Lancement du projet Anemoi : vers une pollution chimique minimale et une durabilité accrue de la production d’énergie éolienne en mer

L’énergie éolienne en mer présente de nombreux avantages : outre l’objectif premier de produire de l’énergie renouvelable, les parcs éoliens en mer offrent également des possibilités de combinaison avec des activités de conservation de la nature et d’aquaculture. Les impacts environnementaux des parcs éoliens en mer du Nord font l’objet d’études approfondies, une grande attention étant déjà accordée à l’introduction de nouveaux habitats, au bruit sous-marin et à l’exclusion des pêcheries. Cependant, l’impact chimique des parcs éoliens offshore n’est pas encore très bien connu. Le nouveau projet Anemoi permettra de mieux comprendre cet impact, (1) en identifiant les émissions chimiques pertinentes de polluants connus et inconnus provenant des parcs éoliens offshore, (2) en évaluant l’impact sur l’écosystème et les activités aquacoles, (3) en examinant les réglementations actuelles et (4) en proposant des solutions et des options durables pour réduire les émissions chimiques des parcs éoliens offshore.

Les produits chimiques pénètrent dans le milieu marin par de nombreuses sources terrestres, liées à l’industrie, à la circulation ou aux ménages, et par des activités en mer telles que la navigation, la mariculture, le dragage et l’énergie offshore.

Au cours des quatre prochaines années (2023-2027), 11 instituts européens étudieront l’occurrence et les impacts des émissions chimiques provenant des parcs éoliens offshore en mer du Nord. Les fondations des éoliennes contiennent des systèmes de protection contre la corrosion, qui rejettent dans la mer des métaux tels que l’aluminium ou le zinc. Les peintures appliquées sur les turbines rejettent des composés organiques dans l’eau, tandis que la peinture peut se fissurer et s’écailler sous l’effet du mouvement des vagues, et que des particules de plastique peuvent être arrachées des pales des turbines.

Les objectifs

Dans le cadre d’Anemoi, la concentration et la distribution de composés chimiques connus et inconnus dans l’eau et les sédiments seront identifiées au moyen d’une surveillance sur le terrain et d’expériences en laboratoire (par exemple, en imitant la distribution des particules dans un système de canal à vagues).

L’impact des lixiviats chimiques provenant des éoliennes offshore sur la vie marine et les différents produits de l’aquaculture sera également évalué par le biais d’études écotoxicologiques et d’évaluations des risques, et les effets à différents niveaux trophiques seront modélisés pour les composés chimiques simples et mixtes.

En outre, différentes réglementations sont actuellement en place aux niveaux national et européen pour limiter l’impact des émissions chimiques des parcs éoliens offshore. Les réglementations dans la région de la mer du Nord seront examinées afin de proposer un cadre réglementaire harmonisé. Enfin, Anemoi étudiera des solutions durables et non nocives (par exemple, des systèmes alternatifs de protection contre la corrosion) et des optimisations pour réduire davantage les émissions chimiques des éoliennes en mer.

Un départ en trombe

Le travail de terrain a déjà commencé. Lors d’une campagne en mer fin avril 2023, des échantillons d’eau et de sédiments ont été prélevés sur plus de 40 sites. Les sites échantillonnés se trouvaient dans et à proximité de parcs éoliens dans les eaux marines belges, ainsi que dans des zones de référence situées à une plus grande distance des parcs éoliens.

Équipe d’échantillonnage ILVO – IRSNB et échantillons prélevés à bord du RV Belgica © IRSNB

Les photos d’accompagnement illustrent le travail d’échantillonnage à bord du RV Belgica par les scientifiques de l’IRSNB et d’ILVO. Des échantillons d’eau ont été pris avec un échantillonneur « MERCOS » (de BSH) pour l’analyse des métaux et avec le dispositif « GIMPF » (Geesthach Inert Microplastic Fractionator, de Helmholtz Centrum Hereon) pour l’analyse des microplastiques.

Des échantillons de sédiments ont été réalisés avec un box corer pour plusieurs analyses : métaux, composants organiques et microplastiques. Les méthodes sont complètement harmonisées avec le travail effectué lors de la croisière dans les eaux marines allemandes en mai 2023.

L’échantillonneur MERCOS et le Box corer en action lors de la première campagne de terrain Anemoi dans les eaux belges © IRSNB

L’IRSNB analysera la quantité de particules microplastiques, y compris les particules de peinture, dans la couche supérieure des sédiments afin d’identifier les émissions des éoliennes et d’étudier la distribution de ces particules à l’intérieur et à proximité des parcs éoliens en mer.

Le GIMPF Geesthach Inert Microplastics Fractionator © ILVO

La coopération est la clé

Pour atteindre les objectifs du projet, Anemoi travaillera en étroite collaboration et interaction avec l’industrie des parcs éoliens offshore et les décideurs politiques. Le travail sur le terrain a déjà commencé, et un premier événement pour les parties prenantes est prévu les 30 et 31 mai 2023 à Hambourg (Allemagne), afin d’échanger des connaissances sur les effets et les risques des émissions chimiques des parcs éoliens offshore et de discuter des solutions potentielles pour accroître encore la durabilité de l’énergie éolienne en mer.

 

Le projet Anemoi est financé par le programme Interreg Mer du Nord, avec cofinancement de Provincie West-Vlaanderen (Belgique et VLAIO (Belgique), et est coordonnée par Flanders Research Institute for Agriculture, Fisheries and Food (ILVO, Belgium). Plus d’informations : site web & LinkedIn.

Les partenaires : l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB, Belgique); Federal Maritime and Hydrographic Agency (BSH, Allemagne); Sintef Ocean AS (Norvège); l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer, France); Provincial Development Agency West-Flanders (POM-WVl, Belgique); Foundation of Dutch Scientific Research Institutes – The Royal Netherlands Institute for Sea Research (NWO I – NIOZ, Pays-Bas); Helmholtz Centrum Hereon (Hereon, Allemagne); University of Technology Braunschweig (TU BS, Allemagne); University of Antwerp (UAntwerp, Belgique); Technical University of Denmark (DTU, Danemark).

Éoliennes offshore dans la partie belge de la mer du Nord © ILVO

Cybermenaces dans le secteur maritime : groupe de travail sur la cybersécurité

En janvier 2023, le monde maritime a été secoué par une attaque de ransomware à grande échelle contre une société de classification de premier plan. Plus de 1000 navires ont été touchés. Cette attaque n’est malheureusement pas un incident isolé : ces dernières années, l’ensemble du secteur maritime, des ports aux sociétés de classification en passant par les navires de tourisme, a été la cible de cyberattaques à plusieurs reprises. C’est pourquoi, il y a quelques années, le groupe de travail sur la cybersécurité a été créé au sein du Forum européen des garde-côtes. Grâce, notamment, aux connaissances échangées par les États membres au sein du groupe de travail sur la cybersécurité, de nombreuses attaques peuvent être évitées chaque année. Ce groupe de travail, composé de 32 experts des différents États membres, s’est réuni du 22 au 24 mai à Bruxelles. 

Nouvelles perspectives et développements  

Au cours de ce rassemblement, sept présentations ont été effectuées, couvrant divers aspects de la cybersécurité. Les orateurs belges ont abordé le thème de l’impact géopolitique sur la structure et les activités des garde-côtes et ont présenté le Centre pour la cybersécurité en Belgique et le tout nouveau Commandement cybernétique, qui fait partie du ministère de la défense. Par ailleurs, l’AESM (Agence européenne pour la sécurité maritime) a parlé de sa nouvelle « cyber task force » et de la formation qu’elle organisera sur la cybersécurité à l’intention des inspecteurs. Ensuite, l’EFCA (Agence européenne de contrôle des pêches) a fait une présentation sur les préoccupations croissantes que suscitent les cybermenaces dans le secteur de la pêche. Les exercices de cybersécurité maritime, les dernières recherches sur la cybersécurité maritime et, enfin, l’équipe française d’intervention en cas d’urgence informatique maritime sont autant de sujets intéressants qui ont également été abordés.

