déversements d’hydrocarbures opérationnels montre une nette tendance à la baisse. (c) IRSNB/UGMM
  • Dix cas concernaient le déversement de substances liquides nocives autres que des hydrocarbures (Annexe II de MARPOL). Aucun navire suspect n’a été repéré à proximité.
Les rejets d’autres substances nocives (autres que le pétrole) ne sont pas encore chose du passé. (c) IRSNB/UGMM
  • Un cas d’infraction présumée à l’Annexe V de la MARPOL (perte de résidus solides) par un navire dans les eaux belges. Ce dossier a été suivi d’une enquête portuaire à Rotterdam, et un procès-verbal a ensuite été transmis au parquet.

Surveillance des émissions de soufre   

En 2018, 88 heures de vols ont été effectuées utilisant le renifleur électronique au-dessus des eaux belges et néerlandaises dans le cadre du contrôle du respect des limites fixées pour la teneur en soufre des carburants utilisés par les navires dans la zone de contrôle des émissions de soufre (SECA) de la mer du Nord. Ces vols ont donné lieu à la mesure en mer des émissions de 1 139 navires. Ces analyses ont mis en évidence 73 cas de teneurs en soufre anormalement élevées. Les services d’inspection maritime compétents en ont été immédiatement avertis aux fins d’une investigation plus poussée à quai.

Les concentrations de soufre des émissions des navires peut être mesurée en mer grâce à la technologie du renifleur. (c) IRSNB/UGMM

La Belgique est actuellement l’un des rares pays à effectuer une telle surveillance aérienne des émissions de soufre des navires. L’expérience et les résultats obtenus, y compris au niveau des enquêtes ultérieures à quai par les autorités portuaires et la poursuite des contrevenants, ont déjà suscité un grand intérêt en Europe et ailleurs.

Mission internationale Tour d’Horizon

Au cours de la mission annuelle de lutte contre la pollution marine provenant de plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (dans les eaux néerlandaises, allemandes, danoises, norvégiennes et britanniques), effectuée dans le cadre de l’accord de Bonn, l’avion de surveillance a identifié 26 cas de pollution au total, dont 23 pollutions par hydrocarbures en lien avec la présence d’une plateforme pétrolière à proximité. Dans les trois autres cas (une nappe d’hydrocarbures et deux nappes d’une autre substance nocive), le lien n’a pas pu être fait avec la présence d’une plateforme ou d’un navire à proximité de la nappe. Ces effractions ont été systématiquement signalées à l’Etat côtier compétent pour investigation complémentaire, ainsi que l’exigent les procédures internationales.

Cette nappe d’hydrocarbures pourrait clairement être reliée à une plateforme de forage. (c) IRSNB/UGMM

Suivi des mammifères marins au large de nos côtes

En avril, juillet et octobre 2018, des campagnes de suivi des mammifères marins ont été réalisées dans toute la zone maritime belge. Lors de ces campagnes, un total de 501 mammifères marins (principalement des marsouins) ont été observés le long de la trajectoire de vol standard. En avril, des densités de marsouins communs remarquablement élevées ont été observées (densité moyenne estimée à plus de 5 marsouins par km²). En outre, lors du vol de surveillance effectué en juillet, un groupe de grands dauphins a été aperçu au large de la côte belge, un phénomène exceptionnel largement relayé par les médias.

Grands dauphins (Tursiops truncatus) dans les eaux belges, observés depuis l’avion de surveillance le 16 juillet 2018. (c) IRSNB/UGMM

SAVE THE DATE – Atmosphère, océan et climat au 21ème siècle

L’Académie Royale des Sciences de Belgique a l’honneur de vous inviter les 2 et 9 octobre 2019 à la série de conférences du soir ‘Atmosphère, océan et climat au 21ème siècle’.

Ces conférences auront lieu au Palais provincial de Namur et se tiendront en français.

Il est souhaité que les participants s’inscrivent sur le site Internet en cliquant sur le bouton « inscription » sur la page de la leçon. Si cela n’est pas possible, l’inscription peut se faire à l’accueil du cours au moyen de formulaires papier.

© images (gauche à droite, de haut en bas) : pics-about-space.com/IPCC AR5 (2014)/ wallpaperscraft.com/NOAA/reference.com/thiswallpaper.com

Ce cycle de conférences présente les concepts élémentaires de la dynamique atmosphérique, de l’océanographie physique et de la vie dans les écosystèmes océaniques. Il introduit le fonctionnement de la machine climatique et les effets de ses perturbations actuelles. L’objectif est d’ancrer les concepts principaux qui permettent de comprendre comment les perturbations du système climatique peuvent affecter le vivant, y compris les sociétés humaines.

 

Conférence 1 – Système « Terre » : Atmosphère, océan et cycles du vivant

Mercredi 2.10.2019 – 17h-19h

La circulation de l’atmosphère préside à la formation des vents dominants au voisinage de la Terre et au transport de la chaleur et des aérosols autour du globe. Les vents dominants contribuent en partie à la formation des grands courants océaniques mais sont aussi le siège de phénomènes physiques locaux essentiels pour la vie marine. Ces notions permettent d’introduire le cycle de la vie dans l’océan et la structure des écosystèmes marins typiques, ainsi que le cycle de l’eau et celui du carbone qui sont intégrés au système climatique.

 

Conférence 2 – Perturbations climatiques du système « Terre »

Mercredi 9.10.2019 – 17h-19h

Les émissions anthropogéniques des gaz à effet de serre sont à l’origine d’un réchauffement de l’atmosphère, tandis que les émissions de CO2 contribuent aussi à acidifier l’océan de surface. Cela a des répercussions sur le cycle de l’eau, sur les écosystèmes, sur le climat et sur les sociétés humaines à travers le monde. La compréhension du système « Terre » et du changement climatique forment une avancée scientifique remarquable qui nous fait voir le monde tel qu’il est. Ce savoir pourrait bouleverser les perceptions que l’homme entretient vis-à-vis de l’écosystème dans lequel il désire prospérer.

 

Contacts :

Xavier Desmit (IRSNB), xdesmit@naturalsciences.be

Alexis Merlaud (IASB), alexis.merlaud@aeronomie.be