Dans un nouveau rapport, l’IRSNB résume les résultats de la surveillance et de la recherche sur les mammifères marins en Belgique en 2020. Relativement peu de marsouins ont échoué, tandis que les phoques ont continué à prendre pied. Un petit rorqual, deux baleines à bec de Sowerby et une tortue luth peuvent être considérés comme des espèces inhabituelles.
Comme à son habitude, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a publié un rapport annuel sur les échouages et les observations de mammifères marins et d’autres espèces marines protégées en Belgique. Il résume les résultats de la recherche et de la surveillance en 2020.
En 2020, 65 marsouins communs ont été rejetés sur le rivage, un nombre relativement faible par rapport aux années les plus récentes. Depuis 2005, seules quatre années ont vu un nombre inférieur, et certaines années, il y a même eu plus de 100 échoués. Certains marsouins vivants sont morts peu après s’être échoués. La principale cause de décès des animaux étudiés est la prédation par le phoque gris, un phénomène qui a été décrit pour la première fois en 2012.
43 phoques se sont échoués, morts ou mourants. C’est à peu près le même nombre qu’au cours des deux dernières années, mais nettement plus que les années précédentes. La capture accidentelle était la principale cause de décès des phoques échoués. Sealife a pris en charge 16 phoques en détresse.
Outre les aires de repos bien connues de l’embouchure de l’Yser et du port de plaisance de Nieuport, l’année 2020 a vu l’émergence d’un nouveau site d’échouage de phoques à Ostende. Au début, les politiciens locaux ne voulaient pas transformer le Klein Strand d’Ostende en « zoo », mais les animaux sont rapidement devenus une attraction touristique sous l’œil attentif des volontaires de l’équipe « North Seal Team ».
Espèces remarquables
Les échouages les plus notables ont été ceux d’un petit rorqual et de deux baleines à bec de Sowerby. Le très jeune petit rorqual était déjà très faible avant de subir des fractures aux mandibules, de mourir et de s’échouer. Il s’agit seulement du huitième cas documenté de petit rorqual en Belgique au cours des 20 dernières années. Les cas précédents concernaient trois carcasses et quatre observations de spécimens vivants. Les baleines à bec ne vivent pas dans la mer du Nord et on ne les y voit que très rarement. Les échouages de 2020 ne sont que les sixième et septième cas connus en Belgique. Il est possible que des exercices militaires dans l’océan Atlantique soient à l’origine des échouages de cette espèce en Belgique et dans les pays voisins.
La capture la plus spectaculaire en 2020 a été celle d’une tortue luth : l’équipage d’un navire de pêche côtière a pu remettre l’animal à la mer indemne.
Le rapport 2020 sur les mammifères marins est le fruit de la coopération de l’IRSNB avec SEALIFE Blankenberge, les universités et une multitude d’institutions scientifiques, de services gouvernementaux, d’organisations non gouvernementales et de bénévoles.
L’avion de surveillance belge OO-MMM a participé avec succès à l’opération Super CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operation) organisée par la Norvège, la Suède et le Danemark cette semaine. Lors de ces opérations, des avions de détection de la pollution de différents pays autour de la mer du Nord unissent leurs forces et survolent pendant plusieurs jours une zone de risque maritime majeure. Cette fois, les avions opèrent depuis Oslo et se concentrent sur le Skagerrak.
Le Super CEPCO est une opération régionale pluriannuelle organisée dans le cadre de l’Accord de Bonn, le mécanisme des pays de la mer du Nord pour effectuer la surveillance comme outil de détection et de lutte contre la pollution marine. L’objectif principal est d’effectuer un contrôle continu des rejets d’hydrocarbures ou d’autres substances nocives par les navires, qui peuvent être détectés à la surface de la mer. Il évalue également l’utilisation des satellites pour contrôler et surveiller la pollution marine et maximiser les chances de prendre les contrevenants sur le fait.
Le programme belge de surveillance aérienne de la mer du Nord a été lancé en 1990 par l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord (UGMM), qui fait désormais partie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Les scientifiques ont équipé un ancien avion militaire Britten-Norman Islander pour des missions scientifiques, la Défense belge fournissant les pilotes. Une coopération efficace entre la politique scientifique et la défense !
Les instruments de surveillance de l’environnement sont constamment mis à jour afin que la Belgique reste à l’avant-garde de la lutte contre la pollution marine. En participant à des missions internationales, notre pays assume non seulement sa responsabilité dans le cadre de la garde côtière nationale, mais aussi par rapport à la mer du Nord au sens large. Quelque chose dont on peut être fier !
Plus des trois quarts des déchets en mer du Nord belge sont constitués de macroplastiques (plus grosses particules de déchets plastiques), ce qui constitue une source majeure de pollution, notamment dans la zone côtière. Cependant, les fibres synthétiques provenant principalement du chalutage se retrouvent partout, aussi loin de la côte. De même, les petites particules de plastique ou microplastiques de >50 µm (un vingtième de mm) apparaissent beaucoup plus souvent le long de la zone côtière et dans les ports que plus loin en mer. C’est ce qu’a montré une première étude de surveillance systématique dans la mer du Nord belge. Grâce au projet de recherche MarinePlastics, les scientifiques de L’ILVO et l’IRSNB disposent désormais des premières données pour mettre en place un plan de surveillance des macro- et microplastiques pour la partie belge de la mer du Nord, une obligation européenne.