Au cours de la dernière journée de conférence, Eurocontrol a présenté la manière dont il traite les interférences GNSS dans l’aviation, afin de tirer parti de l’expertise de chacun. Le groupe de travail a ensuite discuté des orientations possibles pour le groupe à court et moyen terme, et a élu son nouveau président.

Défis futurs en matière de cybersécurité

La menace permanente des cyberattaques nécessite un bon échange de connaissances entre les différents pays. Ces dernières années, le groupe de travail sur la cybersécurité a constitué une plate-forme de consultation précieuse. Compte tenu de l’évolution actuelle, une coopération européenne plus étroite par l’intermédiaire de l’AESM devrait s’avérer nécessaire dans un avenir proche. De cette manière, le secteur maritime continuera à être protégé autant que possible contre les futures cybermenaces.

La Garde Côtière est une organisation unique en Belgique sui rassemble en coordonne l’expertise de 17 partenaires du secteur maritime, pour garantir la sécurité et la sûreté en mer. Le service scientifique « Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) », qui fait partie de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB), est un des partenaires.

En 2022-2023, la Garde Côtière belge préside l’European Coast Guard Functions Forum (ECGFF). En collaboration avec les agences européennes FRONTEX, EMSA et EFCA, elle organise un certain nombre d’ateliers au cours de l’année. En coopération avec la DG Mare de la Commission européenne, elle organise également un groupe de travail sur la cybersécurité et le sommet qui aura lieu à la fin du mois de septembre 2023.

30 ans de surveillance aérienne belge de la mer du Nord

Bien que la partie belge de la mer du Nord ne représente que 0,5 % de la surface de la mer du Nord, elle se trouve sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde et combine un grand nombre d’activités humaines dans un espace limité. Raison de plus pour surveiller de près la santé de l’environnement marin et le respect de la réglementation par les nombreux acteurs depuis les airs également. Dans le rapport d’activité pluriannuel qui vient d’être publié, l’équipe de surveillance aérienne de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique décrit les différentes missions et les résultats, les tendances et les développements du programme belge de surveillance aérienne au-dessus de la mer du Nord sur une période de 30 ans, depuis sa création en 1991 jusqu’en 2021. Les chiffres sont impressionnants.

Le rapport « 30 ans de surveillance aérienne belge de la mer du Nord : évolution, tendances et développements » a été présenté le 16 mai 2023 au Restaurant Runway à Ostende, en collaboration avec les cabinets fédéraux de M. Thomas Dermine, Secrétaire d’Etat à la Relance et aux Investissements stratégiques, en charge de la Politique scientifique, et de M. Vincent Van Quickenborne, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice et de la Mer du Nord, et avec le soutien de l’Aéroport international de Bruges-Ostende.

Le secrétaire d’État Thomas Dermine (gauche) avec l’équipe de surveillance aérienne. De gauche à droite : Brigitte Lauwaert (chef de l’UGMM), Ward Van Roy (opérateur), Annelore Van Nieuwenhove (opérateur), Kobe Scheldeman (opérateur), Geert Present (pilote), Jean-Baptiste Merveille (opérateur), Pieter Janssens (pilote), Alexander Vermeire (pilote) & Dries Noppen (pilote). Absent : Ronny Schallier (coordinateur de l’équipe aérienne). (Image : IRSNB/UGMM)

Tâches de la surveillance aérienne

Les tâches essentielles du programme belge de surveillance aérienne peuvent être regroupées en deux thèmes :

Surveillance de la pollution illégale et accidentelle : Outre la détection de la pollution marine par les navires (rejets d’hydrocarbures et d’autres liquides nocifs), la Belgique joue actuellement un rôle de premier plan au niveau international dans la surveillance des émissions de soufre et d’azote des navires dans l’atmosphère. L’avion joue également un rôle dans la surveillance coordonnée au niveau international des installations pétrolières et gazières en mer du Nord.

Surveillance environnementale et scientifique : L’équipe effectue d’importantes tâches de surveillance scientifique, notamment le comptage des mammifères marins et la surveillance de diverses activités

humaines en mer soumises à des permis environnementaux (extraction de sable et de gravier, construction de parcs éoliens, respect des zones marines protégées, etc.).

Surveillance maritime élargie dans le cadre de la Garde Côtière : ces tâches comprennent le contrôle des activités de pêche, le respect des règles de navigation et les infractions à l’AIS par les navires (non-utilisation du système d’identification automatique).

En opérant dans ces trois domaines, la surveillance aérienne apporte une contribution importante à la gestion durable de la mer du Nord belge.

La pollution pétrolière en mer du Nord vue du ciel (Image : IRSNB/UGMM)

Faits et chiffres

Le rapport décrit comment la surveillance aérienne de la mer a évolué, passant de la surveillance de la pollution marine dans les premières années à une surveillance environnementale et maritime plus large de la mer, suite à l’extension de la juridiction belge en mer et à la création de la Garde côtière belge.

En ce qui concerne la pollution, les principaux éléments du programme belge de surveillance aérienne de la mer du Nord pour la période 1991-2021 peuvent être résumés comme suit :

  • 9574 heures de vol ont été effectuées, dont 7100 heures de vol en mer (environ 6400 heures de vol au niveau national et 700 heures au niveau international).
  • Dans la zone d’étude belge, 625 déversements opérationnels (délibérés) d’hydrocarbures ont été signalés, entraînant une pollution estimée à 1013 tonnes d’hydrocarbures. Au début de la surveillance, les déversements d’hydrocarbures constituaient un problème majeur ; aujourd’hui, ils appartiennent presque entièrement au passé.
  • 158 rejets opérationnels d’autres liquides nocifs (par exemple, huiles végétales, biodiesel, paraffine) ont été détectés. Ce type de pollution présente malheureusement une légère tendance à la hausse.
  • 51 navires ont été pris en flagrant délit de rejets illégaux.
  • Dans ou autour de la zone marine belges, 35 accidents maritimes graves impliquant une pollution marine accidentelle ou un risque élevé de pollution se sont produits. Dans 26 de ces cas, l’avion a été activés pour surveiller l’urgence depuis le ciel et fournir un soutien aérien aux unités d’intervention.
  • 24 missions internationales « Tour d’Horizon » ont été effectuées, inspectant des installations gazières offshore et des plates-formes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord. Elles ont donné lieu à 430 heures de vol et à un total de 296 détections de pollution (272 détections d’huile minérale, 9 détections d’un polluant autre que l’huile et 15 polluants dont la nature n’a pas pu être déterminée visuellement).
  • Il y a eu une participation à 10 « Opérations coordonnées de contrôle étendu de la pollution » (Coordinated Extended Pollution Control Operations), des missions régionales consistant en une série de vols consécutifs de contrôle de la pollution effectués par plusieurs avions de surveillance de différents pays de la mer du Nord.
  • L’avion belge a participé à un total de 33 exercices nationaux et internationaux de lutte contre la pollution et aux essais en mer correspondants.
  • Depuis 2015, 353 vols de contrôle des émissions ont été effectués avec un capteur renifleur et 6012 panaches d’échappement ont été échantillonnés. 9 % des navires contrôlés présentaient des niveaux de soufre suspects. Depuis 2020, lorsque l’avion a été équipé d’un capteur de NOx, 3 % des navires contrôlés n’étaient pas conformes aux réglementations internationales en matière de NOx. Ce type de surveillance des émissions gazeuses des navires en mer est un travail de pionnier belge et a grandement contribué au nom et à la renommée de l’équipe de surveillance de l’air.
L’avion de surveillance aérienne se prépare à inspecter les émissions d’un navire en mer. (Image : IRSNB/UGMM)

Les chiffres marquants relatifs à la surveillance de l’environnement marin, de l’activité de pêche et des règles de navigation sont les suivants :

