Du 1er juillet 2021 au 30 septembre 2021 inclus, le Service Milieu Marin du SPF Santé publique organise deux consultations publiques sur la politique environnementale en mer du Nord. L’une concerne Natura 2000 et l’autre, la Stratégie marine.
Le projet des objectifs de conservation et le projet des plans de gestion pour Natura 2000 dans la partie belge de la mer du Nord :
Les Directives Habitats et Oiseaux obligent les États membres de l’Union européenne à établir des zones protégées (zones Natura 2000) en faveur de la protection des habitats et des espèces. Dans la partie belge de la mer du Nord, 37% de son territoire ont jusqu’à présent été désignés comme zone Natura 2000. Les habitats protégés dans ces zones sont les bancs de sable, les lits de gravier et les bancs de vers tubicoles. Le marsouin commun, le phoque commun et le phoque gris sont les espèces protégées.
Afin de parvenir à une bonne gestion des zones Natura 2000, la Commission européenne demande l’établissement d’objectifs de conservation et l’élaboration de plans de gestion. Ceux-ci indiquent les actions poursuivies et entreprises dans la partie belge de la mer du Nord pour restaurer ou maintenir un état de conservation favorable pour les habitats et les espèces protégés.
Le projet de programme de mesures pour les eaux marines belges, dans le cadre de la Stratégie marine :
La directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) oblige chaque État membre européen à définir une stratégie marine axée sur la protection, la conservation et la restauration du milieu marin. Cette directive a pour but de parvenir à un bon état écologique de la mer du Nord et à un usage durable des eaux marines.
Le programme de mesures pour les eaux marines belges comprend une variété de mesures portant sur différents aspects environnementaux tels que la biodiversité, l’intégrité des sols, le bruit sous-marin et la qualité de l’eau. Il s’agit notamment de campagnes de sensibilisation, de la surveillance et du contrôle, des mesures de restauration de l’environnement.
La DG Environnement coordonne la mise en œuvre de la MSFD pour la Belgique. Le Service Scientifique UGMM de l’IRSNB est responsable de la coordination du suivi et de l’évaluation de la situation. Ce processus est effectué en collaboration avec divers partenaires.
Cohérence entre Natura 2000 et la Stratégie marine
Natura 2000 et la Stratégie Marine sont indissociables. Un bon état environnemental et une utilisation durable du milieu marin sont essentiels pour développer les zones Natura 2000. La protection des habitats et des espèces dans ces zones est à son tour importante pour atteindre les objectifs de biodiversité de la Stratégie marine.
En outre, un certain nombre de mesures sont nécessaires pour à la fois atteindre un bon état environnemental et protéger les habitats et les espèces dans les zones Natura 2000. Il s’agit par exemple de la protection des fonds marins, de la restauration des lits de gravier et d’une méthodologie d’évaluation des effets cumulatifs.
C’est pourquoi le nouveau programme de mesures remplit non seulement les objectifs de la stratégie marine, mais également les objectifs de conservation des directives Habitats et Oiseaux. A l’inverse, les objectifs de conservation ont été alignés sur les objectifs environnementaux actualisés de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » de 2018, et les plans de gestion existants ont été révisés sur la base du nouveau programme de mesures.
Ces consultations publiques relèvent de la Convention d’Aarhus qui vous donne le droit de vous impliquer dans les décisions en matière d’environnement.
Plus d’informations :
Vous trouverez tous les documents et de plus amples informations sur la manière de soumettre vos commentaires sur www.consult-environnement.be:
À partir de cet été, Malines sera l’endroit idéal pour passer une journée extraordinaire au bord de la mer. Dès le début du mois de juillet, Technopolis ouvrira Force Marine, une toute nouvelle exposition où l’on s’imagine un moment sur la côte, l’instant suivant au fond de la mer, puis dans le port du futur. Et tout cela grâce à de beaux modèles de technologie. Force Marine est la première exposition de Technopolis où, dans un environnement numérique immersif, l’on est véritablement plongé dans un avenir où la science et la technologie occupent une place centrale. L’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique est partenaire de cette nouvelle exposition. Il apporte son expertise en matière de surveillance et de réduction de l’impact écologique des parcs éoliens offshore et de stimulation de la nature sous-marine dans ces projets.
Force marine, la nouvelle exposition de Technopolis qui nous propose de plonger en mer et de voir le port de demain ouvrira ses portes début juillet 2021. Et c’est à prendre au pied de la lettre. Grâce à des projections et à des murs et sols interactifs, vous aurez la sensation d’être complètement immergé et de marcher sur les fonds marins, où les poissons nagent à vos pieds et vous suivent partout. En regardant un peu plus loin, vous verrez des panneaux solaires flottants, des fermes sous-marines, et des rideaux de bulles qui protègent les marsouins des sons sous-marins. En bref, la mer et le port comme vous ne les avez jamais vus auparavant !
Cela repose sur l’utilisation d’un espace digital immersif par Technopolis, qui, pour la première fois, va plonger les visiteurs dans un avenir durable où la science et la technologie sont centrales. Force Marine n’est pas seulement un tour de force visuel et technologique : En termes de contenu, l’exposition raconte l’histoire particulièrement forte d’un avenir dans lequel la science et l’innovation tirent le meilleur parti de la mer tout en la protégeant. Des thèmes importants tels que la navigation, l’énergie renouvelable et la nourriture sont abordés.
