Le 20 octobre 2022, un bloc d’ancrage utilisé dans le cadre du monitoring du bruit sous-marin qui reposait sur le fond marin depuis trois ans a été récupéré du parc éolien Seastar par les plongeurs scientifique de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Cette opération a été réalisée dans le cadre des recherches menées par le navire de recherche RV Belgica.
Le bloc d’ancrage comportait une structure qui devait servir d’enceinte pour un câble de bouée, mais qui était désormais remplie de sédiments. Les chercheurs de la groupe de recherche MARECO (Marine Ecology and Management) ont découvert dans ces sédiments rien de moins qu’une nouvelle espèce pour les eaux belges, le siponcle (Sipuncula) Nephasoma rimicola. L’espèce est connue du nord-est de l’Atlantique et a également été trouvée dans la Manche, mais n’a donc pas été observée auparavant en Belgique.
De plus, une huître plate européenne Ostrea edulis, dont l’âge est estimé à 2-3 ans, a été trouvée sur le bloc d’ancrage lui-même (en bas à droite de la photo). Des techniques moléculaires seront utilisées pour déterminer l’origine de l’huître. Cette observation est déjà prometteuse pour d’éventuels projets de restauration d’huîtres dans la partie belge de la mer du Nord. (Pour en savoir plus sur le caractère exceptionnel de cette découverte, voir ici, entre autres).
À l’issue de la 13e session plénière du Forum européen des garde-côtes (ECGFF), qui s’est tenue à Split du 5 au 7 septembre 2022, la Belgique a succédé à la Croatie au poste de président.
Les présidents de la Garde côtière belge Piet Pieters (fédéral) et Nathalie Balcaen (flamand) ont reçu le drapeau européen lors de la cérémonie et ont échangé des informations sur l’organisation de cet important événement.
Ce forum est un outil unique et excellent qui nous permet d’échanger des informations et des expériences, de tirer des enseignements des exercices conjoints et de concevoir ensemble des solutions à des problèmes communs. En bref : renforcer nos liens avec les organisations de garde-côtes des États membres européens.
La Garde côtière belge organise plusieurs activités au cours de l’année à venir :
un ‘workshop’ en collaboration avec Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Ceci est important dans le contexte d’une politique commune concernant, entre autres, les réfugiés de la mer.
un ‘workshop’ en collaboration avec l’EMSA (Agence européenne pour la sécurité maritime) couvrant un large éventail de sujets liés à la durabilité maritime, à la sécurité et à la signification du « Green Deal » européen pour le monde maritime.
une réunion du groupe de travail sur la cybersécurité pour approfondir tout ce qui concerne la sécurité numérique en cas d’éventuelles cyberattaques.
l’exercice « COASTEX 23 » en coopération avec l’EFCA (Agence européenne de contrôle des pêches).
une conférence plénière en coopération avec la DG MARE (Direction générale des affaires maritimes et de la pêche) pour discuter des résultats de tous les ‘workshops’ au niveau stratégique et expliquer des cas belges tels que la nécessité d’un remorqueur de mer en cas de tempête et le besoin d’yeux supplémentaires dans le ciel pour la recherche et le sauvetage.
Grâce à la présidence belge, nos collègues internationaux pourront mieux connaître notre pays aux multiples facettes et la partie belge de la mer du Nord.
Le service scientifique « Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) » de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) représente la Politique Scientifique Fédérale en tant que partenaire de la Garde côtière.
Après l’observation d’une carcasse de baleine fin à la dérive dans la mer du Nord belge le vendredi 30 septembre (échouée ensuite à Westkapelle, Pays-Bas), nous avons assisté à un autre échouage exceptionnel le dimanche 2 octobre. Ce jour-là, un grand dauphin (Tursiops truncatus) s’est échoué sur la plage du Coq.
On a d’abord cru qu’il s’agissait d’un marsouin, mais ce n’est qu’après l’avoir ramassé qu’il s’est avéré qu’il s’agissait d’un grand dauphin dans un état de décomposition avancé. C’était un jeune mâle d’à peine 2,24 m de long et pesant seulement 129 kg. Les blessures à la queue suggèrent que l’animal est entré en contact avec l’hélice d’un petit navire. Cependant, l’autopsie, réalisée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège, n’a pas pu confirmer si une collision était la cause du décès ou si elle a eu lieu post-mortem. La mort pourrait éventuellement être liée à un processus de famine, mais l’état de décomposition du cadavre a empêché une enquête plus approfondie.