  • De 2009 à 2021, 214 heures de vol ont été consacrées au comptage des mammifères marins. Au cours des campagnes de surveillance, un total de 3223 marsouins ont été observés (de 3 à 404 animaux par étude, soit une moyenne de 87 par étude). De plus, 100 phoques ont été observés et sporadiquement d’autres espèces de mammifères marins comme des dauphins à bec blanc, des grands dauphins, un petit rorqual et une baleine à bosse.
  • De 1993 à 2021, 1239 vols de contrôle des pêches ont été effectués, ce qui représente un total de 1185 heures de vol. Au total, 7272 navires de pêche ont été contrôlés et identifiés.
  • Entre 2011 et 2021, 112 infractions concernant l’utilisation des systèmes d’identification automatique par les navires ont été constatées, ainsi que 148 infractions de navigation. Ces dernières années, le nombre annuel d’infractions de navigation constatées a fortement augmenté, le nombre le plus élevé étant celui de 2021 (36).
Phoques sur un banc de sable le long de l’Escaut occidental. (Image : IRSNB/UGMM)

L’avenir de la surveillance aérienne

Sur la base de ces faits et chiffres et de leur interprétation, le rapport d’activité se tourne également vers l’avenir. Il explique l’évolution du programme, qui est passé de la lutte contre la pollution marine et de la surveillance de l’environnement à une surveillance maritime plus large à l’appui du cadre général de la Garde côtière, et indique que les défis de fond de la surveillance aérienne au-dessus de la mer sont et resteront innombrables dans les années à venir.

En effet, outre les tâches décrites ci-dessus, un certain nombre de nouvelles tâches deviennent de plus en plus importantes pour la surveillance aérienne, telles que l’application efficace d’une nouvelle frontière extérieure européenne (post-BREXIT), la promotion de la sécurité maritime et la fourniture d’un soutien aux opérations de recherche et de sauvetage.

Enfin, le rapport explique également la nécessité de renouveler l’avion à moyen terme. Ce n’est qu’ainsi que la Garde côtière pourra renouveler sa vision stratégique et renforcer sa coopération en matière de surveillance aérienne, et moderniser et étendre ses capacités de surveillance afin de répondre efficacement aux besoins actuels et futurs en mer.

Le secrétaire d’État à la Politique scientifique, Thomas Dermine, reçoit un briefing de sécurité avant de commencer son vol au-dessus de la mer du Nord. (Image : IRSNB/UGMM)

Thomas Dermine, secrétaire d’état à la politique scientifique, qui a également participé personnellement à un vol opérationnel de l’avion de surveillance aérienne avant la présentation du rapport le 16 mai : « La Mer du Nord est un écosystème complexe, une importante zone de pêche, une zone de navigation très fréquentée, un espace où se déroulent de nombreux trafics et, depuis le Brexit, une frontière extérieure de l’Union européenne. Il est donc essentiel de l’étudier et de surveiller en continu ce qui s’y passe. L’avion de surveillance côtière remplit cette mission depuis 30 ans, grâce à une collaboration fluide entre la Défense nationale et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. L’avion étant aujourd’hui frappé d’obsolescence, je porterai avec toute l’énergie nécessaire le dossier de son renouvellement. »

Vincent Van Quickenborne, ministre de la mer du Nord : « La Belgique a été le premier et le seul pays au monde à utiliser un avion renifleur pour contrôler la pollution des navires. Quelque 5 500 navires différents font escale dans les ports belges chaque année. Il est donc impossible de les contrôler tous. Avec l’avion renifleur, le travail peut être beaucoup plus ciblé car les navires suspects sont déjà identifiés en mer.  Grâce à la surveillance aérienne, nos services d’inspection portuaire peuvent détecter 50 % d’infractions en plus et économiser 20 % par inspection. Nous devons chérir notre mer du Nord. C’est la plus grande réserve naturelle de Belgique. Le nombre croissant de mammifères marins et le retour d’espèces telles que l’huître plate européenne, qui est réapparue dans notre mer du Nord pour la première fois depuis des décennies, montrent que des progrès sont réalisés. Mais l’avion a besoin d’être remplacé après 30 ans de service en tant que renifleur. Avec mon collègue Dermine, j’y mets tout mon poids ».

 

La mise en œuvre du programme belge de surveillance aérienne de la mer du Nord est organisée par l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord (UGMM), service scientifique de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB).

Pour la surveillance aérienne, l’UGMM utilise un avion Britten Norman Islander (immatriculation OO-MMM) équipé de capteurs scientifiques pour la détection de la pollution marine. L’avion est la propriété de l’IRSNB/UGMM, mais ne peut voler que grâce au soutien des domaines politiques fédéraux de la science politique et de la mer du Nord et à la bonne coopération avec la Défense, qui fournit les pilotes.

Vision sur l’aquaculture en mer et le démantèlement des parcs éoliens offshore

L’aquaculture en mer et le démantèlement des parcs éoliens offshore présentent de nombreuses opportunités et de nombreux défis. Afin de pouvoir élaborer de manière efficace la future politique relative à ces activités, il est essentiel que les priorités et les préoccupations des nombreuses parties prenantes soient entendues et intégrées, en toute transparence, dans une vision globale sur laquelle les décideurs politiques pourront ensuite s’appuyer.

Dans ce cadre, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a lancé deux pistes participatives distinctes sur ces thèmes, sur demande du Service Milieu marin du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et du ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne. Plus de 50 organisations différentes ont répondu à cette initiative mettant en avant une coopération interactive.

Steven Degraer, Institut royal des sciences naturelles de Belgique : « Réunir les parties prenantes pour dialoguer permet toujours d’obtenir des échanges surprenants, et ce pour toutes les parties présentes autour de la table. C’est le moyen d’apprendre à se connaître, de partager des idées et de rechercher ensemble un avenir durable pour la mer. »

Le coup d’envoi des deux pistes a été donné à Bruges le mardi 18 octobre 2022. Les parties prenantes se sont réunies presque tous les mois et ont également travaillé entre les sessions à l’élaboration d’une vision. Lors d’un événement de clôture le lundi 15 mai, également à Bruges, le résultat des visions sur l’aquaculture et le démantèlement des parcs éoliens offshore dans la partie belge de la mer du Nord ont été présentées aux participants des deux pistes ainsi qu’à la presse.

Aquaculture

Les éléments clés identifiés lors de la concertation des parties prenantes sur l’aquaculture en mer sont les suivants :

La production alimentaire durable pour notre génération et les générations futures est l’objectif principal de l’aquaculture dans la partie belge de la mer du Nord. Différents organismes conviennent à cette fin. Il s’agit avant tout d’huîtres et de moules, mais aussi d’algues, de bulots, de coquilles Saint-Jacques et d’autres bivalves, de crustacés et de poissons. L’aquaculture de méduses, de concombres de mer, d’oursins, d’herbes marines et même de bactéries est également théoriquement possible. La question de savoir dans quelle mesure il est possible de combiner l’élevage de différentes espèces (aquaculture multitrophique intégrée) dans la mer du Nord belge doit faire l’objet d’une étude plus approfondie.

Huîtres plates européennes (Ostrea edulis) (©Walwyn, CC BY-NC-SA 2.0, < https://www.flickr.com/photos/overton_cat/2189811638 >, via Flickr)

D’autres activités économiques (telles que la production de carburants et de cosmétiques, le tourisme) peuvent être liées à l’aquaculture et jouer ainsi un rôle dans l’élimination des résidus.

L’utilisation optimale de l’espace disponible est l’une des principales préoccupations. Les conflits spatiaux potentiels avec les autres usagers de la mer ont été évoqués, ainsi que les possibilités d’utilisation multiple de l’espace.

L’attention portée à l’environnement est également importante. Si les éventuelles formes d’impact négatif suscitent des préoccupations, il y aurait toutefois des possibilités de combiner l’aquaculture avec la conservation et la restauration de la nature et la protection du littoral.

