Un exercice a eu lieu en mer le mardi 28 juin 2022 dans le cadre duquel une nappe de pétrole simulée a été nettoyée dans les parcs éoliens offshore. L’objectif de cet exercice était de tester et d’optimiser les procédures, les ressources et la coopération entre les services pour si une marée noire devait se produire en mer. Le service Milieu marin du SPF Santé publique coordonne l’exercice avec l’ensemble des services impliqués. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a visité les navires. L’Institut royal des sciences naturelles de Belgique a fourni le support aérien et la modélisation.
Réponse rapide
Le nombre de marées noires en mer du Nord nécessitant une opération de nettoyage a fortement diminué au cours de ces dernières années ; en 2021, mieux encore, aucun rejet d’hydrocarbures en mer du Nord n’a été constaté. La surveillance aérienne régulière, les inspections de navires et le suivi des images satellites ont un effet dissuasif sur les rejets illégaux. Cependant, un accident est toujours possible et une réponse rapide avec des moyens de lutte contre la pollution est indispensable pour limiter les dommages à l’environnement. En raison de la guerre en Ukraine, le transport de pétrole par voie maritime augmente et accroît le risque de ce type d’incident.
Sur terre, en mer et dans les airs
Pour cet exercice, l’on a simulé une grande nappe de pétrole avec de la paille, nappe qui a dérivé et est entrée dans les parcs éoliens Seastar et Nobelwind. La centrale garde côtière a informé le service Milieu marin qui immédiatement a lancé une opération de nettoyage. Avec l’aide de la zone de secours 1 (région de Bruges-Ostende), le matériel a été transporté sur un navire de la Marine et un navire de la Flotte du DAB. Une fois le matériel installé, les navires ont pu prendre la mer et commencer à combattre la pollution sur place. Dans les airs, l’avion du service scientifique « Unité de gestion du modèle mathématique de la mer du Nord » (l’UGMM qui fait partie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) a sauvegardé une vue d’ensemble de l’opération de lutte contre la pollution. Dans l’intervalle, ce service a établi des modèles pour identifier l’origine du pétrole et prédire la direction que prendra la marée noire. S’il devait s’avérer nécessaire d’intensifier les opérations, ces modèles offrent la possibilité de mettre en œuvre du matériel de manière ciblée.
Techniques antipollution
Dans un premier temps, la technique utilisée dans la partie belge de la mer du Nord est la récupération mécanique. Cela signifie que le pétrole est collecté et ramené à terre pour être traité. Si cette stratégie n’est pas possible, un agent chimique peut être pulvérisé sur la nappe de pétrole pour la dissocier en une multitude de gouttelettes. La nature, avec sa capacité d’autonettoyage, est ainsi plus à même de les nettoyer. Introduire un dispersant chimique dans la nature et laisser le pétrole dans l’eau n’est pas le premier choix mais peut être utilisé en cas d’urgence, sous réserve d’une étude scientifique visant à mettre dans la balance les avantages et les inconvénients, et de l’approbation de l’UGMM. Les deux techniques ont été testées lors de cet exercice.
Une coopération harmonieuse
Ce type d’exercice est possible grâce à une solide coopération entre les différents partenaires. Des accords tels que celui signé le 13 juillet 2021 entre le service Milieu marin, la protection civile et la zone de secours 1, et les bonnes relations entre les partenaires garde côtière contribuent au succès des exercices et des opérations antipollution réelles.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « La mer du Nord est notre plus grande réserve naturelle. Nous devons la protéger comme il se doit. Nous le faisons notamment en luttant contre la pollution atmosphérique et en retirant les déchets de la mer. Mais un accident est vite arrivé. Surtout dans l’une des zones maritimes les plus fréquentées du monde. Dans cette éventualité, il convient d’intervenir rapidement. Depuis l’année dernière, le service Milieu marin, la protection civile et la zone de secours 1 (région de Bruges-Ostende) unissent leurs forces. Ainsi, en cas d’incident les éventuelles pollutions pourront être combattues rapidement et efficacement. »
Du 30 mai au 2 juin, l’avion de surveillance aérienne belge a effectué une mission internationale en Bretagne en France. L’avion appartient et est exploité par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), et est fréquemment utilisé en Belgique dans le cadre de la garde côtière. Des missions internationales sont également à l’ordre du jour. L’objectif de cette mission était double : l’avion a participé à un essai international en mer pour la détection et le suivi de la pollution chimique et a contrôlé, à l’aide du capteur renifleur, les émissions atmosphériques des navires à la frontière de la zone de contrôle des émissions (ECA, acronyme de Emission Control Area) pour vérifier leur conformité avec les réglementations internationales en matière d’émissions définies dans l’Annexe VI de la convention MARPOL.
Essais en mer MANIFESTS
Contrairement à la pollution par les hydrocarbures qui est de moins en moins fréquente, la pollution par d’autres substances chimiques en mer est en constante augmentation. En raison de l’augmentation du transport de produits chimiques par les chimiquiers et de la complexité de la législation internationale (annexe II de MARPOL) autorisant le rejet de certaines substances dans des conditions spécifiques, l’impact de la pollution chimique sur l’environnement marin affiche également une tendance à la hausse.
La variété des produits chimiques transportés est grande, ce qui crée de nombreux défis pour les autorités responsables de la surveillance et de l’application de la loi. Entre autres, la détection et l’identification des produits chimiques à la surface de la mer par des unités aéroportées sont très complexes. En outre, les connaissances sur le comportement des différents produits chimiques en mer sont encore insuffisantes, ce qui complique la modélisation de la dérive de ces polluants dans le temps et l’espace.
Le projet MANIFESTS (MANaging risks and Impacts From Evaporating and gaseous Substances To population Safety) tente de relever ces défis. Pour ce projet, les principales catégories de produits chimiques transportés ont été identifiées. Différents capteurs ont été testés pour leur capacité à identifier différentes substances. Cela a d’abord été fait dans un environnement de laboratoire, mais le test ultime a été un essai en mer où les capteurs ont été testés sur des navires et sur des unités volantes. L’accent a été mis ici sur les substances à forte évaporation.
Pendant l’exercice en mer, différentes substances ont été rejetées en mer (en quantités limitées), après quoi elles ont été observées par différentes unités volantes. L’avion des garde-côtes belges était l’un des quatre avions utilisés lors de l’exercice, aux côtés des avions des garde-côtes espagnols et français et d’un avion de recherche de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA) français. Les avions des garde-côtes ont été principalement utilisés pour la cartographie des nappes (à des fins de modélisation) et pour la détection par radar et infrarouge. L’avion de l’ONERA était équipé de 2 capteurs hyperspectraux spécialement développés pour la détection de produits chimiques tant à la surface de l’eau que dans l’atmosphère (nuages de gaz).
L’exercice en mer s’est bien déroulé et l’avion des garde-côtes belges a pu apporter une contribution constructive à la collecte des données de terrain. Il appartient maintenant aux scientifiques d’affiner les modèles et d’optimiser les capteurs afin de pouvoir mieux surveiller les rejets chimiques à l’avenir.