Ces thèmes sont également intégrés dans des missions ludiques. En jouant, on reçoit des réponses à des questions telles que « Cultiverons-nous bientôt nos aliments dans des fermes sous-marines ? », « Y aura-t-il des îles énergétiques artificielles au large de Blankenberge ou d’Ostende ? » et « Quelle est la puissance et l’importance de la mer ? ». En outre, vous pourrez concevoir votre propre éolienne et ramener l’énergie sur le rivage, découvrir des espèces de poissons avec un drone sous-marin, étudier les moyens de produire et de stocker de l’énergie verte… Une gigantesque table portuaireinteractive vous emmènera dans le port (ou plutôt le centre énergétique) du futur et vous découvrirez comment/si nous allons bientôt dire adieu aux navires alimentés par des combustibles fossiles.
En pratique
Force Marine est une exposition qui fascinera petits et grands. Les enfants dès 12 ans ainsi que les adultes peuvent se plonger dans les nombreux thèmes présentés et peuvent être inspirés à travailler (à l’avenir) dans les secteurs marin et maritime. Les enfants plus jeunes apprécieront le spectacle visuel et la technologie de l’espace digital immersif, dans lequel des poissons et d’autres éléments graphiques suivent leurs mouvements. L’accès à Force Marine est inclus dans le tarif d’entrée de Technopolis.
Les objectifs de développement durable des Nations Unies
Technopolis est fière de se déclarer SDG (Sustainable Development Goals) Voice et a recours à Force Marine pour informer les visiteurs sur une série d’objectifs fixés par les Nations unies pour rendre le monde meilleur d’ici 2030. Grâce à Force Marine, Technopolis et ses partenaires (objectif 17 – impliquer les parties prenantes) montrent l’importance d’une énergie fiable et durable (objectif 7), pourquoi il est vraiment nécessaire d’agir contre le changement climatique (objectif 13) et comment la mer peut être utilisée de manière durable dans le respect de la vie aquatique (objectif 14).
Stephane Berghmans, Directeur de Technopolis :« Force Marine est la première expo à Technopolis où l’on peut marcher dans l’avenir, voir et expérimenter de ses propres yeux comment la science et l’innovation peuvent rendre l’avenir plus durable. Cela n’aurait pas été possible sans l’apport financier et substantiel de nos partenaires, tous moteurs de l’innovation en Belgique. Nous espérons inspirer, ensemble, beaucoup d’enfants et de jeunes à contribuer, plus tard, à ce que l’on appelle notre « économie bleue ». Dites, quelles professions font davantage appel à l’imagination que celle de biologiste marin, de concepteur de parcs éoliens ou de cultivateur d’algues ? Quel que soit le choix qu’ils feront plus tard, notre message est clair : les meilleurs compagnons pour notre avenir ne sont pas tous sur le rivage. Chacun peut contribuer à un monde meilleur.
WinMon.BE, le programme belge de surveillance environnementale des parcs éoliens offshore, a débuté en 2008 et est coordonné par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). L’IRSNB et les partenaires de WinMon.BE, à savoir l’INBO (Institut de recherche pour la nature et la forêt), l’ILVO (Institut flamand de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation) et Marbiol (Groupe de recherche en biologie marine de l’Université de Gand), évaluent l’étendue des impacts prévus des parcs éoliens offshore sur l’écosystème marin et visent à révéler les processus à l’origine de ces impacts.
Le 18 mai, de 9h00 à 12h00, le consortium WinMon.BE organise un événement pour partager et discuter les résultats du programme de surveillance. Ce symposium est organisé en marge du 52e « Liège Colloquium on Ocean Dynamics » (Towards an understanding and assessment of human impact on coastal marine environments, du 17 au 21 mai 2021 ; http://labos.ulg.ac.be/gher/home/colloquium/colloquium-2021/), et se déroulera en anglais.
Les conclusions du programme WinMon.BE seront présentées, suivies d’une discussion en panel. Au cours de la discussion, une attention particulière sera accordée à l’interaction entre science, gestion et politique, afin de déterminer la meilleure façon de parvenir à une mise en œuvre respectueuse de l’environnement et à une gestion des énergies renouvelables fondée sur les écosystèmes. Cette session est gratuite et s’adresse aux scientifiques, aux industriels, aux gestionnaires et aux décideurs politiques.
