Le bassin du lac Manyara est un haut lieu de la biodiversité, important également dans le contexte de l’approvisionnement alimentaire local et du tourisme. Les différentes parties (utilisateurs locaux, protecteurs de la nature, politiciens) ont des intérêts variés qui mènent à des menaces pesant sur l’écosystème, ainsi qu’à des questions sociales liées à l’utilisation des terres et de l’eau. L’étude multipartite menée par Luc Janssens de Bisthoven (CEBioS, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) s’est concentrée sur les problèmes de gestion, dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphere) de l’UNESCO visant à mettre en place un développement durable dans certaines zones sensibles. L’analyse a identifié les axes prioritaires suivants : utilisation et distribution de l’eau, participation des parties et gouvernance, afin d’évoluer vers une gestion appartenant à toutes les parties concernées et ayant un impact positif sur le développement durable du bassin du lac Manyara.
Le lac Manyara est un lac salé et peu profond d’une surface variable (maximum 480 km2) au cœur d’une réserve de Biosphère de l’Unesco dans la vallée du Grand Rift, au Nord de la Tanzanie. Il est situé dans un bassin sans débouché naturel, alimenté par 9 rivières. Le parc national du lac Manyara est une zone critique de biodiversité bien connu. Il abrite plus de 390 espèces d’oiseaux et est donc classé comme Zone Importante à la protection des oiseaux. Plus de 200 espèces de mammifères coexistent dans le parc, et une grande variété d’espèces de poissons menacées parcourent ses eaux.
L’observation de la diversité de la nature peut aussi être combinée avec des visites aux iconiques communautés pastorales Massaï. Il n’est donc pas surprenant que le Parc National du lac Manyara fasse partie du fameux « circuit safari du Nord » qui attire de nombreux touristes chaque année, contribuant au développement économique de la région.
Le défi de gestion Manyara
Toutefois, la gestion de ce lac s’est révélée être un défi puisqu’il est un épicentre d’activité humaine, avec environ 18 000 habitants (recensement de 2015) autour du lac qui en dépendent. Le lac en lui-même est utilisé pour la pêche, le Nord et la vallée du rift au Sud du lac sont caractérisés par l’agriculture d’irrigation, les hautes terres sur tout le bassin versant sont principalement utilisées par diverses ethnies pour de l’agriculture fluviale et la savane, plus sèche, est utilisée par les pasteurs (principalement Massaï) pour le pâturage des bestiaux. Si le lac Manyara est donc crucial pour la région, il a été démontré qu’il souffrait de problèmes de nature à la fois social, économique et environnementale tels que la baisse du niveau de l’eau, l’érosion, et les conflits d’utilisation de l’eau et des terres.
Les problèmes identifiés affectent la biodiversité (p.e. mortalité massive des flamants et d’autres espèces qui dépendent du lac) ainsi que la situation social et économique. Cela crée un cercle vicieux dans lequel les conflits liés à l’eau augmentent entre les groupes humains ainsi qu’entre humains et faune, et les revenus du tourisme sont également réduits. Ceci, à son tour, influence la perception qu’ont les gens des actions de conservation.
Identification des problèmes et de solutions
Pour les scientifiques et les gestionnaires, le défi consiste à combiner les besoins de la population et la nécessité de protéger la biodiversité. La recherche menée pour identifier des actions-clé pour le développement du bassin du la Manyara propose une approche unique, plurielle et multifocale. Elle est le résultat de deux ateliers participatifs qui ont eu lieu en décembre 2015 et 2016 et ont réuni 40 participants et 13 structures de plusieurs disciplines scientifiques, des ONG et des acteurs locaux. Ensemble, les participants ont identifié 12 problèmes sur lesquels se pencher : les facteurs démographiques, l’envasement, l’érosion, l’assèchement des rivières, la déforestation, la destruction des sources d’eau, l’activité humaine autour du lac, le captage de l’eau avant qu’elle n’atteigne le lac, les fortes pluies qui causent l’érosion, l’évaporation, le piétinement et le pâturage. Ils ont pu par la suite proposer un système d’aide à la décision au service d’un plan de gestion intégré. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Environmental Management en avril 2020.
Cogestion et conservation
L’analyse a identifié les axes prioritaires suivants : utilisation et distribution de l’eau, participation des parties concernées et gouvernance. Le fait que le bassin du lac Manyara n’ait pas sa propre compagnie des eaux et que le bassin hydrographique du lac Manyara soit géré par différentes autorités (selon des échelles spatiales et opérationnelles qui se chevauchent) peut entraîner des divergences dans les options de gestion. Cela laisse la porte ouverte à une zone grise d’interprétation et d’application et peut entraîner de la corruption et des conflits d’utilisation des terres.
« Notre étude vise à donner une impulsion continue pour encourager toutes les parties à mobiliser des politiques et des ressources nationales et internationales adéquates. Cela doit se faire dans un contexte de confiance ou de plaidoyer honnête pour développer un système d’aide à la décision avec une vision holistique et transformatrice », déclare Luc Janssens de Bisthoven, auteur principal de l’étude et coordinateur du programme CEBioS (Capacities for Biodiversity and Sustainable development) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. « Il s’agit de la seule voie vers une gestion appartenant à toutes les parties prenantes et ayant un impact positif sur le développement durable du bassin du lac Manyara ».
La science marine entre rapidement dans l’ère digitale. L’expansion de la portée et de l’échelle des observations océaniques, ainsi que l’échantillonnage automatisé et les « capteurs intelligents », entraînent un flot continu de données. Cela pousse la science marine à entrer dans le monde du big data, où nous sommes confrontés à de grands volumes de données très variées recueillies à grande vitesse. Le big data offre l’opportunité de transformer la façon dont nous étudions et comprenons l’océan grâce à des analyses plus complexes et transdisciplinaires, et offre de nouvelles approches pour la gestion de l’utilisation humaine des ressources marines. Toutefois, une plus grande quantité de données ne signifie pas nécessairement que nous avons les données adéquates pour répondre à de nombreuses questions scientifiques critiques, et pour prendre des décisions de gestion éclairées et fondées sur des données. Pour accroître la valeur du big data marin, celui-ci doit être partagé ouvertement, interopérable et disponible pour des analyses complexes qui peuvent être fondées sur l’intelligence artificielle.
Dossier sur les sciences du futur sur « Le big data en sciences marines »
Le 6edossier sur les sciences futures sur « le big data en sciences marines » du European Marine Board (EMB) présente des avancées récentes, des défis et des opportunités pour le big data de soutenir la science marine et de couvrir des thèmes tels que la biogéochimie du climat et marine, la cartographie des habitats pour la conservation marine, les observations biologiques marines, et les apports en nourriture provenant des mers et des océans. Le document a été publié le 28 avril 2020 lors d’un webinaire dédié qui a réuni plus de 400 participants, résultat des travaux du groupe de travail de l’EMB sur le big data, qui a été lancé en Mai 2019. Le dossier pour les sciences futures et les résumés infographiques sont disponibles sur le site de l’EMB et des enregistrements vidéo de la présentation sont accessibles sur la chaîne Youtube de l’EMB.