Il ne semble pas s’agir du grand dauphin que l’on voit régulièrement dans la partie occidentale des eaux belges et qui y recherche activement la présence humaine. Le grand dauphin est originaire du sud de la mer du Nord, mais il y est très rare depuis les années 1960. Depuis 1995, seuls deux autres échouages de grands dauphins sont connus en Belgique, en 2016 et 2017.
Vous trouverez plus d’informations sur l’occurrence des grands dauphins en mer du Nord et en Belgique dans cet article.
L’aquaculture en mer et le démantèlement des parcs éoliens en mer s’accompagnent de nombreuses possibilités et de nombreux défis.
Dans la partie belge de la mer du Nord, de nombreuses actions sont déjà entreprises dans ces domaines. Le gouvernement fédéral souhaite aligner et consolider ces initiatives dans une vision intégrée. Une attention particulière sera accordée à la croissance bleue durable dans le cadre de la protection et de la restauration du milieu marin et de la biodiversité marine.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et le service Milieu marin du Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement accompagneront ce processus. À cette fin, deux trajectoires distinctes seront lancées, dont le coup d’envoi sera donné le mardi 18 octobre 2022 à l’hôtel Radisson Blu à Bruges.
Le matin, la piste sur l’aquaculture commence.
L’après-midi, la piste sur le démantèlement des parcs éoliens commence.
Afin de parvenir à une vision soutenue, nous souhaitons impliquer toutes les parties prenantes, afin d’entendre le plus grand nombre d’opinions différentes dès le départ!
Quelles opportunités voyez-vous?
Quelles sont vos préoccupations?
Quels sont les aspects à prendre en compte?
Quelles informations scientifiques supplémentaires sont encore nécessaires?
Ensemble, nous passerons les six prochains mois à développer de manière transparente une vision sur l’aquaculture d’une part et sur démantèlement des parcs éoliens d’autre part, dans la partie belge de la mer du Nord. Grâce à ces informations, les responsables politiques pourront alors aller de l’avant.
Pendant cet événement, chaque participant peut s’exprimer dans la langue de son choix (NL/FR/ENG). Toutefois, aucune traduction simultanée ne sera assurée.
Le POM West-Vlaanderen a introduit en date du 16 juin 2022 une demande de permis pour l’installation de panneaux solaires flottants en mer avec un câble électrique sous-marin jusqu’à Ostende.
La demande et l’étude d’incidences (jugement approprié inclus) peuvent être consultés du 22 août au 20 septembre 2022, tous les jours ouvrables de 9h à 17h dans les bureaux de l’UGMM (Vautierstraat 29, 1000 Bruxelles, personne de contact : Mia Devolder, 0479 265 910, mdevolder@naturalsciences.be), ou, sur rendez-vous uniquement, dans les bureaux de l’UGMM situés 3de en 23ste Linieregimentsplein à 8400 Ostende, personne de contact : Jan Haelters, 02/788 77 26, jhaelters@naturalsciences.be).
Les documents électroniques sont également disponibles (en néerlandais) :
Les intéressés peuvent soumettre leurs points de vue, leurs remarques et leurs objections jusqu’au 5 octobre 2022 par email à l’UGMM, Rue Vautier 29 à 1000 Bruxelles, à l’attention de Mia Devolder (mdevolder@naturalsciences.be).
La demande est également consultable les jours ouvrables dans les communes de la côte, sur rendez-vous uniquement.
Le POM West-Vlaanderen a introduit en date du 16 juin 2022 une demande de permis pour l’installation de panneaux solaires flottants en mer avec un câble électrique sous-marin jusqu’à Ostende.
La demande et l’étude d’incidences (jugement approprié inclus) peuvent être consultés du 22 août au 20 septembre 2022, tous les jours ouvrables de 9h à 17h dans les bureaux de l’UGMM (Vautierstraat 29, 1000 Bruxelles, personne de contact : Mia Devolder, 0479 265 910, mdevolder@naturalsciences.be), ou, sur rendez-vous uniquement, dans les bureaux de l’UGMM situés 3de en 23ste Linieregimentsplein à 8400 Ostende, personne de contact : Jan Haelters, 02/788 77 26, jhaelters@naturalsciences.be).