Programme (en anglais):
9:00 – 9:05: Welcome (Vincent Van Quickenborne – Minister of North Sea)
9:15 – 9:40: Keynote: ‘Using a decade of WinMon.BE results to plan for the future’ (Steven Degraer – RBINS)
9:40 – 9:50: ‘The importance of long-term monitoring for environmental impact assessment: epifaunal communities in Belgian OWFs’ (Mirta Zupan, Francis Kerckhof, Bob Rumes & Steven Degraer – RBINS)
9:50 – 10:00: ‘Evolution of piling activities because of increasing insights in associated effects’ (Bob Rumes, Elisabeth Debusschere, Jan Haelters & Alain Norro – RBINS)
10:00 – 10:10: ‘Adaptive survey strategies to assess the impact of OWFs on seabirds’ (Nicolas Vanermen, Wouter Courtens, Marc Van de Walle, Hilbran Verstraete & Eric Stienen – INBO)
10:10 – 10:25: Q&A
10:25 – 10:35: Break
10:35 – 10:45: ‘Functioning of the benthic ecosystem in OWFs: food webs and biogeochemical cycling’ (Ulrike Braeckman, Nene Lefaible, Tom Moens, Jan Vanaverbeke & Steven Degraer – UGent)
10:45 – 10:55: ‘Accounting for opportunities and threats of OWFs for nature conservation’ (Annelies De Backer, Jolien Buyse & Kris Hostens – ILVO)
10:55 – 11:10: Q&A
11:10 – 11:55: Panel Discussion: ‘WinMon.BE: ready for accommodating the future of OWFs?’ Panelists:Ghada El Serafy (Deltares), Annemie Vermeylen (BelgianOffshorePlatform), JesseVerhalle(FPS Health, Food Chain Safety and Environment), Brigitte Lauwaert (RBINS/MUMM)&Steven Degraer (RBINS/MARECO)
En 2020, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a réalisé 158 heures de vol au-dessus de la mer du Nord dans le cadre du programme national d’observation aérienne. Dix déversements opérationnels par des navires ont été observés, ainsi qu’un déversement accidentelle causée par une collision entre 2 pétroliers. Des taux de soufre suspects ont également été relevés dans les panaches de dix navires. Depuis 2020, les émissions d’azote peuvent également être mesurées avec le capteur renifleur. Avec cette extension, la Belgique continue à jouer un rôle de pionnier dans le contrôle international des émissions des navires. Malgré la pandémie de Covid-19, l’avion a également participé avec succès à une surveillance coordonnée au niveau international des installations pétrolières et gazières dans la partie centrale de la mer du Nord. En outre, les recensements annuels de mammifères marins ont été effectués avec succès.
Aperçu des vols de surveillance
Dans le cadre du programme national de surveillance aérienne, 158 heures de vol ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord en 2020. Ce programme est organisé par le Service Scientifique UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, en collaboration avec le Ministère de la Défense. En raison de la pandémie de Covid-19, moins d’heures de vol ont pu être effectuées qu’initialement prévu. Toutefois, dans ces circonstances exceptionnelles et difficiles, une partie considérable des heures de vol prévues (environ 75 %) ont été effectuée, cela grâce à l’élaboration et à l’application d’une stratégie Covid-19 élaboré.
La majorité des heures de vol concerne des vols nationaux (136 heures) :
92 heures de contrôle de la pollution : 56 heures pour la surveillance des déversements d’hydrocarbures et d’autres substances nocives (Annexe I, II et V de MARPOL) et 36 heures pour le contrôle des émissions de soufre par les navires (application de l’Annexe VI de MARPOL / SECA – Sulphur Emission Control Area, voir plus loin) ;
27 heures destinées au contrôle des pêches, à la demande du service flamand « Dienst Zeevisserij » ;
9 heures de vols déclenchés par divers évènements, dont un déversement causé par une collision, une importante marée noire accidentelle sur l’Escaut occidental, un rapport sur de grandes quantités de matière brune qui s’est avérée être des algues, et un rapport sur une baleine dans les eaux belges.
8 heures de surveillance des mammifères marins.
Par ailleurs, 22 heures ont été consacrées à des vols internationaux, spécifiquement lors de la mission « Tour d’Horizon » de contrôle des plateformes de forage en mer du Nord (mission internationale dans le cadre de l’accord de Bonn).
Pollution marine accidentelle
Les 12 et 13 mai 2020, à la suite d’une collision entre deux pétroliers, le m/t Isolde et le m/t Navigator Ceres, une pollution marine accidentelle a été observée qui consistait d’un liquide nocif autre que du pétrole. La pollution provenait de l’Isolde qui était légèrement endommagée. Les traces huileuses (volume limité) observées à la surface de la mer près de l’Isolde pendant 2 jours et 4 vols consécutifs ne semblent pas avoir été causées par des déversements de cargaison, mais par une perte accidentelle de Bioneptan, une bio-huile utilisée pour lubrifier les hélices. Compte tenu de sa nature et du volume limité déversé (< 100L), cette pollution accidentelle n’a pas représenté une menace majeure pour le milieu marin.
Déversements opérationnels de navires
En plus de la pollution accidentelle, dix cas de pollution opérationnelle par des navires ont été observés en 2020 :
Deux petits déversements d’hydrocarbures (Annexe I de MARPOL) dont les déversements n’ont pas pu être reliées à un navire.
Huit pollutions par des substances liquides nocives autres que les hydrocarbures (Annexe II de MARPOL). Une de ces huit pollutions était reliée à un navire. Une vérification a été demandée à l’escale suivante, qui a révélé qu’il s’agissait d’un déversement autorisé de résidus d’huile de tournesol (Annexe II de MARPOL).