Dans les zones de pêche où les pêcheurs belges sont actifs, les chercheurs ont également recherché des microplastiques dans les poissons et les crustacés commerciaux. Dans ces produits, les microplastiques ne sont présents qu’en petit nombre ou sont absents. Seuls 5 des 42 filets de poisson examinés contenaient quelques particules microplastiques : 2 à 6 particules par 100 g de filet de poisson. Sur la base de cette étude, les chercheurs considèrent que les poissons et les crustacés de la pêche belge constituent pour l’instant une source de nourriture sûre en termes de la contamination par les microplastiques.
Dans le cadre du projet de recherche MarinePlastics, l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) ont cartographié la quantité et les types de plastiques présents dans les zones de pêche belges. Il s’agit à la fois de gros morceaux de déchets (macroplastiques de plus de 5 mm) et de minuscules particules de plastique (microplastiques de moins de 5 mm). Cette recherche n’était pas facultative, mais une obligation de l’Europe, qui exige depuis 2012 que chaque État membre collecte des chiffres sur les macroplastiques dans les fonds marins. À partir de 2020, des données devront également être collectées sur les microplastiques dans les sédiments et dans l’eau. Le projet MarinePlastics a également examiné dans quelle mesure les microplastiques sont présents dans les espèces commerciales de poissons et de crustacés provenant de nos zones de pêche (mer du Nord, Manche, mer Celtique, mer d’Irlande). Les chercheurs ont fait une distinction entre les particules de plastique présentes dans l’estomac du poisson (que les gens ne consomment pas) et le filet de poisson (que nous mangeons).
Poisson belge sans danger
Les résultats de cette recherche sont rassurants : il a été constaté que les microplastiques de >50 µm (cela correspond à un vingtième de mm ; la contamination par les nanoplastiques, c’est-à-dire des particules encore plus petites, n’a pas été étudiée dans ce projet) ne s’accumulent pas dans les poissons et crustacés commerciaux échantillonnés dans les zones de pêche où les pêcheurs belges sont actifs. Dans presque tous les échantillons de poissons et de crustacés (parties comestibles et non comestibles), le nombre de microplastiques était si faible que la concentration n’a pu être déterminée avec précision. Dans seulement 5 des 42 filets de poisson, on a trouvé 2 à 6 particules microplastiques par 100 g de filet de poisson, ce qui n’est pas alarmant. Le public peut donc être informé que les poissons et crustacés issus de la pêche belge sont actuellement des produits sûrs en termes de pollution microplastique.
Davantage de microplastiques près des ports et de la côte
Cependant, les concentrations de microplastiques dans les fonds marins et dans l’eau de mer sont parfois assez élevées, bien que variables. Dans cette étude, la concentration de microplastiques dans les sédiments côtiers (près de Zeebrugge) était environ neuf fois plus élevée que plus loin de la côte. Dans l’eau de mer, la différence était encore plus spectaculaire : les eaux du port de Zeebrugge et à proximité de la côte contenaient respectivement 48 et 10 fois plus de microplastiques que les eaux provenant de zones plus au large. Actuellement, il n’existe pas de programme de surveillance qui suit l’évolution de ce type de pollution en Belgique. Afin de répondre aux obligations européennes, un programme national de surveillance des microplastiques doit donc être mis en place. À cette fin, les chercheurs recommandent également d’approfondir (ou de commander) l’étude du transport des microplastiques dans l’environnement marin, des points chauds éventuels et du lien avec la propagation des macrodéchets.
Karien De Cauwer, chercheuse à l’IRSNB: « Cette étude nous donne une bonne idée du degré de pollution par les microplastiques à proximité de la côte et plus loin en mer. Sur la base d’une bonne méthodologie de détection, l’évolution peut être suivie selon les normes européennes. Cela permettra d’évaluer si les mesures et actions prises fonctionnent efficacement. Grâce à une meilleure connaissance des endroits où les microplastiques pourraient s’accumuler, les mesures pourraient être encore plus ciblées. »
Fibres de plastique provenant de la pêche
Les gros morceaux de déchets – les macroplastiques – représentent 77 à 88 % de tous les déchets présents dans la mer. Il y a un article en particulier qui semble être partout : les fibres de plastique. Les monofilaments très légers – tapis de fils lâches qui est censé protéger le ventre d’un chalut contre les dommages – sont le principal élément en plastique qui est répandu uniformément dans notre partie de la mer du Nord, également plus loin de la côte. Les plastiques plus lourds (tels que les caisses, les bouteilles et les conteneurs) se trouvent principalement près de la côte. Un détail important : dans la partie néerlandaise de la mer du Nord, la pollution par les fibres de plastique provenant de la pêche est plus importante que dans la partie belge. Les chercheurs demandent aux politiques et au secteur de placer la recherche et la mise en œuvre d’une bonne alternative biodégradable aux filaments de plastique en tête de leur liste de priorités. Évidemment, cela ne concerne pas seulement le secteur de la pêche belge, mais des initiatives devraient être prises à l’échelle de toute la mer du Nord, voire de l’Europe.