L’IRSNB (Marine Forecasting Centre – MFC) est impliqué comme partenaire dans le projet MANIFESTS. L’Institut est principalement chargé de poursuivre le développement de modèles mathématiques capables de simuler la dérive, le comportement et le devenir de substances nocives autres que les hydrocarbures (appelées HNS – Hazardous and Noxious Substances), de réduire les lacunes des modèles internes en mettant en œuvre les connaissances nouvellement acquises sur les processus d’évaporation, d’incendie et d’explosion des gaz et des évaporateurs, et de réaliser un exercice approfondi d’inter-comparaison et de validation des modèles afin de mieux comprendre leurs points forts et faibles. l’IRSNB contribue également, entre autres, au développement d’un système d’aide à la décision (preuve de concept) qui devrait intégrer des informations utiles telles que des simulations de modèles, une base de données HNS, des cartes de vulnérabilité, etc. dans le but de faciliter la gestion de crise des incidents HNS par les services maritimes compétents.
Surveillance des émissions des navires à la frontière de l’ECA
Les essais en mer MANIFESTS ont eu lieu juste à l’ouest de Brest, dans les eaux françaises. Comme il s’agit également de la zone où se trouve la frontière de l’ECA, où les navires doivent passer aux carburants à faible teneur en soufre lorsqu’ils entrent dans la zone, il a été décidé de combiner la participation de l’avion de la garde côtière belge à l’exercice MANIFESTS avec un contrôle des violations des règlements internationaux sur les émissions des navires. Au total, 62 navires ont été contrôlés au cours de la mission. 18 d’entre eux se trouvaient à proximité immédiate de la frontière de l’ECA, les autres navires ont été observés sur le chemin vers et depuis la Bretagne. Sur les 18 navires à la frontière, six présentaient des niveaux de soufre suspects, tandis que deux avaient des émissions de NOx élevées. Un navire avait à la fois des émissions élevées de NOx et une teneur élevée en soufre dans son carburant. Toutes ces observations ne concernent pas des violations, car certains navires ont été observés juste à l’extérieur de l’ECA, bien qu’il soit très probable que leurs émissions étaient déjà supérieures à la limite pendant la dernière partie de leur passage dans l’ECA. Une analyse plus détaillée doit encore être effectuée, mais ces résultats préliminaires indiquent clairement qu’une surveillance accrue à la frontière de l’ECA pourrait être très utile pour améliorer l’application de l’annexe VI de MARPOL. La Belgique est un acteur international de premier plan dans ce domaine depuis des années et tente de susciter un appui en faveur d’une coopération à cet égard avec d’autres États côtiers de la mer du Nord, dans le cadre de l’Accord de Bonn. L’une des propositions belges consiste à organiser conjointement des campagnes de contrôle intensif à la frontière de l’ECA. Cette mission peut déjà servir d’étude de cas intéressante pour démontrer l’importance de ce type de campagnes.
Le samedi 25 juin (matin) et le dimanche 26 juin (journée complète), le public aura l’occasion de visiter le nouveau navire de recherche océanographique belge RV Belgica dans sa ville marraine de Gand. Pour cette occasion, le RV Belgica se rendra au Rigakaai (North Sea Port, Gand) où elle sera officiellement baptisé dans l’après-midi du samedi 25 juin.
Pour une visite du RV Belgica, l’inscription est obligatoire (voir ci-dessous). À bord, on peut découvrir la vie sur un navire de recherche et assister à des démonstrations par les différents utilisateurs scientifiques du navire. (foire de la science).
La zone de l’événement – à l’exception du RV Belgica – est librement accessible au grand public pendant les moments de porte ouverte, sans inscription. Dans une ‘foire de la technologie‘, vous pouvez découvrir les activités de DEME/NH Marine, Expo Marine, Entraide de la Marine, Centre d’Informations Defence, ABC Engines, North Sea Drones, Statamat et Thales sans vous inscrire. Sur le quai, il y aura également des food trucks et des possibilités de prendre un verre, ainsi que quelques activités supplémentaires.
La cérémonie de baptême est un événement fermé pour lequel le public ne peut pas s’inscrire.
Informations pratiques
Timing
Le samedi 25 juin, les visiteurs pourront monter à bord du RV Belgica de 9h30 à 11h30. A 12h30, les derniers visiteurs devraient avoir quitté le navire. La zone de l’événement ferme à 14h00.
Le dimanche 26 juin, l’embarquement est possible de 9 h 30 à 11 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30, et les visiteurs doivent débarquer respectivement à 12 h 30 et 18 h 30. Le site de l’événement ferme à 18h30.
Étant donné que certaines parties de la RV Belgica offrent une liberté de mouvement limitée, il est déconseillé de porter des sacs à dos, des sacs de transport, etc. Les poussettes, les fauteuils roulants, etc. ne sont malheureusement pas autorisés à bord en raison de l’accès par une passerelle et des nombreux escaliers qu’il faut monter dans le navire. Veuillez tenir compte des nombreux escaliers si vous prévoyez de visiter le navire avec de jeunes enfants.
L’utilisation des transports publics est encouragée. Pour ceux qui viennent en voiture, il y a des possibilités de parking dans la zone entre la Sint-Theresiastraat et la Dukkeldamstraat (terrain vacant Stukwerkers, NO du site de l’événement de l’autre côté du Grootdok où le RV Belgica sera amarré), sur le terrain ‘Park & Ride Stad Gent’ (SE du site de l’événement le long de la Vliegtuiglaan) et sur le terrain ‘Park & Ride Muide’ (SO du site de l’événement, S du rond-point).
Le vendredi 24 juin 2022, le symposium « RV Belgica – A ship for the future » aura lieu dans l’Aula de l’Université de Gand (Campus Aula, Voldersstraat 9, 9000 Gand ; 14h-18h30).
L’inscription est ouverte à toutes les personnes intéressées jusqu’au lundi 20 juin à 17h (dans la limite des places disponibles). Vous pouvez vous inscrire via ce lien.
14h00 – 14h15 Welcome – Prof. dr. Mieke Van Herreweghe, Vice-Rector of Ghent University
14h15 – 15h30: Session 1
14u15 – 14u30 Prof. dr. Ann Vanreusel (UGent) “Future opportunities and challenges for marine life science research”
14h30 – 14h45 Prof. dr. David Van Rooij (UGent) “To boldly go where no one has gone before: geoscientific challenges for RV Belgica”
14h45 – 15h00 Dr. Patrick Roose (RBINS) “Science-based Marine Management: Practice and Future”
15h00 – 15h15: CPV Guy Schotte (RMA) “RV Belgica: A burden or an added value for Belgian Defence?”
15h15 – 15h45 Coffee break
15h45 – 16h40 Session 2
15h45 – 16h00 Dr. Lieven Naudts (RBINS) “RV Belgica: A ship for the future”
16h00 – 16h15 Dhr. Tom Nees (DEME) “Importance of RV Belgica for the Belgian offshore industry”
16h15 – 16h30 Panel discussion
16h30 – 16h40 Closing – Patricia Supply (General Director RBINS), representing Thomas Dermine, State Secretary for Science Policy, Recovery Program and Strategic Investments
Nieuwpoortse Handelsmaatschappij nv et DEME Building Materials NV ont soumis le 29 mars 2022 une demande pour la prolongation et une extension spatiale de leur concession pour l’extraction de sable et de gravier sur le plateau continental belge. L’exploitation du sable et gravier est soumise à une procédure d’évaluation des incidences sur l’environnement.
Les demandes de concession et le rapport d’évaluation des incidences sur l’environnement, l’étude appropriée inclus, sont présentés ci-dessous (en néerlandais).
La période de consultation s’étend du 31 mai 2022 au 30 juin 2022.