L’UGMM reçoit également des alertes régulières provenant de détections par satellite d’une éventuelle pollution marine. Ce service de surveillance par satellite Clean Sea Net (CSN) est fourni par l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM). En 2020, l’avion a effectué cinq missions de vérification à la suite d’une alerte de détection par satellite CSN d’une pollution potentielle dans la zone de surveillance belge. Dans un cas, une pollution a été effectivement confirmée à partir de l’avion, qui impliquait un liquide nocif autre que des hydrocarbures. Lors des quatre autres vérifications, (plus) rien n’a été observé. Pour chaque vérification, un retour d’information a été fourni à l’AESM.
Les chiffres démontrent que le nombre de déversements d’hydrocarbures a fortement diminué au cours de la dernière décennie (premier graphique), mais que la pollution par d’autres substances nocives reste un problème courant, et semble même être en augmentation (deuxième graphique). Il convient de noter qu’il s’agit souvent de déversements conformes aux normes internationales de déversements figurant à l’Annexe II de la convention MARPOL. À partir de 2021, les normes de déversement de l’Annexe II de la convention MARPOL deviendront plus strictes pour les substances dites « floteurs persistants » telles que les substances paraffiniques. L’impact de ce renforcement des normes de déversement en mer sera suivi dans les années à venir.
La pollution par les hydrocarbures dans les ports belges et l’Escaut occidental
Pendant les vols de transit de l’aéroport d’Anvers (la base d’attache de l’avion) à la mer du Nord, une nappe de pétrole a été observée dans le port d’Anvers et un déversement accidentel de pétrole dans l’Escaut occidental. Ce déversement était due à la corrosion entre le réservoir de lest et de la citerne de décantation du porte-conteneurs Hansa Rendsburg, ce qui a entraîné le pompage de boues (sédiments d’huile) vers l’extérieur lors de la vidange du réservoir de lest. Ces deux constatations ont été immédiatement signalées aux autorités compétentes afin d’assurer un suivi.
Surveillance des émissions de soufre et d’azote des navires en mer
Grâce à l’intégration d’un capteur renifleur dans l’avion, notre pays est reconnu comme un pionnier dans la lutte internationale contre la pollution de l’air par les navires en mer. Ce capteur permet de mesurer sur le terrain les polluants présents dans les émissions des navires.
Depuis 2016 des mésures de soufres sont effectues couramment. Pour surveiller les limites strictes de soufre des carburants marins dans la zone de contrôle des émissions de soufre de la mer du Nord, 25 vols renifleurs (36 heures) ont été effectués avec l’avion en 2020. Sur les 394 navires dont les émissions de soufre ont été mesurées, 10 présentaient une valeur de soufre élevée suspecte. Ils ont été signalés aux services d’inspection maritime compétents pour un suivi à terre.
Grâce à l’intégration réussie d’un capteur de NOx en 2020, l’avion peut désormais également mesurer la concentration de composés azotés (NOx) dans les panaches de fumée des navires. Ce nouveau capteur a été intensivement testé en 2020, ce qui a permis de déterminer les émissions d’azote des 394 navires surveillés. Les procédures de surveillance et de signalement associées ont également été élaborées, ce qui signifie que la Belgique est le premier pays prêt à commencer à surveiller et à faire respecter les restrictions strictes en matière de NOx (émissions d’azote) qui s’appliqueront en mer du Nord à partir du 1er janvier 2021. L’IRSNB continue donc à jouer un rôle clé au niveau international dans le domaine de l’Annexe VI de MARPOL. Lors des tests de 2020, il a été constaté que la grande majorité des navires inspectés étaient déjà conformes aux nouvelles règles, bien que certains aient été recensés avec des concentrations d’azote dans leurs émissions qui étaient plus de deux fois supérieures aux limites qui s’appliqueront à partir de 2021.
Mission internationale « Tour d’Horizon »
Lors de la mission internationale annuelle « Tour d’Horizon » de surveillance de la pollution marine provenant des plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (dans les eaux offshores néerlandaises, danoises, britanniques et norvégiennes), effectuée dans le cadre de l’accord de Bonn en septembre 2020, l’avion de surveillance a détecté un total de 24 pollutions. En raison de la pandémie de Covid-19, l’équipe a été contrainte de modifier l’itinéraire de vol traditionnel avec des escales dans plusieurs pays de la mer du Nord, et d’opérer exclusivement depuis le Royaume-Uni.
Sur ces 24 pollutions détectées, 21 ont pu être reliées directement à une plateforme pétrolière. Les 3 autres observations – 2 nappes d’hydrocarbures et une détection d’un autre polluant – ont toutes été observées sans qu’un navire ou une plate-forme se trouve à proximité. Toutes les observations ont été systématiquement signalées à l’État côtier compétent pour un suivi ultérieur, conformément aux procédures internationales.
Suivi des mammifères marins
En 2020, l’IRSNB a effectué deux vols au-dessus des eaux belges pour déterminer la répartition et la densité des marsouins communs. De telles enquêtes sont également menées dans d’autres pays de la mer du Nord de manière standardisée afin d’obtenir des résultats pluriannuels qui donnent une idée de la dynamique de la population dans toute la partie sud et centrale de la mer du Nord. Les enquêtes saisonnières n’ont pu – en raison des restrictions imposées par Covid-19 – être réalisées que fin juin et début septembre. Bien que ces mois ne correspondent pas aux périodes où l’on trouve traditionnellement le plus grand nombre de marsouins dans nos eaux, un nombre considérable de marsouins a tout de même été repéré.