Recommandations
Lors du webinaire, Sheila Heymans, Directrice Exécutive de l’EMB, a présenté un aperçu du document et les recommandations-clé nécessaires à l’entrée complète de la science marine dans le monde du big data. Parmi ces recommandations figurent le partage ouvert des données, l’interopérabilité des données, la disponibilité d’infrastructures informatiques dématérialisées, le développement continu de capteurs « intelligents » pour optimiser la collecte des données, des programmes d’entraînement spécialisés pour permettre aux scientifiques marins d’adopter l’intelligence artificielle dans leur travail, et finalement une collaboration accrue entre les scientifiques marins, les informaticiens, les data-scientists et les gestionnaires de données.
Exemples détaillés
Pendant le webinaire ont eu lieux quatre exposés de type TED talks présentés par des co-auteurs choisis du document. Jerry Tijputra (Centre Norvégien de recherche NORCE) a illustré comment le big data pouvait améliorer la modélisation du climat et les prévisions qui alimentent les négociations mondiales et contribuent à atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Federica Foglini (Institut des Sciences Marines – Conseil National de Recherche italien) a présenté la façon dont le big data pouvaient être utilisées pour créer des cartes d’habitat multidisciplinaires en haute résolution pour la création d’un nouvelle zone marine protégée dans le canyon de Bari en Italie. Matthias Obst (Université de Göteborg) a démontré que les machines changent drastiquement la manière dont nous observons les processus biologiques dans l’océan, et Ketil Malde (Université de Bergen et Institut de Recherche Marine) a présenté les progrès de l’apprentissage automatique et l’avenir des sciences marines guidé par les données.
Le Forum EMB sur le big data en science marine
En raison de la pandémie de COVID-19, le 7e Forum a été reporté au vendredi 23 octobre 2020. Le forum se concentrera sur le Big Data en science marine, étant donné leur rôle essentiel dans la Décennie des Nations Unies pour les Sciences Océaniques au Service du Développement Durable. Vous êtes invités à participer à la conversation et à apporter des idées pour alimenter le Forum via la page LinkedIn de l’EMB et Twitter (en utilisant #EMBForum). L’inscription au 7ème Forum ouvrira prochainement sur le site de l’EMB.
Pour plus d’informations, veuillez contacter Dr. Britt Alexander, Science Officer, European Marine Board. E-mail: balexander@marineboard.eu
L’European Marine Board (EMB) est un groupe de réflexion européen de premier plan en matière de politique scientifique marine. L’EMB est un réseau qui compte plus de 10 000 membres, scientifiques et techniciens marins, issus des principaux instituts océanographiques et marins nationaux, des agences de financement de la recherche et des réseaux nationaux d’universités de toute l’Europe. L’EMB offre à ses organisations membres une plateforme pour développer des priorités communes, faire progresser la recherche marine et combler le fossé entre la science et la politique afin de relever les défis et les opportunités futures dans le domaine des sciences marines. L’État fédéral belge est représenté au sein de l’EMB par la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO) et dans le panel de communication de l’EMB par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Le stockage à long terme, le traitement scientifique et la publication des grands ensembles de données marines belges à l’IRSNB sont pris en charge par le Belgian Marine Data Centre (BMDC). Les ensembles de données de l’IRSNB ainsi que les ensembles de données des partenaires et des projets sont éligibles.
La garde côtière belge continue d’investir dans la lutte internationale contre la pollution atmosphérique au-dessus de la mer grâce à un capteur appelé le « renifleur ». Ce capteur permet de mesurer les composés de soufre dans les émissions des navires en mer, et de vérifier dans quelle mesure ces navires respectent les normes applicables en ce qui concerne le soufre. Afin d’être préparé aux restrictions d’émissions d’azote qui s’appliqueront aux navires dans la mer du Nord à partir de 2021, et d’être capable de les contrôler aussi, la technologie « renifleur » a été développée au printemps 2020 pour détecter les composés d’azote. Les résultats de ces premiers vols d’essai sont prometteurs.
Depuis 2016, la Garde Côtière belge applique le capteur appelé « renifleur » à bord de l’avion de l’UGMM (un Britten-Norman Islander, code d’enregistrement OO-MMM), utilisé au-dessus de la mer pour détecter les violations environnementales et nautiques. Ce capteur est un instrument important dans la lutte contre la pollution atmosphérique, et qui permet en particulier de déduire la teneur en soufre du carburant à partir des mesures du dioxyde de soufre (SO2) dans les émissions des navires au-dessus de la mer. Cela met la Belgique à l’honneur au niveau international au regard de l’application de la législation sur le soufre. En 2020, le capteur « renifleur » a été renforcé pour permettre également les mesures des composés d’azote (appelés émissions NOx) des navires en mer.
Zone de contrôle des émissions d’azote
À partir du 1er janvier 2020, la part maximale de soufre autorisée dans les carburants maritimes a été réduite, passant de 3,5% à 0,5%. Dans la zone SECA (Sulphur Emission Control Area – Zone de contrôle des Emissions de Soufre), dont la Belgique fait partie depuis 2015, la norme est encore plus stricte puisqu’elle n’autorise que 0,1%.
Le 1er janvier 2021, une zone de contrôle des émissions d’oxydes d’azote va aussi entrer en vigueur dans la mer du Nord et dans la Baltique : la NECA (Nitrogen Emmission Control Area – Zone de contrôle des Emissions d’Azote). La règle 13 de l’Annexe VI de la MARPOL fixe les limites d’émissions de NOx pour les moteurs marins diesel. Les navires construits à partir de 2021 devront respecter les normes de NOx les plus strictes dans la zone NECA. L’objectif est de parvenir à une réduction progressive des émissions de NOx des navires naviguant dans cette zone et dans les autres zones NECA d’ici 2040. Des normes différentes s’appliquent aux navires plus anciens et doivent aussi être respectées.
Pour la mer du Nord et la Baltique, la Zone NECA correspond géographiquement à la zone SECA. À partir de 2021, elle sera donc simplement appelée la zone ECA pour la mer du Nord et la Baltique (voir la carte).
La nécessité d’une surveillance de l’azote
Les émissions de NOx jouent un rôle important dans la formation de particules fines et dans l’eutrophisation de l’environnement marin et terrestre. Près de la surface terrestre, ils jouent un rôle dans la formation de l’ozone, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique et qui peut également mener à d’importants problèmes respiratoires. À la fois les SOx et NOx des navires contribuent aussi à l’acidification des zones côtières très fréquentées.