S’il peut exister un lien entre la pollution plastique et la pêche, il n’y a pas de relation causale claire avec l’intensité de la pêche. En d’autres termes, il n’est pas vrai que la plupart des déchets se trouvent là où la pêche est la plus intensive. Un lien direct n’a pas non plus été trouvé avec l’extraction de sable ou les parcs éoliens offshore. Sur un site de dragage, près du port de Zeebrugge, un point chaud de déchets a été identifié. Cependant, il n’est pas clair si cela est dû au déversement lui-même, ou aux courants ou autres forces motrices. Il est donc nécessaire de réaliser une étude détaillée des points chauds des déchets marins, en examinant l’impact des différentes sources et en modélisant les processus de transport des déchets.
Bavo De Witte, chercheur à l’ILVO : « Dans notre mer du Nord turbulente, il n’est pas surprenant que les courants puissent avoir une forte influence sur la pollution plastique. Grâce à la modélisation, il devrait être possible d’en savoir encore plus sur l’origine des différents types de déchets. »
Les rapports complets peuvent être téléchargés à partir des adresses suivantes :
Le projet de recherche MarinePlastics a été financé par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEMP) et l’Instrument financier pour la pêche flamande (FIVA).
La Belgique se présente pour une réélection au Conseil de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) dans la catégorie C. Cette organisation des Nations Unies s’engage en faveur d’une navigation internationale sûre et durable. Notre pays est membre de l’OMI depuis 1951 et est fier d’avoir contribué au développement de l’industrie maritime avec d’autres pays.
Afin de soutenir notre candidature au Conseil de l’OMI de 2021, la DG Navigation a le plaisir de partager une vidéo présentant la Belgique maritime et soulignant les points clés de notre devise : « Be sustainable, be safe, be together, be Belgium ».
La vidéo promotionnelle porte, entre autres, sur la recherche scientifique, la surveillance du milieu marin et le contrôle du respect des règles internationales en matière de pollution atmosphérique par les navires. L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a contribué à la réalisation de la vidéo et a fourni des images. Le soutien de l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM), et en particulier de l’équipe de surveillance aérienne de l’UGMM, ainsi que des plongeurs scientifiques et de diverses autres équipes IRSNB a été indispensable.
Dans sa candidature, la Belgique met l’accent, entre autres, sur les points suivants :
promouvoir une gouvernance inclusive
gérer un espace maritime de plus en plus complexe et une grande variété d’acteurs
innover pour un secteur maritime durable
mettre en œuvre la réglementation de l’OMI et protéger les marins
renforcer le cluster maritime
Vincent Van Quickenborne, Vice-premier ministre et Ministre de la mer du Nord :« La navigation revêt une grande importance pour notre économie. Dans le même temps, nous sommes fermement engagés dans la protection des mers et des océans. Ainsi, notre pays joue un rôle de pionnier plan au niveau international en matière de réduction des émissions. Notre mer du Nord fait elle-même partie d’une zone ECA (acronyme de Emission Control Area) dans laquelle nous utilisons notre avion renifleur pour surveiller strictement les émissions d’azote, de soufre et, cette année, de noir de carbone. Notre ambition est de réduire les émissions de CO₂ de 55 % d’ici à 2030 et de parvenir à des émissions nulles d’ici à 2050. C’est pourquoi il est important pour nous de retrouver notre place à la tête de l’OMI. De cette manière, nous pourrons réellement marquer de notre empreinte le développement d’une politique maritime durable. »
Peter Claeyssens, Directeur général à la Direction générale de la Navigation : » L’Organisation maritime internationale (OMI) fixe les règles pour une navigation sûre et la protection de nos mers et océans. En tant que nation maritime importante, la Belgique est fortement engagée en faveur d’une navigation sûre et respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi la Belgique souhaite être à la tête de cette organisation afin de pouvoir marquer de notre empreinte la poursuite continue d’une mobilité maritime durable dans le monde entier ».
Les élections auront lieu à Londres lors de la 32e session ordinaire de l’Assemblée, qui se tiendra du 6 au 15 décembre 2021.
De plus amples informations sur le Conseil de l’OMI et la candidature belge sont disponibles ici.
Le 13 septembre 2021, l’accord a été signé pour le transfert du légendaire navire de recherche Belgica des autorités belges aux autorités ukrainiennes. Quelques jours plus tard, le navire entamera son voyage vers sa nouvelle base d’attache à Odessa. Pendant ce transit, plusieurs échantillons scientifiques seront prélevés. En mer Noire, le navire continuera à faire ce qu’il fait le mieux : mener des recherches scientifiques et surveiller l’état de santé de la mer. Sur cette base, il est possible de définir des mesures qui devraient conduire au rétablissement écologique de la mer Noire.