Fin juin, 34 marsouins ont été observés, et début septembre, 37. L’estimation résultante de la densité moyenne pour la partie belge de la mer du Nord était presque la même dans les deux enquêtes, respectivement 0,56 et 0,55 marsouins par km², soit un total estimé de 1900 marsouins. Trois phoques ont également été observés lors de la surveillance de juin, et 13 lors de la surveillance de septembre, le plus grand nombre de phoques jamais observé lors d’une surveillance belge des mammifères marins. Parmi ces phoques, il y avait au moins trois phoques gris adultes. Lors de l’enquête de septembre, un grand dauphin a également été observé dans la partie nord-ouest de nos eaux.
Jusqu’à présent, en 2021, 22 phoques morts se sont échoués sur la côte belge. La moitié d’entre eux, principalement de jeunes phoques gris, présentaient des blessures caractéristiques au cou et à la tête. Il était question de décapitations et cela a fait grand bruit. Une analyse réalisée par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et la Faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Liège conclut que ces phoques sont des prises accidentelles involontaires de la pêche professionnelle au moyen de filets maillants ou de filets emmêlants. Le nombre soudain et important d’animaux morts peut s’expliquer par le nombre élevé de jeunes phoques gris actuellement présents sur notre côte, suite à la forte croissance de la population dans le sud-est de l’Angleterre.
Les phoques, qu’il s’agisse des phoques communs ou des phoques gris, ne sont plus des espèces menacées dans la partie sud de la mer du Nord : les populations augmentent et, dans le cas des phoques gris, elles sont plus importantes que jamais dans l’histoire de la mer du Nord. Cela signifie également que les phoques sont de plus en plus présents dans nos eaux et sur nos plages.
De décembre 2020 au printemps 2021, une invasion de très jeunes phoques gris a eu lieu : de jeunes animaux ont été notés quotidiennement sur notre côte. Sans aucun doute, la grande majorité de ces animaux provenaient des colonies du sud-est du Royaume-Uni, où un nombre record de phoques gris sont nés en novembre et décembre 2020. Ainsi, la plus grande colonie, celle de Blakeney Point (Norfolk, Angleterre), a donné naissance à environ 4 000 phoques gris durant l’hiver 2020-2021, contre 3 399 en 2019-2020 et à peine 25 en 2001.
Phoques morts en 2021
Parallèlement au nombre élevé d’observations de phoques gris, un nombre étonnamment élevé de phoques morts se sont échoués ces dernières semaines, parfois plusieurs par jour : 22 cette année. La moitié de ces animaux, pour la plupart de très jeunes phoques gris nés l’hiver dernier, présentaient une blessure caractéristique sur le cou et la tête. La plupart d’entre eux se sont échoués entre Ostende et La Panne. En collaboration avec un vétérinaire et un médecin légiste, certains des animaux présentant des blessures typiques ont été examinés.
Les blessures des jeunes phoques gris étaient presque identiques. Les observations et conclusions suivantes ont été faites :
La tête n’a généralement pas disparu, mais elle est gravement endommagée ; le crâne est souvent encore présent, avec des fractures et des os exposés : la peau et les tissus sus-jacents ont disparu ;
La peau est arrachée de manière circulaire de la tête vers le bas (scalpage) ;
Les blessures sont post-mortem (pas d’hémorragies dans les tissus graisseux exposés) ;
La blessure est plutôt une déchirure, en couches ; aucun poil n’a été coupé, ce qui exclut une incision par un couteau tranchant ;
Les blessures ont été causées par une action mécanique : pas par des couteaux mais par un dispositif rotatif.
Cause probable de la blessure
Les charognards ont l’accès le plus facile à un phoque mort par la tête. Les mouettes s’empressent de picorer les yeux, puis de retirer la graisse et la viande par la tête. Chez les animaux en décomposition, les dommages se produisent souvent d’abord au niveau de la tête. En revanche, les blessures subies par les phoques morts au printemps 2021 ont manifestement un fond identique, qui n’est pas dû aux charognards mais à un facteur humain.
Les conclusions de cette étude sont les suivantes :
Les phoques ont été pris accidentellement lors de la pêche professionnelle avec des filets maillants ou des filets emmêlants, ils se coincent dans le filet qui se trouve au fond et se noient.
Les animaux sont piégés avec la tête dans le filet ; le système de récupération du filet (système avec une grande poulie/ »tambour »), ainsi que le fin fil de nylon, provoquent une incision circulaire, non typique d’une coupe au couteau, et conduisent à la rotation de la tête des phoques à travers le système avec écrasement de la mâchoire inférieure et supérieure et avec scalpage du crâne.
Après la capture, les animaux sont jetés par-dessus bord par les pêcheurs.
Les remarques supplémentaires suivantes sont importantes :
Le nombre de phoques rejetés sur le rivage ne représente qu’une fraction du nombre total de phoques capturés accidentellement.
Les animaux qui sont très frais lorsqu’ils sont rejetés sur la plage ont été capturés accidentellement très près de la côte. Les animaux en état de décomposition peuvent avoir été capturés accidentellement à la fois près et plus loin de la côte.
Il est très peu probable que les pêcheurs tuent délibérément des phoques.
Une explication probable de ce nombre soudain d’animaux morts est le nombre élevé de jeunes phoques gris présents sur notre côte, ce qui était autrefois beaucoup moins le cas.
Les explications possibles du fait que seuls les phoques relativement petits présentent de telles blessures sont les suivantes : (1) les phoques plus grands tombent du filet en raison de leur poids lorsqu’ils sont remontés avant d’entrer en contact avec le tambour et (2) beaucoup plus de petits phoques étaient présents au cours de cette période.
Les captures accidentelles de phoques sont bien connues et sont traitées dans le cadre de la Convention OSPAR et de la mise en œuvre des directives européennes. La prise accidentelle ne peut être considérée comme une violation. Ce qui est nécessaire, mais qui n’arrive pratiquement jamais, c’est la notification des prises accessoires aux autorités si celles-ci sont effectuées par un navire de pêche belge (obligatoire selon l’arrêté royal du 21 décembre 2001).
La mortalité des phoques due aux prises accidentelles n’atteint pas un niveau qui mettrait en danger les populations de phoques dans nos eaux. Cependant, les prises accidentelles sont potentiellement problématiques au vu de nos obligations au titre de la directive européenne sur l’habitat et de la directive-cadre sur la stratégie marine.
Conclusion
La présence renouvelée des phoques entraîne des conflits : les phoques sont de plus en plus souvent capturés accidentellement lors des activités de pêche, qu’elles soient récréatives ou professionnelles.
La pêche professionnelle au moyen de filets maillants et de filets emmêlants serait à l’origine des blessures caractéristiques d’au moins 11 phoques rejetés sur la plage en 2021. Il s’agit principalement de jeunes phoques gris nés au cours de l’hiver 2020-2021 qui commencent leurs pérégrinations dans le sud de la mer du Nord après le sevrage. La pêche au filet maillant et au filet emmêlant déploie souvent des filets de plusieurs kilomètres de long. Les filets sont laissés en place jusqu’à 24 heures. Dans la partie sud de la mer du Nord, ce type de pêche est particulièrement intensif pendant la période de migration de la sole, de février à mai. Ce type de pêche, populaire dans le nord de la France, est très peu pratiqué dans nos eaux côtières. Les pêcheurs français n’ont pas accès à notre zone des 12 milles. Le même phénomène de nombre élevé de jeunes phoques gris échoués peut être observé dans le nord de la France.
Les captures accidentelles de mammifères marins doivent être considérées comme l’un des effets négatifs de la pêche sur l’écosystème. Les phoques étant populaires, ces mortalités suscitent souvent un tollé général. Il faut également garder à l’esprit que toute forme de pêche a un impact sur l’écosystème, et que la pêche au filet maillant et au filet emmêlant, qui est dangereux pour les mammifères marins, présente des avantages environnementaux par rapport au chalutage à perche en termes d’émissions de CO2, de sélectivité et de perturbation du fond.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) mène depuis le début des années 1990, en collaboration avec plusieurs instituts scientifiques, des recherches sur les mammifères marins échoués en Belgique (et dans une moindre mesure dans le nord de la France). Cette situation est régulièrement rapportée dans les revues professionnelles et dans le cadre des obligations internationales. Depuis 2014, l’Institut publie également des rapports annuels sur les mammifères marins. Ils peuvent être consultés sur le site www.marinemammals.be/reports.
L’IRSNB tient à remercier les nombreux bénévoles qui ont signalé les échouages, en particulier ceux de la NorthSealTeam, les services techniques et les pompiers des municipalités côtières, ainsi que le médecin légiste et le vétérinaire pour leur coopération.
Texte: Jan Haelters(1), Francis Kerckhof(1), Kelle Moreau(1) et Thierry Jauniaux(2)
(1) Service Scientifique Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM); Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB)
(2) Faculté de Médecine vétérinaire, Département de morphologie et pathologie (DMP) – Faculté des Sciences, Département de Biologie, Ecologie et Evolution; Université de Liège
Du 1er mars au 30 septembre 2021 inclus, le Service Milieu marin du SPF Santé publique organise une consultation publique sur le projet du « troisième plan de gestion du district hydrographique pour les eaux côtières belges ». Le grand public a ainsi la possibilité de donner son avis sur celui-ci et les autorités publiques pourront ensuite en tenir compte lors de l’élaboration du plan final.
Ce plan de gestion du district hydrographique pour les eaux côtières belges a été élaboré en exécution de la Directive Cadre sur l’Eau, qui a été approuvée en 2000 par l’Union européenne. Le but de cette directive est d’atteindre et de maintenir en bon état toutes les masses d’eau (rivières, lacs, eaux côtières et de transition et eaux souterraines). La gestion des eaux côtières belges relève de la compétence de l’autorité fédérale belge.
Vous trouverez de plus amples informations, le projet de plan et les instructions pour soumettre vos commentaires sur www.consult-environnement.be.
Le 8 mars 2021, un marsouin s’est retrouvé coincé dans un filet maillant ou d’enchevêtrement installé illégalement sur la plage de Oostduinkerke (Coxyde). Les marsouins pris dans ces filets se noient à la marée montante. Cet animal (voir la première image et les liens vidéo suivants) a pu être sauvé juste à temps par un visiteur de plage en état d’alerte. Un autre marsouin trouvé sur la plage dans la même zone le 4 mars semble être mort très récemment et a probablement été tué de cette façon (photo en bas de la page).
Les types de filets en question ont déjà été interdits en Belgique pour la pêche récréative en mer en 2001. En 2015, à la suite d’un procès intenté par la Commission européenne contre notre pays, une interdiction de leur utilisation récréative sur la plage a également suivi. L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique prend les violations très au sérieux et les signale systématiquement aux autorités compétentes. Ils prennent ensuite des mesures contre les personnes qui ont placé les filets illégaux sur la plage.
L’observation et la prévision des océans sont essentielles pour soutenir toute activité liée à l’océan, de la science à l’économie bleue, de la gestion aux interactions entre l’océan et l’homme. Malgré l’importance primordiale de l’océan pour la société, les systèmes actuels d’observation et de prévision de l’océan présentent des lacunes fondamentales qui limitent notre capacité à gérer durablement nos activités dans l’océan. Ces lacunes ne peuvent être comblées par les nations individuelles.
Coopération pour combler les lacunes
Le projet EuroSea soutient l’intégration européenne d’observations et de prévisions coordonnées de l’état et de la variabilité des océans qui peuvent être soutenues à long terme. Trois ensembles de travaux de démonstration d’innovation se concentrent sur les services opérationnels, la santé des océans et le climat.
EuroSea Vision : Faire progresser la recherche et l’innovation vers un système européen d’observation et de prévision des océans centré sur l’utilisateur, véritablement interdisciplinaire et réactif, qui fournit les informations essentielles nécessaires au bien-être et à la sécurité de l’homme, au développement durable et à l’économie bleue dans un monde en mutation.
EuroSea est une action d’innovation de l’UE intitulée « Améliorer et intégrer les systèmes européens d’observation et de prévision de l’océan pour une utilisation durable » et fait partie de “l’initiative phare L’avenir des mers et des océans » financée dans le cadre de l’appel à propositions “Horizon 2020 Blue Growth” (BG-07-2019-2020). Le projet rassemble les principaux acteurs européens de l’observation et de la prévision de l’océan avec les principaux utilisateurs finaux des observations océaniques. Un consortium interdisciplinaire de 55 partenaires travaille ensemble pendant 50 mois et bénéficie d’un budget de près de 12,6 millions d’euros. Le projet est coordonné par le GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel, en Allemagne. Le lancement (1ère réunion annuelle EuroSea) a eu lieu à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) à Bruxelles du 27 au 29 novembre 2019, organisé par GEOMAR, l’IRSNB et EuroGOOS. L’IRSNB est actif dans le domaine de la “Communication : Engagement, diffusion, exploitation et héritage » qui a, entre autres, produit le plan de communication EuroSea (coordonné par EuroGOOS, IRSNB et GEOMAR) et la vidéo EuroSea présentée ci-dessus (coordonnée par le SOCIB – Système d’observation et de prévision du littoral des îles Baléares).
2ème Réunion annuelle et Assemblée Générale d’EuroSea
La deuxième semaine (virtuelle) EuroSea s’est déroulée du 18 au 22 janvier 2021 et a rassemblé plus d’une centaine d’experts participant au projet ainsi que des orateurs invités d’initiatives mondiales et européennes connexes.
La DG Recherche et Innovation de la Commission européenne a partagé leurs aspirations et a souligné le rôle important d’EuroSea dans l’amélioration de la connaissance et de la durabilité de l’océan. Le nouveau bureau européen du G7, hébergé par Mercator Ocean International à Toulouse, en France, a fait part de ses projets concernant l’initiative du G7 sur l’avenir des océans et des mers. Des présentations ont été faites sur les programmes et initiatives de coordination de l’observation des océans internationaux et européens, notamment le Système mondial d’observation de l’océan (GOOS) – programme relevant de la COI de l’UNESCO, le Système intégré d’observation de la mer (IMOS) – l’Alliance régionale du GOOS en Australie, et le cadre du Système européen d’observation de l’océan dirigé par EuroGOOS et le European Marine Board.
Les work packages EuroSea ont présenté les progrès réalisés au cours des 14 premiers mois du projet, visant à mieux coordonner l’observation et la prévision européennes des océans. L’accent a été mis en particulier sur l’évaluation de l’impact d’EuroSea. Le protocole proposé par les responsables des work packages 1 (gouvernance) et 8 (engagement, diffusion, exploitation et héritage) consiste à déterminer les principaux domaines d’impact d’EuroSea et à développer une méthode pour analyser les impacts au sein de chacun d’entre eux, qu’il est possible de mesurer ou d’illustrer. Les impacts d’EuroSea couvrent la coordination, l’aide à la décision, la science et les services opérationnels, avec de nombreuses innovations prévues en cours de route. Les meilleures pratiques recueillies au cours du projet seront transférées à la communauté océanographique mondiale par le biais du système des meilleures pratiques océaniques de la COI.
La diversité et l’inclusion ont été un autre point fort de la semaine, le Conseil du genre et de la diversité d’EuroSea présentant les premiers résultats d’une enquête institutionnelle et personnelle auprès des partenaires d’EuroSea. Lors d’une session de réflexion ultérieure, les participants ont partagé la voie à suivre pour EuroSea sur les thèmes du genre, de la diversité, de la carrière et de la culture en lien avec le travail scientifique et d’innovation du projet et de sa communauté.
Quatre déjeuners scientifiques ont été organisés au cours de la semaine, avec sept présentations soulignant une série de tâches d’EuroSea, de la collecte de données aux produits et services ou aux mécanismes de coordination du réseau.
Dix projets européens en rapport avec les objectifs d’EuroSea ont été invités à mettre en lumière leurs efforts dans le cadre de flash talks. La collaboration entre EuroSea et certains de ces projets a déjà été initiée par le biais du service ‘Horizon Results Booster’ de la Commission européenne.
L’Assemblée Générale a conclu la semaine avec les élections du conseil exécutif, les plans pour la stratégie d’exploitation du projet, et une discussion sur les recommandations du conseil consultatif scientifique et technique international d’EuroSea.
Groupe de travail d’experts sur l’annexe VI de MARPOL, février 2021
Un groupe de travail d’experts visant à élaborer une stratégie et des procédures opérationnelles communes pour la surveillance des émissions atmosphériques des navires dans la région de la mer du Nord s’est tenu du 2 au 5 février 2021. Le groupe était présidé par Ronny Schallier de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et a abouti à une série de recommandations qui seront examinées plus en détail. Un début prometteur !
La pollution due au transport maritime doit être combattue au niveau international
La Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) est un traité de l’Organisation maritime internationale (OMI) et constitue le principal mécanisme de prévention de la pollution du milieu marin par les navires, qu’elle soit d’origine opérationnelle ou accidentelle. Six annexes fixent des règles pour la prévention de différents types de pollution. Les annexes I à V traitent de diverses substances qui peuvent être rejetées directement dans l’eau par les navires (pétrole, autres substances liquides nocives, substances nocives sous forme conditionnée, eaux usées et déchets), tandis que l’annexe VI traite de la pollution atmosphérique par les navires.
À l’échelle régionale, dix pays qui entourent la mer du Nord et ses approches plus larges, ainsi que l’Union européenne, coopèrent pour lutter contre la pollution de la mer du Nord par les navires dans le cadre de l’Accord de Bonn. La prévention, la préparation et la réponse sont à l’ordre du jour. Le champ d’application de cet accord a récemment été élargi en incluant la surveillance de l’annexe VI de MARPOL, ce qui implique l’élaboration d’une stratégie de surveillance harmonisée pour l’ensemble de la région.
La voie vers un suivi harmonisé et coordonné
Du 2 au 5 février 2021, plus de 60 experts des parties contractantes de l’Accord de Bonn ont participé au groupe de travail, ainsi que le président du Réseau des Enquêteurs et des Procureurs de la mer du Nord et des représentants d’autres accords régionaux. La session plénière était présidée par Ronny Schallier du Service Scientifique belge de l’UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord, qui fait partie de l’IRSNB ; les experts Ward Van Roy et Kobe Scheldeman de l’équipe de surveillance de l’UGMM ont également coorganisé la réunion) et quatre groupes de discussion parallèles ont été organisés pour discuter des questions juridiques, opérationnelles et scientifiques relatives à la surveillance et à l’application de l’annexe VI de MARPOL. Au nom de la Belgique, la DG Navigation (SPF Mobilité et Transport) a également apporté une contribution précieuse, en expliquant le contexte juridique et le rôle des inspections portuaires.
L’utilisation des différentes plateformes et capteurs pour surveiller les oxydes de soufre (SOx) et les oxydes d’azote (NOx) dans les émissions des navires a été envisagée en même temps que les programmes de surveillance régionaux et l’utilisation des ressources de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) pour stimuler la coopération régionale. Le groupe de travail s’est conclu sur un ensemble de recommandations à explorer plus avant par un groupe de travail stratégique et opérationnel et un groupe de travail technique sous l’égide du principal groupe de travail technique de l’accord, l’OTSOPA.
« Les oxydes de soufre et les oxydes d’azote présents dans les émissions des navires ont non seulement un impact environnemental important, mais sont également d’importants déclencheurs de particules fines et posent un grave problème de santé publique. Ce groupe de travail peut être considéré comme un début réussi d’un contrôle de conformité coordonné et efficace des normes internationales strictes relatives aux émissions des navires en mer du Nord », explique Ronny Schallier. « Dans le cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique due aux navires, les dix pays de l’Accord de Bonn et l’UE déploieront conjointement diverses plates-formes (avions, drones, stations de mesure fixes) et des capteurs innovants dans toute la zone de la mer du Nord, du golfe de Gascogne aux eaux écossaises et norvégiennes. Dans cet effort conjoint, l’avion des garde-côtes de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (UGMM) continuera à jouer un rôle de pionnier important ».