Les documents électroniques sont également disponibles (en néerlandais) :
Les intéressés peuvent soumettre leurs points de vue, leurs remarques et leurs objections jusqu’au 5 octobre 2022 par email à l’UGMM, Rue Vautier 29 à 1000 Bruxelles, à l’attention de Mia Devolder (mdevolder@naturalsciences.be).
La demande est également consultable les jours ouvrables dans les communes de la côte, sur rendez-vous uniquement.
Dans le nouveau rapport « Échouages et observations de mammifères marins en Belgique en 2021 », l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, SeaLife Blankenberge et l’Université de Liège compilent les résultats du suivi et de la recherche scientifique sur les mammifères marins en Belgique en 2021. Le doublement du nombre de phoques échoués morts, souvent noyés dans les filets de pêche, a été la découverte la plus remarquable.
Quels mammifères marins morts ou mourants ont échoué sur nos plages ? Quelles causes de décès pourraient être indiquées ? Quelles sont les tendances des mammifères marins en Belgique ? Combien de phoques ont été recueillis par Sealife ? Ce sont les questions auxquelles on peut trouver les réponses dans le dernier rapport sur les mammifères marins, qui se concentre sur les résultats de 2021.
De nombreux phoques morts
En 2021, seuls les marsouins communs et les phoques se sont échoués en Belgique. Une année terne pour les chercheurs en mammifères marins après une année 2020 spectaculaire, où deux baleines à bec et un petit rorqual se sont échoués ? Certainement pas. En effet, le nombre de phoques morts a doublé pour atteindre plus de 100, alors qu’il était presque constant au cours de la période 2018-2020 (44 en moyenne). Déterminer la cause du décès s’est avéré être un véritable défi. Comme beaucoup de phoques morts semblaient être « décapités », il y a eu beaucoup d’agitation et de spéculation. Il s’est finalement avéré que de nombreux animaux concernés étaient morts dans des filets de pêche. La proportion de phoques gris, qui n’ont pris leur place dans le sud de la mer du Nord que plus récemment que les phoques communs, a fluctué entre la moitié et environ 70 % au cours des dix dernières années.
Marsouins
Avec 74 marsouins échoués, 2021 a été une année plutôt modérée. Au cours de 10 des années depuis 2005, il y en a eu plus (plus de 100 même au cours de quatre années), et moins au cours des six années restantes. La cause de la mort de 30 marsouins a pu être déterminée : 15 sont devenus la proie de phoques gris (ce qui est un nombre remarquable), 12 sont morts de maladies infectieuses ou de faim et ‘seulement’ 3 se sont noyés dans des filets de pêche.
Quatre marsouins vivants se sont également échoués, qui sont malheureusement tous morts peu après leur échouage. Les relevés aériens ont montré la présence de près de 3 000 marsouins dans nos eaux en juin et septembre.
La réhabilitation des phoques
Sealife Blankenberge a accueilli huit phoques gris et dix phoques communs en 2021. Des morsures (d’origine inconnue), des blessures causées par la corde en nylon d’un filet de pêche, et d’autres déchets en mer (anneau de caoutchouc), étaient à la base du besoin d’abri. Six phoques gris et sept phoques communs pourraient être relâchés en 2021. Contrairement au passé, les jeunes phoques gris sont maintenant plus souvent laissés sur la plage : ils sont de plus en plus nombreux et n’ont pas besoin de notre aide la plupart du temps.
Contributions supplémentaires
Le rapport annuel consacre également une attention à la mort du phoque gris Oscar. Ce très vieux phoque a passé ses dernières années sur notre côte et, en 2021, il est devenu la mascotte de la garde volontaire des phoques et a reçu une grande attention de la part de la presse. Le grand dauphin solitaire, qui apparaît régulièrement dans nos eaux depuis de nombreuses années et qui recherche souvent la compagnie des plongeurs, également passe la revue.