Aujourd’hui, 13 septembre 2021, M. Thomas Dermine, Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique Scientifique, M. Roman Abramovskyy, le ministre de la Protection de l’Environnement et des Ressources Naturelles, et M. Viktor Komorin, directeur du Centre Scientifique Ukrainien pour l’Écologie de la mer, ont signé l’accord pour le transfert du navire de recherche Belgica du Royaume de Belgique à l’Ukraine. Cela fait suite à un accord de coopération signé en juillet 2021 entre la Politique Scientifique Fédérale (BELSPO), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et le Ministère ukrainien de la Protection de l’Environnement et des Ressources Naturelles.
Le Secrétaire d’État Thomas Dermine : « Après plus d’un million de kilomètres parcourus et plus de 1.000 campagnes scientifiques visant à accroître la connaissance des mers, la Belgique fait aujourd’hui ses adieux au navire de recherche Belgica. En tant que laboratoire flottant, le navire a été le fleuron des sciences marines belges pendant 37 ans. C’est avec la douleur au cœur que nous lui disons au revoir, mais je suis très heureux que le navire ait une seconde vie grâce à notre coopération avec le Centre Scientifique ukrainien pour l’Écologie de la mer ».
On ne soulignera jamais assez l’importance d’un navire de recherche national efficace. En tant que navire de recherche multidisciplinaire, le RV Belgica a été en mesure de soutenir la recherche scientifique dans les domaines de la pêche, de la biologie, de la géologie, du climat et de la chimie, et a permis à la Belgique de boxer au-dessus de sa catégorie en termes de recherche et de surveillance du milieu marin, d’aménagement de l’espace marin et d’économie bleue. Et ce, tant au niveau national que dans un contexte international. Le navire a également permis à des milliers d’étudiants d’acquérir leur première expérience en mer. Nombre d’entre eux y ont pris goût à tel point qu’ils sont restés actifs dans les différents secteurs STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), accédant souvent à des postes de direction.
Vincent Van Quickenborne, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Mer du Nord : « Le Belgica est une icône dans le monde de la recherche et a été d’une valeur inestimable pour la politique de la Mer du Nord. Elle était notamment chargée de surveiller les effets de l’extraction de sable, des parcs éoliens et du dépôt de munitions “Paardenmarkt”. Son champ d’action était également beaucoup plus large que notre mer du Nord. Par exemple, elle a découvert des monticules coralliens d’eau froide au-delà de l’Irlande et des volcans de boue au large des côtes marocaines. Le nouveau Belgica sera un digne successeur qui poursuivra l’œuvre de la « vieille dame blanche« .
Après 37 ans de service actif, le RV Belgica a effectué sa dernière campagne en tant que navire de recherche océanographique belge le 25 mars 2021. Si la Belgique accueillera un nouveau Belgica ultramoderne à la fin de l’automne 2021, l’adieu à la « vieille dame blanche » est lourd.
Le 16 septembre, le RV Belgica quittera son amarrage traditionnel dans la base navale de Zeebrugge et deviendra officiellement propriété de l’Ukraine. L’Ukraine ne disposait pas récemment d’un navire opérationnel adapté à la recherche océanographique, mais elle a de grandes ambitions dans ce domaine. Désormais, le Belgica renforcera la surveillance du milieu marin dans la région de la mer Noire, et sera donc d’une grande importance pour la mise en œuvre de la Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » de l’UE, qui fait partie de l’accord d’association UE-Ukraine. En outre, à plus long terme, la surveillance contribuera à l’établissement d’un programme de mesures fondé sur des preuves et donc à la restauration de l’état de la mer Noire. Dans la foulée, des études conjointes belgo-ukrainiennes sont également prévues en mer Noire et dans l’Atlantique Nord-Est.
Du côté ukrainien, le ministre Abramovskyy, a déclaré : « Nous sommes très reconnaissants au parti belge pour ce cadeau si important à l’Ukraine. Avec l’aide du navire de recherche Belgica, nous prévoyons de reprendre la surveillance dans la mer Noire dès cette année ».
Dans les prochains jours, le navire commencera son voyage de Zeebrugge à Odessa, son nouveau port d’attache ukrainien. Pendant le voyage de 8 600 km, les scientifiques ukrainiens seront actifs dès le début. Ils collecteront des échantillons d’eau de mer et de sédiments de fond pour analyser un large éventail de polluants, documenteront les débris marins flottants et les microplastiques, prélèveront des échantillons d’ADN environnemental pour évaluer la biodiversité et analyseront l’ADN microbien pour révéler la présence de gènes de résistance aux antibiotiques. Cet ambitieux programme scientifique, intitulé « Croisière des trois mers européennes » (Atlantique du Nord-Est, Méditerranée et mer Noire), ainsi que le transfert du navire, sont organisés et financés par le projet UE/PNUD « European Union for Improving Environmental Monitoring of the Black Sea » (EU4EMBLAS), et bénéficient du soutien scientifique du Centre commun de recherche de l’UE.