Principes de base et conditions préalables

Plusieurs conditions doivent être respectées lors de la recherche de sites et de formes d’aquaculture appropriés. Les conditions préalables importantes sont les suivantes :

  • Tout d’abord, il est important de comprendre dans quels endroits les espèces cibles se plaisent. Cela varie d’une espèce cible potentielle à l’autre et dépend de facteurs abiotiques et biotiques propres à chaque espèce.
  • L’aquaculture durable doit être extractive, ce qui signifie qu’aucun nutriment ou médicament supplémentaire ne doit être ajouté. Elle ne doit pas non plus dépasser la capacité de charge de l’écosystème naturel environnant.
  • Dans les réserves naturelles, l’aquaculture ne sera plus autorisée avant que les zones ne soient en bon état de conservation, et uniquement avec des espèces indigènes.
  • Les produits de l’aquaculture doivent respecter les exigences communes en matière de sécurité alimentaire.

D’autres conditions préalables à respecter dans la mesure du possible concernent la sécurité des personnes et du trafic maritime, l’utilisation multiple de l’espace, l’acceptabilité sociale, les dommages environnementaux, la coopération, l’empreinte écologique, les aspects techniques et d’ingénierie, les aspects socio-économiques, les aspects juridiques et d’assurance et le contexte général de la gouvernance.

L’avenir

Une mer du Nord en bon état de conservation est une condition préalable à une capacité d’accueil suffisante pour l’aquaculture. Pour promouvoir les opportunités et atténuer les inquiétudes, des critères d’octroi de licences doivent être établis de manière bien réfléchie. Les obstacles administratifs et la paperasserie doivent être supprimés. La mise en place d’un système central de surveillance et d’alerte et d’une plateforme de connaissances communes présenterait de nombreux avantages. Des subventions ciblées pourraient aider à combler les lacunes en matière de connaissances et à développer des opportunités.

Au cours de la phase suivante, des données et du matériel cartographique supplémentaires seront récoltés afin de répertorier les opportunités en ce qui concerne l’aquaculture dans la partie belge de la mer du Nord, en tenant compte des principes de base et des conditions préalables prédéfinies. L’ensemble de ces éléments constituera une base solide pour le soutien au niveau stratégique.

Il est également souhaitable de prévoir une coopération et coordination entre les pays de la mer du Nord sont, y compris en ce qui concerne l’élaboration d’une réglementation européenne uniforme.

Vincent Van Quickenborne, ministre de la Mer du Nord : « La mer du Nord est un terrain propice à l’innovation. Avec pas moins de 53 partenaires, nous avons uni nos forces ces derniers mois sur deux thèmes importants. Nous avons en effet beaucoup d’espace pour faire de l’aquaculture, et ce, malgré la superficie limitée de notre mer du Nord. Par exemple, entre les éoliennes. Nous sommes en train de cartographier ces zones. Nous cherchons quelles espèces sont susceptibles d’être combinées avec succès. Et nous tenterons d’obtenir des fonds européens pour investir dans ce domaine. »

Démantèlement des parcs éoliens offshore

Les licences d’exploitation des parcs éoliens déjà opérationnels en Belgique datent d’il y a 10 à 15 ans. Le démantèlement de cette première génération d’éoliennes approche à grands pas. Tout comme l’installation de ces parcs fut un travail de pionnier, leur démantèlement le sera également. En outre, au fil du temps, de nombreuses questions ont été soulevées concernant le processus de démantèlement progressif au cours de la période 2034-2047. D’une part, les nouvelles technologies se développent à une vitesse fulgurante et, d’autre part, de nouvelles connaissances émergent constamment sur l’interaction entre les parcs éoliens et la biodiversité.

Nouvelles technologies : De nouvelles options pour le démantèlement des parcs éoliens en mer sont en cours de développement, en ce qui concerne les techniques, les matériaux et les coûts. Par exemple, on étudie les possibilités de réutilisation et de recyclage des pales, ainsi que les moyens de retirer du sol l’intégralité des fondations monopieux.

Biodiversité : Le suivi des effets écologiques des parcs éoliens montre qu’une biodiversité supplémentaire a été créée à l’intérieur et autour des éoliennes offshore, ce que l’on appelle l’effet récif artificiel. Les nouveaux substrats durs abritent une riche faune sous-marine d’invertébrés, qui attire à son tour diverses espèces de poissons, d’oiseaux et de mammifères marins.

Options de démantèlement

Pour démanteler l’infrastructure d’un parc éolien en mer, il existe théoriquement plusieurs options. Les fondations peuvent être enlevées entièrement ou partiellement, ou rester entièrement sur le site. Les couches de protection contre l’érosion et le câblage peuvent également être enlevés ou rester sur place. La majorité des participants à la vision d’avenir se sont prononcés en faveur de l’enlèvement complet de toutes les structures construites par l’homme.

Éolienne offshore montrant les options de démantèlement pour le monopieu, la protection contre l’érosion et le câblage. (Image propriété de IRSNB/MARECO & Service Milieu Marin ; création Hendrik Gheerardyn – Illustration & Infographics)
Scénarios de démantèlement pour le monopieu, la protection contre l’érosion et le câblage des éoliennes offshore. (Image propriété IRSNB/MARECO & Service Milieu Marin ; création Hendrik Gheerardyn – Illustration & Infographics)

La faune naturelle et souhaitée des substrats sableux dynamiques est adaptée à une dynamique élevée, de sorte qu’elle peut bien résister aux perturbations temporaires causées par les activités de démantèlement et se rétablir rapidement. La nouvelle biodiversité créée par l’effet du récif artificiel n’est pas considérée comme suffisamment intéressante dans un écosystème de banc de sable naturellement dynamique pour être laissée intacte, car il s’agit d’un habitat qui n’existe pas à l’état naturel sur ce site. En outre, le démantèlement dans le cadre du renouvellement (repowering) fournira à nouveau un substrat dur sous la forme d’un nouveau parc éolien, de sorte que ces habitats, ces abris et ces possibilités de repos supplémentaires se rétabliront progressivement et à court terme.

Laisser une partie de l’infrastructure en place pourrait être utile pour y attacher des structures pour l’aquaculture, la pêche passive ou comme base de recherche (capteurs, tests de nouvelles technologies, etc.), par exemple, mais ces fonctionnalités pourraient également être envisagées pour des éoliennes qui n’ont pas encore été construites. En outre, le fait de conserver (une partie) des monopieux et de laisser les barrières anti-érosion et les câbles en place ne compense pas les inconvénients liés à l’insécurité et à l’occasion manquée de réutiliser des matériaux.

En revanche, les exploitants de parcs éoliens, qui devront après tout procéder au démantèlement et en assumer les coûts, se demandent à juste titre s’il est possible et abordable, d’un point de vue technique, d’enlever complètement un monopieu. En outre, l’enlèvement de la protection contre l’érosion, même si elle doit être réutilisée dans le même but lors du renouvellement, est une activité coûteuse et qui prend du temps. Des recherches et des consultations supplémentaires semblent donc encore nécessaires pour identifier la faisabilité et les avantages et inconvénients des différents scénarios de démantèlement (enlèvement complet, enlèvement partiel ou abandon complet de l’infrastructure du parc éolien, y compris des couches de protection contre l’érosion). En commençant à temps, avec ces pistes pour une nouvelle vision comme première composante, nous donnons aux partenaires publics et privés concernés le temps de se préparer.

Informations utiles pour les futurs parcs éoliens

Les résultats des pistes participatives donnent également une idée de la manière dont les futurs parcs éoliens peuvent être conçus de manière optimale, en tenant compte de la phase de démantèlement. En particulier, la promotion de l’utilisation circulaire des matériaux offre des possibilités de durabilité.

La zone Princess Elisabeth contient des zones de substrat naturel dur, un habitat peu dynamique à haute valeur écologique. Les activités de démantèlement y auront donc un impact plus important que sur les sols sablonneux dynamiques où sont situés les parcs éoliens actuels. En revanche, dans les lits de gravier de la zone Princess Elisabeth, l’implantation de substrats durs artificiels tels que des éoliennes et des couches de protection contre l’érosion peut être bénéfique à de nombreux égards. Alors que dans la première zone, il est conseillé, pour des raisons de valeur naturelle, de tout enlever lors du démantèlement, dans la zone Princess Elisabeth, il reste à voir comment éviter autant que possible de perturber les bancs de gravier lors du démantèlement, et comment préserver autant que possible la valeur naturelle du substrat dur artificiel à proximité des bancs de gravier.