2021 a marqué le 75e anniversaire de la Commission baleinière internationale. S’il y a une raison de sortir le champagne, vous pouvez le lire dans un article d’opinion.
Tous les mammifères marins sont légalement protégés en Belgique. Le suivi des populations et la recherche d’explications aux tendances observées, pour lesquels l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a été désigné comme service public responsable, s’inscrivent dans le cadre de l’exécution de l’arrêté royal relatif à la protection des espèces dans les zones marines sous juridiction belge, qui prévoit notamment le respect des accords conclus au sein de la Garde côtière. La recherche sur l’état de santé et les causes de décès est également une obligation dans les accords internationaux, ce qui, par ailleurs, nous apprend beaucoup sur l’état de l’environnement marin. Cependant, le suivi et la recherche scientifique sur les mammifères marins ne sont possibles que grâce au soutien des services d’urgence et de contrôle locaux et à l’enthousiasme et à la volonté de faire rapport de nombreux observateurs.
Pour obtenir des informations sur les observations récentes de mammifères marins en Belgique et des instructions sur ce qu’il faut faire en cas d’échouage, veuillez consulter le site web marinemammals.be. Le rapport complet pour 2021, ainsi que les rapports annuels plus anciens, peuvent être consultés ici.
La combinaison de différentes activités marines, l’extraction du lithium des grands fonds, la surpêche des espèces d’eaux profondes et l’impact océanique inattendu des feux de forêts et des nouveaux matériaux biodégradables font partie des quinze « nouveaux » problèmes dont les experts prévoient l’impact sur la biodiversité de nos zones marines et côtières. Ils préviennent que nous devons travailler dès maintenant sur la prévention et l’atténuation.
Une équipe internationale d’experts a dressé une liste de 15 problèmes qui ne font actuellement pas l’objet d’une grande attention mais qui sont susceptibles d’avoir un impact important sur la biodiversité marine et côtière au cours de la prochaine décennie (voir ci-dessous pour la liste complète).
L’analyse « Horizon Scan » a impliqué 30 experts des systèmes marins et côtiers de 11 pays du nord et du sud du monde, d’horizons divers, notamment des scientifiques et des décideurs politiques. L’étude a été menée par les Drs James Herbert-Read et Ann Thornton du département de zoologie de l’université de Cambridge, avec la participation du professeur Steven Degraer de l’équipe MARECO (Marine Ecology and Management) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). La publication ‘A global horizon scan of issues impacting marine and coastal biodiversity conservation’ a été publiée dans la revue Nature Ecology and Evolution le 7 juillet 2022.
Ce processus de balayage de l’horizon a déjà été utilisé pour mettre en évidence des problèmes qui sont apparus plus tard. Par exemple, une analyse réalisée en 2009 a permis d’avertir que les micro-plastiques pourraient devenir un problème majeur dans les environnements marins, ce qui est désormais le cas.
Des problèmes apparemment inattendus
Outre les problèmes bien connus qui affectent la biodiversité des océans, tels que le changement climatique, l’acidification des océans et la pollution, cette étude se concentre sur des problèmes émergents moins connus qui pourraient bientôt avoir des répercussions importantes sur les écosystèmes marins et côtiers. Ces questions comprennent les effets des nouveaux matériaux biodégradables sur l’environnement marin, les effets des feux de forêt sur les écosystèmes côtiers et une zone « vide » près de l’équateur, les espèces migrant de cette partie de l’océan qui se réchauffe.
« Les écosystèmes marins et côtiers sont confrontés à une multitude de problèmes émergents qui sont mal reconnus ou mal compris, chacun ayant un impact potentiel sur la biodiversité », déclare le Dr James Herbert-Read. Il ajoute : « En mettant en évidence les problèmes à venir, nous indiquons où des changements doivent être apportés aujourd’hui – tant en termes de surveillance que de politique – pour protéger notre environnement marin et côtier. »
Par exemple, la publication souligne l’impact potentiel des nouveaux matériaux biodégradables sur l’océan. Bien que ces matériaux soient présentés comme une solution au problème des déchets, certains sont plus toxiques pour les animaux marins que les plastiques traditionnels. Herbert-Read : « Les gouvernements font pression pour l’utilisation de matériaux biodégradables, mais dans de nombreux cas, nous ne savons pas quel impact ces matériaux pourraient avoir sur la vie dans les océans ».