Toutes les parties intéressées peuvent communiquer leur point de vue, leurs observations et leurs objections à Mme Brigitte Lauwaert par courrier ou e-mail jusqu’au 15 juillet 2022.
UGMM
À l’attention de Mme Brigitte Lauwaert
Rue Vautier 29
1000 Bruxelles
L’utilisation multiple de l’espace marin est un instrument pour l’utilisation optimale de l’espace restreint sans dépasser la capacité de charge de l’écosystème. Dans la, relativement petite, partie belge de la mer du Nord, la recherche de telles possibilités d’utilisation multiple de l’espace marin devient de plus en plus nécessaire.
UNITED, un projet international de recherche et d’innovation cofinancé par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne (en cours de 2020 à 2023), fait exactement cela. UNITED est l’acronyme de Multi-Use offshore platforms demoNstrators for boostIng cost-effecTive and Eco-friendly proDuction in sustainable marine activities, et vise à démontrer la viabilité d’utilisation multiple de l’espace marin grâce au développement de cinq projets pilotes dans l’environnement marin européen.
Au sein de UNITED, le projet pilote belge, combine l’aquaculture et la restauration écologique des récifs d’huîtres plates européennes (Ostrea edulis) avec la culture de laminaire sucrée (Saccharina latissima) dans un parc éolien offshore. UNITED est coordonné par l’Université de Gand, en partenariat avec Jan De Nul Group, Brevisco, Colruyt Group, Parkwind et l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Avant d’aller au large, plusieurs matériaux et méthodes sont évalués à un site d’essai côtier (le « Westdiep », à 5 km au large de Nieuport, Belgique). Les techniques les plus prometteuses sont optimisées à le Westdiep avant de les appliquer au large.
Conditions de suivi idéales
Le printemps 2022 a commencé avec quelques beaux jours. Cela a permis aux partenaires du project de vérifier les filets à algues de 2e génération sur le site d’essai côtier (une première génération de filets a été testée en 2020-2021), et leur a également donné l’occasion d’organiser la première campagne de plongée scientifique en mer pour inspecter les structures de restauration des huîtres. Ces dernières sont des gabions, remplis de matériaux anti-affouillement, des fragments de coquilles et en partie aussi avec d’huîtres plates matures vivantes (Figure 1), et visent à identifier les substrats et les conditions les plus appropriés pour la colonisation des huîtres plates et la restauration des récifs. Les structures de restauration sont installées sur la couche anti-affouillement de plusieurs éoliennes au sein du parc offshore « Belwind ».
Sous la direction de plongée scientifique de Alain Norro (IRSNB), et grâce à la coordination de Parkwind, les structures de restauration ont été échantillonnées avec succès et amenées à bord pour une inspection plus poussée (Figures 2 et 3). L’échantillonnage a été en partie effectué à partir du nouveau navire de recherche RV Belgica, avec des laboratoires spacieux qui ont permis le traitement immédiat de certains des échantillons.
Des résultats prometteurs
Les équipes de l’IRSNB et l’Université de Gand (Artemia Reference Center, ARC) ont constaté le succès de la colonisation de jeunes huîtres plates sur les matériaux ajoutés (Figure 4), en nombres jamais observé auparavant dans la zone des parcs éoliens offshore. Une autre observation intéressante était la présence de vers polychètes tubifères (Sabellaria spinulosa, figure 5), capables de former des récifs dans certaines conditions. Bien qu’il ne s’agisse que de résultats à petite échelle, ils sont très prometteurs pour les futurs efforts de restauration des récifs biogéniques dans la partie belge de la mer du Nord.
En même temps, les équipes de l’Université de Gand (équipe de Phycologie) et Brevisco ont navigué avec le « Stream »” jusqu’au site d’essai de Westdiep pour vérifier les installations d’essai de la culture d’algues. Un des objectifs de cette culture est de déterminer la manière la plus pratique de cultiver les laminaires sucrées. Après la première récolte d’algues réussie en mai 2021, les chercheurs ont mis au point maintenant les meilleures pratiques pour optimiser la croissance des laminaires sucrées afin d’installer celles-ci lors de la prochaine saison de croissance (2022-2023) dans le parc éolien offshore. Pour cela, des laminaires sucrées juvéniles ont été disséminées sur différents substrats fileux selon différentes techniques. Ces derniers ont été installés dans le site de Westdiep en novembre 2021. Les laminaires sucrées juvéniles d’environ 1 cm de long ont considérablement grandi en hiver. Ils couvrent maintenant déjà une importante surface des substrats ensemencés (Figure 6), ce qui nous permet d’espérer une nouvelle récolte réussie en mai 2022.
Texte de Thomas Kerkhove (IRSNB), Jessica Knoop (Université de Gand-Phycologie) & Annelies M Declercq (Université de Gand-ARC).
Des scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont découvert un point chaud pour la vie marine dans la partie belge de la mer du Nord. Dans les eaux belges les plus reculées, sous l’une des voies de navigation les plus fréquentées du monde, on a découvert des colonies complètes de faune à longue durée de vie, reliées à un fond marin composé d’importantes quantités de roches et de pierres. Des espèces importantes sur le plan écologique ont été observées, notamment de nombreuses colonies de corail mou “Alcyon jaune”. Le lit de gravier abritait également le premier spécimen vivant d’huître plate européenne sur le fond marin belge depuis des décennies. Cette espèce n’a récemment été trouvée en Belgique que sur des structures artificielles telles que des éoliennes et des murs de quai.
La partie belge de la mer du Nord ne représente qu’une petite partie de la ‘grande mer du Nord’, qui ne couvre qu’environ 0,6 % de la surface totale de la mer du Nord. Malgré la taille limitée de la zone, la diversité et l’étendue des activités commerciales humaines, allant de la navigation intensive et de la pêche commerciale au développement d’infrastructures pour la production d’énergie renouvelable et l’extraction de sable marin, donnent lieu à l’un des plans d’espace marin les plus complexes d’Europe. Les eaux belges sont connues pour la prédominance de fonds marins sablonneux, avec la présence généralisée de grands bancs de sable qui sont traditionnellement connus pour être un danger majeur pour la navigation.
Plus que du sable
Néanmoins, l’existence de substrats durs naturels, généralement appelés lits de gravier et composés de dépôts résiduels (sédiments grossiers dont les matériaux plus fins ont été emportés par le vent, les courants, les marées), de gravier et de galets, est connue depuis longtemps et, historiquement et récemment, assez bien documentée. Les cartes régionales de répartition des sédiments montrent qu’environ 15 % des fonds marins belges sont constitués de lits de gravier potentiels, dont la plupart n’ont pas été explorés géologiquement ou biologiquement à ce jour. À l’échelle mondiale, la pertinence écologique de ce type de substrat est un fait incontesté car, dans les bonnes conditions, les pierres peuvent servir d’habitat à une faune sous-marine diversifiée. Ainsi, des récifs biologiques peuvent se former sur les lits de gravier, constituant des zones écologiquement uniques au sein des vastes fonds marins à prédominance sableuse et vaseuse.