Vincent Van Quickenborne, ministre de la Mer du Nord : « Notre pays fait partie des pionniers au niveau mondial dans le domaine des éoliennes en mer. Nous allons à présent devoir démanteler la première génération d’éoliennes offshore d’ici quelques années. Nous sommes en train d’y réfléchir avec plusieurs instances et chercheurs. Car nous voulons aussi le faire de manière durable. En étant à nouveau un pionnier en la matière, nous nous assurons que nos entreprises soient des spécialistes de classe mondiale dans ce domaine également. »

 

Les rapports finaux des pistes « Aquaculture » et « Démantèlement des parcs éoliens en mer » auxquelles ont participé les parties prenantes pourront être consultés sur le site web du Service Milieu marin dès la mi-juin, notamment sous la rubrique ‘Publications sur la mer du Nord’.

Exposition de photos RV Belgica, Nieuwe Gaanderijen, Ostende

Du 10 mai au 4 juillet 2023, les « Nieuwe Gaanderijen » d’Ostende accueillent l’exposition de photos « Christian Clauwers : en première ligne du réchauffement climatique », consacrée au RV Belgica et à la recherche en sciences marines. Toutes les images sont de l’explorateur-photographe Christian Clauwers et ont été prises lors d’une expédition sur le Belgica, le navire de recherche belge de la Politique scientifique fédérale et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.

Adresse: Nieuwe Gaanderijen, Koning Boudewijnpromenade (Zeedijk) z/n – 8400 Ostende

Prix : gratuit

Un laboratoire flottant

Christian Clauwers n’est pas seulement un photographe, mais aussi un explorateur, un conférencier et un auteur. Il a déjà fait deux fois le tour du monde à la voile, visité pas moins de 114 pays sur les sept continents et exploré certaines des îles les plus reculées de la planète. Son travail se concentre sur la relation fragile – et le conflit potentiel – entre l’homme et la nature.

Des scientifiques en première ligne

Christian Clauwers a eu l’opportunité unique de participer à l’expédition TalPro22 qui a mis le cap sur la mer Tyrrhénienne.  À bord du Belgica, il a documenté à la fois la recherche scientifique et l’impact de la relation entre l’homme et la nature. Le navire dispose de plus de 400 mètres carrés d’espace de laboratoire et transporte plusieurs instruments de mesure océanographiques de haute technologie. Par exemple, la rozette, une structure cylindrique à laquelle sont suspendus des tubes pour l’échantillonnage et des appareils de mesure, peut être descendue jusqu’à une profondeur de 5 000 mètres. Il faut deux heures pour remonter l’instrument, et ce dans des conditions qui peuvent changer rapidement. Le navire est équipé d’une technologie satellite qui lui permet de maintenir sa position au mètre près, même dans les conditions météorologiques les plus difficiles. Les photos nous permettent de jeter un coup d’œil dans les coulisses de ces expériences impressionnantes.

Une visite incontournable pour tous ceux qui se préoccupent de l’avenir de notre planète.

Mais l’expo, c’est plus que de belles images. Face à la mer, c’est un appel à l’action pour prendre au sérieux la fragilité de notre planète.

Christian Clauwers : « Je veux donner aux gens la possibilité de voir ce que la nature nous offre et en même temps leur montrer à quel point elle est précieuse. La série sur le Belgica l’exprime très bien, car les recherches scientifiques qui y sont menées rendent cette fragilité de la nature mesurable. Les scientifiques à bord mesurent ce que j’essaie de photographier, et maintenant je photographie ce qu’ils mesurent. C’est un échange où la flèche va dans les deux sens et c’est ce qui le rend si fascinant ».

L’exposition montre les conséquences de l’empreinte humaine et ce qui est en jeu si nous n’agissons pas pour lutter contre le changement climatique. C’est un exemple impressionnant et inspirant de la façon dont les images peuvent être utilisées pour sensibiliser et changer le monde.

Mammifères marins en Belgique en 2022

Dans son nouveau rapport « Mammifères marins en Belgique en 2022« , l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique compile les résultats du suivi et de la recherche scientifique sur les mammifères marins en Belgique en 2022. Relativement peu de marsouins se sont échoués sur les côtes, mais leur nombre en mer était parmi les plus élevés depuis le début des comptages. Le nombre de phoques morts rejetés sur le rivage a suivi une tendance à la hausse, bien qu’il y en ait eu beaucoup moins en 2022 qu’en 2021. La naissance probable d’un jeune phoque commun à Nieuport était une première pour notre pays. Deux baleines à bosse, deux groupes de dauphins à bec blanc et une baleine de Sowerby doivent être comptés parmi les espèces les plus rares du sud de la mer du Nord.

Phoque commun, Koksijde, 3 mars 2022 (© Dominique Nootens)

Quels mammifères marins morts ou mourants se sont échoués sur nos plages ? Quelles causes de décès ont pu être identifiées ? Quelles sont les tendances des mammifères marins en Belgique ? Combien de phoques ont été acueillis par Sealife ? Quelles espèces rares ont été observées ? Telles sont les questions auxquelles vous trouverez des réponses dans le dernier rapport sur les mammifères marins, qui se concentre sur les résultats de 2022.

Marsouins

En 2022, 45 marsouins se sont échoués sur nos plages, le nombre le plus bas depuis 2004. Quatre de ces marsouins se sont échoués vivants, mais tous sont morts sur la plage ou lors de tentatives de sauvetage. L’une d’entre elles était enceinte.

Cependant, le fait que relativement peu de marsouins se soient échoués sur le rivage ne peut être mis en relation avec le nombre de marsouins présents en mer. En effet, les relevés aériens effectués au-dessus de la partie belge de la mer du Nord en mars et en octobre ont permis d’estimer le nombre de marsouins communs à plus de 11.000 et plus de 2.000. En mars, il s’agissait du troisième plus grand nombre de marsouins depuis le début des relevés en 2009. Le nombre le plus élevé a été de plus de 18.000 en avril 2018. Bien que les eaux belges ne représentent qu’une partie de l’aire de distribution des marsouins du sud de la mer du Nord, et que les effectifs en Belgique peuvent fluctuer fortement, les résultats confirment un schéma déjà évident les années précédentes : on retrouve ici les effectifs les plus importants au printemps, avec un déplacement vers l’ouest – les eaux anglaises – en été et en automne.

Marsouins, Nieuport, 18 octobre 2022 (© Christian Vandeputte)

Ce qui est frappant en 2022, c’est que la moitié des échouages ont eu lieu entre juillet et septembre, et qu’il s’agissait souvent de juvéniles et d’animaux affamés. Les années précédentes, les marsouins s’échouaient principalement en mars et avril, période où les effectifs en mer sont les plus importants, et les prises accidentelles lors de la pêche étaient la principale cause de mortalité. En 2022, les prises accidentelles n’ont pu être identifiées que dans deux cas, tandis que six marsouins ont été victimes de la prédation du phoque gris. Un certain nombre de marsouins étaient trop décomposés pour que l’on puisse déterminer la cause de leur mort.

Phoques

Avec 54 phoques morts rejetés sur le rivage (18 phoques gris, 10 phoques communs et 26 phoques dont l’espèce n’a pu être déterminée), l’année 2022 a été plus calme que l’année 2021, au cours de laquelle 101 phoques morts s’étaient échoués. Une grande partie d’entre eux semblent avoir été victimes de la pêche aux filets fixes. Il semble peu probable que cette pêche ait été pratiquée de manière différente ou dans une zone différente en 2021 par rapport aux années précédentes et à 2022, de sorte que le pic de 2021 peut être partiellement expliqué par des conditions météorologiques différentes au printemps ou par un modèle de mouvement anormal des phoques gris après le sevrage dans les colonies de la côte est anglaise.