Selon le Ministre de la Mer du Nord Philippe de Backer, « La pollution atmosphérique en mer affecte non seulement notre environnement marin mais nuit aussi à la santé de notre population. C’est pourquoi nous continuons d’investir dans de meilleurs instruments de mesure pour tracer la pollution atmosphérique. C’est là le seul moyen d’améliorer l’application des mesures et de garantir un air sain pour tous et pour l’environnement. »
Le capteur NOx
Toutefois, jusqu’à récemment, il n’existait pas de mécanisme précis pour l’application des règlements sur les NOx permettant de détecter les navires non conformes. La surveillance ne pouvait être effectuée qu’en vérifiant la possession d’un certificat international valide de prévention de la pollution atmosphérique, et n’était donc pas fondée sur des relevés ou des prélèvements. Un tel certificat est considéré comme une preuve prima facie pour établir la conformité. Beaucoup de navires utilisent aussi des techniques de réduction des émissions (p.e. un catalyseur) pour s’assurer de la conformité avec les prescriptions en matière d’azote. Encore une fois, il n’existe pas encore de méthode en place pour vérifier avec certitude que les navires ont activé ces équipements de réduction des émissions à temps avant d’entrer dans une NECA.
Afin de pouvoir étendre la surveillance des émissions des navires en mer à la mesure des composés d’azote, un capteur NOx modifié a été acheté et intégré au système aérien « renifleur ». En 2019, le ministre de la Mer du Nord Philippe de Backer a mis à disposition du Service Scientifique de l’Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (UGMM) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) un budget de 70 000 € pour cet achat.
« Grâce au nouveau capteur, nous sommes capables d’effectuer des contrôles de NOx en mer, ce qui est très précieux car il n’y a aucune méthode empirique pour contrôler ces substances pour assurer l’application des mesures dans le port » précise Ward Van Roy, l’un des opérateurs aériens de l’UGMM. « De plus, le nouveau capteur augmente aussi la précision de nos mesures de soufre. La faible sensibilité du capteur de soufre au monoxyde d’azote peut être corrigée par les mesures d’azote. »
Prometteur
Les premiers vols d’essai avec le capteur d’azote ont été effectués début juillet 2020. On peut parler d’un grand succès, et cela donne confiance dans le fait qu’une énorme quantité d’informations sur l’émission d’azote des navires en mer sera recueillie. Cela devrait permettre de mieux comprendre comment développer une surveillance NECA efficace en mer afin d’améliorer l’application des mesures, en coopération avec les autorités d’inspection portuaire. De cette manière, l’UGMM et les garde-côtes développeront davantage le rôle de pionnier de la Belgique dans la surveillance des émissions des navires en mer, et la Belgique sera prête à remplir son rôle de surveillance dans le domaine des émissions d’azote à partir du 1er janvier 2021.
Regardez aussi la vidéoconsacrée à la surveillance des émissions de soufre, avec à la fin un bref aperçu de l’intégration de la surveillance des émissions d’azote à l’ensemble des tâches.
Afin de surveiller l’état d’eutrophisation de la zone côtière belge, de détecter le plus rapidement possible les situations potentiellement critiques et de se conformer aux directives-cadres de l’UE sur l’eau et sur la stratégie marine, une surveillance permanente des eaux côtières est essentielle. La télédétection à l’aide de capteurs optiques et d’images satellites peut fournir un aperçu spatial de l’état d’eutrophisation de cette zone. Dans le projet MULTI-SYNC, les chercheurs (dirigés par l’équipe REMSEM de l’IRSNB) visent à améliorer ce service en développant de nouvelles méthodes pour utiliser les données typiques de couleur de l’océan à basse résolution en synergie avec les données satellitaires à haute résolution fournies par Sentinel-2.
En ce début de vacances scolaires, nous sommes nombreux à vouloir poser une serviette sur le sable, laisser notre regard se perdre dans l’horizon des vagues et savourer à l’avance quelques délicieux fruits de mer.
Couvrant plus des deux tiers de la surface du globe, les mers et océans sont des écosystèmes complexes qui fournissent des services essentiels au maintien de la vie sur Terre. Au cœur du système climatique, l’environnement marin est notre plus grande source de biodiversité et contribue aussi largement à la prospérité économique, au bien-être social et à la qualité de vie.
Un milieu à protéger
La protection des milieux marins est donc cruciale. Pour se doter des outils juridiques indispensables à cette protection, l’UE a adopté dès 2000 la directive-cadre européenne sur l’eau et en 2008 la directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin».
La Belgique, tout comme les autres Etats membres, est tenue de respecter ces directives, de maintenir le « bon état écologique » de ses eaux (de surface, souterraines et côtières) et d’assurer un reporting régulier de la qualité des eaux auprès des instances européennes.
Image Sentinel-2 en vraies couleurs de la zone d’étude (10 m de résolution) et carte des matières particulaires en suspension (Suspended Particulate Matter)
Pour contrôler l’état d’eutrophisation de la zone côtière belge et déceler au plus vite des situations potentiellement critiques de celui-ci, la surveillance opérationnelle permanente est essentielle.
Les méthodes traditionnelles de contrôle par navire sont à l’heure actuelle toujours considérées comme les principaux outils de surveillance. Mais elles ne fournissent que des informations ponctuelles et sont très couteuses.
Les satellites pour mieux voir
La télédétection offre des solutions qui ont été explorées par le projet MULTI-SYNC (Multi-scale synergy products for advanced coastal water quality monitoring) mené par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et financé par le programme STEREO du Bureau de la politique scientifique belge (BELSPO).
La télédétection offre des solutions qui ont été explorées par l’équipe du projet MULTI-SYNC (Multi-scale synergy products for advanced coastal water quality monitoring), dirigé par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et financé par le programme STEREO de la Politique scientifique fédérale (BELSPO). L’utilisation d’images satellitaires pour le monitoring combine en effet de nombreux avantages. Outre un coût réduit, elles fournissent des informations en chaque point du territoire belge de la mer du Nord et ce, avec une grande résolution spatiale et temporelle. De plus, le traitement des images bénéficie d’une technique de comblement des zones de nuages, donc sans information (DINEOF) développée par l’ULg-GHER, partenaire du projet.
De la recherche scientifique à l’application
Le degré d’eutrophisation des eaux peut être déterminé par leur concentration en chlorophylle-a, indicateur de la biomasse phytoplanctonique.
A l’aide de données fournies quotidiennement par des capteurs optiques spécifiquement dédiés à la couleur de l’océan (SeaWiFS, MODIS, MERIS, VIIRS, Sentinel-3), les chercheurs du projet MULTI-SYNC ont développé une approche permettant de cartographier les concentrations en chlorophylle-a et d’autres produits comme les matières totales en suspension à haute résolution.Eutrophisation de la zone côtière belge. Les zones avec les concentrations les plus élevées (Chl P90 > 15µg L-1) sont indiquées en rouge. Cette carte est réalisée à partir de données satellitaires MERIS avec une résolution spatiale de 1 km.