À première vue, l’impact potentiel des incendies de forêt sur les environnements côtiers et marins peut également sembler inattendu. Outre la destruction des habitats, les incendies de forêt peuvent entraîner une pollution de l’eau par les cendres et autres débris, des sédiments et des nutriments qui se déplacent sur plusieurs kilomètres en aval et affectent la vie aquatique en cours de route, ainsi que l’apparition de proliférations d’algues nuisibles.
Outre le fait que de plus en plus d’espèces de poissons s’éloignent de l’équateur en raison du réchauffement, les auteurs avertissent également que la valeur nutritionnelle du poisson diminue en raison du changement climatique. Les acides gras essentiels sont principalement produits par les espèces de poissons d’eau froide. Ainsi, si le changement climatique entraîne une augmentation de la température des océans, la production de ces molécules nutritives diminuera. Ces changements peuvent affecter à la fois la vie marine et la santé humaine.
Problèmes d’exploitation
Plusieurs des problèmes identifiés sont liés à l’exploitation des ressources océaniques. Par exemple, les « bassins hyper-salines » en eaux profondes sont des environnements marins uniques qui abritent une grande diversité de vie et contiennent de fortes concentrations de sels de lithium. Les auteurs avertissent que la demande croissante de lithium pour les batteries des véhicules électriques pourrait mettre ces environnements à risque. Ils demandent l’adoption de règles garantissant l’évaluation de la biodiversité avant l’exploitation des bassins hyper-salines en eaux profondes.
Bien que la surpêche soit un problème immédiat, l’Horizon Scan a également examiné ce qui pourrait se passer ensuite. Les auteurs estiment que la pêche pourrait bientôt avoir lieu dans les eaux plus profondes de la zone mésopélagique (une profondeur de 200 à 1 000 mètres), où les poissons ne sont pas propres à la consommation humaine mais peuvent être vendus comme nourriture aux fermes piscicoles. « Il y a des domaines où nous pensons que des changements immédiats pourraient prévenir d’énormes problèmes au cours de la prochaine décennie, comme la surpêche dans la zone mésopélagique de l’océan », déclare le Dr Ann Thornton. Elle ajoute : « Enrayer ce phénomène permettrait non seulement de mettre fin à la surpêche de ces stocks de poissons, mais aussi de réduire la perturbation du cycle du carbone océanique, car ces espèces constituent une pompe océanique qui élimine le carbone de notre atmosphère. »
Loin du lit ?
Bien que certains des problèmes énumérés puissent sembler lointains, l’étude est également pertinente pour la partie belge de la mer du Nord. Steven Degraer, de l’IRSNB, précise : « Des questions telles que la bonne gestion des activités humaines spatiales en mer ou la modification éventuelle de la valeur nutritionnelle du poisson en raison du changement climatique sont également d’un intérêt direct pour des zones bien étudiées comme le sud de la mer du Nord ».
Étant donné que nos eaux sont situées sur une route maritime très fréquentée, à proximité de plusieurs grands ports, et qu’elles accueillent de nombreux utilisateurs différents (navigation, pêche, énergie renouvelable, extraction de sable, dragage, tourisme, …), il reste un défi constant de concilier toutes les activités dans une zone limitée afin que les effets cumulatifs restent acceptables et atténuables. Et bien sûr, les effets du changement climatique ne se limitent pas aux zones tropicales.
Favoriser le changement de politique et les pratiques
Tous les effets prévus ne sont pas négatifs. Les auteurs estiment que le développement de nouvelles technologies, telles que la robotique douce et de meilleurs systèmes de détection sous-marine, permettra aux scientifiques d’en savoir plus sur les espèces marines et leur répartition. Cela conduira à son tour au développement de zones marines protégées plus efficaces. Mais ils préviennent également que l’impact de ces technologies sur la biodiversité doit être évalué avant qu’elles ne soient utilisées à grande échelle.
« Notre identification précoce de ces problèmes et de leur impact potentiel sur la biodiversité marine et côtière aidera les scientifiques, les défenseurs de l’environnement, les gestionnaires de ressources, les décideurs politiques et la communauté au sens large à relever les défis auxquels sont confrontés les écosystèmes marins », déclare M Herbert-Read.