La plus ancienne documentation disponible liant les sols “pierreux” belges à une faune très particulière remonte aux explorations du 20e siècle (1898 – 1939) du professeur Gustave Gilson, un océanographe belge pionnier et ancien directeur de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Cependant, nos zones de gravier ont été fortement réduites en raison des activités de pêche intensives et omniprésentes, qui labourent les sédiments et remuent les pierres. Dans certains endroits, les pierres ont même été « récoltées » et donc retirées de leur emplacement naturel, ce qui a entraîné la disparition de cet habitat unique. Les pierres de la mer du Nord peuvent être très décoratives (notamment en raison de la croissance calcaire des vers tubulaires), ce qui en fait une belle décoration pour le jardin. L’enlèvement des pierres d’un lieu de pêche élimine également le risque d’endommager les filets. Le processus de dégradation de l’habitat qui en résulte est tel que l’habitat du lit de gravier et plusieurs des espèces typiques ont été amenés au bord de l’extinction localement. Un exemple typique de la disparition d’espèces dans ces zones offshore, principalement due à la surpêche, est celui de l’huître plate européenne (Ostrea edulis), autrefois florissante, une espèce d’une grande importance écologique et économique.
Conditions écologiques favorables
Malgré l’état dégradé des Hinderbanken, des recherches récentes menées par des scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont permis de documenter l’existence de plusieurs petits refuges abritant une faune typique fragile et résiliente. C’est pourquoi une grande partie de la zone de gravier des Hinderbanken a été désignée comme « zone de protection spéciale des bancs flamands » en 2012 et incluse dans le réseau Natura 2000 belge.
Au cours des quatre dernières années, des recherches approfondies sur la répartition des bancs de gravier dans les eaux belges les plus éloignées, au-delà du Hinderbanken, ont également conduit à la découverte d’un habitat naturel de bancs de gravier dans des conditions écologiques apparemment favorables, juste en dessous de la principale voie de navigation. Grâce à des instruments océanographiques de pointe à bord de l’ancien navire de recherche belge RV A962 Belgica, 5 km² de ce « point chaud de la biodiversité sous-marine » ont été observés et cartographiés avec un niveau de détail sans précédent.
Les conditions écologiques favorables sont déduites de la présence répandue d’espèces typiques des bancs de gravier qui colonisent les pierres, y compris de nombreuses colonies du corail mou Alcyon jaune (Alcyonium digitatum ; environ 200 colonies / 80 m2). En outre, pour la première fois depuis des décennies, un spécimen vivant de l’huître plate européenne (Ostrea edulis) a été découvert dans les fonds marins belges. Cette espèce n’a récemment été trouvée en Belgique que sur des structures artificielles telles que des éoliennes et des murs de quai.
D’autres espèces importantes sur le plan écologique sont une série de mollusques, de crustacés, de poissons, les bryozoaires Alcyonidium diaphanum et Flustra foliacea (la Flustre feuillue), et Nemertesia antennina (l’Hydraire antenne).
Une telle zone est très pertinente d’un point de vue écologique : les habitats sur substrat dur fournissent des services écosystémiques uniques. La complexité structurelle des fonds marins pierreux offre des micro-habitats à toute une série d’animaux qui vivent soit attachés aux pierres, soit entre les crevasses et les fissures créées. Ces animaux peuvent avoir une morphologie complexe, ressemblant souvent à des structures végétales, et servent à leur tour de substrats secondaires auxquels d’autres organismes se fixent. Ces substrats biogènes peuvent être mous ou durs et sont créés par une variété d’animaux, des vers constructeurs de récifs et de tubes aux polypes et bryozoaires verticaux et arborescents. Cette grande complexité structurelle favorise non seulement la colonisation par une faune diversifiée, mais crée également des frayères et des nurseries, des cachettes et/ou des zones d’alimentation idéales pour diverses autres espèces à différents stades de leur vie. Comme beaucoup de ces animaux se nourrissent en filtrant l’eau, ils contribuent à la purification et à la clarté de l’eau. Les substrats durs jouent donc le rôle de fondation pour une communauté biologique diversifiée sur les fonds marins à prédominance sableuse du sud de la mer du Nord. Tout comme les zostères, les forêts de varech et autres macroalgues dans d’autres écosystèmes marins.
Abrité par une voie de navigation
Compte tenu de la multitude des activités humaines, et de la pêche commerciale en particulier, cette découverte peut être qualifiée de surprenante. L’inspection des cartes régionales d’intensité de pêche dans la zone d’étude, qui comprenaient l’activité des flottes belge, française, danoise, allemande, néerlandaise et britannique, a en effet révélé l’existence d’un hotspot de pêche, car la zone est pêchée plus de cinq jours par an. Toutefois, un examen plus détaillé des modes de pêche locaux a montré que les activités se limitent principalement à l’utilisation d’engins passifs et d’engins de pêche dans la colonne d’eau, et que le chalutage de fond n’est pratiqué que de manière limitée. Cela suggère que le couloir de navigation très fréquenté joue peut-être un rôle protecteur contre les activités de pêche qui perturbent le fond, permettant ainsi à la faune typique de se développer. La découverte a été faite dans l’une des trois zones de recherche pour la protection des fonds marins qui ont été définies dans le plan d’aménagement de l’espace marin 2020-2026 du SPF Santé, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement. Dans ces zones de recherche, il est possible d’installer des zones de protection pour l’intégrité du fond marin, ce qui est actuellement en cours de réalisation. L’objectif est de protéger les éléments naturels précieux en autorisant uniquement les techniques de pêche qui ne perturbent pas les fonds marins.
Les résultats scientifiques de la cartographie détaillée des lits de gravier naturels et de l’analyse écologique ont été résumés dans un article publié dans le Journal of Remote Sensing en 2021. Dans cette étude, l’acoustique et la vidéographie sous-marines ont été combinées pour cartographier la distribution de l’habitat et étudier l’effet de la taille des pierres sur leur colonisation par la faune typique.
« Nous continuons à surveiller cette zone et la région plus large des Hinderbanken, en utilisant désormais le nouveau RV Belgica », déclare Giacomo Montereale Gavazzi, premier auteur de la publication, « mais cette découverte suggère déjà que les communautés biologiques associées aux lits de gravier peuvent persister et se reconstituer dans les eaux belges ». Dans le contexte de la future planification spatiale marine et de la conservation et de la restauration de la nature, « cette zone peut servir de modèle pour cet habitat ailleurs dans les eaux belges et, plus largement, dans la région sud de la mer du Nord ». En outre, « la présence de ces animaux dans cette zone permet de penser que les couloirs de navigation de la mer du Nord pourraient constituer des corridors de points chauds naturels pour la biodiversité sur substrat dur ».
Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la mer du Nord : « Pour la première fois depuis des décennies, un spécimen vivant de l’huître plate européenne a été découvert dans les fonds marins belges. Cette découverte est d’autant plus spéciale qu’elle a été faite dans un lit de gravier en bon état écologique sous l’une des voies de navigation les plus fréquentées du monde. Il s’agit d’une zone où le mouillage est interdit mais où la pêche est autorisée. Cela n’arrive pas très souvent car il y a une direction de navigation obligatoire ici, donc les pêcheurs ne peuvent pas faire l’aller-retour. La découverte du lit de gravier a été faite dans l’une des trois zones de recherche pour la protection du fond qui ont été définies dans le plan d’aménagement de l’espace marin 2020-2026. Nous allons maintenant donner à ce lit de gravier une protection supplémentaire. En tant que Blue Leader, nous devons non seulement protéger l’océan lointain, mais aussi la nature particulière de notre propre mer du Nord. »
La cartographie des fonds marins de l’IRSNB est réalisée par les groupes de recherche MARECO (écologie et gestion marines) et SUMO (surveillance des sédiments en suspension et des fonds marins), dans le cadre de recherches sur l’écologie des lits de gravier, l’intégrité des fonds marins et la surveillance environnementale nationale où les effets des activités humaines sont étudiés. Les données bathymétriques de Vlaamse Hydrografie, ainsi que les données sur la pêche de l’Institut flamande de recherche sur l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO), ont également fourni le contexte nécessaire à l’étude.
Le jeudi 21 avril 2022, Sa Majesté le roi Philippe a visité le nouveau navire de recherche RV Belgica. À cette occasion, le chef de l’État belge et commandant en chef de l’armée belge (la composante navale fournit le personnel de pont et le port d’attache de Zeebrugge) a été reçu et accompagné de M. Thomas Dermine, secrétaire d’État chargé de la politique scientifique, M. Arnaud Vajda, président du conseil d’administration de la Politique Scientifique Fédérale (BELSPO), Mme Patricia Supply, directrice générale a.i. de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), M. Léandre Brehier, directeur administratif et financier de Genavir, et bien sûr par le capitaine de corvette et commandant du RV Belgica Gaëtan Motmans et le coordinateur IRSNB du RV Belgica M. Lieven Naudts.
Au cours d’un court voyage en mer, l’importance et le fonctionnement du RV Belgica ont été expliqués en détail. Celle-ci pouvait compter sur un grand intérêt du roi Philippe, ce qui se traduisait par de nombreuses questions aux personnes impliquées.
Le programme a débuté par une explication experte du navire et de son programme scientifique par le capitaine Gaëtan Motmans et le coordinateur du Belgica Lieven Naudts. Leurs propos ont constitué un tremplin parfait pour quelques démonstrations des diverses activités scientifiques que les scientifiques belges et internationaux peuvent mener grâce au RV Belgica, et qui placent notre pays à la pointe de la recherche scientifique marine au niveau international. L’attention a été portée sur la recherche biologique, chimique, physique, géologique et hydrodynamique, et les démonstrations comprenaient à la fois des prélèvements (échantillons d’eau et du fond marin) et des activités de laboratoire (avec des remerciements à l’équipage du RV Belgica, ainsi qu’à Laura Lemey et Coenraad Deputter – ILVO, David Van Rooij – Ugent, et Kyra Gesquiere et Tom Scholdis – IRSNB). Par la suite, le roi Philippe a pris le temps de s’entretenir plus longuement avec les marins réguliers. Outre les personnes mentionnées ci-dessus, le 2nd commandant Anthony Willaert, l’ingénieur en chef Antoine Samzun et l’électricien en chef Andrejs Jankins du RV Belgica ont également eu l’honneur de s’entretenir avec le Roi, ainsi que M. Patrick Roose, directeur opérationnel Environnement Naturel de l’IRSNB, Mme Alice Matossian (Ugent), M. Kris Hostens (ILVO) et M. Michael Fettweis (IRSNB).
A l’occasion de sa visite, le Roi Philippe a également signé le Livre d’Or de la nouvelle RV Belgica.
Après la visite royale , le RV Belgica s’est préparé pour sa première campagne internationale. L’après-midi même, le Belgica a mis le cap sur la mer Méditerranée.
En 2021, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a effectué 248 heures de vol au-dessus de la mer du Nord dans le cadre du programme national d’observation aérienne. Treize cas de pollution marine opérationnelle par des navires ont été observés. Des taux de soufre suspects ont été relevés dans les panaches de 16 navires ainsi que des taux d’azote suspectes pour 23 navires. En 2021, un nouveau capteur de carbone noir a également été ajouté au dispositif de reniflage qui mesure les émissions de carbone noir. Avec cette extension, la Belgique continue de jouer un rôle de pionnier au niveau international dans le contrôle des émissions des navires. Malgré la pandémie de Covid-19, l’avion a également participé avec succès à une surveillance coordonnée au niveau international des installations pétrolières et gazières dans la partie centrale de la mer du Nord et à une mission internationale de contrôle de la pollution dans le détroit du Skagerrak. En outre, deux recensements saisonnières des mammifères marins ont été réalisées. L’avion a également effectué 2 vols « sur appel » suite à des situations d’urgence en mer : le premier après une collision entre navires, le second après un appel de détresse concernant des transmigrant en mer.
Aperçu des vols de surveillance
Dans le cadre du programme national de surveillance aérienne, 248 heures de vol ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord en 2021. Ce programme est organisé par le service scientifique de l’UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, en collaboration avec le ministère de la défense. Grâce à un plan opérationnel établie pour limiter les risques lié au Covid-19, toutes les heures de vol initialement prévues ont pu être effectuées.
La majorité des heures de vol étaient des vols nationaux (177 heures) :
119 heures de contrôle de la pollution : 54 heures pour le contrôle des rejets d’hydrocarbures et d’autres substances nocives (annexe I, II et V de MARPOL) et 65 heures pour le contrôle des émissions de soufre et d’azote des navires (application de l’annexe VI de MARPOL / SO2 et NOx ECA – Emission Control Area, voir plus loin) ;
45 heures destinées au contrôle des pêches, à la demande du service flamand « Dienst Zeevisserij » ;
2 heures pendant lesquelles des vols ont été activés suite à des signalements, à savoir une collision sans pollution et un bateau avec des migrants à bord à la dérive dans les parcs éoliens ;
2 heures dans le cadre d’exercices de contrôle de la pollution qui ont été effectués avec succès ;
9 heures de vol pour le recensement des mammifères marins.
En outre, 71 heures ont été consacrées à des vols internationaux, dont 34 heures à la surveillance des émissions de soufre et d’azote dans les eaux néerlandaises pour le compte du gouvernement néerlandais (Inspectie Leefomgeving en Transport). Dans le cadre de l’accord de Bonn, 19 heures de mission Tour d’horizon pour le contrôle des plates-formes de forage en mer du Nord et 18 heures de mission Super-CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operation) pour surveiller les rejets des navires dans le détroit de Skagerrak.
Déversements opérationnels de navires
Étant donné qu’il n’y a pas eu de pollution accidentelle dans les zones marines belges en 2021, seuls les rejets opérationnels des navires ont été observés. Il s’agit de rejets délibérés, qui peuvent être légaux ou illégaux, comme le stipulent les différentes contributions de la Convention MARPOL.
Dans aucun de ces cas, on n’a trouvé de polluants par les hydrocarbures. Cela confirme la tendance à la baisse des chiffres, qui montrent que ce qui confirme que ce type de pollution a fortement diminué au cours de la dernière décennie (voir graphique ci-dessous).
En 2021 également, aucune violation de l’annexe V de la législation MARPOL concernant le rejet d’ordures et de matériaux solides en vrac n’a été détectée.
Pas moins de 13 cas de pollution opérationnelle par les navires ont été observés :
11 pollutions par des substances liquides nocives autres que les hydrocarbures (annexe II de MARPOL) dont une pourrait être liée à un navire. Un contrôle a été demandé à l’escale suivante, qui a révélé un rejet autorisé d’EMAG (ester méthylique d’acide gras). Trois de ces contaminations ont été vérifiées par l’avion à la suite d’une alerte de détection par satellite. Ce service de surveillance par satellite Clean Sea Net (CSN) est fourni par l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) et envoie régulièrement des alertes en cas de détection par satellite d’une éventuelle pollution marine dans la zone de surveillance belge.
2 détections de pollution nocturne sur radar d’un liquide inconnu (non vérifié visuellement). Les deux détections étaient également une vérification d’une alerte de détection de satellite CSN.
La pollution par des substances nocives autres que le pétrole reste un problème courant, qui, comme les années précédentes, semble même connaître une légère tendance à la hausse (voir le graphique suivant). Il convient de noter qu’il s’agit souvent de rejets autorisés par les navires, qui sont effectués conformément aux normes internationales de rejet, telles qu’elles figurent à l’annexe II de la convention MARPOL. Depuis 2021, on observe également un renforcement des normes de rejet de l’annexe II de MARPOL pour les flottants dits persistants tels que les substances paraffiniques, pour lesquels aucune violation n’a été observée.
La pollution par les hydrocarbures dans les ports belges et l’Escaut occidental
Lors de vols de transit entre l’aéroport d’Anvers (la base d’attache de l’avion) et la mer du Nord, 2 nappes de pétrole ont également été observées dans le port d’Anvers, qui n’ont pas pu être reliées à un navire. Également dans le port d’Ostende, 2 nappes de pétrole ont été observées en 2021, là aussi il n’a pas été possible d’identifier le pollueur avec certitude. Toutes les constatations ont été immédiatement signalées aux autorités compétentes afin d’assurer un suivi.
Surveillance des émissions de soufre et d’azote des navires en mer
Grâce à l’application d’un capteur renifleur dans l’avion, notre pays est considéré comme un pionnier dans la lutte internationale contre la pollution atmosphérique des navires en mer. Ce capteur permet de mesurer sur le terrain les polluants présents dans les émissions des navires.
Des mesures de soufre font déjà parti du programme depuis 2016. Pour surveiller les limites strictes de soufre pour le carburant des navires dans la zone de contrôle des émissions de soufre de la mer du Nord, 57 vols de renifleurs (89 heures) ont été effectués en 2021, à la fois au-dessus de la zone de surveillance belge et au-dessus des eaux néerlandaises pour le compte du gouvernement néerlandais (Inspectie Leefomgeving en Transport). Sur les 1015 navires dont les émissions de soufre ont été mesurées, 16 présentaient une valeur de soufre élevée suspecte. Ils ont été signalés aux services d’inspection maritime compétents pour un suivi à terre.
Grâce à l’intégration réussie d’un capteur de NOx en 2020, l’avion peut désormais également mesurer la concentration de composés azotés (NOx) dans les panaches de fumée des navires afin de surveiller et de faire respecter les restrictions strictes sur les émissions d’azote des navires qui s’appliqueront à partir du 1er janvier 2021 dans la zone de contrôle des émissions de la mer du Nord. La Belgique a été la première à contrôler ces restrictions plus strictes. Sur les 1004 navires dont les émissions d’azote ont été contrôlées en 2021, 23 ont été signalés comme ayant des valeurs suspectes.
Depuis 2021, un nouveau capteur a été ajouté à la configuration du renifleur, à savoir le capteur de carbone noir. Ce capteur mesure le carbone noir, qui est une mesure de la concentration de suie dans les émissions des navires. Lorsque des concentrations de suie exceptionnellement élevées sont mesurées, les autorités portuaires maritimes compétentes sont invitées à prélever un échantillon du carburant utilisé. Ces échantillons seront analysés dans les laboratoires de l’ODN d’Ostende en 2022. Le capteur de carbone noir et les analyses d’échantillons d’huile permettront d’obtenir de nouvelles informations importantes sur les émissions de carbone noir provenant de la navigation mondiale, dans la perspective d’éventuelles réglementations internationales visant à limiter les émissions.
Mission internationale « Tour d’Horizon »
Lors de la mission internationale annuelle « Tour d’Horizon » de surveillance de la pollution marine provenant des plateformes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord (dans les eaux offshore néerlandaises, danoises, britanniques et norvégiennes), effectuée dans le cadre de l’accord de Bonn en juillet 2021, l’avion de surveillance a détecté un total de 20 pollutions, dont 18 nappes d’hydrocarbures et 2 détections de polluants d’une substance inconnue qui n’ont pas pu être vérifiées visuellement en raison du brouillard local.
19 pollutions ont pu être liées directement à une plateforme pétrolière. La nappe (d’hydrocarbures) restante a été observée sans qu’un navire ou une plate-forme se trouve à proximité. Toutes les observations ont été systématiquement signalées à l’État côtier compétent pour un suivi ultérieur, conformément aux procédures internationales.
Mission internationale « Super-CEPCO »
En 2021, il y a également eu la participation à une opération internationale Super-CEPCO (Coordinated Extended Pollution Control Operations). Au cours de cette mission, des avions de surveillance de différents pays de la mer du Nord effectuent conjointement une surveillance continue d’une certaine zone (dense en traffic maritime), et ce pendant plusieurs jours. Au cours de la mission de 2021, organisée par la Norvège, des avions de 6 pays de la mer du Nord se sont retrouvés à Oslo pour effectuer un contrôle de la pollution au-dessus du détroit de Skagerrak pendant 3 jours. Pendant le vol vers Oslo, l’avion des garde-côtes belges a observé 1 rejet opérationnel MARPOL Annexe II dans les eaux allemandes et 1 petite nappe de pétrole sans pollueur dans le fjord d’Oslo.
Suivi des mammifères marins
En 2021, l’IRSNB a réalisé deux recensements de mammifères marins afin de déterminer la densité et la distribution des mammifères marins dans les eaux belges. Ce type de surveillance est également effectué dans d’autres pays de la mer du Nord de manière standardisée. Cela permet d’évaluer la distribution saisonnière et les tendances de la présence des marsouins communs (Phocoena phocoena) et d’autres cétacés dans le sud et le centre de la mer du Nord.
Comme en 2020, les enquêtes ont été réalisées en juin et en septembre. Le même nombre de marsouins communs a été observé lors des deux enquêtes : 52, dont 4 et 9 baleineaux respectivement. La densité moyenne estimée dans les eaux belges était plus élevée lors des deux enquêtes qu’en 2020: respectivement 0,81 (0,52-1,28) et 0,78 (0,44-1,35) marsouins communs par km² de zone maritime, soit un total estimé à 2700 individus.
Le nombre de phoques est plus frappant que celui des marsouins : en juin, on comptait neuf animaux, dont (d’après la taille) au moins un phoque gris. En septembre, 20 phoques ont été vus, dont probablement (au moins) sept phoques gris : le plus grand nombre de phoques jamais vus lors d’un relevé aérien.
Interventions d’urgence : Collision en mer et problématique de la transmigration
Le 13 mars 2021, une collision mineure s’est produite entre deux navires dans la zone de mouillage de Westhinder. Les navires impliqués étaient le XING ZHI HAI (vraquier) et l’ASTREA (pétrolier) au mouillage. L’avion des garde-côtes a été activé ce jour-là et a confirmé que les deux navires n’ont subi que des dommages mineurs et qu’il n’y a pas eu de pollution.
L’avion travaille aussi régulièrement en soutien aux garde-côtes, même dans des domaines pour lesquels l’UGMM n’est pas spécifiquement mandaté ou équipé. Par exemple, l’équipage documente régulièrement diverses autres observations (non environnementales) qui sont systématiquement signalées aux centres de garde-côtes et aux organisations partenaires compétentes. L’avion de surveillance a ainsi malheureusement été confronté à plusieurs reprises en 2021 aux problèmes accrus de transmigration dans et autour de nos eaux. Le 27 octobre 2021, alors que l’avion était en opération côtière, il a été appelé par le centre de garde-côtes avec le signalement qu’un bateau avec de transmigrants était en détresse près des parcs éoliens. L’avion a pu décoller rapidement et a été la première plate-forme des garde-côtes sur les lieux. Elle a pu informer les autorités compétentes de la situation. Il s’agissait d’un bateau pneumatique avec 24 personnes à bord qui dérivait vers les parcs éoliens. Les hélicoptères de sauvetage de Koksijde et un navire de la marine sont ensuite arrivés sur les lieux et ont réussi à mettre toutes les personnes à bord en sécurité. Tout au long de l’année, d’autres observations liées à la transmigration ont également eu lieu, mais sans la présence de personnes à bord. Il s’agissait principalement de bateaux abandonnés ou de gilets de sauvetage.
Le sable est vital pour la construction des fondations de notre société. Actuellement, environ 50 milliards de tonnes de cette matière première sont extraites chaque année dans le monde, et l’augmentation de la population mondiale ne fait qu’accroître la demande. Les incidences environnementales et sociales nous obligent à repenser nos relations avec le sable. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), des experts du monde entier formulent des recommandations pour passer à de meilleures pratiques d’extraction et de gestion du sable. Des experts de Belgique ont également été impliqués. Les nouveaux développements de la politique belge anticipent de manière proactive une demande croissante de sable marin.
50 milliards de tonnes, c’est la quantité de sable (et de gravier) que nous consommons chaque année en tant que population mondiale, ce qui en fait la deuxième ressource la plus utilisée au monde après l’eau. Assez pour construire un mur de 27 mètres de large et 27 mètres de haut autour de la planète Terre. Malgré l’importance stratégique du sable, son extraction, son utilisation et sa gestion ne font l’objet d’aucune réglementation dans de nombreuses régions du monde, ce qui entraîne de nombreuses conséquences environnementales et sociales qui sont largement négligées. Là où le sable joue un rôle actif dans l’écosystème, comme dans les rivières, les côtes et les mers peu profondes, l’extraction peut entraîner l’érosion, la salinisation des aquifères, la perte de protection contre les tempêtes et des impacts sur la biodiversité, qui à leur tour menacent notre approvisionnement en eau, la production alimentaire, la pêche ou l’industrie du tourisme, entre autres.
Une demande croissante
Le sable est indispensable pour construire les fondements de notre société : nos maisons, nos routes, nos ponts, nos hôpitaux, nos écoles, nos barrages, mais aussi, par exemple, les panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie renouvelable, … ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses applications du sable que nous avons développées. Le sable peut à juste titre être considéré comme le héros méconnu de notre développement.
Nous nous sommes habitués à des réserves de sable facilement accessibles, ce qui fait que le sable est souvent utilisé plus vite qu’il ne peut être reconstitué par les processus géologiques naturels. Comme la population mondiale augmente rapidement et que la proportion de la population urbaine devrait atteindre plus de 68 % d’ici 2050, la demande de sable ne fera qu’augmenter.
10 recommandations pour éviter une crise
Il est donc grand temps de réévaluer notre rapport au sable et de le reconnaître comme une ressource stratégique. C’est ce qui ressort du nouveau rapport intitulé ‘Sand and Sustainability: 10 strategic recommendations to avert a crisis’ (Sable et durabilité : 10 recommandations stratégiques pour éviter une crise), lancé aujourd’hui par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Dans ce rapport, des experts du monde entier et de différents secteurs rassemblent des recommandations pour évoluer vers de meilleures pratiques d’extraction et de gestion du sable.
Les recommandations portent notamment sur la mise en place de cadres politiques et législatifs intégrés, la cartographie des ressources en sable, la promotion de l’efficacité des ressources et de la circularité, les achats responsables et la restauration des écosystèmes dégradés. L’objectif principal de ce rapport est d’encourager les décideurs à tous les niveaux de gouvernement à adopter des politiques et des normes pertinentes et à promouvoir les meilleures pratiques en fonction des dépendances locales au sable et des besoins de développement.
Les 10 recommandations
Reconnaître le sable comme une ressource stratégique qui fournit des services écosysté-miques essentiels et constitue la base de la construction d’infrastructures vitales dans les villes en développement du monde entier.
Consultation de toutes les parties prenantes (concernées et impactées) sur la prise de décision et la mise en œuvre de l’exploitation du sable.
Permettre la transition vers une économie régénérative et circulaire.
Mettre en œuvre des cadres politiques et législatifs stratégiques et intégrés, en accord avec les réalités locales, nationales et régionales.
Les droits de propriété et l’accès réglementé aux ressources en sable par le biais de droits miniers et de permis contribuent à une exploitation durable du sable.
Cartographier, surveiller et rendre compte des ressources en sable pour une prise de décision transparente, fondée sur la science et les données.
Promouvoir l’élaboration de lignes directrices sur les meilleures pratiques et de normes nationales, ainsi que d’un cadre international cohérent.
Réduire l’utilisation du sable et le remplacer par des alternatives et des produits de sable recyclé lorsque cela est possible.
Achetez du sable de manière éthique, durable et socialement responsable.
Restaurer les écosystèmes et compenser les pertes en augmentant la base de connaissances, en intégrant des mesures d’atténuation dans les opérations minières et en promouvant des solutions fondées sur la nature.
Gestion pro-active des ressources en sable marin en Belgique
Aussi en Belgique, la demande de sable, et en particulier de sable marin, est en constante augmentation. Le Service Plateau continental du Service Public Fédéral Economie gère les ressources en sable marin de la Belgique et le fait de manière proactive, en s’appuyant sur les meilleures connaissances et méthodes de surveillance disponibles. Sur la base des résultats de la recherche, une politique innovante est en vigueur, qui impose une limite inférieure à l’extraction en fonction de la réserve géologique, ainsi que des critères visant à minimiser l’impact sur l’environnement des fonds marins. Ce nouveau référentiel est en place depuis 2020, fait l’objet d’un suivi attentif et représente un véritable changement de paradigme en faveur d’une gestion durable de la ressource.
Une évaluation de l’exploitation du sable marin dans la partie belge de la mer du Nord permet de conclure que la gestion de notre stock de sable marin est déjà conforme aux recommandations 1, 4, 5, 6, 7 et 9 du nouveau rapport du PNUE. Les recommandations 2, 3 et 8, qui portent sur la transition vers une économie circulaire du sable, sont évidemment aussi très importantes à mettre en œuvre, et s’inscrivent dans un cadre de transition plus large qui, entre-temps, ne devrait pas nous empêcher de poursuivre l’exploitation actuelle du sable marin dans les limites environnementales et socio-économiques durables établies. Sur la base des résultats de la surveillance (bathygéomorphologie, sédiments et biote benthique) obtenus avant, pendant et après l’extraction de sable dans diverses zones d’extraction de sable belges, la recommandation 10 sur la restauration de l’écosystème n’est pas critique pour la partie belge de la mer du Nord.
Contribution belge au rapport du PNUE
Vera Van Lancker, de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et professeur à l’université de Gand, était responsable de la recommandation sur la cartographie et l’utilisation du sable, la surveillance de l’environnement et l’établissement de rapports, en mettant l’accent sur la nécessité de systèmes d’aide à la décision (recommandation 6). Au niveau mondial, mais aussi régional, la qualité et la quantité de sable disponible ne sont guère connues. Cependant, la demande de sable n’a jamais été aussi forte et ne cesse d’augmenter, l’exploitation minière à grande échelle pouvant devenir la nouvelle norme. Cependant, la base de connaissances pour soutenir une telle extraction est minimale. La prise en compte conjointe des paramètres géologiques, environnementaux et socio-économiques est donc d’une importance capitale pour prendre des décisions éclairées. Avec l’augmentation de l’extraction, et la possible raréfaction, les dépendances entre l’homme et la nature, mais aussi entre les régions sablonneuses et les régions pauvres, sont mises à l’épreuve. Pour une compréhension plus systématique de ces dépendances et pour soutenir la prise de décision (transfrontalière), le besoin de données, de connaissances et d’informations, ainsi que de science prédictive, est plus grand que jamais.
Vera: « L’augmentation de l’utilisation du sable pose de grands défis, car les pratiques contemporaines et les impacts associés peuvent ne pas être appropriés. Une cartographie accélérée des ressources en sable est nécessaire, pour laquelle la coopération structurelle offre le plus de perspectives. Cela nécessite une plus grande normalisation de la classification des matières premières, qui tienne également compte de la dimension environnementale et socio-économique. La modélisation prédictive des scénarios d’extraction et des dépendances homme-nature devient de plus en plus importante. »
Aurora Torres, boursière postdoctorale Marie Skłodowska-Curie à l’Université Catholique de Louvain, a dirigé, avec d’autres experts, la recommandation sur la restauration des écosystèmes dégradés (recommandation 10). Le sable est fondamental pour maintenir la biodiversité et la variété des services écosystémiques qui répondent aux besoins de la société. Les décideurs politiques, l’industrie et les autres parties prenantes sont donc encouragés à prendre des mesures pour éviter et minimiser les risques pour la biodiversité et les services écosystémiques, restaurer les écosystèmes et compenser les pertes restantes. Toujours dans la perspective des objectifs des Nations Unies en matière de restauration des écosystèmes (2021-2030), des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux documenter les impacts de l’exploitation minière sur la biodiversité et les services écosystémiques, pour améliorer l’efficacité des efforts d’atténuation et de restauration, et pour garantir l’utilisation d’une évaluation et d’un suivi fondés sur la science comme base de l’évaluation des impacts, de la planification de l’atténuation et de la compensation. Enfin, le sable contribue également à la restauration et à la protection des terres, des systèmes d’eau douce ou des zones côtières contre l’érosion ou les inondations. Les solutions basées sur la nature et les approches de ‘construction avec la nature’ sont fortement recommandées ici.
Aurora: « La transition vers une économie circulaire exige que nous soyons moins dépendants des systèmes naturels en tant que fournisseurs de matériaux. Lorsque l’extraction est jugée nécessaire, les ressources en sable doivent être obtenues d’une manière responsable qui empêche ou minimise les dommages causés aux écosystèmes et aux personnes. »
Astrid Smeets et ses collègues de Bureau Brussels ont contribué aux recommandations sur la manière d’inclure la durabilité dans la chaîne de l’origine du sable à l’utilisateur, et sur la manière d’obtenir un changement social plus large (recommandations 3 et 9). Cela va de la (ré)éducation des architectes à l’utilisation de matériaux alternatifs à une politique fiscale qui oriente les flux financiers vers des alternatives au sable ou vers une extraction et une utilisation plus durables. Afin de créer une politique stimulante, il est important que les gouvernements et les entreprises se réunissent pour partager et appliquer les meilleures pratiques. En s’attaquant à une politique du sable plus durable au niveau international, on peut tirer des enseignements des solutions locales qui existent déjà et qui, moyennant quelques ajustements mineurs, peuvent facilement être appliquées à l’autre bout du monde. Cette méthode est à la fois efficace en termes de temps et de coûts.
Astrid: « La transition vers une politique plus durable concernant les matières premières se fera également sentir ici en Belgique. Nous voyons l’Europe s’attaquer à la durabilité des chaînes à un rythme inédit avec, entre autres, la taxonomie européenne et l’extension de la responsabilité des chaînes. Les entreprises et les gouvernements devront rendre compte de l’impact de leurs activités sur l’homme et l’environnement. En outre, ils devront démontrer le caractère durable de leurs activités et de celles de leurs fournisseurs. Le sable sera sans doute aussi à l’ordre du jour dans un avenir proche. Grâce aux dix recommandations du rapport, les gouvernements, les institutions de la connaissance, le monde des affaires et les consommateurs peuvent se mettre au travail pour éviter une crise majeure. Plus tôt nous commencerons à chercher des solutions, mieux ce sera pour les personnes, la planète et notre économie.»
ANNEXE 1 : Plus d’informations sur l’extraction de sable marin en Belgique
Des chiffres et des informations supplémentaires sur la gestion des ressources en sable marin dans la partie belge de la mer du Nord, la base scientifique et l’impact écologique :
Le SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie, Service Plateau continental, est l’agence gouvernementale compétente pour l’extraction de sable en mer. En collaboration avec l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche maritime et l’alimentation (ILVO), les changements physiques et biologiques dans les zones d’extraction de sable sont surveillés et des recommandations sont formulées pour minimiser l’impact. Lors des journées d’étude triennales, les résultats sont présentés de manière intégrée, et l’attention est également portée sur le cadre plus large de la durabilité.
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Institut scientifique fédéral combinant recherche fondamentale et appliquée, entre autres pour l’estimation des effets des activités humaines dans les eaux marines. En ce qui concerne l’extraction du sable, des efforts sont déployés pour mieux comprendre la variabilité des caractéristiques et des processus sédimentaires, pour modéliser les effets de la chaîne activité-pression sur le milieu marin et pour formuler des recommandations en vue d’une utilisation plus durable des ressources marines. À cette fin, l’IRSNB a coordonné le projet TILES (Belspo) qui a cartographié la qualité et la quantité des stocks de sable. Une valorisation supplémentaire et de nouvelles initiatives sont en cours de développement dans le cadre de l’action européenne « Service géologique de l’Europe », dans laquelle les services géologiques européens unissent leurs forces pour relever les défis de la société.
Université Catholique de Louvain, Institut pour la Terre et la Vie, a pour objectif majeur de concevoir des solutions durables à certains des plus grands défis auxquels nos sociétés sont confrontées (par exemple, l’utilisation durable des terres se concentre sur les transitions, l’influence de la mondialisation sur les décisions, et les interactions entre la gouvernance publique et privée). L’UCLouvain collabore avec la Michigan State University pour étudier les liens importants entre l’utilisation du sable, l’activité économique, les pressions environnementales et les impacts sociaux (SANDLINKS : https://cordis.europa.eu/project/id/846474).
Bureau Brussels est un cabinet de conseil européen qui soutient les entreprises, les autorités publiques et les organisations à but non lucratif dans le processus d’élaboration des politiques européennes. Le Bureau Bruxelles travaille pour des clients dans divers domaines tels que les soins de santé pour les femmes, l’économie circulaire, la durabilité, les secteurs numériques et financiers. D’un point de vue circulaire et d’une approche en chaîne, le thème du ‘sable’ est également à l’ordre du jour depuis plusieurs années.