Ministre de la Défense, Ludivine Dedonder : « Durant 37 années La Défense a mis en oeuvre et navigué avec le Belgica au service de la Science. Le transfert de propriété du Belgica vers l’Ukraine est une belle opportunité pour le navire de recherche scientifique de la Belgique qui démarre ainsi une nouvelle carrière. Je suis contente de savoir que le Belgica – sous un autre nom cependant – navigue vers de nouvelles missions scientifiques. L’arrivée de son successeur dans les mois à venir est aussi le signal de la prolongation de l’excellente coopération la Politique Scientifique Fédérale et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. »
Le Belgica devrait arriver en Ukraine à la mi-octobre 2021. Là, le navire sera renommé, puis commencera ses opérations dans la région de la mer Noire.
Dans la matinée du 12 août 2021, un phoque gris, connu des visiteurs de la plage sous le nom d’ « Oscar », a été retrouvé mort sur la plage de Wenduine. L’examen post-mortem, effectué par le personnel de l’Université de Liège, en collaboration avec l’Université de Gand et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, a confirmé ce que l’on soupçonnait déjà : Oscar succombait aux effets de son âge avancé. Cela pouvait être déduit du système digestif vide, des dents très usées et de l’émaciation sévère, qui ont finalement conduit à une défaillance générale des organes.
Pour ceux qui ont suivi les médias nationaux les 12 et 13 août, il n’y avait pas d’échappatoire: l’emblématique phoque Oscar ne sera plus vu sur nos plages à partir de maintenant. Oscar, un phoque gris adulte mâle, a été retrouvé mort sur la plage de Wenduine (commune du Coq) dans la matinée du 12 août 2021. Depuis 2019, on le trouvait régulièrement sur les plages belges et du nord de la France, où il est devenu un spectacle familier pour de nombreux plagistes et amoureux de la nature. Récemment, il a même bénéficié d’une attention publique nationale et est devenu la mascotte de la côte belge. Pourtant, dès le début de son aventure belge, il était clair qu’Oscar était un vieil animal. Il avait l’air plutôt mince et restait souvent allongé passivement pendant de longues périodes sur la plage, ce qui donnait l’impression à beaucoup qu’il avait des problèmes de santé. Cependant, son apparence et son comportement convenaient bien à un vieil animal, et toute intervention de l’homme était hors de question. On s’attendait donc depuis un certain temps à ce que sa fin ne soit pas loin.
La carcasse d’Oscar a été recueillie immédiatement après la découverte par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), qui coordonne depuis le début des années 1990 les recherches sur l’état de santé et les causes de décès des mammifères marins sauvages en Belgique. Un examen post-mortem a été immédiatement organisé par la Faculté de Médecine Vétérinaire (Département de Morphologie et Pathologie) de l’Université de Liège, en collaboration avec la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Gand et l’IRSNB.
L’examen a confirmé ce que l’on soupçonnait déjà : Oscar est mort naturellement des effets de la vieillesse, qui l’empêchait de subvenir à ses besoins. L’autopsie a révélé les aspects suivants :
le système digestif était complètement vide, l’animal n’ayant pas pu se nourrir depuis un certain temps
de nombreuses dents manquaient et les dents restantes étaient très usées
émaciation sévère (peau sur os) : aucun tissu graisseux n’a été trouvé et la plupart du tissu musculaire a également disparu (atrophié)
le poids n’était que de 100,1 kg, alors que pour un phoque gris mâle de 2 m de long, on s’attendrait à un poids « sain » de 170 à 200 kg (à noter qu’Oscar, avec ses 2 m, était un phoque gris adulte plutôt petit, certains mâles atteignant jusqu’à 2,5 m de long)
L’affaiblissement causé par l’émaciation a fini par entraîner une défaillance générale des organes et du cœur
certaines tumeurs n’ont pas encore été diagnostiquées, mais ne devraient pas être directement responsables du décès
Oscar a atteint un âge estimé à 20 ans ou plus (l’âge exact est difficile à déterminer), ce qui est respectable pour un phoque gris mâle. On sait que les femelles peuvent vivre jusqu’à 35 ans, mais les mâles vivent généralement moins longtemps, peut-être parce qu’ils mettent leur corps à rude épreuve pendant la saison des amours, lorsqu’ils tentent de gagner les faveurs des femelles (y compris en combattant d’autres mâles).
Le squelette d’Oscar sera préparé pour être utilisé à des fins éducatives, mais sa destination finale n’a pas encore été décidée.
Signalement des mammifères marins : quand, où, comment ?
Pour signaler des observations de mammifères marins en mer, veuillez contacter l’IRSNB à dauphin@sciencesnaturelles.be. Les animaux morts ou échoués ou les animaux pris dans des filets de pêche professionnelle ou récréative (morts ou vivants) peuvent être signalés de manière ad hoc (par téléphone), directement a l’IRSNB ou indirectement par l’intermédiaire d’un service des autorités locales ou d’un numéro d’urgence général. Les phoques vivants en bonne santé sur la plage peuvent être signalés à la NorthSealTeam qui peut faire appel à de nombreux volontaires pour surveiller la situation localement afin d’éviter toute perturbation. Pour les phoques en détresse, contactez SeaLife. Un marsouin ou un dauphin sur la plage est toujours en danger : il n’est généralement pas possible de relâcher l’animal dans la mer sur place. Dans ce cas, il est préférable de contacter un numéro d’urgence général.