L’objectif principal de l’étude est donc de sensibiliser et d’encourager les investissements afin d’évaluer pleinement les problèmes prévus maintenant, et éventuellement d’encourager les changements de politique, avant que les problèmes n’aient un impact majeur sur la biodiversité.
En donnant un avertissement précoce des problèmes énumérés, les auteurs travaillent en synergie avec d’autres processus en cours. Les Nations unies ont déclaré la période 2021-2030 « Décennie des Nations unies pour l’océanographie au service du développement durable ». En outre, la 15e conférence des parties (COP) de la convention des Nations unies sur la Diversité Biologique conclura les négociations sur un cadre mondial pour la biodiversité d’ici à la fin de 2022. L’objectif est de ralentir et d’inverser la perte de biodiversité et de fixer des objectifs pour obtenir des résultats positifs d’ici 2050.
L’IRSNB a contribué au « Special Noordzee » du mensuel de vulgarisation scientifique « EOS Wetenschap » (uniquement disponible en néerlandais). Avec VLIZ (Flanders Marine Institute) et ILVO (Research Institute for Agriculture, Fisheries and Food), nous avons fait partie du comité de rédaction, et plusieurs scientifiques de l’IRSRB figurent dans divers articles. Le résultat est disponible depuis le 23 juin 2022.
Pas moins de 130 pages, sur le RV Belgica, CSI mammifères marins, les coquillages non indigènes, … et bien plus encore !
Le samedi 25 juin 2022, le nouveau navire de recherche océanographique belge RV Belgica a été baptisé. La cérémonie officielle s’est déroulée au Rigakaai (North Sea Port) dans la ville de Gand, où le RV Belgica était amarré quelques jours pour l’occasion. C’est la Princesse Elisabeth qui a fait l’honneur au navire d’être sa marraine. Après avoir prononcé la formule baptismale « Je te baptise BELGICA et te souhaite, ainsi qu’à ton équipage, bon vent et bonne mer. » elle a cassé une bouteille de champagne sur la coque.
Le baptême d’un navire est un vestige d’une ancienne tradition. Dans l’Antiquité, l’objectif était d’obtenir la grâce des dieux en offrant un sacrifice, dans lequel on utilisait le sang d’une personne sacrifiée. Plus tard, le vin a remplacé le sang du sacrifice. Parmi les marins, le dicton s’est répandu : « Un navire qui n’a pas goûté au vin goûtera au sang ». L’idée est qu’un navire qui n’a pas été baptisé rencontrera des difficultés : tempêtes, avaries ou accidents … Plus tard encore, le vin a été remplacé par le champagne, symbole ultime de la fête, de la célébration, du succès et du bonheur ! Aujourd’hui, bien sûr, cela est considéré comme une superstition, mais une cérémonie de baptême est toujours l’occasion de réunir toutes les personnes impliquées dans la construction, l’exploitation et le fonctionnement d’un navire, de lui souhaiter officiellement la bienvenue et de lui souhaiter un avenir réussi. Le RV Belgica, qui est arrivé en Belgique le 13 décembre 2021 et a commencé ses activités scientifiques le 27 janvier 2022, peut désormais prendre la mer sans crainte de catastrophe (clin d’œil).
Participants éminents
La cérémonie de baptême du RV Belgica s’est déroulée en présence de M. Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la justice et de la mer du Nord, M. Thomas Dermine, secrétaire d’État aux relations, aux investissements stratégiques et à la politique scientifique, l’amiral Michel Hofman, contre-amiral du Roi et chef de la défense, Mme Carina Van Cauter, gouverneur de la province de Flandre orientale, M. Mathias De Clercq, bourgmestre de la ville de Gand, M. Arnaud Vajda, président de la politique scientifique fédérale, l’amiral divisionnaire Jan De Beurme, adjudant d’escadre du Roi, commandant de la Marine et amiral adjoint du BENELUX, Mme Patricia Supply, directrice générale de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et M. Frank Monteny, directeur général Recherche et Espace de la Politique scientifique fédérale.
De nombreux représentants du monde scientifique, des différentes composantes de la Défense, des autorités locales, provinciales, régionales et fédérales, et du monde des entreprises se sont rendus au Rigakaai pour l’occasion. M. Marcos Freire, directeur général de Freire Shipyard, le chantier naval espagnol qui a construit le RV Belgica, Mme Beatriz Larrotcha Palma, ambassadrice d’Espagne au Royaume de Belgique, et M. Eric Derriën, directeur général de l’opérateur Genavir, ont également assisté à la cérémonie de baptême.
Le Secrétaire d’Etat Dermine : « Le fait que la Princesse Elisabeth accepte le titre de marraine du Belgica est un grand honneur et un signal fort qui souligne notre conviction partagée d’un avenir ambitieux pour la politique scientifique belge. Avec pas moins de quatre fois plus d’espace de laboratoire que le précédent Belgica, ce navire de 71 mètres pourra apporter une forte contribution à la recherche marine en Belgique et en Europe. Gand est un choix logique en tant que ville marraine : dans la ville d’Artevelde, la soif de connaissance et la relation avec l’eau déterminent l’histoire, l’identité et l’avenir de la ville. »
Beaucoup de protocoles
Après la présentation des invités et le mot de bienvenue de la secrétaire d’État Dermine, qui a présidé la cérémonie, le baptême proprement dit a été le premier élément cérémoniel de l’événement, qui a duré un peu moins d’une heure au total. Cependant, les personnes présentes ont ensuite reçu un grand nombre de protocoles supplémentaires.
Les attributs suivants ont été donnés au RV Belgica : la Gueuse (un drapeau carré avec le tricolore national qui est agité en guise de salut) a été présenté par le secrétaire d’État Dermine, le pavillon des navires auxiliaires de la Marine par l’amiral divisionnaire De Beurme, et la cloche du navire (une cloche en bronze dans laquelle le nom du navire est gravé) par le bourgmestre De Clercq.
Cette cérémonie a été suivie, avec l’accord de SAR la Princesse Elisabeth, par la reconnaissance du capitaine du RV Belgica, le capitaine de corvette Gaëtan Motmans, par l’amiral divisionnaire De Beurme. Il s’est ensuite adressé à Mme Supply pour le détachement du Commandant, du 1er officier de pont et du Lieutenant à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
Les certificats concernant le parrainage du RV Belgica ont été échangés par le Commandant Motmans et le Bourgmestre De Clercq, après quoi le Bourgmestre s’est adressé au public.
Enfin, le Commandant et l’équipage du RV Belgica ont embarqué, et la Secrétaire d’Etat Dermine a invité SAR la Princesse Elisabeth pour une visite à bord, où elle a signé le livre d’or et reçu quelques démonstrations techniques et scientifiques.
Activités supplémentaires
Dans le cadre du séjour du RV Belgica à Gand, quelques activités accessibles au public étaient également prévues. Le vendredi 24 juin, le symposium scientifique « RV Belgica – A ship for the future » a eu lieu dans l’Aula de l’Université de Gand, et le samedi 25 juin (matin) et le dimanche 26 juin (journée entière), le public a eu l’occasion de visiter le navire. Une foire scientifique a également été organisée à bord, où divers utilisateurs scientifiques ont présenté et démontré leurs activités. Le fait que des places aient dû être réservées pour la visite du RV Belgica et de la foire scientifique n’était pas une mesure superflue : le RV Belgica était continuellement rempli à pleine capacité.
Sur le Rigakaai, il y avait également une foire technologique où les visiteurs pouvaient découvrir les activités de DEME/NH Marine, Expo Marine, Entraide de la Marine, IC Defence, ABC Engines, North Sea Drones, Statamat et Thales. Il y avait également plusieurs food trucks et des possibilités de boire un verre, tandis que les jeunes et moins jeunes enfants pouvaient s’amuser sur un château gonflable, un mur d’escalade et un death ride.
La Politique Scientifique fédérale (BELSPO) représente l’État belge en tant que propriétaire du RV Belgica, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) gère le calendrier, le budget et l’instrumentation scientifique, la Marine belge fournit le personnel de pont et le port d’attache de Zeebruges, et l’opérateur Genavir est responsable de la gestion et de l’exploitation intégrées du navire.