Néanmoins, l’année 2022 a enregistré le deuxième plus grand nombre de phoques morts de la série chronologique. Au moins 14 d’entre eux sont morts dans des filets de pêche, tous entre janvier et mai. Au moins un animal a été tué par un autre phoque. De nombreux phoques étaient trop décomposés pour que l’on puisse déterminer la cause la plus probable de leur mort.

Phoque gris juvénile, Nieuwpoort, 17 janvier 2022 (© Filip De Ruwe)

Sealife Blankenberge a accueilli 12 phoques gris et trois phoques communs en 2022. Comme en 2021, certains jeunes phoques, morts ou vivants, présentaient des blessures visibles au niveau du cou, sans doute causées par le monofilament des filets fixes.

Un phoque commun est probablement né sur la rive droite de l’estuaire de l’Yser à Nieuport : une première pour notre pays. Nous n’avons pas trouvé d’autres données sur des naissances de phoques en Belgique au 20e ou au 21e siècle.

Espèces rares

En 2022, deux baleines à bosse ont été observées dans les eaux belges (mai-juin et décembre), ainsi que deux groupes de dauphins à bec blanc (juin et décembre). Le grand dauphin solitaire, social envers les humains, était toujours présent dans la zone frontalière avec la France. Un grand dauphin mort s’est également échoué (octobre). Cet animal est peut-être mort à la suite d’une collision. En 2022, comme en 2020, une baleine de Sowerby vivante s’est échouée (juillet). Il s’agit d’une espèce très rare dans le sud de la mer du Nord. L’animal pourrait être remis à la mer. Un mois plus tard, tout près du rivage, un dauphin à bec vivant, n’appartenant pas à l’espèce, a été vu. Un rorqual commun mort a dérivé le long de la côte belge avant de s’échouer aux Pays-Bas (septembre-octobre).

Baleine à bosse, Knokke-Heist, 3 juin 2022 (© Julien Hainaut)
Baleine à bosse, Knokke-Heist, 3 juin 2022 (© Diederik D’Hert)

Contributions supplémentaires

D’autres articles examinent de plus près les 30 ans d’ASCOBANS (Accord sur la conservation des petits cétacés de la mer Baltique et de la mer du Nord), un projet visant à éviter les collisions entre les navires et les baleines, le rôle de l’équipe North Seal Team dans la protection des phoques et les mesures liées au virus de la grippe aviaire, qui a également touché les mammifères marins dans plusieurs endroits du monde en 2022.

Tous les mammifères marins sont légalement protégés en Belgique. Le suivi des populations et la recherche d’explications aux tendances observées, pour lesquels l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a été désigné comme service public responsable, s’inscrivent dans le cadre de l’exécution de l’arrêté royal relatif à la protection des espèces dans les zones marines sous juridiction belge, qui prévoit notamment le respect des accords conclus au sein de la Garde côtière. La recherche sur l’état de santé et les causes de décès est également une obligation dans les accords internationaux, ce qui, par ailleurs, nous apprend beaucoup sur l’état de l’environnement marin. Cependant, le suivi et la recherche scientifique sur les mammifères marins ne sont possibles que grâce au soutien des services d’urgence et de contrôle locaux et à l’enthousiasme et à la volonté de faire rapport de nombreux observateurs.

Le rapport « Mammifères marins en Belgique en 2022 » a été réalisé en collaboration avec le département de pathologie vétérinaire de l’Université de Liège, la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Gand, Sealife Blankenberge et le North Seal Team.

Pour obtenir des informations sur les observations récentes de mammifères marins en Belgique et des instructions sur ce qu’il faut faire en cas d’échouage, veuillez consulter le site web marinemammals.be. Les rapports annuels sont également accessibles ici.

L’effet de la pêche de fond sur les émissions de carbone des fonds marins a été surestimé

En 2021, un article publié dans Nature, faisait les gros titres dans le monde car il assimilait le carbone libéré par la perturbation des fonds marins due au chalutage de fond à la quantité de CO2 générée par l’industrie mondiale du transport aérien. Aujourd’hui, un article, également publié dans la prestigieuse revue, réfute ces conclusions. Les auteurs, dont Sebastiaan van de Velde de l’Université libre de Bruxelles et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, craignent que l’utilisation de chiffres exagérés pour le chalutage de fond n’augmente les émissions mondiales de CO2 tout en réduisant l’approvisionnement alimentaire mondial.

Panaches de sédiments suite à la perturbation des fonds marins par le chalutage de fond. (©SkyTruth, CC BY-NC-SA 2.0, <https://www.flickr.com/photos/skytruth/3256057796>, via Flickr, adapted)

Un article publié aujourd’hui dans Nature réfute les conclusions d’un précédent article de Sala et al sur la quantité de CO2 libérée des fonds marins par le chalutage de fond. Cet article a fait les gros titres dans le monde entier lors de sa publication en 2021, car il assimilait le carbone libéré par la perturbation des fonds marins due au chalutage de fond à la quantité de CO2 générée par l’industrie mondiale du transport aérien.

Dans le nouvel article, les chercheurs montrent que la méthodologie utilisée par Sala et al surestime largement les émissions de carbone. Pour calculer le CO2 libéré par le chalutage de fond, les auteurs de l’étude de 2021 ont modélisé la quantité de carbone qui serait perturbée et ont supposé que la plus grande partie de ce carbone serait convertie en CO2.

Cependant, la majorité du carbone organique présent sur les fonds marins se décomposerait et serait libéré sous forme de CO2, qu’il soit ou non perturbé par le chalutage de fond. Seule une très petite fraction du carbone des fonds marins réagit potentiellement à la perturbation causée par le chalutage. L’effet du chalutage de fond sur le stockage du carbone dans les fonds océaniques est 100 à 1000 fois inférieur à celui du transport aérien mondial.

Le chalutage à perche est une forme de pêche de fond utilisant des chaluts. (Ecomare/Oscar Bos, CC BY-SA 4.0, <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons)

« Les auteurs de l’étude initiale ont axé leurs calculs sur le carbone organique « juteux » et réactif de la surface, qui serait de toute façon rapidement libéré par les processus naturels, plutôt que sur le carbone vieilli et beaucoup moins réactif qui est stocké dans les fonds marins », explique Sebastiaan van de Velde, chercheur principal à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et l’Université libre de Bruxelles, et deuxième auteur de l’étude. « Étant donné que le carbone le plus réactif sera rapidement converti en CO2 dans tous les cas, le fait de supposer qu’il est affecté par le chalutage gonfle massivement les émissions de CO2 estimées. »

Injustement rassurés

Il ne fait aucun doute que le chalutage de fond perturbe les flux naturels de carbone et perturbe la vie marine vivant au fond des océans, mais les flux de carbone des fonds marins sont très complexes. L’utilisation de chiffres exagérés est inquiétante, car de nombreux gouvernements et autres acteurs proposent d’interdire le chalutage de fond et d’utiliser les « crédits carbone » pour compenser d’autres activités. Mais si les émissions de carbone dues à la perturbation des fonds marins sont surestimées de plusieurs ordres de grandeur, nous risquons d’être indûment rassurés par toute interdiction du chalutage de fond. En réalité, cette interdiction pourrait détourner les efforts de méthodes plus efficaces, tout en augmentant les émissions globales de carbone et en réduisant l’approvisionnement alimentaire mondial.

« Réfuter les résultats d’études antérieures fait partie du processus scientifique classique : une étude présente une hypothèse, d’autres la remettent en question avec leurs propres expériences, et c’est ainsi que nous nous rapprochons de la vérité », conclut van de Velde.

Garde côtière : le contrôle et l’inspection de la pêche

Quelles sont les technologies utilisées et susceptibles d’être utilisées à l’avenir pour le contrôle et l’inspection de la pêche ? Quels sont les développements actuels et futurs en matière de contrôle de la pêche ? Comment la Belgique l’effectue-t-elle ? Que fait l’Agence européenne de contrôle de la pêche (European Fisheries Control Agency – EFCA) et comment les Gardes côtières partenaires des autres Etats Membres de l’Union européenne travaillent-ils ? Comment cette mission est-elle remplie dans la pratique ? 

L’utilisation de technologies innovantes basées sur des données probantes pour la surveillance et l’inspection des pêches était le thème du troisième atelier organisé sous la présidence belge de l’ECGFF, le Forum des gardes côtières européennes, organe au sein duquel celles-ci collaborent. L’objectif était de partager les expériences et les bonnes pratiques au sein de l’Union européenne.

Du mardi 2 mai au jeudi 4 mai, les délégations se sont réunies à Bruges et ont effectué une visite du port d’Ostende. Au total, 119 participants étaient présents : la majorité d’entre eux physiquement et quelques uns en ligne. Presque tous les Etats membres de l’ECGFF ayant un littoral (soit 22) ont participé.

Piet Pieters, Président en exercice de l’ECGFF, a ouvert la réunion à Bruges en évoquant l’Histoire de la ville: « Pendant le Siècle d’Or, Bruges était une ville commerçante maritime fréquentée par les nations de différents pays européens. Il est donc symbolique que nous, nations maritimes, nous rassemblions précisément ici avec la Commission Européenne et les Agences européennes spécialisées pour établir de nouvelles collaborations tournées vers le futur. Ce dont nous parlons ici n’est pas seulement pertinent pour le contrôle de la pêche, mais aussi pour les autres missions des gardes côtières. »

Lors d’une première session, le Département de l’Agriculture et de la Pêche de la Région flamande a expliqué les possibilités actuelles et futures en matière de contrôle de la pêche et d’utilisation des données en Belgique. Une vidéo a également été projetée sur le contrôle de la pêche en Flandre et sur la manière dont l’EFCA travaille dans les eaux européennes avec son propre navire. L’EFCA a ensuite donné un aperçu des technologies existantes et de leur potentiel en matière de collecte de données pour soutenir le contrôle de la pêche. D’autres agences (EMSA et Frontex) et plusieurs participants ont partagé leurs bonnes pratiques.

L’après-midi, les participants ont visité quelques organismes de surveillance des côtes dans le port d’Ostende, dont le Sirius, l’un des navires du service Vloot Dab de l’Agence des services maritimes et de la côte (MDK) ainsi que l’Ocean Protector de l’EFCA qui jouent un rôle dans le contrôle de la pêche en mer. Enfin, ils ont visité le Centre de coordination des secours maritimes (MRCC), où ils ont assisté à une présentation sur les incidents impliquant des navires de pêche en mer.

Le jeudi 4 mai, une discussion approfondie a été consacrée à des questions pratiques et une table ronde a été organisée sur l’utilisation des données par les nouvelles technologies. La journée s’est terminée par un débriefing de l’exercice organisé par la Défense.

 

La Garde Côtière est une organisation unique en Belgique sui rassemble en coordonne l’expertise de 17 partenaires du secteur maritime, pour garantir la sécurité et la sûreté en mer. Le service scientifique « Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) », qui fait partie de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB), est un des partenaires.

En 2022-2023, la Garde Côtière belge préside l’European Coast Guard Functions Forum (ECGFF). En collaboration avec les agences européennes FRONTEX, EMSA et EFCA, elle organise un certain nombre d’ateliers au cours de l’année. En coopération avec la DG Mare de la Commission européenne, elle organise également un groupe de travail sur la cybersécurité et le sommet qui aura lieu à la fin du mois de septembre 2023.

Le navire de recherche Belgica rencontre des dauphins à bec blanc à deux reprises en 2022

Après que les dauphins à bec blanc aient été observées plus fréquemment dans les eaux belges au début du 21e siècle, l’espèce est récemment redevenue plus rare localement. En effet, les observations de groupes le 23 juin et le 14 décembre 2022 représentent les premières observations de dauphins à bec blanc vivantes dans les eaux belges depuis avril 2018. À ces deux dates, les animaux ont été observés depuis le nouveau navire de recherche RV Belgica.

Dauphins à bec blanc (© Diederik D’Hert)

Le jeudi 23 juin 2022, un groupe d’une douzaine de dauphins à bec blanc a été repéré à partir du navire de recherche RV Belgica dans la partie belge de la mer du Nord. Les dauphins ont été repérés par plusieurs membres de l’équipage à environ 5 km de la côte de Knokke, alors que le navire se rendait à sa cérémonie de baptême dans la ville de Gand. Les animaux nageaient en direction de l’ouest, émergeant régulièrement de l’eau. Des chercheurs de l’ILVO ont identifié les dauphins comme étant des dauphins à bec blanc, ce qui a été confirmé par une vidéo que le capitaine de corvette de la marine belge Ilja Van Hespen a pu prendre et qui montre le museau blanc distinctif et les marques claires sur les flancs avec une selle foncée.

Le mercredi 14 décembre 2022, les chercheurs de l’INBO et de l’IRSNB ont été les témoins privilégiés. Dans un premier temps, une dizaine de dauphins ont été repérés à environ 42 km de la côte belge (mesurés perpendiculairement à la côte, c’était au niveau d’Ostende), et étaient déjà soupçonnés d’être des dauphins à bec blanc. Ce n’est qu’un peu plus tard, lorsque deux individus se sont approchés plus près du navire, que cette hypothèse a pu être confirmée et documentée photographiquement par Hilbran Verstraete (INBO).

Aire de répartition

Le dauphin à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris) fréquente les eaux tempérées froides et subarctiques de l’Atlantique Nord, principalement confinées à des zones de moins de 1 000 m de profondeur. Son aire de répartition s’étend de la côte est de l’Amérique du Nord (vers le nord à partir du cap Cod), en passant par le sud du Groenland et les eaux autour de l’Islande, jusqu’à la côte ouest de l’Europe, du nord de la France au Svalbard. En mer du Nord, on la trouve presque exclusivement dans les parties centrale et septentrionale, où la population était estimée à 20 000 animaux en 2016 (Hammond et al. ; 2017). Dans le sud de la mer du Nord, l’espèce se rapproche de la limite de son aire de répartition et les dauphins à bec sont plus irréguliers. Le dauphin à bec blanc est rare dans la Manche.

Plus nombreux et plus rares

Au début du 21ème siècle, en particulier entre 2003 et 2011, l’espèce semble avoir été moins rare chez nous pendant un certain temps (Haelters et al. ; 2018). Au cours de la période 2009-2018, 62 observations de dauphins à bec blanc ont été enregistrées dans la partie belge de la mer du Nord (Haelters et al. ; 2019), avec sans doute quelques doubles comptages, mais au cours des dernières années de cet intervalle de temps, le nombre d’observations a connu une forte diminution pour atteindre seulement 1-3 cas par an, avec également quelques observations juste en dehors de la zone belge de la mer du Nord (Haelters et al. ; 2016a, 2016b, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021). Dans l’ensemble des données belges, un pic clair peut être observé dans la première moitié de l’année (janvier – mai), mais des observations de presque tous les autres mois sont également connues. Cependant, pour les années 2019, 2020 et 2021, il n’y a plus d’observations belges certaines de dauphins à bec blanc vivantes (Haelters et al. ; 2020, 2021, 2022), deux spécimens le 19 avril 2018 ont été la dernière observation. Jusqu’aux groupes du 23 juin et du 14 décembre 2022, ensuite. Le dauphin à bec blanc semble donc s’être à nouveau retiré plus au nord, peut-être une conséquence du changement climatique et de ses effets associés sur la distribution de leurs proies (IJsseldijk et al. ; 2018).