Le 4 août 1945, un avion militaire américain a survolé toute la côte de notre pays, de Knokke à La Panne. Depuis le ciel, un photographe a pris plus de 80 photos qui donnent un aperçu unique de l’aspect de la côte de la Flandre occidentale juste après la Seconde Guerre mondiale. Ces photos étaient soigneusement conservées dans les archives nationales américaines et ont récemment été découvertes par hasard par des archéologues de l’université de Gand qui cherchaient des photos sur lesquelles ils pouvaient voir des vestiges de la guerre.
Ces photos ne sont pas seulement intéressantes en raison de leur valeur historique, mais permettent également une comparaison avec l’état actuel de nos côtes. Si seulement il existait une série similaire d’images récentes …
L’IRSNB à la rescousse !
Le mardi 14 avril 2020, à marée basse, l’équipe de surveillance aérienne de l’IRSNB a suivi la même trajectoire le long de tout le littoral belge à l’aide de son avion OO-MMM, prenant des images uniques de plages vides lors du premier lockdown Covid.
La presse a adoré et le 4 août 2021, 76 ans après le vol américain de 1945, l’Association flamande de radiodiffusion et de télévision (Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie – VRT) a mis bout à bout les deux séries d’images et les a comparées, révélant à la fois des similitudes étonnantes et des différences remarquables.
Consultez les comparaisons d’images (et d’autres informations) sur le site de la VRT (en néerlandais, avec une version abrégée sans comparaison en anglais).
Peut-être qu’un jour, dans 76 ans, les gens redécouvriront nos images dans des archives… 😉
Les organismes marins qui colonisent les éoliennes offshore (comme les moules) affectent les fonds marins. Nous le savions déjà, mais grâce aux résultats d’une récente recherche belgo-néerlandaise, nous savons maintenant exactement quelle est l’importance de cet effet. Les résultats ont été présentés dans deux articles récemment publiés. Ils décrivent en détail comment la matière organique se concentre dans et autour des parcs éoliens et se dépose en plus faible quantité à une plus grande distance. Cela entraîne un stockage accru du carbone dans les fonds marins des parcs éoliens, ce qui est important dans le contexte de la compensation climatique et de la gestion de la faune benthique vulnérable. Les résultats peuvent contribuer à la prise de décision sur des thèmes sensibles telles que la planification spatiale des parcs éoliens offshore dans les zones marines protégées et le futur démantèlement des éoliennes offshore.
Dans le cadre de la transition des sources d’énergie non renouvelables (fossiles) vers les sources d’énergie renouvelables, le nombre de parcs éoliens offshore augmente dans le monde entier. C’est également le cas en Belgique, qui est actuellement le cinquième producteur mondial d’énergie éolienne offshore. Une nouvelle zone éolienne offshore, la zone Princesse Elisabeth, est marquée sur le Plan d’Aménagement de l’Espace Marin belge pour la période 2020-2026. Elle fera plus que doubler la surface réservée à la production nationale d’énergie éolienne offshore (de 238 à 530 km² environ) et presque doubler la capacité (de 2,26 à > 4,26 gigawatts). La nouvelle zone coïncide en partie avec la zone de protection marine « Vlaamse Banken », un site Natura 2000 désigné en vertu de la directive européenne sur les habitats.
Les zones de parcs éoliens dans la partie belge de la mer du Nord (bleu = première zone, opérationnelle ; noir = zone princesse Elisabeth, à venir) et PAEM « Vlaamse Banken » (grand polygone vert au SO). (depuis le Plan d’Aménagement des Espaces Marins).
Treize ans de suivi des effets écologiques des parcs éoliens dans la première zone éolienne offshore belge ont montré que de grandes quantités d’invertébrés (moules, anémones, petits crustacés, etc.) colonisent les turbines, qui à leur tour attirent certaines espèces de poissons comme le cabillaud et la plie. Cependant, la connaissance des espèces colonisatrices et de leurs effets sur l’écosystème marin est restée largement limitée au niveau des turbines et des parcs éoliens individuels.
Le projet FaCE-It (Biodiversité fonctionnelle dans un milieu sédimentaire en évolution: Répercussions sur la biogéochimie et les chaînes alimentaires dans un contexte de gestion), qui s’est déroulé sur la période 2015-2020, a considérablement élargi ces connaissances.
« Dans le cadre de FaCE-It, nous avons étudié l’effet des parcs éoliens offshore sur le fonctionnement de l’écosystème marin. Pour la première fois, nous avons également étudié les effets de plusieurs parcs éoliens offshore dans plusieurs pays sur une grande échelle géographique. Nous avons utilisé une combinaison d’observations détaillées, d’expériences et de simulations de modèles, en nous concentrant sur les effets sur le fond marin » explique le coordinateur du projet, Jan Vanaverbeke, de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
Les partenaires du projet rendent compte de leurs résultats dans deux articles publiés dans Frontiers in Marine Science.