Grâce à ces produits, ils peuvent obtenir un aperçu spatial de l’état d’eutrophisation de la zone côtière belge, où les zones problématiques sont directement visibles en rouge. Ces cartes sont intégrées dans le rapport d’évaluation de l’eutrophisation fourni par la Belgique dans le cadre des directives européennes et permettent donc de soutenir directement les actions nécessaires pour atteindre ses objectifs en matière de qualité des eaux.
Image Sentinel-2 du 1er mai 2016 (en haut, image en vraies couleurs; en bas, produit chlorophylle-a) montrant une efflorescence algale près du rivage près d’Ostende
Dans MULTI-SYNC, les chercheurs visent à améliorer ce service en développant de nouvelles méthodes pour utiliser les données typiques ‘ocean colour’ de basse résolution en synergie avec les données satellitaires à haute résolution, comme celles fournies par Sentinel-2. Un tel satellite est capable de fournir des produits sur la chlorophylle-a avec une résolution spatiale allant jusqu’à 10 m, ce qui permet la détection des efflorescences algales proches du rivage, indétectables par les satellites traditionnels ‘ocean colour’ ou par la surveillance in situ par bateau.
Mise à jour du 9 septembre 2020 : En raison du coronavirus, on est malheureusement contraints de reporter cette journée d’étude à l’automne 2021. Nous vous informerons dès que possible de la nouvelle date.
Cette année, le service Plateau continental du SPF Economie organise à nouveau une journée d’étude sur l’extraction de sable dans la partie belge de la mer du Nord.
Nous nous réjouissons de vous accueillir le vendredi 20 novembre 2020 lors de notre journée d’étude « Une perspective à 360 ° sur le sable marin » dans le parc naturel Zwin à Knokke-Heist.
Le matin, nous présenterons les résultats du monitoring et quelques innovations. Nous discuterons également du nouveau niveau de référence pour l’extraction de sable et de l’impact du Plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026. L’après-midi, nous examinerons le recyclage du sable marin et les alternatives possibles. Nous conclurons avec les applications du sable marin dans l’industrie et dans le contexte de la sécurité côtière.
Un des objectifs du projet JERICO-S3 est de développer une infrastructure électronique qui offrira aux utilisateurs un accès direct et facile aux données, outils et informations dont ils ont besoin pour les mers côtières. Pour y parvenir, les développeurs doivent comprendre qui vous êtes, ce que vous faites, ce dont vous avez besoin pour le faire, et quelles sont les issues des tâches. Pour ce faire, JERICO-3S lance un appel à récits utilisateurs qui fournira ces informations aux développeurs.
JERICO-S3
Le projet JERICO-S3 du programme Horizon2020 de l’UE fournira une Infrastructure de Recherche par observation (IR) de pointe, adaptée et visionnaire, une expertise, et des données de grande qualité sur les mers côtières et continentales européennes. Le projet soutiendra de la recherche au calibre mondial, de l’innovation à grandes répercussions, et une vitrine de l’excellence européenne à l’international.
Il sera structuré régionalement autour de quatre Super Sites Pilotes (SSP) et cinq Sites Régionaux Intégrés (SRI). Grâce à cette structure innovante, JERICO-S3 vise une approche plus intégrante pour mieux observer l’écosystème côtier, en élevant l’excellence scientifique et en développant le potentiel des différents sites, tout en tenant compte des écosystèmes régionaux et locaux. Le développement préliminaire d’une infrastructure électronique (ERV, Environnement de Recherche Virtuel) soutiendra les scientifiques et les utilisateurs en leur offrant un accès à des services spécialisés et contribuera à faire progresser la conception de l’Infrastructure de Recherche et sa stratégie de durabilité.
Dans le projet JERICO-S3, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique est représenté par le Centre de Prévisions Marines.
Demande de récits utilisateurs
Afin de construire une infrastructure électronique qui vous permettra (acteurs et utilisateurs finaux) d’accéder directement et facilement aux données, outils et informations dont vous avez besoin, les développeurs doivent comprendre comment ils peuvent vous aider dans votre travail. Pour y parvenir, des récits utilisateurs sont recueillis.
Que signifie « Récit Utilisateur » ? Un Récit Utilisateur est un dossier informel de très haut niveau sur qui vous êtes, ce que vous faites (emploi ou titre/description de la tâche), ce dont vous avez besoin pour le faire (de quel type d’outils, de données, de connaissances vous avez besoin pour cet emploi ou cette tâche), et quelles sont les issues de la tâche. Il peut aussi mentionner tout besoin particulier – quant à la quantité ou la qualité des données et informations.
Vous pouvez avoir un seul ou plusieurs récits utilisateurs. Veuillez remplir un formulaire pour chaque récit. Transmettez également cette enquête à vos collègues. Vous pouvez aussi ajouter des récits utilisateurs supplémentaires au nom d’autres personnes, ou de vos propres responsables et utilisateurs finaux.
Le JERICO-RI, une Infrastructure de Recherche Durable Pan-Européenne
JERICO-S3 prend la suite de deux projets financés par l’UE : JERICO-FP7 (2011-2014) et JERICO-NEXT (2015-2019). Tous ont été coordonnés par IFREMER, et JERICO-S3 a été lancé officiellement le 1er février 2020, et a reçu son coup d’envoi à San Sebastian, en Espagne, les 17-21 février 2020.
Le JERICO-RI est une perspective de long-terme fournissant des données marines de grande qualité, une expertise et des infrastructures pour les mers côtières d’Europe. Les données sont pluridisciplinaires, standardisées, de qualité contrôlée, durables, interopérables et libres d’accès et d’usage.
L’objectif est d’améliorer et d’innover pour la coopération dans les observatoires côtiers en Europe en ajoutant la partie côtière à un Système Européen d’Observation de l’Océan, de coopérer avec d’autres initiatives Européennes comme l’ESFRI (EURO-ARGO, EMSO, EMBRC), des Infrastructures Intégrées (FIXO3 etc.), le projet d’innovation des capteurs OCEAN OF TOMORROW (SenseNET, NEXOS), le réseau biologique européen émergent (EMBRC) et EMODnet pour contribuer à fournir des services à la communauté des chercheurs et à la société.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a rejoint le Programme EU4OCean en tant que membre fondateur. Etant donné que la recherche, la surveillance et la communication autour du monde marin sont des activités importantes de l’IRSNB, il s’agissait d’une démarche logique. Dans la coalition EU4Ocean, l’IRSNB va se rapprocher d’organisations et d’initiatives de différentes natures afin de collaborer avec elles et de mobiliser leurs efforts sur la connaissance de l’océan. Les membres fondateurs de la coalition EU4Ocean se sont réunis pour la première fois le 18 juin 2020 et ont fait leur entrée officielle dans le monde le 2 juillet 2020.
L’océan est une source de vie pour les humains. Il nous nourrit, nous donne de l’oxygène et de l’énergie. Il abrite de nombreuses espèces et agit comme un régulateur du climat. Comprendre comment nous influençons l’océan et comment l’océan nous influence est au cœur de la connaissance de l’océan. Cette compréhension nous permet de faire des choix responsables pour mieux protéger notre océan et utiliser de façon durable les opportunités qu’il nous offre. C’est ce pour quoi nous œuvrons en Europe, en contribuant à l’amélioration du bien-être des Européens, comme prévu et récemment confirmé dans le Green Deal européen.
La Coalition Européenne pour l’Océan (EU4Ocean) relie plusieurs organisations, projets, et personnes qui contribuent à la connaissance de l’océan et à sa gestion durable. Soutenue par la Commission Européenne, cette initiative participative et inclusive vise à unir les voix des Européens pour faire de l’océan une préoccupation de chacun.
La Plateforme EU4Ocean sera un point focal pour les organisations et initiatives, visant à ce qu’elles établissent des liens, collaborent et mobilisent leurs efforts autour de la connaissance de l’océan. Elle offrira un environnement de travail dynamique et thématique, qui stimulera la collaboration, l’échange de méthodes et le dialogue dans tous les groupes cibles, menant à la création de nouveaux partenariats et actions innovantes sur la connaissance des océans, co-conçues par les organisations et par la jeunesse.
Les objectifs de la plateforme EU4Ocean
Consolider et s’appuyer sur des initiatives existantes autour de la connaissance de l’océan couvrant différents secteurs partenaires ;
Relier des partenaires disparates et divers ayant un rôle dans la connaissance de l’océan pour former un réseau collectif inclusif autour de la connaissance de l’océan, qui stimule un environnement d’actions concrètes et d’engagements pour créer une génération instruite sur l’océan.
Identifier conjointement dans des groupes thématiques les meilleures opportunités dans des activités de connaissance de l’océan qui peuvent être transposées à plus grande échelle pour sensibiliser une plus grande part de la société (les premiers groupes de travail se concentreront sur « Climat et Océan », « Nourriture de l’océan », et « Océan propre et sain ») :
s’assurer que la jeunesse fait partie intégrante active des activités de connaissance de l’océan.
Les membres de la plateforme EU4Ocean peuvent s’attendre à gagner en visibilité, valeur ajoutée et impact pour leurs activités existantes. Les activités peuvent aussi être de plus en plus liées et contribuer au mouvement européen grandissant de connaissance de l’océan. Les membres ont par ailleurs la chance de contribuer au point focal pour le dialogue et l’action collaborative en dans le cadre de la Connaissance de l’Océan en Europe (la coalition EU4Ocean), et de travailler avec d’autres organisations et particuliers. Cela pourrait potentiellement mener à la formation de nouveaux partenariats et/ou méthodes innovantes, à l’exploration de plusieurs occasions de financement, et à la transposition des activités de connaissance de l’océan en campagnes.
Lancement de la coalition EU4Ocean
Le 8 juin 2020, le premier Sommet de Connaissance de l’Océan virtuel a été organisé à l’occasion de la journée mondiale des Océans. Il s’agissait de l’occasion idéale pour célébrer officiellement le lancement de la coalition EU4Ocean et son dévouement pour la connaissance de l’océan, en compagnie du Chargé de l’Environnement, des Océans et de la Pêche, Virginijus Sinkevičius, et de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO. Dû aux circonstances de la pandémie de COVID-19, cette réunion a eu lieu virtuellement pour annoncer et célébrer ce lancement, et partager des idées et perspectives pour la protection de notre planète bleue.
Membres Fondateurs de la Plateforme EU4Ocean
Les membres Fondateurs de la Plateforme EU4Ocean, dont l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique se sont rencontrés une première fois lors d’une visioconférence le 18 juin. Lors de cette réunion, les participants ont exprimé leur motivation à travailler ensemble pour développer les connaissances de l’Océan et des activités concrètes qui créeront véritablement une conscience, un engagement et une dynamique d’action et de changement dans toute la société. La plateforme EU4Ocean rassemble une large diversité de partenaires couvrant les domaines de la recherche marine, la politique scientifique, l’industrie de l’économie bleue et le secteur privé, la société civile, les arts, l’éducation, la jeunesse et les media. Cela inclut plusieurs échelles, d’organisations locales et nationales aux mers régionales et des initiatives européennes. Dans la prochaine étape, les membres concevront conjointement les événements d’EU4Oceans arrivant les 24 et 25 septembre.
La liste finale des membres fondateurs de la Plateforme EU4Oceans – pas moins de 76 – a été annoncée officiellement le 2 juillet 2020.
Lundi 29 juin 2020, quatre nouvelles jeunes cigognes blanches ont été équipées d’émetteurs dans la réserve naturelle du Zwin à Knokke-Heist. En tant que tels, ils suivent les traces des trois cigognes juvéniles qui y ont été équipées d’émetteurs en 2019, en collaboration avec l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Grâce aux émetteurs, les scientifiques sont capables de surveiller les cigognes en continu et d’obtenir des informations sur les routes migratoires, les zones d’hivernage et les dangers auxquels font face les cigognes. La recherche permet aussi d’estimer les conséquences de conditions changeantes pendant la migration et l’hivernage des cigognes.
Pour les informations sur l’historique des cigognes blanches dans la réserve naturelle du Zwin, en Belgique et en Europe, et pour les détails de la conception et des aspects techniques des émetteurs de recherche belges, nous nous référons à l’article publié en 2019. Dans cette contribution, l’accent est mis sur ce que les cigognes équipées d’émetteurs nous ont appris pour le moment, et sur la suite de la recherche.
Aventures hivernales
La route qu’ont suivie les trois jeunes cigognes du Zwin (Emily en rouge, Reinout en vert et Hadewijch en bleu) après avoir été équipées d’émetteurs le 26 juin 2019 est résumée dans la vidéo d’animation ci-jointe, et commentée dans le texte suivant.
Après l’installation de leurs émetteurs, les jeunes cigognes sont encore restées dans leur nid pendant deux semaines. Le 10 juillet, leur premier vol a été enregistré, et pendant les semaines suivantes, elles ont largement exploré les alentours du Zwin. Le grand départ a eu lieu le 21 août. Les trois oiseaux sont partis ensemble (sans aucun doute en compagnie d’autres oiseaux de la même espèce, mais pas de leurs parents – on sait qu’ils passent l’hiver dans la réserve naturelle du Zwin) et ont traversé la France en 6 jours. Le 30 août, alors dans le Nord de l’Espagne, elles se sont séparées.
Emily se révéla être la plus pressée. Le premier septembre, elle était déjà près de Gibraltar, et le 23 septembre, elle traversa le détroit vers le Maroc. Après avoir erré un peu, elle s’est finalement installée dans une aire d’hivernage fixe vers la mi-novembre. Mais les choses ne se sont pas bien terminées pour elle : le 20 février, elle a percuté un pylône à haute tension et a été électrocutée.
Reinout, le frère d’Emily, était au contraire le moins pressé du trio. Il est resté près de Madrid jusqu’à début Octobre, avant d’aller plus loin au Sud de l’Espagne. C’est là qu’il passa l’hiver, dans la région de Séville. À la mi-mars, il a engagé son voyage de retour, en passant par la Belgique où il passa une nuit le 12-13 avril, puis a fait des allers-retours entre le centre des Pays-Bas et la partie limitrophe de l’Allemagne.
Hadewijch (venant d’un autre nid) est restée au Nord de l’Espagne jusqu’à la mi-septembre, mais a finalement fait la traversée vers l’Afrique le 30 septembre. Là, elle a aussi erré, et a fini par s’installer sur une zone fixe dans le Nord du Maroc vers la fin Novembre (mais dans une autre zone que celle d’Emily). À la fin Mars 2020, elle a à nouveau quitté cette zone et s’est dirigée vers le Nord. Après une longue pause dans le centre de la France, (mi-Avril à fin Mai), elle est revenue directement à la réserve naturelle du Zwin, où elle est arrivée le 3 juin et se trouve encore aujourd’hui.
Découvertes intéressantes
Pour l’instant, seulement trois cigognes ont été suivies pendant un an, il s’agit donc d’un petit échantillon et il convient d’être prudent quant au lien entre des conclusions solides et les résultats. Mais nous pouvons certainement faire des observations intéressantes :
Les trois oiseaux sont partis en même temps, et sont restés ensemble sur une distance considérable (jusqu’à l’Espagne du Nord)
Même après s’être séparés, ils ont fréquenté les mêmes zones à plusieurs reprises, mais à différents moments à indique l’importance potentiellement exceptionnelle de certaines zones
La fréquentation de décharges est une caractéristique frappanteà intéressant par rapport à la question de l’impact de l’interdiction européenne de décharges de plein air (interdiction qui doit bientôt être appliquée dans la péninsule ibérique) sur les espèces qui ont appris à y chercher de la nourriture.
L’écrevisse américaine, une espèce exotique introduite, est un casse-croûte recherché dans les rizières espagnoles.
Un oiseau est resté en Europe, mais les deux qui ont atteint l’Afrique n’ont pas non plus traversé le Sahara.
Quand les oiseaux s’installent pour l’hiver, leur zone devient soudain très petite.
L’électrocution est un vrai danger pour les grands oiseaux (nous en avons la confirmation)
Les jeunes oiseaux montrent un grand désir d’exploration et entament leur retour assez tard, mais un retour à la région de naissance est déjà possible la première année.
Poursuite de la recherche
Etant donné le petit échantillon et la durée limitée de l’enquête pour le moment, les découvertes ci-dessus ne doivent pas pour l’instant être considérées comme des conclusions significatives. C’est pourquoi les cigognes de 2019 continuent à être surveillées, et le 29 juin 2020, quatre cigognes supplémentaires ont été équipées d’émetteurs dans la réserve naturelle du Zwin. Cette fois-ci, elles viennent de trois différents nids. L’objectif est d’augmenter encore le nombre de cigognes dans les prochaines années. Par ailleurs, les émetteurs restent similaires à ceux de 2019. Ils pèsent seulement 25 grammes (moins d’un pourcent du poids des cigognes) et sont tout à fait durables. Travaillant sur l’énergie solaire, ils transmettent les données précises recueillies par leur GPS via le réseau GSM. Lorsqu’il n’y a pas de portée, tout est stocké dans une mémoire interne, et transmis lorsque cela est possible. Il y a aussi une communication avec les émetteurs dans les deux sens, par exemple la fréquence de transmission des détails de la localisation peut être ajustée.
Également, la recherche traditionnelle par baguage reste importante pour construire une base de connaissances et formuler des réponses au défi de la protection des cigognes, et des oiseaux migrateurs en général. Après tout, il ne suffit pas de protéger les oiseaux migrateurs dans leurs zones de reproduction, mais il est aussi nécessaire de les protéger dans leurs quartiers d’hiver et tout au long de leur route migratoire.
Les résultats de la recherche peuvent être suivis sur le site de la réserve naturelle du Zwin – Operatie Ooievaar.
Des noms pour les cigognes
Nous cherchons toujours des noms pour les quatre cigognes nouvellement équipées. Les propositions peuvent être déposées jusqu’au 10 juillet, accompagnées d’une courte justification pour les noms proposés. Le 15 juillet, les noms choisis seront annoncés.
Il faut savoir que le sexe des cigognes est presque impossible à déterminer de l’extérieur. Il peut seulement être vu avec certitude lors de l’accouplement selon la position prise par les deux partenaires. De ce fait, le sexe des jeunes oiseaux de 2019 n’est pas encore connu. Il est bien possible que Reinout soit une femelle, et que les noms Emily et Hadewijch aient été assignés à des mâles. Peut-être faut-il choisir des noms non-genrés ? Toutefois, pour les oiseaux de 2020, le sexe sera bientôt connu, puisque quelques plumes ont été recueillies pour des analyses ADN.
En tant qu’aéroport international pour oiseaux, la réserve naturelle du Zwinest un centre de connaissance et d’expertise sur la migration des oiseaux. En plus de baguer les cigognes et d’installer des transmetteurs, la réserve naturelle du Zwin se concentre aussi sur le baguage d’autres espèces d’oiseaux. Du 1er août au 7 novembre 2020, le baguage aura lieu presque tous les jours, et le public pourra aussi assister à cette activité. En Belgique, le baguage scientifique des oiseaux est coordonné par le groupe BeBIRDSde l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB).
Un nouveau rapporta été publié avec des informations sur les échouages et les observations de mammifères marins en Belgique en 2019. Certains poissons remarquables et les observations de tortues de mer dans nos eaux sont également abordés. En outre, le rapport contient des informations sur les mammifères marins dans les expositions et sur l’exhumation du cachalot Valentin à Coxyde.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) est chargé de la coordination de la recherche sur les échouages et les causes de mortalité des mammifères marins en Belgique depuis le début des années 1990. Des informations sur les observations en mer sont également recueillies. Avec la collaboration du SEALIFE Blankenberge et des universités de Liège et de Gand, l’IRSNB a, comme chaque année, rassemblé les données disponibles dans un rapport.
Relativement peu d’échouages de marsouins
En 2019, 51 marsouins se sont échoués en Belgique – un nombre peu élevé par rapport aux années précédentes. Plus de la moitié de ces individus ont été retrouvés dans un état de décomposition avancé et il était donc souvent impossible d’établir la cause de leur décès. Quatre marsouins ont été victimes d’une prise accidentelle et quatre autres de la prédation d’un phoque gris. La densité estimée des marsouins aperçus en mer en juillet et en août a été similaire à la densité moyenne pour cette même période au cours des années précédentes. Le seul autre cétacé à s’être échoué chez nous en 2019 est un dauphin commun retrouvé dans un état de décomposition particulièrement avancé.
Tout comme l’année dernière, un grand dauphin social solitaire a séjourné plusieurs mois dans nos eaux. Un groupe de grands dauphins a été aperçu à deux reprises. Parmi les observations plus remarquables, mentionnons celle d’une baleine à bosse et d’un petit rorqual.
Plus de phoques et d’étranges apparitions
Les phocidés sont toujours de plus en plus nombreux sur nos côtes. Depuis peu, des phoques communs se sont appropriés, dans le port de Nieuport, une aire de repos où ils sont souvent plus de 10 à se rassembler. Les phoques gris semblent également devenir plus communs. La présence de phoques n’a plus rien d’inhabituel, comme en témoigne l’augmentation d’individus moribonds ou morts retrouvés: 47 phoques se sont échoués en 2019 – un nombre record. Le SeaLife a recueilli et soigné 11 phoques gris et 15 phoques communs.
En 2019, la présence de deux tortues luth et de quelques poissons-lunes a été signalée. Ce phénomène pourrait s’expliquer par des apports inhabituels d’eaux de l’Atlantique. L’espèce à laquelle appartient l’un de ces poissons-lunes n’a pas encore pu être identifiée. La recherche se poursuit.
Exposition de mammifères marins
La popularité des mammifères marins ne se dément pas: une série d’expositions temporaires ou permanentes leur ont été dédiées. Le squelette d’un cachalot échoué en 1989, a été exhumé. L’objectif est de le préparer afin de l’exposer.
Enfin, la publication contient également des pièces d’encadrement sur le bruit sous-marin et les marsouins, la dimension internationale de la recherche sur les mammifères marins, certains phoques bien connus à Nieuport, et les fluctuations extrêmes du poids des phoques.
Pour obtenir des informations sur les récentes observations de mammifères marins en Belgique et des instructions sur ce qu’il faut faire en cas d’échouage, veuillez consulter le site web marinemammals.be. Le nouveau rapport pour 2019, ainsi que les rapports annuels précédents, peuvent être consultés ici.
D’ici fin 2020, 399 éoliennes offshore auront été installées dans la partie belge de la mer du Nord. Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont surveillé leur impact sur l’environnement marin. À l’occasion de la Journée mondiale du vent 2020, les partenaires scientifiques et l’A.S.B.L. Belgian Offshore Platform résument ce que nous avons appris sur les effets à long terme, des invertébrés des fonds marins et poissons aux oiseaux et mammifères marins. Les impacts environnementaux des parcs éoliens offshore ne sont ni noirs ni blancs : les fondations créent divers récifs d’invertébrés des fonds marins autour des turbines mais ne constituent pas une alternative équivalente aux substrats durs naturels riches en espèces, les parcs éoliens attirent certaines espèces d’oiseaux mais en dissuadent d’autres, l’impact sonore sur les marsouins existe mais est de courte durée, les parcs éoliens offshore profitent localement à la faune piscicole et n’ont pas d’influence négative sur la pêche. Ces connaissances nuancées permettent de déclencher l’atténuation des impacts indésirables et de promouvoir les impacts jugés bons en vue d’un développement maximal des parcs éoliens en mer, respectueux de l’environnement.
L’énergie éolienne offshore en Belgique
La Belgique est un leader mondial de l’industrie éolienne offshore. Dans une première phase, une zone de 238 km² a été réservée à la construction de parcs éoliens le long de la frontière avec les Pays-Bas. A partir de 2008, 341 éoliennes d’une capacité de production totale de 1775 MW ont été construites dans cette zone, regroupées en sept parcs éoliens. Les six premiers parcs ont produit 4,6 TWh d’électricité en 2019, ce qui représente environ 6 % de la consommation totale d’électricité de la Belgique. Le septième parc éolien est opérationnel depuis mai 2020, et un huitième parc commencera à produire de l’énergie au cours du second semestre 2020, portant le nombre total de turbines à 399. La capacité de production passera alors à 2262 MW et la production d’une moyenne de 8 TWh, soit environ 10 % de la demande totale d’électricité de la Belgique. Une deuxième zone éolienne de 281 km² près de la frontière française est établie dans le nouveau Plan d’Aménagement des Espaces Marins 2020-2026. Cette zone vise à ajouter un minimum de 2 000 MW à la capacité totale de production d’énergie éolienne offshore de la Belgique.
Au cours de la dernière décennie de construction de parcs éoliens offshore, la technologie et les pratiques de construction ont changé de manière radicale. Les changements comprennent une évolution des types de fondations (des fondations gravitaire et jacket aux éoliennes monopieux XL), une extension de la zone de construction vers des eaux plus profondes et une augmentation de la taille et de la capacité des éoliennes (de 3 MW avec un diamètre de rotor de 90 m à 9,5 MW avec un diamètre de rotor de 164 m).
Surveillance de l’impact écologique
Comme l’installation d’éoliennes en mer a inévitablement un certain impact écologique, les promoteurs n’ont pas seulement besoin de concessions de domaine, mais aussi d’un permis environnemental. Celles-ci ne seront délivrées que si une évaluation basée sur les connaissances actuelles montre que l’impact d’un parc éolien sur l’environnement marin est estimé acceptable. Un programme de surveillance est également imposé, qui évalue si les prévisions étaient correctes et si certains effets environnementaux ont été négligés ou doivent être soumis à des conditions environnementales appropriées.
Annemie Vermeylen, secrétaire générale de la Belgian Offshore Platform, l’association (sans but lucratif) des investisseurs et des propriétaires de parcs éoliens dans la partie belge de la mer du Nord, explique pourquoi et comment le secteur est impliqué : « La production d’énergie éolienne offshore fait partie de la transition vers la production d’énergie durable et verte, qui est largement soutenue par la société. Afin de pouvoir utiliser le terme ‘durable’, les exploitants de parcs éoliens contribuent au financement de la recherche scientifique sur l’impact des parcs éoliens sur l’environnement marin ».
Le programme de surveillance WinMon.BE a évalué dès le départ l’impact environnemental des phases de construction et d’exploitation des parcs éoliens offshore belges. « Avec ce programme, nous développons une bonne compréhension de l’impact de l’industrie éolienne offshore. Nous apprenons à faire la distinction entre les effets à court et à long terme, et nous avons une meilleure idée de l’impact de chaque éolienne et de tous les parcs éoliens combines », déclare Steven Degraer de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, coordinateur de WinMon.BE. « Afin de comprendre l’impact cumulé des parcs éoliens dans le sud de la mer du Nord, nous devons également regarder au-delà de nos frontières. Par exemple, 344 km² sont réservés à la construction de parcs éoliens dans la zone néerlandaise adjacente de Borssele, et 122 km² dans la zone française de Dunkerque, alors que la faune marine ne connaît pas de frontières nationales », ajoute M. Degraer.
Les effets sont divers
Comme WinMon.BE a évolué pour devenir la base de la compréhension des effets des parcs éoliens offshore à différentes échelles spatiales et temporelles, sur une variété de composants de l’écosystème (des invertébrés des fonds marins aux poissons, en passant par les oiseaux et les mammifères marins) et aussi sur le fond marin lui-même, il est difficile de résumer l’impact comme étant positif ou négatif. La série de rapports WinMon.BE décrit en détail tous les résultats de dix ans de surveillance des parcs éoliens offshore dans la partie belge de la mer du Nord. Les principaux enseignements tirés sont les suivants :
L’impact est souvent spécifique aux sites, aux types de fondations ou même aux turbines individuelles
Cela souligne l’importance d’une surveillance continue sur les différents sites et types de turbines.
Les fondations ne sont pas une alternative à long terme pour les substrats durs naturels riches en espèces
Il existe trois stades de succession dans les communautés d’encrassement sur les fondations des éoliennes. Les rapports précédents décrivant les fondations comme hotspots de la biodiversité font généralement référence au deuxième stade, riche en espèces (caractérisé par un grand nombre de suspensivores, comme le petit crustacé amphipode Jassa herdmani), mais la surveillance continue montre maintenant qu’un troisième stade, peut-être le stade climax, suit. La diversité des espèces y est moins grande, l’anémone plumeuse et la moule commune étant les espèces dominantes.
Les fondations ont un « effet récif »
On observe régulièrement un affinage des sédiments et des densités (biomasse) et une diversité (richesse des espèces) plus élevées des communautés du fond marin (par exemple, vers, mollusques, crustacés et étoiles de mer) à proximité des éoliennes. Des espèces associées aux substrats durs apparaissent également et augmentent en abondance dans les sédiments mous environnants. Avec le temps, l’effet de récif d’une seule turbine peut s’étendre jusqu’au niveau des parcs éoliens.
Les effets des parcs éoliens peuvent varier considérablement d’une espèce à l’autre au sein d’un même groupe d’espèces
La surveillance a montré que le fou de Bassan, le guillemot de Troïl et le pingouin torda évitaient la zone du parc éolien. En revanche, le grand cormoran, le goéland argenté et le goéland marin sont attirés par les parcs éoliens. Outre les oiseaux, il est également clair que des différences d’attraction existent entre des espèces d’invertébrés et de poissons.
L’impact sonore direct de l’installation des turbines est de courte durée
Les hauts niveaux sonores impulsifs produits lors de la construction de parcs éoliens offshore (battage des pieux) entraînent le déplacement et la perturbation des marsouins communs, le cétacé le plus commun dans le sud de la mer du Nord. Pendant le battage des pieux, les détections diminuent dans une zone allant jusqu’à 20 km autour des sites de construction, mais ce n’est plus le cas une fois que les éoliennes ont été installées.
De nouveaux habitats attirent des visiteurs inattendus
Certaines espèces qui n’étaient que rarement observées dans la partie belge de la mer du Nord, se retrouvent maintenant plus régulièrement en association avec les parcs éoliens. Il s’agit notamment d’au moins quatre espèces de poissons qui vivent autour de la base des fondations, mais aussi d’un certain nombre d’invertébrés non indigènes qui se trouvent dans les zones proches de la surface de l’eau (zones intertidales et d’éclaboussement). Ces derniers habitats sont en grande partie nouveaux dans la partie offshore de la mer du Nord belge. Il a également été démontré que les parcs éoliens offshore sont visités par les pipistrelles de Nathusius en migration.
La pêche n’est pas affectée par la présence des parcs éoliens offshore belges
L’exclusion de la pêche des parcs éoliens offshore belges, probablement en combinaison avec une disponibilité accrue de nourriture à proximité des turbines, entraîne un effet de refuge pour certaines espèces de poissons. Une analyse de l’activité et de l’efficacité de la pêche a montré que la pêche n’avait que subtilement changé au fil des ans, et que les pêcheurs se sont adaptés à la nouvelle situation en augmentant leur effort de pêche aux abords des parcs éoliens. Les taux de capture de la sole sont restés comparables à ceux de la zone plus large, les taux de capture de la plie ont été encore plus élevés autour de certains parcs éoliens.
Mesures d’atténuation et recherches futures
« Le modèle de coopération actuel, dans lequel l’industrie éolienne offshore et les scientifiques documentent l’impact des phases de construction et d’exploitation, nous permet également de concevoir, tester et améliorer les mesures d’atténuation pour gérer directement les effets indésirables sur l’écosystème marin », explique M. Degraer. Une sélection de techniques d’atténuation des impacts est également présentée dans les rapports de WinMon.BE. Un exemple évident est l’atténuation du bruit, par example au moyen de rideaux à grosses bulles ou de de dispositifs de dissuasion acoustique, qui atténuent l’impact des sons impulsifs sur les mammifères marins et potentiellement aussi sur d’autres organismes marins. Mais les solutions d’atténuation ne doivent pas nécessairement être de haute technologie, par exemple la réduction de l’activité des turbines lorsque la migration des oiseaux ou l’activité des chauves-souris est élevée, peut réduire le risque de collision. Les parcs éoliens offshore, d’autre part, offrent également de grandes possibilités de renforcer les effets positifs, tels que l’effet récifal qui attire les poissons et accroît la biodiversité. Ces connaissances peuvent être utilisées pour prendre des mesures visant à promouvoir davantage la biodiversité dans les parcs éoliens.
Bien que notre compréhension des effets des éoliennes sur l’environnement marin et ses habitants ait considérablement progressé au cours des dix dernières années, il reste encore beaucoup à faire pour la recherche future. La modélisation des risques de collision entre les oiseaux et les chauves-souris et la surveillance de l’impact du bruit sous-marin continu généré par les turbines en fonctionnement sont des exemples de domaines que nous avons commencé à explorer mais dont nous ne pouvons pas encore rendre compte. Les effets à long terme sur les populations de poissons et la manière dont les changements de comportement observés affectent la condition, le succès de la reproduction et la survie des animaux ne sont pas non plus encore connus. En outre, il est également important d’étendre les séries chronologiques de tous les variables que nous avons surveillés pour voir si les modèles que nous avons observés jusqu’à présent se perpétuent.
Le programme de surveillance WinMon.BE est une coopération entre l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), l’Institut de recherche Nature et Forêt (INBO), l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO) et le Groupe de recherche en biologie marine de l’Université de Gand. Il est coordonné par l’équipe «Marine Ecology and Management (MARECO) » de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
La Journée mondiale du vent (Global Wind Day) est un événement mondial qui a lieu chaque année le 15 juin. C’est une journée de découverte de l’énergie éolienne, de sa puissance et des possibilités qu’elle offre pour remodeler nos systèmes énergétiques, décarboniser nos économies et stimuler l’emploi et la croissance.