Échouages

Les dauphins à bec blanc mortes échouées sur le rivage (ou flottant en mer) sont également devenues plus rares le long de la mer du Nord méridionale. Alors qu’entre 2000 et 2013, une baleine à bec s’échouait en moyenne sur le rivage chaque année en Belgique, seuls trois cas sont connus depuis lors (le 29 novembre 2017 à Oostduinkerke, le 17 mai 2018 à La Panne et le 4 mars 2020 en mer près de Middelkerke). Une diminution des échouages a également été observée aux Pays-Bas (Keijl, 2016), après qu’il ait été noté précédemment que le grand dauphin (Tursiops truncatus) a disparu des listes d’échouages au début du 21ème siècle avec la fréquence croissante du dauphin à bec blanc (Camphuysen & Peet ; 2006). Nous ne souhaitons toutefois pas en déduire s’il existe réellement un lien entre les tendances opposées du grand dauphin (qui a récemment été observé plus régulièrement en Belgique) et du dauphin à bec blanc dans le sud de la mer du Nord.

Littérature

Camphuysen, C.J. & Peet, G.H., 2006. Whales and dolphins of the North Sea. Fontaine Uitgevers BV, ’s Graveland, The Netherlands.

Haelters, J., Kerckhof, F., Jauniaux, T., Potin, M., Rumes, B. & Degraer, S., 2016a. Zeezoogdieren in België in 2014 [Marine mammals in Belgium in 2014]. MARECO rapport 16/01. 29 pp.

Haelters, J., T. Jauniaux, F. Kerckhof, M. Potin & T. Vandenberghe, 2016b. Zeezoogdieren in België in 2015 [Marine mammals in Belgium in 2015]. Rapport BMM 16/01 – MARECO 16/03. 26 pp.

Haelters, J., F. Kerckhof, B. Rumes, M. Potin & T. Jauniaux, 2017. Strandingen en waarnemingen van zeezoogdieren en opmerkelijke vissen in België in 2016 [Strandings and sightings of marine mammals and some remarkable fish species in Belgium in 2016]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel. 30 pp.

Haelters, J., F. Kerckhof, K. Moreau, M. Potin, M. Doom & T. Jauniaux, 2018. Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2017 [Strandings and sightings of marine mammals and some remarkable fish species in Belgium in 2017]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel. 30 pp.

Haelters, J., F. Kerckhof, K. Moreau, B. Rumes, M. Potin, T. Jauniaux & D. Vercayie, 2019. Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2018 [Strandings and sightings of marine mammals and remarkable other species in Belgium in 2018]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel. 34 pp.

Haelters, J., F. Kerckhof, K. Moreau, B. Rumes, Team SeaLife, T. Jauniaux & P. Cornillie, 2020. Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2019 [Strandings and sightings of marine mammals and remarkable other species in Belgium in 2019]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel. 34 pp.

Haelters, J., F. Kerckhof, K. Moreau, Team SeaLife, E. Lambert & T. Jauniaux, 2021. Échouages et observations de mammifères marins et de poissons remarquables en Belgique en 2020 [Strandings and sightings of marine mammals and remarkable other species in Belgium in 2020]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel. 34 pp.

Haelters, J., Moreau, K., Team SeaLife, Jauniaux, T. & Kerckhof, F., 2022. Strandingen en waarnemingen van zeezoogdieren in België in 2021 [Strandings and sightings of marine mammals in Belgium in 2021]. Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), Brussel.

Hammond, P.S., Lacey, C., Gilles, A., Viquerat, S., Börjesson, P., Herr, H., Macleod, K., Ridoux, V. & Santos, M.B., 2017. Estimates of cetacean abundance in European Atlantic waters in summer 2016 from the SCANS-III aerial and shipboard surveys. Sea Mammal Research Unit, University of St Andrews, Scotland, UK.

IJsseldijk, L.L., Brownlow, A., Davison, N.J., Deaville, R., Haelters, J., Keijl, G., Siebert, U. & ten Doeschate, M.T.I., 2018. Spatio-temporal trends in white-beaked dolphin strandings along the North Sea coast from 1991-2017. Lutra 61(1): 153-163.

Keijl, 2016. Jaaroverzicht walvisstrandingen 2016. Gedownload van www.walvisstrandingen.nl, 28 maart 2017. Naturalis, Nederland.

La Garde côtière et le Green Deal européen 

Comment le Green Deal affecte-t-il le fonctionnement des gardes-côtes des différents partenaires européens ? Le Green Deal est le plan de la Commission européenne visant à rendre l’Union européenne climatiquement neutre d’ici 2050. Comment pouvons-nous rendre la sécurité et l’application de la loi dans les eaux européennes aussi vertes et durables que possible ? Quelles opportunités ce Green Deal crée-t-il pour les gardes-côtes ? Et quels défis cet engagement en faveur de la durabilité pose-t-il ? 

Tels étaient les thèmes du deuxième workshop organisé sous la présidence belge de l’ECGFF, le European Coast Guard Functions Forum (Forum des gardes-côtes européens), au sein duquel les gardes-côtes de plusieurs pays européens travaillent et coopèrent ensemble.

Du lundi 17 au mercredi 19 avril, les délégations se sont réunies à Lisbonne, capitale du Portugal, où se trouve le siège de l’AESM. L’Agence européenne pour la sécurité maritime a été créée en 2002 pour rassembler et échanger l’expertise technique en matière de sécurité, d’application de la loi et de lutte contre la pollution dans les eaux européennes.

Dans son mot de bienvenue Nathalie Balcaen, présidente actuelle de l’ECGFGF, a souligné l’engagement des garde-côtes belges, qui surveillent l’une des plus courtes portions de côte en Europe, mais qui sont en partie responsables de l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde.

Lors d’une première session, des informations et de l’expertise ont été échangées principalement sur la nouvelle législation concernant le Green Deal, les défis et les opportunités pour le transport maritime, c’est-à-dire l’utilisation de sources d’énergie alternatives pour alimenter les navires, et une meilleure surveillance et un meilleur contrôle des gaz d’échappement.

Le sujet de la pollution marine a également été abordé, en particulier la prévention pour protéger l’environnement et le déploiement des ressources en cas de pollution. Comment la Garde côtière peut-elle répondre de manière adéquate à la perte de cargaison d’un navire ou à la fuite d’un réservoir de carburant ? Et surtout, comment éviter une pollution, petite ou grande ?

Carl Decaluwé, gouverneur de la province belge de Flandre occidentale, coordinateur des plans d’urgence en mer et président de l’organe de consultation des gardes-côtes belges, était l’un des orateurs les plus éminents de cette conférence.

La deuxième journée a été largement consacrée à EMTER 2.0, le rapport environnemental sur le transport maritime européen. L’atelier s’est penché sur les résultats de cette nouvelle étude réalisée par l’AESM et l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), qui ne seront pas publiés avant l’année prochaine. L’étude fait suite à la première étude de 2021 et examine les effets considérables du transport maritime sur l’environnement. Elle examine, notamment, les effets du transport maritime sur le climat, la faune et la flore maritimes, et la santé des citoyens européens.

Le prochain workshop européen se déroulera à nouveau sur la côte belge. Il débutera le 2 mai par l’exercice BELCOASTEX, qui permettra de tester différents scénarios de sécurité dans un parc éolien en mer.  Du 2 au 4 mai, l’AECP, l’Agence européenne de contrôle des pêches, occupera les devants de la scène. Fin mai, les délégations se réuniront à Bruxelles pour discuter de la cybersécurité. En septembre, un événement de clôture à Knokke formulera les conclusions finales des workshops. Enfin, la présidence belge sera clôturée et transmise au Portugal.

La Garde Côtière est une organisation unique en Belgique sui rassemble en coordonne l’expertise de 17 partenaires du secteur maritime, pour garantir la sécurité et la sûreté en mer. Le service scientifique « Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) », qui fait partie de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB), est un des partenaires.

En 2022-2023, la Garde Côtière belge préside l’European Coast Guard Functions Forum (ECGFF). En collaboration avec les agences européennes FRONTEX, EMSA et EFCA, elle organise un certain nombre d’ateliers au cours de l’année. En coopération avec la DG Mare de la Commission européenne, elle organise également un groupe de travail sur la cybersécurité et le sommet qui aura lieu à la fin du mois de septembre 2023.