Changements dans l’enrichissement organique du fond marin (Ivanov et al., 2021)
Les espèces qui colonisent les éoliennes filtrent la nourriture de la colonne d’eau, puis fournissent un apport de matière organique au fond marin autour des éoliennes, à la fois sous la forme de leurs excréments et d’organismes morts qui coulent. Mais où aboutit exactement cette matière organique ? Cela a pu être vérifié grâce à des modèles qui décrivent les courants de l’eau (hydrodynamique, y compris les marées et les vagues) et le transport des sédiments. Ces modèles intègrent une représentation de la dynamique du carbone organique et des particules minérales dans la colonne d’eau et les sédiments. Cette intégration de mécanismes a clairement démontré que la présence de parcs éoliens offshore entraînait des changements importants dans le dépôt de matière organique sur le fond marin, autant à l’intérieur des parcs éoliens qu’à l’extérieur. Etant donné que cette matière organique sert de nourriture aux organismes vivant dans les fonds marins, (une partie de) la chaîne alimentaire peut être affectée.
Evgeny Ivanov de l’Université de Liège donne des détails : « Dans les parcs éoliens offshore et dans les zones qui les entourent, on observe une augmentation significative de la matière organique déposée sur les fonds marins (jusqu’à 15%, et même localement jusqu’à 50%), en particulier dans les zones situées le long des plus forts courants de marée (selon un axe NE/SO par rapport aux turbines). Dans les autres directions (NO et SE), une diminution du dépôt de matière organique est prédite (jusqu’à 10% de moins). Les parcs éoliens offshore multiples donneront donc lieu à une mosaïque de zones présentant une augmentation et une diminution du dépôt de carbone sur le fond marin. Dans les parcs éoliens et dans une zone de 5km autour des turbines, le bilan final est positif (davantage de matière organique), tandis que le dépôt est nettement réduit dans la zone environnante jusqu’à 30 km plus loin.
L’augmentation du dépôt organique entraîne un stockage accru de carbone dans le fond marin d’un parc éolien offshore. Emil de Borger, à l’époque à l’Université de Gand et aujourd’hui à l’Institut Royal Néerlandais de Recherche sur la Mer (NIOZ), a calculé exactement la quantité de carbone en jeu : « Entre 28 715 et 48 406 tonnes de carbone sont stockées dans les 10 cm supérieurs du fond marin dans un parc éolien offshore pendant sa durée de vie, définie ici comme étant de 20 ans. Ce carbone est parfois appelé « carbone bleu », c’est-à-dire du carbone piégé dans des formes organiques (comme des animaux ou des plantes), qui est ensuite enfoui. Sachant que ces chiffres correspondent à 0,014-0,025% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en Belgique, on peut considérer qu’il s’agit d’une compensation carbone modeste mais néanmoins significative. »
Cette compensation carbone vient s’ajouter à la quantité beaucoup plus importante de carbone (CO2) qui n’est pas émise en utilisant une source d’énergie renouvelable au lieu d’une source d’énergie fossile. À titre de comparaison : En Belgique, les émissions de CO2 diminueraient de 1,04 à 2,86 millions de tonnes en utilisant de l’électricité d’origine éolienne plutôt qu’une turbine à gaz (sur la base de données de 2018). À cela, les quantités estimées de carbone qui sont stockées dans les sédiments apportent une contribution supplémentaire de 1 à 4,6 %.
Implications pour la planification spatiale des parcs éoliens en mer
Ces résultats ont des implications importantes pour la conception des nouveaux parcs éoliens offshore dans et à proximité de l’Aire Marine Protégée (AMP) du Vlaamse Banken. Dans cette AMP, on trouve des bancs de gravier précieux et menacés, qui abritent des espèces rares et sont protégés par la législation européenne. Une augmentation du dépôt de matière organique dans cette zone de lit de gravier n’est pas nécessairement bénéfique pour la faune filtreuse présente. Le choix de l’emplacement des nouveaux parcs éoliens offshore déterminera l’ampleur de l’impact sur les bancs de gravier, bien plus que le nombre de turbines, et une implantation prudente des turbines est nécessaire pour permettre aux parcs éoliens offshore et aux bancs de gravier de coexister d’une manière respectueuse de l’environnement dans la AMP du Vlaamse Banken.
En utilisant le modèle développé dans FaCE-It, il a été calculé que la localisation du nouveau parc éolien offshore à au moins 3 km en aval des lits de gravier n’entraînerait qu’une augmentation modérée du dépôt de matière organique. Si le choix se porte sur une localisation des parcs éoliens offshore en amont, la recommandation est de respecter une distance de 7 km. Dans la direction orthogonale au courant de marée, une distance de 2 à 4 km est conseillée.
Il est également démontré que la nature ne connaît pas de frontières géopolitiques. Les effets dépassent les frontières nationales : les futurs parcs éoliens offshore dans la partie française voisine de la mer du Nord affecteront la partie belge, tandis que la zone éolienne offshore belge opérationnelle affecte déjà la partie néerlandaise de la mer du Nord.
Un stockage de carbone de nature temporaire ?
Le stockage accru de carbone dans les sédiments à l’intérieur et autour des parcs éoliens offshore – et donc l’effet de régulation du climat – peut être de durée limitée. Si le fond marin est perturbé, le carbone accumulé peut être à nouveau libéré dans la colonne d’eau. Cela peut se produire à la suite d’activités de perturbation du fond marin telles que le chalutage de fond (autorisé en dehors d’un rayon de 50 m autour des éoliennes individuelles au Royaume-Uni et en France, mais totalement interdit en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne pendant les phases d’exploitation des parcs éoliens, où il peut être à nouveau autorisé après leur démantèlement), ou lorsque les zones de concession sont remises dans leur état d’origine après la durée de vie prévue des éoliennes (20-25 ans).
Par conséquent, les résultats de FaCE-It sur le stockage du carbone dans les sédiments ne sont pas seulement utiles pour soutenir la planification spatiale des parcs éoliens en mer, mais peuvent également éclairer la prise de décision sur les scénarios et la méthodologie de démantèlement futurs. Un scénario possible est le démantèlement partiel, dans lequel une partie de la structure sous-marine reste en place, est réaffectée ou déplacée.
FaCE-It (Biodiversité fonctionnelle dans un milieu sédimentaire en évolution: Répercussions sur la biogéochimie et les chaînes alimentaires dans un contexte de gestion) est un projet financé par Belspo, coordonné par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), et une coopération entre l’IRSNB, le Groupe de Recherche en Biologie Marine de l’Université de Gand, le groupe de recherche MAST_FOCUS du Département d’Astrophysique, de Géophysique et d’Océanographie de l’Université de Liège, l’Institut Flamand de Recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Alimentation (ILVO) et l’Institut Royal Néerlandais de Recherche sur la Mer (NIOZ).
La nouvelle note d’orientation politique générale de l’EMB, lancée le 16 juin 2021 (pdf), porte sur les observations océaniques in situ et met en évidence leurs avantages, les problèmes de financement et de gouvernance, ainsi que les investissements nécessaires à leur transformation et à leur durabilité.
Ces jours-ci, une attention considérable est accordée, aux plus hauts niveaux politiques, aux actions et solutions visant à inverser le cycle de dégradation de la santé et de la capacité de production de l’océan. Mais « on ne peut pas gérer ce que l’on ne peut pas mesurer » et des informations océaniques actualisées, fondées sur des observations océaniques in situ systématiques et durables, feront partie intégrante de la conception et de l’évaluation de ces actions et solutions.
En outre, si l’océan doit être intégré dans l' »Internet des objets », il faudra une présence continue des « objets » dans l’océan. L’impact de la pandémie de COVID-19 sur les observations océaniques dans le monde entier a prouvé que le moment est venu d’accompagner l’action d’une volonté égale d’investir de manière cohérente et durable dans un système d’observation océanique qui fournira les informations nécessaires pour nous guider sur la voie de l’océan que nous voulons.
En faveur du « vert et du bleu ».
La nouvelle note d’orientation politique de l’EMB se concentre sur les observations océaniques in situ et met en évidence leurs avantages, les problèmes de financement et de gouvernance, ainsi que les investissements nécessaires à leur transformation et à leur durabilité. Les observations océaniques in situ sont toutes les observations des océans, des mers, ou des côtes, et sont complétées par la télédétection (par exemple celle des satellites).
Cette note d’orientation propose de reconnaître les observations océaniques in situ comme une infrastructure favorable générant des données d’intérêt public, qui fournirait des données et des informations adaptées au développement durable, au « Green Deal » et à l’économie bleue durable. Elle recommande également la mise en place d’un processus permettant d’examiner les coûts et les performances du système et de cartographier ses avantages économiques et environnementaux. Il devrait s’appuyer sur les efforts de coordination européens et mondiaux, créer des partenariats avec le secteur privé et la société civile, et être intégré aux observations et modèles satellitaires.
Ce document est le résultat d’un groupe de travail ad hoc mis en place par l’European Marine Board pour traiter ce sujet, à la lumière de la Décennie des Nations Unies pour les Sciences Océaniques au service du Développement Durable, ainsi que du début de l’ère de l’océan numérique. Cette nouvelle note d’orientation vise à informer les décideurs, les bailleurs de fonds et les acteurs de la gouvernance, nationaux et européens, le G7 et le G20, ainsi que les agences des Nations Unies telles que la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.
La synthèse peut être téléchargée ici (EN) (résolution web). Une version à plus haute résolution du document peut être téléchargée ici (EN). Plusieurs co-auteurs du document ont également réalisé de courtes vidéos abordant les messages du document. Vous pouvez les visionner sur la chaîne Youtube de l’EMB.
À propos de l’European Marine Board
L’European Marine Board (EMB) est un groupe de réflexion européen de premier plan en matière de politique des sciences marines. L’EMB est un réseau dont les membres comprennent plus de 10 000 spécialistes des sciences marines issus des principaux instituts marins/océanographiques nationaux, des agences de financement de la recherche et des réseaux nationaux d’universités des pays d’Europe. Le Conseil offre une plateforme à ses organisations membres pour développer des priorités communes, faire progresser la recherche marine et combler le fossé entre la science et la politique afin de relever les futurs défis et opportunités en matière de sciences marines. L’État Fédéral Belge est représenté au sein de l’EMB par le Bureau de la Politique Scientifique Fédérale Belge (BELSPO) et au sein du groupe de communication de l’EMB par l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB).